La Via Campesina et ses alliés organisent le Forum international sur l´Agroécologie orientée vers la Souveraineté alimentaire
by La Vía Campesina
LA VIA CAMPESINA ET SES ALLIÉS ORGANISENT LE FORUM INTERNATIONAL SUR
L´AGROÉCOLOGIE ORIENTÉE VERS LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE [1]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - LA VIA CAMPESINA
(Bamako, le 19 Février 2015) - Plus de 200 délégués, parmi eux, des
paysannes et des paysans, des agriculteurs familiaux, des artisans
pêcheurs, des pastoralistes, des peuples autochtones, des travailleurs
agricoles, des consommateurs, des organisations de citoyens pauvres, des
ONG, des universitaires et d´autres mouvements sociaux, se réuniront
dans le Centre Nyéléni, au Mali, entre le 24 et le 27 février, pour
participer au premier Forum international sur l´agroécologie. Ce forum a
lieu à un moment où le monde fait face à une crise économique, où le
climat est en train de changer et la Terre Mère est agressivement
exploitée par un modèle d'entreprise mortifère et l´accaparement
illicite des terres.
Pour La Via Campesina, l´agroécologie est capitale pour l´humanité,
puisqu´elle permet plus d'autonomie et offre une vie meilleure pour les
petits producteurs d'aliments. Elle produit des aliments sains, offre
une base solide pour la souveraineté alimentaire et garantit à la
population rurale de vivre en harmonie et de soigner notre Terre Mère.
L´agroécologie, par les paysans et les petits producteurs d'aliments,
est considérée comme un modèle de vie, grâce à des fermes avec des
paysans, des producteurs d'aliments avec leurs ressources productives,
des communautés rurales avec des familles, des champs avec arbres et
forêts.
Selon Ibrahim Coulibaly, leader de la Coordination nationale des
Organisations paysannes (CNOP) au Mali, "ce forum fournira des réponses
pratiques menant à des solutions expliquant comment l´agroécologie peut
sauver la planète de la faim et du changement climatique".
Les coorganisateurs du forum sont conjointement avec La Via Campesina,
les organisations suivantes : More and Better/Plus et Meilleur (MaB),
Movimiento Agroecológico de América Latina y el Caribe/Mouvement Agro
écologique de l´Amérique Latine et du Caraïbe (MAELA), Réseau des
organisations paysannes et des Producteurs de l´Afrique de l´Ouest
(ROPPA), World Forum of Fish Harvesters and Fishworkers/Forum Mondial
des Pêcheurs et des Travailleurs de la pêche (WFF), World Forum of
Fisher Peoples/Forum Mondial des Artisans Pêcheurs (WFFP) et World
Alliance of Mobile Indigenous Peoples/Alliance mondiale des Peuples
autochtones nomades (WAMIP).
Le forum du Mali a pour objectif l´échange de connaissances locales et
du savoir-faire des paysannes et des paysans, de partager les
innovations des paysans et des petits producteurs d'aliments, d'échanger
du matériel didactique et des processus développés dans les territoires,
afin de relever les défis visant la construction d´un système
alimentaire écologique et socialement équitable, tout en créant des
liens et des synergies entre les différentes organisations de petits
producteurs alimentaires, les mouvements sociaux et autres organisations
promouvant l´agroécologie.
CONTACTS PRESSE
Boaventura Monjane - boa.monjane(a)viacampesina.org - tél : +223 92 71 90
14
Lamine Coulibaly laminezie(a)gmail.com - tél : +22376170979
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/2-uncategorised/1043-la-via-campesin...
9 years, 10 months
Chaud devant: La Via Campesina et ses alliés contre le capitalisme climatique
by La Vía Campesina
CHAUD DEVANT: LA VIA CAMPESINA ET SES ALLIÉS CONTRE LE CAPITALISME
CLIMATIQUE [1]
"Il n'y a vraiment rien d'intelligent là-dedans," a commenté
Jean-Baptiste Chavannes, le leader haïtien de La Via Campesina chargé de
la coordination du travail de l'organisation paysanne dans le domaine du
changement climatique, à l'occasion d'une conférence à Lima sur
l'agriculture intelligente face au climat. "Les problèmes climatiques
sont intimement liés au capitalisme, qui est lui-même en crise en tant
que système économique," a-t-il ajouté. "Les entrepreneurs essayent de
se sortir de cette crise, et pour cela, ils sont en train de créer un
"capitalisme vert', dont l'agriculture intelligente face au climat est
un parfait exemple."
Le nouveau rapport de la NASA et de l'Agence nationale pour l'étude de
l'océan et de l'atmosphère (National Oceanic and Atmospheric
Administration - NOAA, Etats-Unis) confirme sans équivoque ce que
beaucoup de scientifiques avaient prédit: 2014 est officiellement
l'année la plus chaude recensée jusqu'ici et ce n'est en rien une
anomalie; les 10 années les plus chaudes dont il est question dans ce
rapport ont toutes eu lieu depuis 1998.
Cette annonce ne fait qu'accroître l'urgence exprimée le mois dernier à
Lima, où dirigeants politiques et grands patrons d'entreprises du monde
entier se sont réunis pour la 20e session annuelle de la Conférence des
parties (Conference of the Parties - COP20) de la Convention-cadre des
Nations unies sur le changement climatique (UN Framework Convention on
Climate Change - UNFCCC). Ce rassemblement péruvien est historique car
c'était la dernière réunion du corps décisionnel avant le COP21 qui aura
lieu à Paris en décembre prochain et où seront signés des accords
internationaux et légalement contraignants sur le climat.
Cependant, de plus en plus de mouvements agissant contre le changement
climatique sont d'avis que les décisions politiques de haut niveau comme
celles mises en avant lors d'évènements tels la COP ne sont rien d'autre
que de fausses promesses sourdes à des voix marginalisées. La Via
Campesina est sans doute le mouvement le plus proéminent, comptant parmi
ses membres plus de 250 millions de paysans et paysannes, éleveurs et
peuples autochtones du monde entier. En collaboration avec divers autres
mouvements environnementaux et de travailleurs, La Via Campesina a
organisé le Sommet des peuples (Cumbre de los Pueblos), sa propre
version de la COP20 de Lima, pour proposer des solutions à la crise
climatique proposées par les mouvements de base et dénoncer la nature
éliste des négociations officielles menées par les grandes entreprises.
Deux volets ont particulièrement retenu l'attention lors de la COP20: la
réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des
forêts (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation -
REDD) et l'agriculture intelligente face au climat, dont l'objectif
commun est une baisse mondiale des températures grâce au commerce des
droits d'émission de carbone. A première vue, REDD et l'Agriculture
intelligente face au climat ont l'air d'initiatives parfaitement
louables, d'autant plus qu'elles portent des noms qui sonnent
"climate-friendly". Mais sous les apparences, ces programmes sèment en
réalité le chaos au sein d'écosystèmes déjà bien instables et sabotent
les humbles moyens de subsistance des paysans et des paysannes.
Prenons l'exemple du REDD. En deux mots, ce programme permet à de riches
entreprises et pays industrialisés de continuer à polluer en achetant
des forêts dans l'hémisphère sud pour compenser les émissions de
carbones dues à leurs activités dans d'autres endroits. Ces forêts,
entretenues avec soin par des générations de peuples autochtones, se
retrouvent donc sur les marchés et cette situation se solde très souvent
par l'expulsion pure et simple des communautés qui y vivaient. Pire
encore, REDD ne fait aucune distinction entre les forêts naturelles et
les plantations d'arbres à usage industriel; ainsi la mise en oeuvre de
ce programme engendre souvent une énorme perte de biodiversité.
"Rien ne pourra jamais justifier que l'on traite la nature comme une
marchandise," s'insurge Tom Goldtooth, directeur du Réseau des peuples
autochtones et de l'environnement (Indigenous Environmental Network)
dont le siège se trouve aux Etats-Unis et au Canada et qui est un proche
collaborateur de La Via Campesina. Les deux organisations sont fermement
opposées au REDD et travaillent ensemble sur des plateformes telles que
Non au REDD en Afrique (No REDD in Africa Network). Goldtooth a abordé
le sujet avec véhémence lors du Sommet des peuples, à Lima, et a mis en
garde contre les liens existants entre l'impérialisme, la militarisation
et les stratégies basées sur le marché. "Nous nous opposons à une OMC du
ciel", a-t-il conclu, faisant allusion à l'UNFCCC qui permet l'échange
du carbone au niveau global.
L'agriculture intelligente face au climat, qui est une autre pièce
maîtresse de la stratégie de la COP, reprend en gros les principes du
REDD et les applique aux terres agricoles. Entre 44 et 57 % des
émissions de gaz à effet de serre sont dûs à la production de denrées
alimentaires, et une écrasante majorité de ces rejets sont imputables à
la production industrielle d'aliments qui seront gaspillés. Ce type
d'agriculture s'est construite sur les acquis de la Révolution verte
(qui a mis en circulation des semences modifiées, des pesticides
chimiques et de l'engrais de synthèse au nom de l'intensification de la
production) pour imposer de nouvelles biotechnologies aux paysans à
travers le monde.
L'agriculture devient donc dépendante des marchés. Tout comme c'est le
cas avec le REDD, les investisseurs de l'hémisphère nord recevront des
'crédits carbone' pour leur contribution à des initiatives d'agriculture
intelligente face au climat dans le Sud, ce qui augmentera la
spéculation au sein du système alimentaire en grossissant ses
possibilités de profit.
"Il n'y a vraiment rien de respectueux là-dedans," a commenté
Jean-Baptiste Chavannes, le leader haitien de Via Campesina chargé de la
coordination du travail de l'organisation dans le domaine du changement
climatique, à l'occasion d'une conférence à Lima sur l'agriculture
intelligente face au climat. "Les problèmes climatiques sont intimement
liés au capitalisme, qui est lui-même en crise en tant que système
économique," a-t-il ajouté. "Les entrepreneurs essayent de se sortir de
cette crise, et pour cela, ils sont en train de créer un 'capitalisme
vert', dont l'agriculture intelligente face au climat est un parfait
exemple."
Le slogan du Sommet des peuples à Lima - "il faut changer le système,
pas le climat" - restera dans les esprits tout au long de l'année et
jusqu'en décembre prochain qui verra l'édition 21 de la COP à Paris, où
un Sommet des peuples parallèle suivra de nouveau les négociations
officielles. La Via Campesina et son réseau de proches alliés tiennent
fort à coeur leurs visions alternatives, comme la souveraineté
alimentaire et l'agroécologie.
La souveraineté alimentaire repose sur le principe fondamental qu'est le
contrôle du système alimentaire mondial par les travailleurs et
travailleuses ruraux et urbains, et non par les marchés et les
entreprises. L'agroécologie est un élément fondamental pour atteindre la
souveraineté alimentaire et mettre sur pied des marchés locaux grâce à
des méthodes écologiques tirées d'un savoir ancestral qui n'est plus à
prouver. Ce faisant, le carbone est capturé par le sol et contribue
alors à renverser la tendance au réchauffement climatique tout en
assurant le respect des droits territoriaux des paysans et des
paysannes. "Dix ans suffiraient pour que l'agroécologie fasse doubler la
production alimentaire de régions entières tout en atténuant le
changement climatique et en réduisant la pauvreté rurale," écrit Olivier
de Schutter, l'ex-rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à
l'alimentation, dans son rapport de mars 2011 pour le Haut-Commissariat
aux droits de l'homme.
REDD et l'agriculture intelligente face au climat sont des programmes
expérimentaux dont les conséquences sur l'environnement sont
irréversibles, alors que la souveraineté alimentaire et l'agroécologie
sont fondées sur le respect du rythme naturel des ecosystèmes. "La
souveraineté alimentaire représente notre combat contre le capitalisme
et la façon dont celui-ci déforme notre terre," déclare Nivia Regina da
Silva, représentante du Mouvement des travailleurs sans terre (MST -
Landless Workers Movement) au Brésil. MST est un mouvement membre
fondateur de La Via Campesina qui, entre autres initiatives, organise
des formations politiques et gère des écoles d'agroécologie dans tout le
pays. De concert avec d'autres membres et alliés de La Via Campesina,
MST a donné une conférence animée sur la souveraineté alimentaire sur
laquelle est longuement revenu le Sommet des peupes à Lima.
"L'agriculture paysanne peut nourrir le monde entier et refroidir la
planète," affirme Jean-Baptiste Chavannes.
Le combat de La Via Campesina pour le climat est essentiel à son
objectif de représenter ceux qui se voient le plus durement affectés par
une injustice généralisée. Et cette année, alors que les hautes-sphères
parlementent, le mouvement paysan et ses alliés seront au rendez-vous
pour faire monter la température des négociations à chacune de leurs
étapes.
Par Selena Tramel (version originale en anglais)
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/chang...
9 years, 11 months