<html><head><meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=UTF-8" /></head><body style='font-size: 12pt; font-family: Georgia,Palatino,serif'>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"><img src="https://dijoncter.info/local/cache-vignettes/L937xH625/arton5338-2bd23.jpg?1709494563" width="50%" height="50%" align="left" hspace="15" /></span></p>
<h1 class="v1v1crayon v1v1article-titre-5338" style="text-align: left;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">À tous les soutiens, proches ou lointains, du Quartier Libre des Lentillères<small class="v1v1fine"> </small>!</span></h1>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"><strong>Nous vous écrivons ce texte pour vous raconter une chronologie de notre lutte de ces dernières années et la situation actuelle qui nous menace. Ce texte est long mais il décrit des centaines d’heures de réunions, de discussions, d’inquiétude, de colère... Les Lentillères sont aujourd’hui une nouvelle fois menacées, alors nous appelons tout·es celles et ceux à qui le Quartier tient à coeur à rester vigilant·es.</strong></span></p>
<div class="v1v1crayon v1v1article-texte-5338 v1v1texte-principal v1v1text" style="text-align: justify;">
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">En novembre 2019, après 10 ans de lutte contre la bétonisation des dernières terres maraîchères de la ville, François Rebsamen, le maire de Dijon, annonçait l’abandon de la phase 2 du projet d’écocité «<small class="v1v1fine"> </small>Jardin des Maraîchers<small class="v1v1fine"> </small>». Il déclarait, lors d’un conseil municipal, que les neuf hectares du Quartier Libre des Lentillères ne seraient pas urbanisés. Neuf hectares, soit la totalité des Lentillères. Nous ce jour-là, on explosait de joie : nous avions sauvé ces terres d’un avenir à étouffer sous le béton<small class="v1v1fine"> </small>!</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Mais quand même, dans un coin de nos têtes, on savait déjà qu’il allait falloir continuer de lutter pour défendre notre droit de cultiver et d’habiter ces terres, nous, celleux qui en avons pris soin ces dix dernières années. La mairie avait en effet profité de l’annonce de l’abandon pour préciser que nous serions expulsé·es si l’occupation n’était pas régularisée.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Bien qu’effrayé·es par la perspective de perdre ce qui fait la richesse des Lentillères, nous avons alors décidé d’ouvrir un dialogue avec la mairie sur la possibilité d’une légalisation. Dans un communiqué nous annoncions alors ne pas avoir d’opposition de principe à une forme de régularisation, du moment qu’elle respecte les pratiques du Quartier.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Pendant tout le printemps 2021 nous avons travaillé sur une proposition concrète de légalisation pour les Lentillères. Un nouveau zonage, la <span class="v1v1caps">ZEC</span>, ou Zone d’Ecologies Communale, qui permettrait de garder entremêlés tous les usages du quartier, l’habitat, l’agricole, le culturel, la biodiversité, sans parcelliser la zone et en confiant la gouvernance du Quartier à une assemblée ouverte d’usagèr·es. En mai, nous rendions notre proposition publique. Nous n’aurons alors aucune nouvelle, aucune réponse à cet appel lancé a la mairie.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">En juin 2021, François Rebsamen revient sur ses promesses de campagne de 2019 et annonce, par voie de presse toujours, vouloir finalement urbaniser 2 ha sur la bande est du Quartier libre des Lentillères. Puis, en 2022, ça deviendra 1,14 ha, la mairie décidant finalement de sortir le champ de cultures de poireaux, patates et courges de la bande à urbaniser.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">En septembre 2022, après trois ans de communiqués, de portes ouvertes et d’appels lancés dans le vent, la mairie fait finalement un pas vers nous. On rencontre Philippe Lemanceau, conseiller municipal, afin de créer un cadre de discussion sur l’avenir des Lentillères. Bien que réticent·es, on s’est lancé·es avec sérieux dans ce dialogue qui dure maintenant depuis un an et demi. On n’a eu de cesse de faire des concessions, malgré la méfiance collective que nous éprouvons envers les politicien·nes et leurs belles paroles. On a choisi de parier sur la possibilité d’une entente qui régulariserait les Lentillères sans en faire mourir l’esprit d’autonomie et de rebellion.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">On a sollicité des rendez-vous pour parler de contrat et de légalisation, on a accepté que des élus, des techniciens et des employés de la mairie visitent les bâtiments collectifs, les maisons, les jardins, et même nos chambres. On a monté une commission interne sur les normes de sécurité, les normes sanitaires et énergétiques et on a fait des propositions techniques de mise aux normes pour des lieux publics comme la grange rose, la maison commune ou le foufournil. À ce jour, après avoir fait visiter une dizaine de lieux, nous n’avons toujours aucune proposition concrète de la part de la mairie.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Malgré ça, le maire de Dijon annonce dans la presse locale qu’il «<small class="v1v1fine"> </small>perd patience<small class="v1v1fine"> </small>» à cause de nos «<small class="v1v1fine"> </small>méthodes de discussions<small class="v1v1fine"> </small>». Il dit n’en plus pouvoir de nos pratiques : le «<small class="v1v1fine"> </small>changement de prénom<small class="v1v1fine"> </small>» et le «<small class="v1v1fine"> </small>vote à l’unanimité en assemblée générale<small class="v1v1fine"> </small>»... Ça pourrait presque être drôle si cet article ne visait pas en réalité à dépeindre les Lentillères comme une bande de radicaux capricieux crâchant sur «<small class="v1v1fine"> </small>un bail à l’euro symbolique<small class="v1v1fine"> </small>».</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Jamais une telle proposition ne nous a été faite. En réalité nous n’avons jamais pu discuter du statut légal des Lentillères. Nous avons appris par voie de presse la suspension du dialogue menant à l’annulation d’un rendez-vous que nous avions sollicité pour faire une proposition de conventionnement, portée par une structure associative représentant toustes les usagèr·es des Lentillères.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Ce 28 janvier, la presse nous apprend également que la mairie attend de nous que nous acceptions l’urbanisation des 1,14 ha de la bande est, sans quoi François Rebsamen «<small class="v1v1fine"> </small>ne répondra plus de rien<small class="v1v1fine"> </small>». Pourquoi soudainement ce coup de pression médiatique et politique sur un point de désaccord connu depuis le début des négociations<small class="v1v1fine"> </small>? Nous n’avons jamais caché être en désaccord avec le maire lorsqu’il a annoncé revenir sur sa décision pour urbaniser 1,14 hectares. Depuis le début des discussions, nous avons essayé de parler de la frange est en vain. Comment pourrions-nous aujourd’hui nous positionner sans connaître les détails de leur projet et sans n’avoir jamais reçu la moindre proposition concrète.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">La mairie nous pose donc un «<small class="v1v1fine"> </small>ultimatum<small class="v1v1fine"> </small>», sorti de son chapeau, en nous rêvant divisé·es et fragiles. Mais au risque de la décevoir, nous répétons une nouvelle fois qu’il n’y a pas en notre sein des «<small class="v1v1fine"> </small>bon.nes modéré·es<small class="v1v1fine"> </small>» et des «<small class="v1v1fine"> </small>mauvais radicaux<small class="v1v1fine"> </small>». Il y a des centaines de personnes qui discutent, prennent le temps de se mettre d’accord par consensus, co-habitent et s’organisent ensemble dans une assemblée qui est aujourd’hui prête à régulariser la zone.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Nous craignons que cette manoeuvre de la mairie n’aie d’autres buts que d’attiser l’incompréhension des habitant·es de Dijon et de les préparer à une possible expulsion des Lentillères. Depuis 13 ans, nous avons eu à faire face à de multiples menaces de la mairie, et nous avons toujours trouvé assez de soutien à travers un réseau de lutte large et déterminé pour ne pas baisser les bras. Une nouvelle fois, nous avons besoin de sentir qu’une foule immense serait à nos côtés en cas d’expulsion.</span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Nous espérons voir la mairie réouvrir rapidement le dialogue, mais nous vous appelons tou·tes à être vigilant·es dans le cas où elle déciderait d’ouvrir plutot la voie aux tractopelles.<strong>Vous êtes les bienvenu·es sur le Quartier pour venir le découvrir ou le redécouvrir et nous aider des mille manières qui ont toujours su jaillir lorsque les Lentillères ont été menacées.</strong>*</span></p>
<p style="text-align: right;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">Des usagèr·es du Quartier Libre des Lentillères,<br />lundi 4 mars 2024<br /></span></p>
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"><em><span style="font-size: 11pt;">*vous pouvez écrire à <a href="mailto:secretariat-lentilleres@riseup.net" rel="noreferrer">secretariat-lentilleres@riseup.net</a></span></em><em><span style="font-size: 11pt;"> en amont pour la logistique.</span></em></span></p>
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