#17avril :
                                                    Face aux crises
                                                    globales,
                                                    construisons la
                                                    souveraineté
                                                    alimentaire pour
                                                    assurer un futur à
                                                    l’humanité !
                                                
                                                17
                                                    avril 2023  Souveraineté
                                                      alimentaire 
                                                
                                                Communiqué
                                                    de presse | Bagnolet
                                                    17/04/23 
                                                Aujourd’hui, 17
                                                  avril 2023, alors que
                                                  nous nous souvenons du
                                                  Massacre “Eldorado dos
                                                  Carajás” qui a eu lieu
                                                  il y a 27 ans au
                                                  Brésil, et de nos
                                                  nombreuses luttes dans
                                                  d’autres endroits,
                                                  nous, La Via
                                                  Campesina, levons le
                                                  poing haut dans
                                                  l’espoir, sachant que
                                                  la souveraineté
                                                  alimentaire,
                                                  l’agroécologie
                                                  paysanne, les réformes
                                                  agraires populaires et
                                                  intégrales, le
                                                  féminisme paysan
                                                  populaire et la mise
                                                  en œuvre de la
                                                  Déclaration des
                                                  Nations Unies sur les
                                                  droits des paysan·nes
                                                  et autres personnes
                                                  travaillant dans les
                                                  zones rurales (UNDROP)
                                                  assureront un avenir à
                                                  l’humanité et à la
                                                  planète. 
                                                La
                                                    solidarité s’impose
                                                    de toute urgence !
                                                Les
                                                  manifestations dans le
                                                  monde se multiplient
                                                  en raison de la crise
                                                  climatique et
                                                  environnementale, de
                                                  la crise alimentaire
                                                  et des conflits
                                                  provoqués par
                                                  l’évolution des
                                                  contextes
                                                  géopolitiques. Des
                                                  émeutes sociales ont
                                                  été observées dans
                                                  plus de 60 pays en
                                                  raison des inégalités
                                                  économiques aggravées
                                                  par la pandémie de
                                                  COVID-19. Ces crises
                                                  révèlent les failles
                                                  du modèle capitaliste
                                                  dominant, car les
                                                  intérêts capitalistes
                                                  détruisent des
                                                  territoires et
                                                  menacent tous les
                                                  systèmes de vie dans
                                                  le monde. Les
                                                  gouvernements ont
                                                  répondu aux
                                                  protestations par la
                                                  répression et la
                                                  persécution, y compris
                                                  par des meurtres et
                                                  des assassinats, afin
                                                  d’intimider et de
                                                  soumettre les
                                                  mouvements. Les
                                                  mouvements sociaux
                                                  dans divers pays,
                                                  notamment au Brésil,
                                                  en Palestine, au
                                                  Paraguay, en Colombie,
                                                  au Mali, en Équateur,
                                                  en France, en Espagne,
                                                  en Allemagne, aux
                                                  Pays-Bas, au
                                                  Royaume-Uni, en
                                                  Thaïlande, au Sri
                                                  Lanka, en Indonésie,
                                                  en Corée du Sud, au
                                                  Kenya, au Canada, en
                                                  Haïti, au Guatemala et
                                                  au Pérou, ont alerté
                                                  le monde sur les
                                                  violations des droits
                                                  des travailleur ·euses
                                                  et des paysan·nes, où
                                                  les conflits civils
                                                  sont nombreux en
                                                  raison du coût élevé
                                                  de la vie, et sur les
                                                  politiques
                                                  gouvernementales qui
                                                  ne font qu’accroître
                                                  les inégalités
                                                  sociales et
                                                  économiques. 
                                                La plupart des
                                                  gouvernements ne
                                                  parviennent pas à
                                                  répondre à la demande
                                                  de meilleurs services
                                                  publics, laissant de
                                                  nombreux citoyen·nes
                                                  dans la précarité. Par
                                                  exemple, en Europe,
                                                  qui jusqu’à récemment
                                                  jouissait d’une grande
                                                  stabilité après la
                                                  Seconde Guerre
                                                  mondiale grâce à une
                                                  croissance sans
                                                  précédent de la
                                                  production et à la
                                                  distribution d’une
                                                  partie des richesses à
                                                  la majorité de la
                                                  population, certains
                                                  pays sont confrontés à
                                                  l’instabilité sociale
                                                  alors que les acquis
                                                  sociaux régressent.
                                                  Dans ce nouveau
                                                  contexte de crise, la
                                                  plupart des
                                                  gouvernements donnent
                                                  la priorité à
                                                  l’enrichissement des
                                                  plus riches et à
                                                  l’accumulation du
                                                  capital, faisant peser
                                                  le poids des
                                                  restrictions sur la
                                                  majorité de la
                                                  population. Les
                                                  gouvernements
                                                  choisissent le
                                                  capitalisme à tout
                                                  prix, rompant même
                                                  avec le cadre de la
                                                  démocratie libérale et
                                                  de l’État de droit qui
                                                  prévalait jusqu’à
                                                  présent, la soi-disant
                                                  “défense des valeurs
                                                  occidentales” ayant
                                                  volé en éclats. 
                                                La Via
                                                  Campesina (LVC) est
                                                  solidaire de celleux
                                                  qui sont victimes de
                                                  la criminalisation de
                                                  la protestation
                                                  sociale sur tous les
                                                  continents. Il est
                                                  temps de construire un
                                                  monde plus fraternel
                                                  basé sur la solidarité
                                                  entre les peuples.
                                                  Nous demandons l’arrêt
                                                  immédiat et
                                                  inconditionnel de la
                                                  persécution des
                                                  mouvements paysans et
                                                  de leurs leaders. 
                                                L’accaparement
                                                      et la
                                                      marchandisation
                                                      des communs à des
                                                      fins lucratives se
                                                      poursuivent sans
                                                      relâche
                                                Le système
                                                    alimentaire
                                                    industriel continue
                                                    à faire des profits
                                                    énormes tout en
                                                    piétinant la vie et
                                                    les moyens de
                                                    subsistance des
                                                    familles
                                                    d’agriculteur·trices
                                                    et des populations
                                                    rurales, dont les
                                                    terres, l’eau et les
                                                    territoires sont
                                                    accaparés à des fins
                                                    d’exportation dans
                                                    un contexte
                                                    d’aggravation de la
                                                    crise alimentaire et
                                                    économique mondiale.
                                                    L’accaparement de
                                                    l’eau est en
                                                    augmentation pour
                                                    faire gagner de
                                                    l’argent à
                                                    quelques-uns et pour
                                                    produire des
                                                    cultures
                                                    d’exportation alors
                                                    que la crise
                                                    climatique s’aggrave
                                                    – les sécheresses
                                                    liées au changement
                                                    climatique sont
                                                    désormais étendues
                                                    et fréquentes. 
                                                Nous
                                                    insistons sur la
                                                    nécessité
                                                    d’informer,
                                                    d’éduquer,
                                                    d’organiser et
                                                    d’articuler pour
                                                    construire une force
                                                    sociale qui peut arrêter
                                                      la tendance à
                                                      convertir la crise
                                                      climatique en
                                                      opportunités
                                                      commerciales.
                                                    LVC dénonce
                                                    l’indifférence des
                                                    gouvernements face
                                                    au réchauffement de
                                                    la planète et au
                                                    débat sur les
                                                    marchés financiers
                                                    spéculatifs, la
                                                    nouvelle économie
                                                    verte et bleue et la
                                                    privatisation des
                                                    communs, et appelle
                                                    à des changements
                                                    politiques pour
                                                    refroidir la terre.
                                                    LVC appelle à
                                                    redoubler d’efforts
                                                    pour défendre les
                                                    communs, mettre fin
                                                    à leur
                                                    marchandisation et
                                                    exiger un partage
                                                    équitable des droits
                                                    d’utilisation des
                                                    communs. 
                                                La
                                                      crise des migrant·es
                                                      : résultat d’un
                                                      système inhumain
                                                      d’exploitation et
                                                      de répression
                                                La crise a
                                                    forcé les
                                                    populations rurales
                                                    du Sud à migrer vers
                                                    les pays du Nord à
                                                    la recherche de
                                                    meilleurs moyens de
                                                    subsistance. Au lieu
                                                    d’une vie meilleure,
                                                    la plupart des
                                                    migrant·es
                                                    ont été soumis·es
                                                    à un système
                                                    inhumain
                                                    d’exploitation et de
                                                    répression. C’est
                                                    pourquoi les luttes
                                                    des travailleur·euses
                                                    agricoles migrant·es
                                                    constituent
                                                    également un élément
                                                    fondamental de la
                                                    Journée de luttes
                                                    paysannes du 17
                                                    avril. 
                                                Plus d’un
                                                    milliard de
                                                    personnes
                                                    travaillent dans les
                                                    champs, dont la
                                                    plupart sont des
                                                    paysan·nes
                                                    déplacé·es
                                                    de leurs terres en
                                                    raison des
                                                    politiques
                                                    néolibérales qui
                                                    favorisent le
                                                    capital de
                                                    l’agrobusiness. Les
                                                    femmes sans terre
                                                    représentent près de
                                                    50 % de cette
                                                    population. La perte
                                                    des terres paysannes
                                                    dans les zones
                                                    rurales se poursuit,
                                                    entraînant une
                                                    augmentation des
                                                    travailleur·euses
                                                    migrant·es
                                                    qui cherchent un
                                                    emploi dans
                                                    l’agriculture dans
                                                    les pays du Nord
                                                    pour subvenir aux
                                                    besoins de leurs
                                                    familles appauvries.
                                                    Ces travailleur·euses
                                                    sont confronté·es
                                                    à des conditions de
                                                    travail
                                                    insoutenables et
                                                    perçoivent les
                                                    salaires les plus
                                                    bas du secteur. Du
                                                    Brésil aux
                                                    États-Unis en
                                                    passant par
                                                    l’Europe, les
                                                    travailleur·euses
                                                    agricoles migrant·es
                                                    revendiquent leurs
                                                    droits et s’opposent
                                                    à l’exploitation du
                                                    capital de
                                                    l’agrobusiness. 
                                                La pleine
                                                    reconnaissance des
                                                    droits des
                                                    migrant·es et des
                                                    réfugié·es,
                                                    constamment
                                                    criminalisé·es et
                                                    assassiné·es aux
                                                    frontières de nos
                                                    nations, fait
                                                    également partie de
                                                    notre lutte pour la
                                                    réalisation de la
                                                    souveraineté
                                                    alimentaire. Nous
                                                    appelons les
                                                    sociétés, les
                                                    mouvements sociaux
                                                    et toutes les
                                                    personnes de bonne
                                                    volonté, au Nord
                                                    comme au Sud, à
                                                    rejoindre notre Pacte
                                                      mondial de
                                                      solidarité
                                                    pour défendre la vie
                                                    et les droits
                                                    humains de tou·tes
                                                    les migrant·es et
                                                    réfugié·es partout
                                                    dans le monde. 
                                                Nos
                                                      solutions aux
                                                      crises
                                                
                                                Les
                                                    organisations
                                                    paysannes ont un
                                                    rôle essentiel à
                                                    jouer pour assurer
                                                    le futur de
                                                    l’humanité et de la
                                                    planète en résistant
                                                    à
                                                    l’hydro-agro-extractivisme
                                                    des multinationales,
                                                    qui menacent les
                                                    terres des
                                                    paysan·es, des
                                                    peuples autochtones
                                                    et des autres
                                                    habitant·es des
                                                    zones rurales. Cette
                                                    lutte pour la
                                                    justice et la
                                                    dignité est d’autant
                                                    plus importante que
                                                    nous célébrons la
                                                    Journée des luttes
                                                    paysannes le 17
                                                    avril. En ce jour,
                                                    La Via Campesina
                                                    réaffirme les
                                                    éléments centraux
                                                    d’un projet
                                                    politique visant à
                                                    assurer un futur à
                                                    l’humanité. Ces
                                                    éléments incluent la
                                                    souveraineté
                                                    alimentaire, la
                                                    réforme agraire,
                                                    l’agroécologie
                                                    paysanne, la demande
                                                    d’une procédure
                                                    spéciale de l’ONU
                                                    sur l’UNDROP, et le
                                                    féminisme paysan et
                                                    populaire. 
                                                
                                                  - La
                                                        souveraineté
                                                        alimentaire
                                                        offre une
                                                        alternative
                                                      aux crises
                                                      actuelles de la
                                                      faim, du climat et
                                                      de l’écologie en
                                                      transformant le
                                                      modèle industriel
                                                      et en créant des
                                                      systèmes
                                                      alimentaires
                                                      locaux qui relient
                                                      les zones rurales
                                                      et urbaines. Elle
                                                      bannit la
                                                      spéculation des
                                                      contrats à terme
                                                      sur les denrées
                                                      alimentaires et
                                                      s’attaque à deux
                                                      sources
                                                      importantes
                                                      d’émissions de gaz
                                                      à effet de serre :
                                                      le transport des
                                                      denrées
                                                      alimentaires sur
                                                      de longues
                                                      distances et
                                                      l’agrobusiness.
                                                      Les principes de
                                                      la souveraineté
                                                      alimentaire
                                                      peuvent nous
                                                      fournir le cadre
                                                      d’un nouveau
                                                      modèle de commerce
                                                      global capable de
                                                      mettre fin à la
                                                      domination de
                                                      l’Organisation
                                                      mondiale du
                                                      commerce (OMC),
                                                      qui tente
                                                      actuellement de
                                                      légitimer ses
                                                      actions en créant
                                                      un espace pour la
                                                      société civile
                                                      dans sa structure
                                                      et dans les
                                                      accords de
                                                      libre-échange
                                                      (ALE).
 
                                                  - La
                                                        réforme agraire
                                                        est nécessaire
                                                      pour garantir un
                                                      partage équitable
                                                      des droits
                                                      d’utilisation des
                                                      communs et
                                                      démocratiser la
                                                      propriété des
                                                      territoires, qui
                                                      est actuellement
                                                      concentrée par les
                                                      élites.
 
                                                  - L’agroécologie
                                                        paysanne est un
                                                        moyen de
                                                        résistance
                                                      à un système
                                                      économique qui
                                                      privilégie le
                                                      profit à la vie et
                                                      qui est
                                                      responsable de la
                                                      déforestation, de
                                                      la contamination
                                                      de l’eau et de
                                                      l’acidification
                                                      des océans. Elle
                                                      offre une
                                                      alternative
                                                      essentielle à la
                                                      production
                                                      alimentaire
                                                      industrielle et
                                                      transforme la
                                                      manière dont nous
                                                      produisons et
                                                      consommons la
                                                      nourriture.
 
                                                  - La
                                                        demande d’une
                                                        procédure
                                                        spéciale de
                                                        l’ONU sur
                                                        l’UNDROP
                                                      permettra une mise
                                                      en œuvre efficace
                                                      au niveau
                                                      international.
 
                                                  - Le
                                                        féminisme paysan
                                                        et populaire
                                                        cultive la
                                                        défense de
                                                        relations
                                                        fondées sur le
                                                        respect et les
                                                        soins
                                                      aux autres et
                                                      rejette les modes
                                                      de relation fondés
                                                      sur la violence,
                                                      la domination et
                                                      le contrôle des
                                                      autres.
 
                                                 
                                                Vers
                                                      la huitième
                                                      conférence
                                                      internationale
                                                      (#8ConfLVC)
                                                En novembre
                                                    de cette année, La
                                                    Via Campesina
                                                    organisera sa 8ème
                                                    Conférence
                                                    Internationale au
                                                    Nicaragua. Alors que
                                                    nous rassemblons nos
                                                    propositions en vue
                                                    de cet événement
                                                    important, notre
                                                    appel à l’union et à
                                                    la construction
                                                    d’une nouvelle
                                                    société est bien
                                                    exprimé dans le
                                                    slogan de la 8ème
                                                    Conférence : “Face
                                                      aux crises
                                                      globales,
                                                      construisons la
                                                      souveraineté
                                                      alimentaire pour
                                                      assurer un futur à
                                                      l’humanité !” Nous
                                                    échangerons et
                                                    construirons une
                                                    vision collective du
                                                    futur basée sur ces
                                                    alternatives
                                                    existantes et
                                                    pratiquées dans nos
                                                    communautés. 
                                                 
                                                Globalisons
                                                    la lutte !
                                                    Globalisons l’espoir
                                                    !
                                                 
                                                Pour plus
                                                    d’informations,
                                                    écrivez à press@viacampesina.org 
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