Une victoire sur notre route vers une déclaration internationale sur les droits des paysannes et des paysans !
by La Vía Campesina
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA VIA CAMPESINA
UNE VICTOIRE SUR NOTRE ROUTE VERS UNE DÉCLARATION INTERNATIONALE SUR LES
DROITS DES PAYSANNES ET DES PAYSANS !
(Genève, 27 juin 2014) Vendredi 27 juin, l'Assemblée du Conseil des
Droits de l'Homme a voté en faveur d'une résolution autorisant la
poursuite du processus en vue de rédiger une déclaration internationale
sur les droits des paysan-ne-s et autres personnes travaillant en zone
rurale. La Bolivie est en charge de démarrer les consultations
informelles avec les Etats et la société civile et d'organiser une
seconde session du groupe de travail intergouvernemental à composition
non limitée, prévue en novembre 2014.
Ce projet de déclaration émane du mouvement paysan international La Via
Campesina qui travaille sur ce dossier depuis plus de 10 ans. La Via
Campesina, mouvement composé de plus de 164 organisations paysannes à
travers 73 pays s'attache à identifier les discriminations subies par
les personnes travaillant en zones rurales (paysans, ouvriers agricoles,
nomades, pêcheurs, peuples indigènes, sans terre…) et à déterminer, avec
l'appui d'organisations telles que FIAN-international et le CETIM
(Centre Europe Tiers Monde), les droits spécifiques liés à ce groupe de
personnes.
Après plusieurs études réalisées par le Comité consultatif du Conseil
des Droits de l'Homme, l'Assemblée dudit Conseil a accepté l'étude
finale en mars 2012 et a voté, en septembre 2012, une résolution visant
à la mise en place d'un groupe de travail intergouvernemental ouvert
chargé de rédiger une déclaration sur la base du projet annexé à l'étude
finale. En juillet 2013, ce groupe intergouvernemental a tenu sa
première session de travail.
Lors de cette 26ème session du Conseil des Droits de l'Homme, les Etats
membres ont donc pris position sur la résolution déposée par la Bolivie.
29 pays l'ont soutenue, 13 se sont abstenus, et 5 ont voté contre.
Pour La Via Campesina, ce résultat est une réussite car il démontre
d'une adhésion croissante à ce processus (en 2012, le résultat était de
23 pour, 16 abstentions et 9 contre). Il est à souligner que des pays
comme la France, l'Autriche, l'Allemagne, l'Italie et l'Irlande qui
étaient précédemment opposés ont pris l'option de s'abstenir. C'est non
seulement le résultat d'un plaidoyer intense des organisations paysannes
de La Coordination Européenne Via Campesina Europe et de la société
civile auprès de leurs gouvernements respectifs, mais aussi le signe
encourageant d'un regard plus positif des gouvernements sur
l'agriculture paysanne. Pendant la session, des délégations de La Via
Campesina se sont également succédées pour poursuivre le plaidoyer.
Dans les mois futurs, la Via Campesina et ses alliés redoubleront
d'efforts pour tenter de réduire les réticences qui demeurent encore
auprès de certains Etats et pour les convaincre de la nécessité d'une
telle déclaration. Ce projet de déclaration internationale est utile à
la protection de l'ensemble de l'agriculture paysanne au niveau mondial
qui fournit plus de 70% des aliments en ayant à peine 25% de terres à
disposition. Il n'y a pas de fossé entre le nord et le sud, La Via
Campesina en est la preuve.
La Via Campesina remercie la Bolivie, l'Afrique du Sud, Cuba et
l'Équateur pour les efforts qu'ils ont fournis afin de faciliter un
processus de travail constructif sur ce dossier au sein du Conseil des
Droits de l'Homme.
CONTACTS :
Geneviève Savigny : + 33 06 25 55 16 87
10 years, 6 months
La Via Campesina se réjouit de l’initiative du Conseil des Droits de l’Homme pour répondre à l’impunité des multinationales
by La Vía Campesina
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA VIA CAMPESINA
LA VIA CAMPESINA SE RÉJOUIT DE L’INITIATIVE DU CONSEIL DES DROITS DE
L’HOMME POUR RÉPONDRE À L’IMPUNITÉ DES MULTINATIONALES
(Genève, le 27 juin 2014) La Via Campesina se réjouit de la résolution
adoptée par le Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies de mettre
en place un traité contraignant pour punir les crimes des sociétés
transnationales (STNs). « C'est une victoire pour les paysans, qui ne
sont pas en mesure dans la plupart des cas d'accéder à des systèmes
judiciaires contre l'impunité des STNs. En outre, au regard des
activités agricoles qui sont capturées par les multinationales, cet
instrument sera un excellent outil pour les victimes d'accaparement des
terres par des STNs. Nous remercions les pays qui ont pris l'initiative
ainsi que ceux qui ont voté en sa faveur » a déclaré Themba Chauke du
mouvement sud-africain des sans-terres (Landless Peoples' Movement,
LPM), membre de La Via Campesina.
Violence, expulsions, intimidations, criminalisation des luttes et
assassinats des paysans qui défendent leurs vies, leurs terres et leurs
communautés sont devenues des pratiques courantes de l'agro-industrie et
des STNs, avec les élites locales et les gouvernements. Cette violence
est liée à la privatisation de la nature, la concentration des terres,
le contrôle accru des multinationales sur la chaîne alimentaire.
Les multinationales telles que Nestlé, Syngenta, Bayer, etc. sont
responsables de nombreux crimes tels que les expulsions foncières
violentes, l'abus et la contamination des biens communs (semences, eau,
terre, …), la promotion d'une malbouffe malsaine et l'augmentation de
l'utilisation de produits toxiques dans la production alimentaire. Le
système alimentaire industriel exploite les travailleurs agricoles et de
l'alimentation, en particulier ceux sans statut juridique.
L'approbation de la résolution est un pas en avant pour équilibrer le
pouvoir et la responsabilité de ces multinationales, et réduire
l'impunité dans le monde entier. Les mouvements sociaux et les ONGs ont
efficacement réussi à faire pression sur les États afin d'approuver la
résolution présentée. « L'objectif de la mobilisation n'est pas
seulement de faire pression sur les États afin qu'ils mettent en place
des lois pour contrôler les entreprises et protéger nos droits, mais
également de dénoncer 'l'architecture de l'impunité' qui protège les
activités des STNs et porte atteinte aux droits de l'homme à travers les
accords économiques, la longue histoire d'ajustements structurels
imposés par le FMI et les accords de libre-échange » a déclaré Leandro
Scalabrin du Mouvement des victimes des barrages (Movimento dos
Atingidos por Barragens, MAB) au Brésil.
Le travail pour développer des alternatives pour organiser de nos
sociétés de manière juste et équitable se poursuit. En tant
qu'organisation paysanne La Via Campesina reste déterminée à promouvoir
la souveraineté alimentaire et continuer à travailler dans les
communautés paysannes pour augmenter la lutte contre l'impunité des
multinationales.
CONTACTS:
Themba Chauke - Landless Peoples' Movement South Africa: +41766499591
or +393510683306,
Philippe Sauvin - l'autre syndicat, Switzerland: +41 22 362 69 87 or
+41 79 509 31 10
--
10 years, 6 months
Les paysans sans droits ?
by La Vía Campesina
Communiqué de Presse
_ECVC - Confédération Paysanne - CFSI - Solidarité - CCFD - Peuples
Solidaire - Oxfam France - Foi et Justice_
_ __ __ _
__LES PAYSANS SANS DROITS ?
_Les 26 et 27 juin prochains, les 47 membres du Conseil des Droits de
l'Homme - dont la France - réunis à Genève pour sa vingt-sixième
session, examineront une résolution permettant ou non la poursuite d'un
processus engagé à l'ONU pour défendre les Droits des paysans._
C'est un résultat positif de l'Année Internationale de l'Agriculture
Familiale décrétée par les Nations Unies en 2014, que d'avoir très
largement mis en lumière les bienfaits, mais aussi les difficultés des
plus de 2 milliards de petits producteurs agricoles de la planète. Les
paysannes et paysans fournissent 70% de l'alimentation des populations
alors qu'ils n'utilisent qu'un quart des terres arables, tout en
contribuant à l'emploi, aux paysages, au maintien de la biodiversité et
à l'utilisation durable des ressources.
Pourtant, dans un monde de plus en plus globalisé, et face à un empire
agro-alimentaire agressif, la situation paysanne est difficile. Sur les
840 millions de personnes souffrant de la faim, 80% se concentrent en
zone rurale ; non pas que la paysannerie génère automatiquement la
pauvreté, mais du fait d'un accès insuffisant aux ressources
productives.
En Europe, les difficultés multiples s'expriment dans les crises
sectorielles récurrentes et l'incapacité de dégager un revenu décent
pour de nombreux producteurs. Il en résulte une chute de 20% du nombre
d'exploitations sur les 10 dernières années en Europe. Ici mais aussi en
Inde et ailleurs, on déplore de nombreux suicides. Les ruraux sont
soumis à de multiples discriminations, ainsi qu'à une forte
dévalorisation et auto-dévalorisation.
Depuis plus de 12 ans, la Via Campesina - mouvement paysan international
représentant plus de 160 organisations - est mobilisée face aux nombreux
cas de violation des droits des paysannes et paysans : emprisonnement ou
assassinat de militants, accaparement de terres, expropriations forcées
pour des exploitations minières ou des projets de cultures
industrielles, difficultés d'accès à l'eau ou à l'utilisation des
semences traditionnelles, déficit de statut et de protection sociale,
empêchement d'accès aux marchés, etc. Les atteintes à la réalisation du
droit à l'alimentation en zone rurale sont nombreuses. Avec le soutien
de la Confédération paysanne et de plusieurs ONG, comme en France le
CFSI, Solidarité, CCFD-Terre Solidaire, Peuples Solidaires, Oxfam, Foi
et Justice, les paysans, ainsi que les sans-terre, les pêcheurs et
autres ruraux ont cherché le moyen de faire protéger leurs droits au
sein des institutions internationales…
En 2010, le Conseil des Droits de l'Homme a mandaté son Comité
consultatif pour conduire une étude sur la situation paysanne. Présentée
il y a deux ans, elle a mené en septembre 2012 à l'adoption d'une
résolution créant un « groupe de travail intergouvernemental à
composition non limitée », pour élaborer une Déclaration sur les Droits
des paysans et autres personnes travaillant en zone rurale. Ce groupe de
travail, présidé par la Bolivie, s'est réuni en juillet 2013 permettant
l'expression du soutien de nombreux représentants des Etats présents,
mais aussi les réserves notamment de pays industrialisés, arguant en
particulier de l'absence de nécessité de ce nouvel outil, alors
qu'existent des droits universels disponibles pour tous. Pourtant, comme
le déclarait déjà en 2012 Olivier de Schutter, rapporteur spécial des
Nations Unies pour le Droit à l'alimentation, « l'adoption d'une
Déclaration sur les Droits des paysans et autres personnes travaillant
dans les zones rurales augmenterait la visibilité sur les droits qui
sont déjà reconnus en droit international, et aiderait à reconnaître de
nouveaux droits, tels que les droits à la terre, aux semences, et à
l'indemnisation pour les pertes dues à des subventions alimentaires
accordées aux agriculteurs des autres pays ».
Du 10 au 26 juin à Genève, les 47 membres du Conseil des Droits de
l'homme examinent une nouvelle résolution pour la « Promotion et la
protection des droits humains des paysans et autres personnes
travaillant dans les zones rurales » permettant de reconduire le mandat
d'animation d'un groupe de travail pour l'élaboration d'une déclaration
sur la base d'un nouveau texte, tenant compte des contributions
exprimées par les Etats.
Un consensus international s'exprime aujourd'hui pour reconnaître le
rôle indispensable des paysannes et paysans pour la sécurité
alimentaire, la protection de l'environnement et l'emploi, dans un
contexte de changement climatique, alors que la faim et la pauvreté
rurale restent le scandale du 21ème siècle. Gageons que le gouvernement
français, promoteur de l'Année Internationale de l'Agriculture Familiale
et membre du Conseil des Droits de l'Homme, apportera son soutien à
l'élaboration de cet outil essentiel de protection des populations
rurales ce 26 et 27 juin à Genève.
Geneviève Savigny (06 25 55 16 87) - ECVC
Claude Cellier (06 83 18 51 54) - CONFÉDÉRATION PAYSANNE
Pascal Erard (06 72 08 83 96) - CFSI
Jacques Berthelot - SOLIDARITÉ
Caroline Doremus-Mege – CCFD-TERRE SOLIDAIRE
Michel Grandmougin - PEUPLES SOLIDAIRES
Clara Jamart - OXFAM FRANCE
FOI ET JUSTICE
10 years, 6 months
Position de La Via Campesina à propos de l’Année internationale de l’Agriculture familiale
by La Vía Campesina
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - LA VIA CAMPESINA
POSITION DE LA VIA CAMPESINA À PROPOS DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DE
L’AGRICULTURE FAMILIALE 2014
UN ESPACE AFIN DE PRODUIRE DES POLITIQUES CONCRÈTES POUR L’AGRICULTURE
PAYSANNE FAMILIALE
(Harare, 24 Juin 2014) La Via Campesina s'est décidée à participer à
l'Année internationale de l'agriculture familiale proposée par l'ONU
pour 2014, considérant qu'il s'agissait d'un espace de débat et de
construction collective permettant de donner une position de force à la
Souveraineté alimentaire s'appuyant sur les paysans. Partout dans le
monde, les paysannes et les paysans résistent en produisant et en
fournissant une alimentation saine et souveraine aux peuples,
contrairement à l'industrie alimentaire dont la priorité est le profit
et la spéculation, sa stratégie étant de rendre l'agriculture de plus en
plus dépendante des intrants agricoles toxiques afin d'augmenter ses
revenus par la vente d'herbicides, entre autres, entraînant le pillage
et la contamination des biens naturels.
Nous avons été témoins d'une grave crise alimentaire qui a permis de
rendre plus visible la production alimentaire paysanne et l'éradication
de la faim dans l'agenda de l'ONU, qui reconnaît le rôle fondamental des
paysannes et des paysans dans cette tâche ardue.
Pour l'Année Internationale de l'Agriculture Familiale et dans le cadre
de la Souveraineté Alimentaire, La Via Campesina cherche à faire des
propositions politiques élaborées par les paysannes et les paysans.
Le terme "agriculture familiale" est très large et peut inclure presque
tous les modèles ou formes d'agriculture dont les acteurs directs ne
sont ni des entreprises ni des investisseurs. Cela inclut autant les
petits que les grands producteurs (avec des exploitations de milliers
d'hectares), ainsi que les petits producteurs dépendant totalement du
secteur privé par le biais d'une agriculture par contrat ou d'autres
formes d'exploitation économique, promues, entre autres, par des
concepts comme "la chaîne de valeur ". C'est pourquoi La Via Campesina
défend une agriculture familiale paysanne et agroécologique, en
opposition à l'agriculture à grande échelle, industrielle et toxique de
l'agrobusiness qui expulse les paysans et accapare les terres dans le
monde entier.
C'est pourquoi, pour cette Année internationale de l'Agriculture
familiale, il est urgent de prendre des mesures concrètes et de
mobiliser les volontés afin de mettre en œuvre des politiques protégeant
et renforçant l'agriculture familiale paysanne. La Via Campesina défend
un modèle de production des aliments pour la Souveraineté alimentaire,
ce qui inclut:
* Le contrôle et l'accès aux des ressources productives comme la
terre, l'eau, les semences paysannes et le crédit. Il est important
d'insister sur l'urgence des Réformes agraires pour démocratiser la
terre, créer des emplois directs, des logements et produire des
aliments. Nous considérons que le concept de Réforme agraire intégrale
ne se limite pas qu'à la distribution des terres. Nous défendons une
Réforme agraire intégrale qui garantisse aux paysans tous les droits sur
leurs terres, reconnaisse les droits légaux des peuples autochtones à
leurs territoires, garantisse aux communautés de pêcheurs l'accès et le
contrôle de leurs zone de pêche et de leurs écosystèmes et aux éleveurs
nomades l'accès et le contrôle de leurs terres et zones de passage,
* La reconnaissance des droits des femmes, paysannes et agricultrices,
égaux à ceux des hommes,
* Donner la priorité aux systèmes locaux de production et de
commercialisation d'aliments,
* Reconnaître les droits des paysans et leur protection contre la
production aux mains des grandes entreprises, la production
d'agrocarburants à grande échelle,
* Un modèle de production agroécologique.
Au cours de cette année onusienne, La Via Campesina aborde également
certaines menaces et exigences clés, telles que la criminalisation, la
judiciarisation et la répression continue à l'encontre des paysannes et
des paysans, non seulement de la part des États mais également des
transnationales. Partout dans le monde, il existe des conflits liés à la
terre ou aux biens naturels.
Nous exigeons des gouvernements nationaux qu'ils : mettent fin à
l'accaparement des terres, de l'eau et des semences ; élaborent des
politiques garantissant la Souveraineté alimentaire, la biodiversité et
les semences paysannes ; améliorent l'accès à la terre et à l'eau ;
reconnaissent les droits des paysannes et des paysans à la production,
la reproduction et à l'échange de leurs semences traditionnelles,
garantes de la biodiversité cultivée et leur autonomie ; et augmentent
le soutien et les investissements publics dans la production paysanne
tout en garantissant des marchés et une commercialisation équitables.
Au niveau international, nous exhortons les gouvernements d'appliquer
les Directives pour une gouvernance responsable des régimes fonciers
applicables aux terres, à la pêche et aux forêts ainsi que d'autres
décisions clé du Comité sur la Sécurité alimentaire mondiale (CSA),
d'adopter la Déclaration de l'ONU des Droits des Paysans. Qu'ils
appliquent le Traité international sur les ressources phytogénétiques
pour l'alimentation et l'agriculture et que cessent les négociations de
tout nouvel accord commercial, en particulier le TTIP (Accord de
libre-échange et investissement transatlantique) et le TPP (Accord
Trans-Pacifique de Coopération économique).
La Via Campesina estime qu'il faut tirer profit de cette année pour
réorienter l'agriculture vers un modèle de Souveraineté alimentaire qui
crée des emplois, fournit des aliments sains et respecte les biens
naturels. Nous lançons un appel en vue de nouer des alliances entre la
ville et la campagne permettant de sauver la dignité des paysans et leur
immense contribution à la production d'aliments. Nos tables et nos
champs nécessitent des ajustements politiques importants !
CONTACTS PRESSE :
Andrea Ferrante : + 393480189221 - a.ferrante(a)aiab.it
--
10 years, 6 months
Affamés de terres : Les petits agriculteurs nourrissent la planète avec moins d'un quart de toutes les terres agricoles
by La Vía Campesina
Communiqué de presse: GRAIN et La Via Campesina -
_Le 19 juin 2014_
AFFAMÉS DE TERRES : LES PETITS AGRICULTEURS NOURRISSENT LA PLANÈTE AVEC
MOINS D'UN QUART DE TOUTES LES TERRES AGRICOLES
[1]Gouvernements et agences internationales font souvent valoir que les
petits agriculteurs contrôlent la majorité des terres agricoles
mondiales. Lorsque le Directeur Général de l'Organisation des
Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture a proclamé 2014 Année
internationale de l'agriculture familiale, il a chanté les louanges des
petits producteurs mais n'a pas une seule fois évoqué la nécessité d'une
réforme agraire. Il a au contraire déclaré que les exploitations
familiales géraient déjà la plus grande partie des terres agricoles
mondiales, soit, selon son équipe, le pourcentage énorme de 70%.
Toutefois, un nouvel examen des données réalisé par GRAIN démontre le
contraire. Les petites fermes, qui produisent l'essentiel de
l'alimentation mondiale, doivent actuellement se contenter de moins d'un
quart des terres agricoles mondiales, voire moins d'un cinquième, si
l'on exclut la Chine et l'Inde.
« La concentration des terres entre les mains des riches et des
puissants explique pourquoi nous perdons rapidement tant de fermes et de
paysans, » indique Henk Hobbelink, coordinateur de GRAIN. « La grande
majorité des familles d'agriculteurs ont de nos jours moins de deux
hectares à cultiver et cette part continue de diminuer. Si rien n'est
fait pour renverser cette tendance, le monde perdra sa capacité à
subvenir à ses propres besoins alimentaires. »
Marina Dos Santos de la coordination du Mouvement brésilien des
travailleurs sans-terres (MST) et de La Via Campesina déclare : «
Aujourd'hui, les paysans sont criminalisés, traînés en justice, voire
éliminés, quand ils luttent pour la terre. Le nombre de décès restés
impunis atteint aujourd'hui un chiffre alarmant. Les gouvernements
parlent de terrorisme ou le sabotage pour intimider les militants de
cette lutte pour la terre et cela devient très préoccupant. Nous
subissons quotidiennement des expulsions systématiques de nos propres
terres. Cela affecte non seulement les paysans et paysannes qui luttent
pour rester sur leurs terres, mais aussi les peuples autochtones.
Aujourd'hui, la paysannerie et les ressources naturelles sont la cible
de l'avarice d'intérêts spéculatifs étrangers. Nous voulons la terre
pour vivre et pour produire, c'est notre droit fondamental, contre
l'accaparement des terres par les multinationales qui ne cherchent que
spéculation et profit. »
« Les gens doivent comprendre que si le processus actuel de
concentration des terres se poursuit, les petits agriculteurs auront
beau être aussi durs à la tâche, aussi efficaces et productifs que
possible, ils seront tout simplement dans l'incapacité de continuer, »
insiste Camila Montecinos de GRAIN. « La concentration des terres
agricoles fertiles entre les mains d'une minorité toujours plus
restreinte est directement liée à l'augmentation du nombre de personnes
qui souffrent chaque jour de la faim. »
Le rapport de GRAIN procure également de nouvelles données démontrant
que ce sont encore les petits agriculteurs qui fournissent l'essentiel
de l'alimentation mondiale, et qu'ils sont souvent beaucoup plus
productifs que les grandes exploitations agricoles. Si la production de
toutes les exploitations kenyanes égalait la production des petites
fermes du pays, la productivité agricole nationale doublerait. En
Amérique centrale, elle triplerait presque. Les femmes sont les
principaux producteurs alimentaires, mais leur rôle n'est pas
comptabilisé et reste marginalisé. »
Les agences internationales ne cessent de nous rappeler que nous devons
produire davantage de nourriture pour alimenter une population
grandissante. Mais la production alimentaire pourrait être largement
augmentée, et ce presque immédiatement, si les paysans et les paysannes
avaient accès à davantage de terres et pouvaient travailler dans des
conditions favorables plutôt que de subir les persécutions qu'ils
subissent aujourd'hui.
« Les petites fermes forment la grande majorité des exploitations
agricoles au Zimbabwe. Leur taille moyenne a augmenté suite au Programme
de Réforme Agraire Accéléré et elles produisent maintenant plus de 90%
des cultures vivrières agricoles, contre 60-70% avant la redistribution
foncière. Davantage de femmes possèdent la terre en leur nom propre »,
indique Elizabeth Mpofu, coordinatrice générale de La Via Campesina.
Nous devons de toute urgence remettre la terre entre les mains des
petits agriculteurs et faire du combat pour une réforme agraire
véritable et complète le pivot de la lutte pour l'amélioration des
systèmes alimentaires. C'est un objectif que les organisations paysannes
et les mouvements de sans-terres poursuivent depuis bien longtemps.
CONTACTS
Renée Vellvé, France (FR, EN)
+33675073468
renee(a)grain.org
Maricarmen Garcia Bueno, Espagne (FR, ES)
+34629620479
marigarci62(a)hotmail.com
-------------------------
Le nouveau rapport de GRAIN, Affamés de terres : les petits agriculteurs
nourrissent le monde avec moins d'un quart de toutes les terres
agricoles [2] fournit un examen approfondi des données concernant les
exploitations agricoles et la production alimentaire mondiale. GRAIN en
tire 6 grandes conclusions :
1. LA MAJEURE PARTIE DES FERMES DANS LE MONDE D'AUJOURD’HUI SONT PETITES
ET DEVIENNENT DE PLUS EN PLUS PETITES.
Pour une multitude de raisons, la taille moyenne des fermes a diminué de
manière drastique ces dernières décennies, en particulier en Asie et en
Afrique.
2. LES PETITES FERMES DOIVENT ACTUELLEMENT SE CONTENTER DE MOINS D’UN
QUART DES TERRES AGRICOLES MONDIALES.
Malgré les dires des Nations unies et autres, les petites fermes
occupent aujourd'hui moins de 25% des terres agricoles mondiales. Et
seulement 17%, si l'on exclut l'Inde et la Chine.
3. FERMES ET PRODUCTEURS DISPARAISSENT RAPIDEMENT DANS BEAUCOUP
D’ENDROITS, ALORS QUE LES GRANDES EXPLOITATIONS S'AGRANDISSENT.
L'une des raisons principales pour lesquelles les petites fermes
disparaissent est la croissance rapide des plantations de monocultures.
Au cours des 50 dernières années, 140 millions d'hectares (bien plus que
toutes les terres agricoles de Chine) ont été saisis juste pour y
produire du soja,de l'huile de palme, du colza et de la canne à sucre.
4. LES PETITS PRODUCTEURS DEMEURENT LES PREMIERS PRODUCTEURS
ALIMENTAIRES DU MONDE.
Par définition, l'agriculture paysanne privilégie la production
alimentaire destinée aux marchés locaux et nationaux ainsi qu'aux
familles elles-mêmes, et ne vise pas la production de matières premières
agricoles ou de cultures d'exportation. GRAIN a compilé des statistiques
stupéfiantes qui montrent comment, même avec si peu de terres, les
petits agriculteurs produisent le gros de l'alimentation de nombreux
pays.
5. LES PETITES FERMES SONT TECHNIQUEMENT PLUS PRODUCTIVES QUE LES
GRANDES.
Les fermes industrielles ont un pouvoir, une influence et des ressources
énormes, mais les petites fermes surpassent presque partout les grandes
exploitations en termes de productivité. Si la production de toutes les
fermes du Kenya égalait la production de ses petites fermes, la
productivité agricole nationale doublerait. En Amérique Centrale, elle
triplerait presque. Si les grandes fermes russes étaient aussi
productives que les petites, la production russe serait multipliée par
six.
6. LA MAJORITÉ DES PETITS PRODUCTEURS SONT DES FEMMES. POURTANT, LEUR
CONTRIBUTION N'EST PAS RECONNUE ET RESTE MARGINALISÉE.
L'immense contribution des femmes à l'agriculture et à la production
alimentaire n'est pas prise en compte dans les statistiques officielles
et les femmes sont victimes de discrimination lorsqu'il s'agit de gérer
des terres dans la plupart des pays.
Le rapport est accompagné de cartes et d'un ensemble de données dûment
référencées.
Il peut être téléchargé ici: http://www.grain.org/e/4960 [3].
Pour plus d'informations sur les luttes paysannes pour la terre, voir :
« La terre c'est la vie ! La Via Campesina et la lutte pour la terre » :
http://viacampesina.org/downloads/pdf/fr/FR-notebook5.pdf [4].
--
Links:
------
[1]
http://www.grain.org/media/BAhbBlsHOgZmSSJOMjAxNC8wNS8yMi8xOV8yNF8xM183Mz...
[2]
http://www.grain.org/fr/article/entries/4960-affames-de-terres-les-petits...
[3] http://www.grain.org/e/4960
[4] http://viacampesina.org/downloads/pdf/fr/FR-notebook5.pdf
10 years, 6 months
Bulletin Nyéléni: Acquisition de connaissances pour la Souveraineté Alimentaire
by La Vía Campesina
LISEZ LE BULLETIN NYÉLÉNI N°18
ACQUISITION DE CONNAISSANCES POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE [1]
[2]
ACQUISITION DE CONNAISSANCES POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
_Dans de nombreuses parties du monde, il existe un mouvement qui élabore
des connaissances pour la souveraineté alimentaire !_ Les articles de la
présente newsletter donnent un aperçu de ce qui se fait. Ils remettent
en question l'hypothèse selon laquelle il n'existe qu'une seule vérité
fondée sur des connaissances objectives. Ils soulignent que notre
compréhension du monde est enrichie lorsque les approches sont multiples
et les visions du monde diverses. Ils indiquent également que, pour
avoir un dialogue d'égal à égal dans le cadre de ces diverses visions,
il est nécessaire de trouver un langage commun. Il faut donc non
seulement contester les connaissances théoriques mais également être
ouverts à ce que les nôtres soient contestées.
POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, NOUS AVONS BESOIN DE TRANSFORMER
RADICALEMENT LES CONNAISSANCES DOMINANTES ET LES FORMES DE SAVOIRS.
Cliquez ici pour télécharge l'édition française [2]
ou lisez le bulletin directement sur le site www.nyeleni.org [3]
--
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/publications-mainmenu-30/969-acquisi...
[2] http://www.nyeleni.org/ccount/click.php?id=57
[3] http://www.nyeleni.org
10 years, 6 months
La recherche agronomique a été inventée par les paysans
by La Vía Campesina
LA RECHERCHE AGRONOMIQUE A ÉTÉ INVENTÉE PAR LES PAYSANS
[1]
Ibrahim Coulibaly, dirigeant paysan malien (CNOP - ROPPA - La Via
Campesina) présente ses réflexions sur la place de la petite paysannerie
dans la recherche agronomique lors des Rencontres internationales sur
l'agriculture familiale et la recherche organisées à Montpelier le 3
juin 2014.
Il y affirme notamment que la recherche n'a pas d'utilité pour
l'humanité si elle n'est pas consciente de ses responsabilités éthiques,
que la terre n'est pas un capital dont les gouvernements peuvent
disposer comme ils le souhaitent car elle appartient toujours à
quelqu'un, et que la seule agro-industrie qui mérite l'attention des
décideurs est celle qui permet aux petits paysans d'écouler leurs
marchandises localement. Regarder l'intervention d'Ibrahim Coulibaly
ici. [1]
_PLUS D'INFORMATIONS SUR WWW.VIACAMPESINA.ORG_
Links:
------
[1] https://vimeo.com/channels/agrifammpl/98324655
10 years, 6 months
Pour nourrir l’humanité, l’agriculture paysanne réclame ses droits !
by La Vía Campesina
POUR NOURRIR L’HUMANITÉ, L’AGRICULTURE PAYSANNE RÉCLAME SES DROITS !
_Du 11 au 13 juin, une délégation de La Via Campesina s'est rendue à la
26__ème__ session du Conseil des Droits de l'Homme à Genève pour
poursuivre le plaidoyer pour la rédaction d'une Déclaration
Internationale sur les Droits des paysan-ne-s et des autres personnes
travaillant en zone rurale._
HISTORIQUE
Cette déclaration émane du mouvement paysan international La Via
Campesina qui travaille sur ce dossier depuis plus de 10 ans. La Via
Campesina, mouvement composé de plus de 160 organisations paysannes à
travers 70 pays s'attache à identifier les discriminations subies par
les personnes travaillant en zones rurales (paysans, ouvriers agricoles,
nomades, pêcheurs, peuples indigènes, sans terre…) et à déterminer, avec
l'appui d'organisations telles que FIAN-international et le CETIM
(Centre Europe Tiers Monde), les droits spécifiques liés à ce groupe de
personnes.
Après plusieurs études réalisées par le Comité consultatif du Conseil
des Droits de l'Homme, l'Assemblée dudit Conseil a accepté l'étude
finale en mars 2012 et voté en septembre 2012 une résolution visant à la
mise en place d'un groupe de travail intergouvernemental ouvert chargé
de rédiger une déclaration sur la base du projet annexé à l'étude
finale. En juillet 2013, ce groupe intergouvernemental a tenu sa
première session de travail.
A CETTE 26ÈME SESSION DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME, les Etats
membres seront amenés à voter sur une résolution demandant le
renouvellement du mandat du groupe intergouvernemental afin de
poursuivre la rédaction de cette déclaration sur la base des
recommandations issues de la première session de travail et de
consultations qui seraient menées entre juin et novembre 2014.
PLAYDOYER INTENSE
La Via Campesina attache une grande importance à ce que ce travail
puisse se poursuivre. C'est pourquoi elle a envoyé trois leaders paysans
pour participer à cette 26ème session du Conseil des Droits de l'Homme.
Il s'agit d'Ibrahim Coulibaly (CNOP-Mali), Geneviève Savigny
(Confédération paysanne-France) et Diego Monton (Cloc-Argentine). Ces
trois personnes ont participé à un « événement parallèle » organisé par
les Ambassadrices de Bolivie et des Philippines sur « Droits paysans et
Année internationale de l'agriculture familiale ». Le panel était
complété par un message vidéo de M. José Graziano da Silva, Directeur de
la FAO et par M. Christophe Golay de l'Académie de droit international
humanitaire et de Droits Humains à Genève.
La délégation de La Via Campesina a également participé à une conférence
publique en Ville de Genève et rencontré de très nombreuses délégations
des continents africain, européen et latino américain.
L’EUROPE EN LIGNE DE MIRE
Dès le 16 juin, cette délégation sera remplacée par une forte délégation
de la Coordination européenne Via Campesina représentant la France, la
Belgique, le Portugal, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et la Suisse.
Les organisations paysannes de la région Europe ont depuis 2 à 3 mois
effectué un plaidoyer auprès de leurs gouvernements respectifs pour les
appeler à soutenir la résolution qui sera discutée et votée à cette
session. En effet, pour l'heure, les pays européens sont les plus
réticents à ce processus. Ainsi, durant trois jours, outre une action
symbolique qui se tiendra sur la Place des Nations le 17juin à 11h30,
les leaders paysans européens s'attacheront à rencontrer les délégations
européennes au sein du Conseil des Droits de l'Homme.
UNITERRE/La Via Campesina
10 years, 6 months