JOURNÉE INTERNATIONALE DES LUTTES PAYSANNES CONTRE LES TRANSNATIONALES ET LES TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE
by La Vía Campesina
JOURNÉE INTERNATIONALE DES LUTTES PAYSANNES CONTRE LES TRANSNATIONALES
ET LES TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE [1]
Créé le lundi 30 mars 2015 19:00
17 AVRIL 2015: JOURNÉE INTERNATIONALE DES LUTTES PAYSANNES CONTRE LES
TRANSNATIONALES ET LES TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE
La Via Campesina internationale a défini le 17 avril comme étant - la
Journée internationale des Luttes paysannes - afin de rendre visible et
de dénoncer la criminalisation des manifestations, persécutions et
violences auxquelles doivent faire face quotidiennement les paysannes et
paysans à cause du développement du modèle néolibéral et de
l'agrobusiness dans les campagnes. Pour le mouvement paysan
international, il est urgent d'accélérer l'approbation de la Déclaration
des Nations Unies sur les Droits des paysans et autres personnes
travaillant dans les zones rurales car il s'agit d'un outil de lutte
permettant de garantir une vie digne dans les campagnes.
Le 17 avril 2015, La Via Campesina internationale concentrera sa
mobilisation sur les impacts des entreprises transnationales et les
traités de libre échange affectant l'agriculture paysanne et la
souveraineté nationale. C'est pourquoi, au cours de cette journée
d'action mondiale, nous appelons à renforcer la lutte sociale et
l'organisation des peuples du monde afin de revendiquer la réforme
agraire ainsi que le droit ancestral à la terre et aux territoires qui
sont les deux conditions indispensables pour une agriculture paysanne et
la souveraineté alimentaire des peuples.
Depuis 1996 - en mémoire du massacre des 19 paysans sans-terre du Brésil
- dans le mouvement paysan international, cette journée d'action s'est
amplifiée et renforcée, avec une mobilisation à niveau mondial,
consolidant la solidarité et la résistance tout en intensifiant les
alliances entre la campagne et la ville au bénéfice d'un projet de
société fondé sur la justice sociale et la dignité des peuples.
Nous, paysannes et paysans, peuples autochtones, afro-descendants,
sans-terre, luttons pour un modèle d'agriculture paysanne et souverain,
alors que les Traités de libre-échange ne sont constitués que de traités
de libre pillage, d'expulsion et d'extinction de la paysannerie. En
effet, ils sont fondés sur une agriculture capitaliste, industrielle,
subventionnée et hautement toxique, négociée sous l'influence et selon
les intérêts de quelques entreprises transnationales.
Pour La Via Campesina, les politiques d'ouverture et les processus de
dérégulation ne font que favoriser ces transnationales, du fait que ces
traités et accords commerciaux, qu'ils soient multilatéraux ou
bilatéraux, cherchent fondamentalement à protéger les entreprises
étrangères en établissant un ensemble de conditions, de mesures et de
règles assurant l'entière protection des investissements desdites
entreprises. Par contre, cette libéralisation du marché occasionne des
impacts économiques et sociaux sévères sur les communautés paysannes
tant dans le Nord que dans le Sud. Avec les traités de libre-échange,
les droits commerciaux ont la priorité sur tous les autres droits.
A titre d'exemple, il y a actuellement un débat à propos des Accords de
libre-échange et de libéralisation de l'investissement entre l'Union
Européenne et les Etats Unis, l'Union Européenne et le Canada, qui
seront les plus importants jamais signés. Ces accords auront un impact
mondial et détermineront de nouvelles normes en faveur des
transnationales. Ces dernières disposeraient alors d'instruments pouvant
manipuler toutes les réglementations, normes et politiques publiques en
vue d'augmenter leurs bénéfices: le mécanisme de Résolution de conflits
entre investisseurs et Etats (RCIE) et le Conseil de coopération
règlementaire. Les Etats, les régions et les communautés perdraient donc
leur pouvoir de protéger les citoyens et leur environnement.
Pour ce motif, nous dénonçons l'arbitrage, mécanisme utilisé par ces
entreprises transnationales qui constitue une sorte de mondialisation, «
transnationalisation » et privatisation du système judiciaire où les
entreprises privées dictent les normes, étant une stratégie visant à
affaiblir les Etats et les souverainetés nationales. Dans le cas de la
tristement célèbre Organisation mondiale du commerce (OMC), qui essaye
de se renouveler pour ne pas perdre complètement sa pertinence, il y
aura cette année une nouvelle offensive contre les systèmes nationaux de
production, distribution et stockage des aliments, cherchant à affaiblir
les systèmes publics de protection pour la population.
En cette Journée d'Action mondiale, La Via Campesina lance un appel à
ses organisations, alliés et amis pour réaliser une série d'actions dans
leurs pays et territoires ayant pour but de renforcer cette lutte
globale. Ces activités pourront être des manifestations, occupations de
terres, échange de semences, foires de la souveraineté alimentaire,
forums, activités culturelles, etc.
Veuillez nous faire parvenir toutes les informaitons concernant ces
activités afin que nous puissions faire connaître au plus grand nombre
cette journée mondiale de lutte. Nous allons publier une carte des
actions se déroulant partout dans le monde sur www.viacampesina.org [2]
GLOBALISONS LA LUTTE, GLOBALISONS L’ESPOIR!
POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES
CONTRE LES TRANSNATIONALES ET LES TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE!
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/17-av...
[2] http://viacampesina.org/
9 years, 9 months
COMMUNIQUE DE SOUTIEN AUX PAYSANS ET AU PEUPLE CHILIENS !
by La Vía Campesina
COMMUNIQUE DE SOUTIEN AUX PAYSANS ET AU PEUPLE CHILIENS ! [1]
Créé le lundi 30 mars 2015 17:13
La délégation de La Via Campesina présente à Tunis pour le Forum Social
Mondial, a appris avec tristesse les inondations survenues au Chili le
mercredi 25 mars 2015.
Ces inondations inhabituelles dans la région désertique du nord du Chili
ont fait des pertes de vies humaines, de bétails, des disparitions et
des milliers de sinistrés, obligeant le gouvernement à décréter «l'état
d'urgence».
Les rivières de la région, pour la plupart asséchées depuis des années,
ont débordé, déversant de l'eau dans les rues des villages alentour. Les
habitants ont dû trouver refuge sur les toits pour éviter d'être
emportés.
Après l'"état d'urgence", les autorités ont émis un état d'alerte
sanitaire" pour les communes de Tierra Amarilla, Diego de Almagro et
Alto del Carmen, les plus touchées par les inondations et où les rues
ont été transformées en véritables torrents.
La délégation qui compatit au drame, lance un appel à tous les membres
de La Via Campesina et à l'ensemble des paysans du monde, à soutenir les
paysans et le peuple chiliens.
Envoyez vos messages de soutien à : secretariag(a)anamuri.cl
Regardez la vidéo: http://www.zintv.org/inondation-au-Chili-message-de
[2]
http://tv.viacampesina.org/Inondations-au-Chili-message-de?lang=en [3]
Links:
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[1]
http://www.viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/1...
[2] http://www.zintv.org/inondation-au-Chili-message-de
[3] http://tv.viacampesina.org/Inondations-au-Chili-message-de?lang=en
9 years, 9 months
La nouvelle édition du Bulletin Nyéléni est maintenant en ligne!
by La Vía Campesina
Droits aux ressources naturelles
Créé le mercredi 18 mars 2015 15:53
LA NOUVELLE ÉDITION DU BULLETIN NYÉLÉNI EST MAINTENANT EN LIGNE!
Alors que le monde titube de crise en crise, la valeur de la terre, de
l'eau, des forêts, des minéraux et autres ressources naturelles, en tant
que sources de création de richesse, continue à augmenter. Pour ceux
ayant des liens de longue date avec la terre, les eaux et les
territoires, la plus grande richesse de la nature et la valeur des
ressources est la vie elle-même. Or, les crises soulignent le fait que
les humains doivent vivre symboliquement avec la nature. Pour autant,
nombreux sont ceux qui considèrent que les ressources naturelles sont
des choses pouvant être morcelées, emballées, modifiées, achetées,
vendues et commercialisées sur des marchés éloignés du lieu de la
ressource.
Dans cette édition de Nyéléni, vous apprendrez plus sur comment à
travers le monde les peuples se battent pour garantir et défendre leurs
droits aux ressources naturelles et les droits de la nature! Cliquez ici
pour [1]télécharge l'édition française [1] ou lisez le bulletin
directement sur le site www.nyeleni.org [2]
Links:
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[1] http://www.nyeleni.org/ccount/click.php?id=67
[2] http://www.nyeleni.org/spip.php?page=working
9 years, 9 months
La Via Campesina au Forum Social Mondial pour promouvoir la Souveraineté Alimentaire
by La Vía Campesina
La Via Campesina au Forum Social Mondial pour promouvoir la Souveraineté
Alimentaire [1]
Créé le jeudi 26 mars 2015 20:44
Harare, 15 mars, 2015 - La Via Campesina, Mouvement Paysan
International, sera représentée au Forum Social Mondial à Tunis du 24 au
28 mars par une cinquantaine de délégués, composés de paysans et
paysannes et travailleurs agricoles, venant de plus de 20 pays de toutes
les régions du monde, avec une attention particulière aux délégués du
monde arabe.
La Via Campesina voit cela comme un espace important de se mobiliser
autour d'alternatives et de propositions pour la souveraineté
alimentaire ainsi que pour renforcer la solidarité avec les alliés et
d'autres mouvements sociaux, principalement les mouvements de Maghreb et
Mashreq.
En effet, le FSM 2015 aura lieu à un moment crucial pour les mouvements
sociaux qui veulent plus de justice, de liberté et de solidarité. Les
objectifs et orientations choisis considèrent les changements
politiques, sociaux et économiques au Maghreb-Mashreq, et sur le
continent africain, et de la crise écologique et économique dans le
monde entier. Les objectifs identifiés sont des indications à une
meilleure solution de l'ensemble de ces questions cruciales, et à
promouvoir les convergences et la construction d'alternatives.
Selon Ndiakhate Fall, leader paysan de CNCR du Sénégal, et membre du
comité de coordination internationale de La Via Campesina, « la
Souveraineté alimentaire est une alternative que si elle bien mise en
œuvre, elle peut solutionner en grande partie les crises que l´humanité
connait, principalement la crise alimentaire et climatique ».
A Tunis, La Via Campesina va participera à plusieurs activités
autogérées, et fera partie de la Convergence Mondiale pour L´eau et la
Terre, la Convergence Mondiale de Résistance à la puissance de
Corporation Transnationaux et le taller pour Reconquérirles systèmes
alimentaires locaux avec URGENCI, HIC et RIPESS.
Le programme complet de La Via Campesina à Tunis est disponible ici.
Une conférence de presse est prévue pour le 26 mars à 11h30 dans un
lieuqui reste à confirmer.
Contact presse
Lamine COULIBALY, laminezie(a)gmail.com
+216 41293663
Boaventura MONJANE, boa.monjane(a)viacampesina.org
+216 41293767
http://viacampesina.org/ [2]
http://tv.viacampesina.org/ [3]
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/1057-...
[2] http://viacampesina.org/
[3] http://tv.viacampesina.org/
9 years, 9 months
La nouvelle déclaration des peuples contribue à une interprétation commune de l’agroécologie
by La Vía Campesina
La nouvelle déclaration des peuples contribue à une interprétation
commune de l'agroécologie [1]
Créé le vendredi 20 mars 2015 18:10
LVC, MAB, MAELA, ROPPA, WFF, WFFP, WAMIP, IPC
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Zimbabwe, Harare, 18 mars 2015 - « L'agroécologie est politique ; elle
nous demande de remettre en cause et de transformer les structures de
pouvoir de nos sociétés. Nous devons placer le contrôle des semences, de
la biodiversité, des terres et territoires, de l'eau, des savoirs, de la
culture, des biens communs et des espaces communautaires entre les mains
de celles et ceux qui nourrissent le monde » affirme la déclaration du
Forum international sur l'agroécologie.
Plus de 200 participants étaient présents au Forum, qui s'est tenu à
Nyéléni, au Mali du 23 au 27 février dernier, ils représentaient des
organisations de paysan-nes, de peuples autochtones, de travailleurs
agricoles, d'artisans-pêcheurs et d'éleveurs nomades, ainsi que de
consommateurs et autres populations urbaines. La rencontre avait pour
objectif de développer des stratégies communes, de promouvoir
l'agroécologie et de la défendre contre la cooptation du secteur
industriel
La déclaration, qui est disponible en anglais [2], espagnol [3] et
français [4], appelle à une transformation immédiate fondée sur la
production agroécologique d'aliments, telle que pratiquée notamment par
les petits producteurs, les artisans-pêcheurs, les pasteurs, les peuples
autochtones et les agriculteurs en milieu urbain. Selon ce document «
l'agroécologie a toujours été essentielle à l'humanité car elle renforce
l'autonomie des producteurs d'aliments et constitue les fondements de la
souveraineté alimentaire ».
Les participants nous font savoir que « l'agroécologie se trouve à la
croisée des chemins ». Ils prennent note du fait que « de nombreuses
institutions multilatérales, gouvernements, universités et centres de
recherche, ONG et entreprises, entre autres, ont fini par reconnaître
l'agroécologie ». Cependant, continuent-ils « ces acteurs ont essayé de
la réduire à un ensemble limité de technologies, pour offrir des outils
qui semblent atténuer la crise de la durabilité provoquée par
l'agriculture industrielle, mais qui se conforment aux structures de
pouvoir en place ».
Ils considèrent ces tentatives comme « une récupération ou cooptation de
l'agroécologie pour perfectionner le système alimentaire industriel tout
en proclamant un attachement de pure forme aux questions
environnementales » et remarquent qu'elles revêtent plusieurs noms, dont
« agriculture intelligente face au climat », « intensification durable
ou écologique » ou « production industrielle de monocultures d'aliments
« bio ». Pour eux, « ces formes de production ne représentent pas
l'agroécologie : nous les rejetons et nous nous battrons pour dénoncer
et faire obstacle à cette appropriation insidieuse de l'agroécologie ».
Et la déclaration continue en affirmant que« la vraie solution aux
crises du climat et de la malnutrition, entre autres, ne passera pas par
la _conformation_ au modèle industriel, mais plutôt par la
_transformation_ et la construction de nos propres systèmes alimentaires
locaux, qui créent de nouveaux liens entre la ville et la campagne.
Cette transformation est fondée sur la production agroécologique
d'aliments, telle que pratiquée notamment par les petits producteurs,
les artisans-pêcheurs, les pasteurs, les peuples autochtones et les
agriculteurs en milieu urbain. Nous ne pouvons pas permettre que
l'agroécologie devienne un outil au service du modèle industriel de
production alimentaire. Nous envisageons l'agroécologie comme la
principale _alternative_ à ce modèle et comme un moyen de _transformer_,
afin d'améliorer, la manière dont sont produits et consommés les
aliments pour l'humanité et la Terre Mère ».
Selon Andrea Ferrante, de l'Association italienne d'agriculteurs
biologiques [5] (AIAB) et de La Via Campesina, la solution au problème
de l'alimentation dans le monde réside dans l'agroécologie. « Nous
voulons un modèle qui soit basé sur nos savoirs, notre mode de vie et
non pas sur le pétrole et les fausses solutions du monde industriel.
C'est l'avenir de nos enfants qui est en jeu » déclare-t-il.
Les participants du Forum ont élaboré un plan stratégique comprenant
neuf objectifs principaux et plusieurs sous-objectifs visant à soutenir
les revendications politiques, sociales et économiques des producteurs
d'aliments. Dans ce plan d'action, les femmes occupent le devant de la
scène, car la lutte contre les inégalités à caractère sexuel est
essentielle à l'agroécologie. Pour Maria Noël Salgado, du Movimiento
Agroecológico de America Latina y el Caribe [6] (MAELA) l'agroécologie
est pratiquée depuis des siècles et représente plus qu'un système de
production. « il s'agit d'une façon d'être, d'un mode de vie qui
respecte l'environnement, fournit un moyen d'existence et un revenu à la
majorité des producteurs d'aliments et dans lequel les femmes ont, de
tout temps, joué un rôle important » nous dit-elle.
Le plan d'action comprend également la construction de système
d'économies locales, le partage des savoirs et la construction
d'alliances entre les différents groupes sociaux.
Les groupes sociaux revendiquent, en toute légitimité, le rôle de nous
conduire vers l'avenir, car « les décideurs ne peuvent pas avancer dans
le domaine de l'agroécologie sans nous. Ils doivent respecter et
soutenir nos processus agroécologiques, plutôt que continuer à soutenir
les forces qui nous détruisent ». Ils exhortent également chacun et
chacune à les rejoindre dans la tâche collective consistant à forger
l'agroécologie comme un élément des luttes de nos peuples afin de
construire un monde meilleur, un monde basé sur le respect mutuel, la
justice sociale, l'équité, la solidarité et l'harmonie avec notre Terre
mère.
POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS
Ibrahima Coulibaly, CNOP-LVC, + 22366761126, i_ibracoul(a)yahoo.fr
(français et anglais)
Maria Noël Salgado, MEALA, +59899762883, maria.noel.salgado(a)gmail.com
(espagnol)
Andreas Ferrante, AIAB-LVC, +393480189221, a.ferrante(a)aiab.it (anglais,
espagnol, français et italien)
Judith Hitchman, Urgenci, +33 680600391, hitchman(a)club-internet.fr
(anglais et français)
SITES WEB
http://www.foodsovereignty.org [7]
http://www.viacampesina.org [8]
Photos: http://tv.viacampesina.org/Mali-Agroecology-is-in-our-hands [9]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agricultu...
[2]
http://viacampesina.org/en/index.php/main-issues-mainmenu-27/sustainable-...
[3]
http://viacampesina.org/es/index.php/temas-principales-mainmenu-27/agricu...
[4]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agricultu...
[5] http://www.aiab.it/
[6] http://maela-agroecologia.org/
[7] http://www.foodsovereignty.org/
[8] http://viacampesina.org/
[9]
http://tv.viacampesina.org/Mali-Agroecology-is-in-our-hands-669?lang=en
9 years, 9 months
Déclaration du Forum International sur l´Agroécologie
by La Vía Campesina
Déclaration du Forum International sur l´Agroécologie
(http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agricultu...
[1])
NYÉLÉNI, MALI - 27 FÉVRIER 2015
Nous sommes des délégué(e)s représentant diverses organisations et
mouvements internationaux de petits producteurs d'aliments et de
consommateurs, comprenant des paysans, des communautés et peuples
autochtones (y compris des chasseurs et des cueilleurs), des
agriculteurs familiaux, des travailleurs ruraux, des éleveurs et
pasteurs, des artisans-pêcheurs et des urbains. Ensemble, les divers
secteurs que représentent nos organisations produisent près de 70 % des
aliments consommés par l'humanité ; ils constituent à ce titre les
premiers investisseurs dans l'agriculture au niveau mondial et les
principaux pourvoyeurs d'emplois et de moyens d'existence de par le
monde.
Du 24 au 27 février 2015, nous nous sommes réuni(e)s dans le Centre
Nyéléni, à Sélingué (Mali), pour développer une compréhension commune et
partagée de l'agroécologie comme élément clé de la construction de la
Souveraineté Alimentaire, ainsi que pour développer des stratégies
conjointes visant à promouvoir l'agroécologie et éviter sa récupération
par d'autres acteurs.
Nous exprimons notre gratitude à l'endroit du peuple malien, qui nous a
accueilli(e)s dans ce beau pays. Il nous a appris, par son exemple, que
le dialogue des nombreuses formes de savoirs repose sur une écoute
respectueuse et sur une construction collective des décisions partagées.
Nous exprimons notre solidarité avec nos sœurs et frères maliens qui
luttent - parfois au prix de leur vie - pour défendre leurs territoires
de la récente vague d'accaparement des terres qui affecte tant de nos
pays. L'agroécologie implique que nous sommes unis dans le cercle de la
vie, ce qui signifie que nous devons aussi être unis dans nos luttes
contre l'accaparement des terres et la criminalisation de nos
mouvements.
_CONSTRUIRE SUR LE PASSÉ ET SE TOURNER VERS L’AVENIR _
Nos peuples, nos secteurs, nos organisations et nos communautés ont déjà
parcouru beaucoup de chemin dans la définition de la Souveraineté
Alimentaire comme porte-drapeau des luttes solidaires pour la justice et
comme cadre élargi pour l'agroécologie. Nos systèmes de production
ancestraux se sont développés sur des millénaires et ont pris le nom
d'agroécologie au cours des 30 à 40 dernières années. L'agroécologie
telle que nous l'entendons inclut des pratiques et une production
performantes ; elle implique des processus de paysan à paysan, ancrés
dans nos territoires, nos centres de formation ainsi que les structures
théoriques, techniques et politiques sophistiquées que nous avons
développées.
En 2007, beaucoup d'entre nous nous étions réuni(e)s ici même, à
Nyéléni, à l'occasion du Forum mondial sur la Souveraineté Alimentaire,
afin de renforcer nos alliances, mais aussi d'élargir et d'approfondir
notre compréhension de la Souveraineté Alimentaire, par le biais d'une
construction collective orchestrée par nos divers secteurs. C'est dans
le même esprit que nous nous rassemblons ici, en 2015, pour le Forum sur
l'agroécologie, afin d'enrichir le concept et la pratique de
l'agroécologie au travers d'un dialogue incluant une diversité d'acteurs
impliqués dans la production d'aliments, ainsi que des consommateurs,
des communautés urbaines, des femmes, des jeunes, entre autres acteurs.
Aujourd'hui, nos mouvements, organisés au niveau mondial et régional au
sein du Comité International de Planification pour la Souveraineté
Alimentaire (CIP), franchissent une nouvelle étape historique.
La diversité des formes de production d'aliments à petite échelle qui
recourent à des processus écologiques génère des savoirs locaux, promeut
la justice sociale, garantit à l'épanouissement de la culture et de
l'identité et renforce la viabilité économique des zones rurales. Les
petits producteurs défendent notre dignité lorsque nous choisissons de
produire de manière agroécologique.
_SURMONTER DES CRISES MULTIPLES_
Nous considérons l'agroécologie comme une forme de résistance majeure à
un système économique qui place le profit avant la vie. L'agroécologie
est la solution pour transformer et réparer la réalité matérielle d'un
système agroalimentaire et d'un monde rural dévastés par le modèle de
production industrielle et les dénommées Révolutions Verte et Bleue dont
il est assorti.
Le modèle des entreprises du secteur agroalimentaire mène à une
surproduction d'aliments qui nous empoisonnent, détruit la fertilité des
sols, déboise les zones rurales, contamine l'eau et provoque
l'acidification des océans, anéantissant par là même les activités de la
pêche. Les ressources naturelles essentielles sont transformées en
marchandises, tandis que l'augmentation des coûts de production force
les petits producteurs à abandonner leurs terres. Les semences des
paysans leur sont volées puis revendues à des prix exorbitants, et
transformées en variétés dépendantes de produits agrochimiques polluants
et onéreux. Le système alimentaire industriel est un des principaux
vecteurs des crises multiples du changement climatique, de
l'alimentation, de l'environnement et de la santé publique, entre
autres. Les accords de libre-échange et d'investissement, les mécanismes
de règlement des différends entre investisseurs et États, les fausses
solutions, telles que les marchés de carbone, ainsi que la
financiarisation croissante des terres et de la nourriture ne font
qu'aggraver ces crises. L'agroécologie, dans le cadre de la Souveraineté
Alimentaire, nous offre une voie de sortie collective à ces multiples
crises.
_L’AGROÉCOLOGIE À LA CROISÉE DES CHEMINS_
Le système alimentaire industriel commence à épuiser son potentiel
productif et sa capacité à générer des profits en raison de ses
contradictions internes - telles que la dégradation des sols,
l'apparition d'adventices résistantes aux herbicides, l'épuisement des
stocks halieutiques, la dévastation des plantations de monoculture par
les insectes et les maladies - et de ses conséquences négatives, de plus
en plus visibles, telles que les émissions de gaz à effet de serre, la
crise sanitaire de la malnutrition, l'obésité, le diabète, les maladies
du colon et les cancers induits par une alimentation d'origine
industrielle et malsaine.
À la faveur de la pression citoyenne, de nombreuses institutions
multilatérales, gouvernements, universités et centres de recherche, ONG
et entreprises, entre autres, ont fini par reconnaître l'agroécologie.
Cependant, ces acteurs ont essayé de la réduire à un ensemble limité de
technologies, pour offrir des outils qui semblent atténuer la crise de
la durabilité provoquée par l'agriculture industrielle, mais qui se
conforment aux structures de pouvoir en place. Cette récupération de
l'agroécologie pour perfectionner le système alimentaire industriel tout
en proclamant un attachement de pure forme aux questions
environnementales revêt plusieurs noms, dont « l'agriculture
intelligente face au climat», « l'intensification durable ou écologique
» ou « la production industrielle de monocultures d'aliments « bio » ».
Pour nous, ces formes de production ne représentent pas l'agroécologie :
nous les rejetons et nous nous battrons pour dénoncer et faire obstacle
à cette appropriation insidieuse de l'agroécologie.
La vraie solution aux crises du climat et de la malnutrition, entre
autres, ne passera pas par la conformation au modèle industriel, mais
plutôt par la transformation et la construction de nos propres systèmes
alimentaires locaux, qui créent de nouveaux liens entre la ville et la
campagne. Cette transformation est fondée sur la production
agroécologique d'aliments, telle que pratiquée notamment par les petits
producteurs, les artisans-pêcheurs, les pasteurs, les peuples
autochtones et les agriculteurs en milieu urbain. Nous ne pouvons pas
permettre que l'agroécologie devienne un outil au service du modèle
industriel de production alimentaire. Nous envisageons l'agroécologie
comme la principale alternative à ce modèle et comme un moyen de
transformer, afin d'améliorer, la manière dont sont produits et
consommés les aliments pour l'humanité et la Terre Mère.
_LES PILIERS ET PRINCIPES COMMUNS DE L’AGROÉCOLOGIE TELLE QUE NOUS
L’ENTENDONS_
L'agroécologie est un mode de vie ; c'est la langue de la Nature, que
nous apprenons en notre qualité d'enfants de cette dernière. Ce n'est
pas un simple ensemble de technologies ou de pratiques de production.
L'agroécologie ne peut pas être appliquée de la même manière partout.
Bien au contraire, l'agroécologie est fondée sur des principes qui, bien
que pouvant être semblables sur un large éventail de nos territoires,
peuvent et sont appliqués de nombreuses façons différentes, chaque
secteur contribuant selon ses spécificités à la réalité et à la culture
locales, tout en respectant, en toutes circonstances, la Terre Mère et
les valeurs communes que nous partageons.
Les pratiques de production qui caractérisent l'agroécologie, telles que
la culture intercalaire, la pêche traditionnelle et le pastoralisme
nomade, l'intégration des cultures, des arbres, du bétail et des
poissons, l'utilisation de fumier, du compost, des semences locales, des
races animales locales, etc., se fondent sur des principes écologiques
tels que le développement de la vie des sols, le recyclage des
nutriments, la gestion dynamique de la biodiversité et la conservation
de l'énergie à de multiples échelles. L'agroécologie réduit de manière
considérable l'utilisation faite des intrants externes qui doivent être
achetés auprès de l'industrie. L'agroécologie n'utilise pas les produits
agrotoxiques, les hormones artificielles, les OGM ou les nouvelles
technologies dangereuses.
Les territoires constituent un pilier fondamental de l'agroécologie. Les
peuples et les communautés ont le droit de maintenir les relations
spirituelles et matérielles qu'ils entretiennent avec leurs terres ; de
défendre, développer, contrôler et reconstruire leurs structures
sociales coutumières ; d'administrer, aussi bien d'un point de vue
politique que social, leurs terres et leurs territoires, y compris leurs
fonds de pêche. Ceci implique la pleine reconnaissance de leurs lois,
traditions, coutumes, systèmes fonciers et institutions et suppose
également la reconnaissance de l'autodétermination et de l'autonomie des
peuples.
Les droits collectifs et l'accès aux biens communs et communautaires
sont un autre pilier essentiel de l'agroécologie. Nous partageons
l'accès à des territoires qui hébergent de nombreux groupes différents,
et disposons de systèmes coutumiers sophistiqués en matière de
règlementation des accès et d'évitement des conflits, que nous voulons
préserver et renforcer.
Les divers savoirs et manières de savoir de nos peuples sont
fondamentaux pour l'agroécologie. Nous développons nos manières de
savoir par le biais d'un dialogue des savoirs. Nos processus
d'apprentissage, qui se développent dans nos propres centres de
formation et sur nos territoires (où des paysans forment des paysans,
des pêcheurs forment des pêcheurs, etc.), sont horizontaux et menés de
pair à pair, et se basent sur l'éducation populaire. Ils sont aussi
intergénérationnels et permettent la transmission des connaissances
entre générations. L'agroécologie est développée au travers de nos
propres innovations, recherches et méthodes de sélection et
d'amélioration des espèces cultivées et des races animales.
Nos cosmovisions reposent sur l'équilibre nécessaire entre la nature, le
cosmos et les êtres humains. Nous reconnaissons qu'en tant qu'humains,
nous ne sommes qu'un élément de la nature et du cosmos. Nous partageons
un lien spirituel avec nos terres et l'ensemble du monde vivant. Nous
aimons nos terres et nos peuples, et, sans cela, nous ne pouvons
défendre notre agroécologie, lutter pour nos droits ou nourrir le monde.
Nous rejetons la marchandisation de toutes les formes de vie.
Les familles, les communautés, les collectifs, les organisations et les
mouvements constituent le sol fertile dans lequel l'agroécologie se
développe. C'est grâce à l'auto-organisation et à l'action collectives
qu'il est possible de démultiplier et développer l'agroécologie sur une
plus grande échelle, de construire des systèmes alimentaires locaux et
de défier le contrôle des grandes entreprises sur notre système
alimentaire. La solidarité entre les peuples, entre les populations
rurales et urbaines, est un ingrédient essentiel.
L'autonomie de l'agroécologie inverse le contrôle des marchés mondiaux
et favorise l'autogestion par les communautés. Cela signifie que nous
réduisons l'utilisation des intrants extérieurs et implique de repenser
les marchés pour les baser sur les principes de l'économie solidaire et
de l'éthique de la production et de la consommation responsables. Ce
concept d'autonomie promeut des circuits courts équitables et la vente
directe. Cela suppose des relations transparentes entre producteurs et
consommateurs, fondées sur une solidarité basée sur le partage des
risques et bénéfices.
L'agroécologie est politique ; elle nous demande de remettre en cause et
de transformer les structures de pouvoir de nos sociétés. Nous devons
placer le contrôle des semences, de la biodiversité, des terres et
territoires, de l'eau, des savoirs, de la culture, des biens communs et
des espaces communautaires entre les mains de celles et ceux qui
nourrissent le monde.
Les femmes, avec leurs connaissances, leurs valeurs, leur vision et leur
leadership, sont essentielles pour aller de l'avant. Si les migrations
et la mondialisation supposent une augmentation des travaux qui
incombent aux femmes, ces dernières disposent d'un accès aux ressources
bien moindre que les hommes. Bien trop souvent, leur travail n'est ni
reconnu, ni apprécié à sa juste valeur. Pour que l'agroécologie atteigne
son plein potentiel, le pouvoir, les tâches, la prise de décisions et la
rémunération doivent être répartis de manière égale.
Les jeunes, ainsi que les femmes, constituent l'une des deux principales
bases sociales de l'évolution de l'agroécologie. L'agroécologie peut
fournir un espace radical permettant aux jeunes de contribuer à la
transformation sociale et écologique enclenchée dans nombre de nos
sociétés. Les jeunes sont responsables de faire évoluer, à l'avenir, les
savoirs collectifs reçus de leurs parents, de leurs aînés et de leurs
ancêtres. Ils sont les garants de l'agroécologie pour les générations
futures. L'agroécologie doit susciter une dynamique sociale et
territoriale qui crée des opportunités pour les jeunes en milieu rural
et valorise le leadership des femmes.
_STRATÉGIES_
I. Promouvoir la production agroécologique par le biais de politiques
qui :
1. Adoptent une approche territoriale et holistique des questions
sociales, économiques et portant sur les ressources naturelles
2. Sécurisent l'accès aux terres et aux ressources pour favoriser
l'investissement à long terme des petits producteurs d'aliments
3. Garantissent une approche fondée sur l'inclusivité et la reddition de
comptes de la bonne gestion des ressources, de la production d'aliments,
des politiques de marchés publics, de l'infrastructure urbaine et rurale
et de la planification urbaine
4. Encouragent des processus de planification décentralisés et
réellement participatifs, conjointement aux autorités et administrations
locales pertinentes
5. Promeuvent des règlements sanitaires et d'assainissement ne
discriminant pas les petits producteurs et transformateurs d'aliments
pratiquant l'agroécologie
6. Promeuvent des politiques qui intègrent les aspects de santé et de
nutrition de l'agroécologie et des médecines traditionnelles
7. Garantissent l'accès des pasteurs aux pâturages, aux voies de
migration, aux sources d'eau, ainsi qu'aux services mobiles tels que
ceux de santé, d'éducation et les services vétérinaires
8. Respectent et soutiennent les droits coutumiers sur les espaces
communautaires. Garantissent les droits collectifs des paysans et des
peuples autochtones à utiliser, échanger, améliorer, sélectionner et
vendre leurs propres semences
9. Attirent la jeunesse vers la production agroécologique d'aliments et
la soutiennent dans cette activité en renforçant leur accès aux terres
et aux ressources naturelles et en leur garantissant un revenu juste,
ainsi que l'échange et la transmission des connaissances.
10. Soutiennent la production agroécologique en milieu urbain et
périurbain
11. Protègent les droits des communautés qui pratiquent la cueillette,
la chasse et la pêche dans leurs territoires traditionnels et
encouragent la restauration écologique et culturelle de leur abondance
passée
12. Garantissent les droits des communautés de pêcheurs
13. Mettent en œuvre les Directives sur le foncier du Comité de la
sécurité alimentaire mondiale et les Directives sur la pêche artisanale
de la FAO
14. Garantissent le droit à une vie digne des travailleurs ruraux, y
compris une véritable réforme agraire et une formation en agroécologie.
II. Partager les connaissances et les savoirs
1. Échanges horizontaux (de paysan à paysan, de pêcheur à pêcheur, de
pasteur à pasteur, de consommateur à consommateur, etc.) et échanges
entre générations et entre différentes traditions, en incluant les
nouvelles idées. Pour cela, la priorité devra être donnée aux femmes et
aux jeunes
2. Un contrôle des peuples sur les priorités de la recherche, ses
objectifs et sa méthodologie
3. La systématisation des expériences pour apprendre de la mémoire
historique et construire sur cette dernière
III. Reconnaître le rôle central des femmes
1. Lutter pour l'égalité des droits des femmes dans toutes les sphères
de l'agroécologie, y compris les droits du travail et des travailleurs,
l'accès aux biens communs et aux espaces communautaires, l'accès direct
aux marchés et le contrôle des revenus
2. Toutes les étapes de la formulation jusqu'à la planification et
l'application des programmes et projets doivent compter avec la pleine
participation des femmes, en leur attribuant des rôles dans la prise de
décisions
IV. Construire l'économie locale
1. Promouvoir les marchés locaux de produits locaux
2. Soutenir le développement d'infrastructures, institutions et
mécanismes de financement alternatifs pour soutenir producteurs et
consommateurs
3. Reconfigurer les marchés alimentaires par le biais de nouvelles
relations de solidarité entre producteurs et consommateurs
4. Faire le lien avec l'expérience de l'économie solidaire et les
systèmes de garantie participatifs, le cas échéant
V. Développer et diffuser notre vision de l'agroécologie
1. Développer un plan de communication pour notre vision de
l'agroécologie
2. Promouvoir les aspects de santé et de nutrition liés à l'agroécologie
3. Promouvoir l'approche territoriale de l'agroécologie
4. Promouvoir des pratiques permettant aux jeunes de faire progresser le
renouvellement permanent de notre vision de l'agroécologie
5. Promouvoir l'agroécologie comme moyen principal pour réduire les
pertes et les gaspillages alimentaires dans le système alimentaire
VI. Construire des alliances
1. Consolider et renforcer les alliances existantes telles que celles
tissées dans le cadre du Comité International de Planification pour la
Souveraineté Alimentaire (CIP)
2. Élargir notre alliance pour inclure d'autres mouvements sociaux et
des instituts et organismes de recherche publics
VII. Protéger la biodiversité et les ressources génétiques
1. Protéger, respecter et garantir la bonne gestion de la biodiversité
2. Reprendre le contrôle des semences et du matériel de reproduction et
faire appliquer le droit des producteurs à utiliser, vendre et échanger
leurs propres semences et races animales
3. Veiller à ce que les communautés de pêcheurs jouent un rôle central
dans la gouvernance des eaux marines et continentales
VIII. Refroidir la planète et s'adapter au changement climatique
1. Garantir que les institutions internationales et les gouvernements
reconnaissent l'agroécologie telle qu'elle est définie au présent
document, à savoir comme la solution numéro un pour faire face et
s'adapter au changement climatique et non pas « l'agriculture
intelligente face au climat » ou d'autres fausses versions de
l'agroécologie
2. Identifier, documenter et partager les bonnes expériences
d'initiatives locales en matière d'agroécologie qui s'attaquent au
changement climatique
IX. Dénoncer et lutter contre la mainmise des entreprises et des
institutions sur l'agroécologie
1. Lutter contre les tentatives des entreprises et des institutions pour
s'approprier l'agroécologie comme un moyen de promouvoir les OGM et les
autres fausses solutions et nouvelles technologies dangereuses
2. Divulguer les intérêts des entreprises se cachant derrière les
solutions techniques telles que l'agriculture intelligente face au
climat, l'intensification durable, et le « perfectionnement » de
l'aquaculture industrielle
3. Lutter contre la marchandisation et la financiarisation des avantages
écologiques de l'agroécologie
Nous avons construit l'agroécologie au travers de nombreuses initiatives
et luttes et avons à ce titre la légitimité d'orienter et d'organiser
son développement à l'avenir. Les décideurs ne peuvent pas avancer dans
le domaine de l'agroécologie sans nous. Ils doivent respecter et
soutenir nos processus agroécologiques, plutôt que continuer à soutenir
les forces qui nous détruisent. Nous exhortons chacun et chacune à nous
rejoindre dans la tâche collective consistant à forger l'agroécologie
comme un élément des luttes de nos peuples afin de construire un monde
meilleur, un monde basé sur le respect mutuel, la justice sociale,
l'équité, la solidarité et l'harmonie avec notre Terre mère.
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agricultu...
9 years, 10 months
Mars 8: Femmes en lutte pour la souveraineté alimentaire, contre la violence et l’agrobusiness
by La Vía Campesina
FEMMES
MARS 8: FEMMES EN LUTTE POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, CONTRE LA
VIOLENCE ET L’AGROBUSINESS [1]
Créé le jeudi 5 mars 2015 00:18
(Harare, le 8 mars 2015) En cette Journée internationale des Femmes - 8
mars - La Via Campesina appelle à organiser des actions afin de mettre
en évidence le rôle fondamental des paysannes pour garantir la
souveraineté alimentaire visant non seulement à faire face à la crise
alimentaire mais surtout comme principe éthique de vie se basant sur la
justice sociale et l'égalité. Lors de cette journée de lutte, nous
dénonçons la violence exercée en particulier à l'encontre des femmes. En
effet, dans nos campagnes, le modèle de l'agrobusiness et le capital ont
exacerbé les inégalités sociales et celles entre les hommes et les
femmes. C'est pourquoi nous luttons contre le patriarcat qui se
manifeste dans tous les espaces de notre vie, la famille, les
organisations, les communautés, les relations homme/femme et la
sexualité. Nous condamnons également le féminicide causant l'assassinat
de millions de petites filles et de femmes dans le monde, et nous
exprimons notre solidarité avec toutes les personnes qui subissent des
discriminations et des violences en raison de leur identité de genre
et/ou sexuelle.
Le rôle tenu par la femme dans La Via Campesina fait que ce mouvement
soit unique dans l'histoire non seulement des mouvements paysans mais
aussi des autres mouvements sociaux et organisations internationales.
Pour Nettie Wiebe, de la Via Campesina d'Amérique du Nord, « le
travail, les perspectives, l'analyse, l'énergie, le leadership et la
présence des femmes dans La Via Campesina ont transformé et renforcé
notre mouvement». Le modèle de l'agriculture paysanne assumé par La Via
Campesina internationale non seulement inclut les femmes mais revendique
en outre leurs droits et leur permet d'être des paysannes à égalité avec
les hommes.
Dans le contexte actuel, l'accaparement, la spoliation et l'exploitation
des terres de la part des transnationales augmente avec le modèle en
extension de l'agrobusiness. D'autre part, la vulnérabilité des
paysannes et des femmes autochtones s'accroît du fait des expulsions
quotidiennes de leurs terres.
A cet égard, La Via Campesina affirme la nécessité d'une Convention
internationale sur les Droits des paysannes et des paysans car les
conventions et mécanismes existants se sont avérés trop limités pour la
protection des droits des paysannes et les conséquences des politiques
néolibérales.
C'est pourquoi à l'occasion du 8 mars, nous, les femmes et les hommes de
La Via Campesina, défendons une réforme agraire intégrale, les biens
naturels comme la terre, l'eau, les territoires qui, dans leur ensemble,
garantissent la souveraineté alimentaire au moyen d'une production
agroécologique revalorisant l'agriculture paysanne. Nous dénonçons avec
force la destruction et la déprédation dues à la monoculture, à
l'utilisation indiscriminée d'intrants chimiques toxiques et aux
dommages causés par les transnationales sur nos territoires. Obtenir
plus de productivité et de rentabilité dans nos champs signifie la
dégradation des conditions de vie dignes pour des millions de paysans et
de paysannes. Le marché ne peut pas continuer à dicter les politiques
agricoles et à porter atteinte à la santé des peuples et de la nature.
En ce 8 mars, nous continuerons à globaliser la lutte et l'espoir pour
un monde plus juste et égalitaire pour toutes et pour tous. Nous
exprimons notre solidarité avec Máxima Acuña, paysanne péruvienne qui
lutte et résiste contre une transnationale minière. Sa force et sa
dignité nous inspirent pour déclarer: Finissons-en avec le système
capitaliste et le patriarcat.
LIENS VERS :
Manifeste Femmes [2]
Vidéo : Semeuses de luttes et d'espoir ! [3]
Cartes postales contre la violence faîte aux femmes [4]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/femmes-ma...
[2]
http://viacampesina.org/fr/index.php/nos-confnces-mainmenu-28/6-djakarta-...
[3] http://tv.viacampesina.org/SEMEUSES-DE-LUTTES-ET-D-ESPOIR?lang=fr
[4] http://tv.viacampesina.org/Des-cartes-postales-pour-la?lang=fr
9 years, 10 months