Depuis
ses débuts, La Via
Campesina a averti que
la mondialisation du
libre
marché—promouvant le
désinvestissement, la
privatisation et le
démantèlement des
réseaux de
réglementation
nationaux—entraînerait
une concentration
accrue du pouvoir
parmi les élites
politiques et
corporatives,
notamment à travers
les multinationales,
avec des conséquences
dévastatrices pour les
communautés rurales et
les travailleur·ses
urbain·es du monde
entier. Aujourd’hui,
presque tous les pays
du monde sont témoins
d’une colère
croissante parmi leurs
classes ouvrières
rurales et urbaines,
qui ont été
systématiquement
marginalisées et
invisibilisées par un
système économique qui
s’est étendu avec les
bénédictions de la
Banque mondiale, du
Fonds monétaire
international et de
l’Organisation
mondiale du commerce.
Il
est grand temps que
le monde suive une
trajectoire
économique
différente, très
éloignée du modèle
dominant guidé par
les principes
néolibéraux. Nous
vivons un moment
géopolitique qui voit
émerger un ordre
multipolaire, où
l’hégémonie des
anciennes puissances
coloniales est remise
en question. Mais même
dans ce réagencement,
il y a peu d’efforts
pour repenser le
modèle économique
exploiteur qui nous a
menés à la situation
que nous vivons
aujourd’hui, et le
pouvoir des
entreprises
transnationales
continue d’augmenter.
La
Via Campesina appelle tou·tes nos allié·es des mouvements
sociaux partout dans
le monde à
s’organiser et à se
mobiliser pour un
nouveau cadre
économique mondial. Nous
avons besoin d’une
alternative à l’Accord
sur l’agriculture
promu par
l’Organisation
mondiale du commerce.
La logique du libre
marché, qui a guidé le
commerce international
et poussé l’expansion
du capital au-delà des
frontières, doit être
arrêtée et remplacée
par un nouveau cadre
qui respecte la
solidarité,
l’internationalisme,
le féminisme,
l’équité, la justice
sociale et qui protège
les économies locales
ainsi que la souveraineté alimentaire.
Depuis
2022, La Via Campesina est engagée dans
des consultations
pour construire un
Cadre International
Alternatif pour le
Commerce Mondial de
l’Agriculture, qui
promeut la
souveraineté
alimentaire,
s’aligne avec la
Déclaration des
Nations Unies sur les
Droits des Paysan·nes
et des Autres
Personnes Travaillant
dans les Zones Rurales
(UNDROP), et favorise
la coopération
transfrontalière
plutôt que la
compétition. Cette
année, nous élargirons
ce processus
consultatif pour
inclure nos allié·es,
ami·es dans le milieu
académique, ainsi que
les gouvernements et
leurs diplomates.
Nous
exhortons tou·tes
nos membres et
allié·es à utiliser
le mois de septembre
pour mettre en
lumière la crise en
cours dans vos
communautés et
exiger des
politiques publiques
qui apportent plus
de transparence au
commerce national et
international, qui
garantissent la
souveraineté
alimentaire de nos
peuples, et qui
assurent des prix
équitables pour nos
produits.
Nous,
paysan·nes et petit·es
producteur·rices
alimentaires,
nourrissons encore 70
% de la population
mondiale, même si nous
luttons pour couvrir
nos propres coûts de
production et nourrir
nos familles ! Nous
sommes la pierre
angulaire pour assurer
la souveraineté
alimentaire, et tout
gouvernement qui prend
au sérieux
l’éradication de la
faim, la malnutrition,
et la construction
d’économies rurales
solides doit garantir
que nous ayons accès
et contrôle sur tous
les moyens de
production, que nos
biens communs soient
protégés, et que nous
recevions une
compensation et des
salaires équitables
pour notre travail,
ainsi qu’une
protection sociale et
des soins de santé
pour nos communautés.
Le Libre-Échange Alimente la Faim ! L’OMC
Tue !
Un Nouveau Cadre
Commercial,
MAINTENANT !
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