Les nouveaux « Organismes vivants modifiés » arrivent cachés à la FAO
by La Vía Campesina
L'AIR DE RIEN, LES NOUVEAUX « ORGANISMES VIVANTS MODIFIÉS » ARRIVENT À
LA FAO [1]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA VIA CAMPESINA, DU MOUVEMENT AGROÉCOLOGIQUE EN
AMÉRIQUE LATINE ET AUX CARAÏBES (MAELA) ET DE L’ALLIANCE CONTINENTALE
DES FEMMES INDIGÈNES D’AMÉRIQUE (ECMIA)
(Rome, Lundi 17 Février, 2016) L'industrie a choisi la FAO pour jeter un
voile de fumée sur ses nouveaux Organismes Vivants Modifiés (1) Du 15 au
17 février, les participants du Symposium International de la FAO sur
"le rôle des biotechnologies agricoles dans les systèmes alimentaires
durables et la nutrition" qui a eu lieu à Rome, ont écouté près de 80
intervenants de l'industrie, de la recherche et de quelques
gouvernements et seulement un seul représentant de la société civile et
des mouvements sociaux invité parmi les panélistes.
Les nouveaux éléments de propagande soutenus par une poignée de
gouvernements sont d'une simplicité choquante: les biotechnologies ne se
réduisent pas aux Organismes Vivants Modifiés ; les savoirs paysans sont
aussi des biotechnologies donc les nouveaux Organismes vivants modifiés
sont comme les savoirs paysans et indigènes, c'est-à-dire qu'ils ne
constituent pas des organismes génétiquement modifiés.
L'industrie espère pouvoir ainsi imposer ses nouveaux Organismes Vivants
Modifiés brevetés sans les soumettre aux obligations internationales de
traçabilité et d'étiquetage, ni aux lois nationales de sécurité
sanitaire et environnementales qui permettent aux États de les refuser.
Derrière ces nouveaux Organismes Vivants Modifiés cachés se dissimulent
les brevets sur les gènes natifs de toutes les semences paysannes du
monde. C'est ainsi que l'industrie veut s'emparer des semences et
interdire aux paysans de conserver leurs connaissances ancestrales pour
développer leur propres innovations qui commencent par la production
collective et les échanges de semences paysannes.
Nous appelons les gouvernements et la FAO à dénoncer cette manipulation
grossière et à soutenir au contraire les innovations biologiques
paysannes et traditionnelles ainsi que les systèmes semenciers paysans
seuls à même d'adapter les cultures aux défis des changements
climatiques et de garantir la souveraineté alimentaire des peuples. Nous
faisons également appel aux gouvernements afin qu'ils assurent le
respect des règles fixées pour rendre effective la participation des
organisations de la société civile lors des événements organisés par la
FAO.
Pour en savoir plus: http://viacampesina.org/fr/ [2] ;
http://maela-agroecologia.org/ [3] ; http://ecmia.org/ [4] ;
http://www.foodsovereignty.org/ [5]
(1) « Organisme Vivant Modifié » est la dénomination internationale
reconnue des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), telle que définie
par le Protocole de Carthagène de la Convention sur la Diversité
Biologique
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodivers...
[2] http://viacampesina.org/fr/
[3] http://maela-agroecologia.org/
[4] http://ecmia.org/
[5] http://www.foodsovereignty.org/
8 years, 10 months
Dignité, liberté, équité sociale pour les ouvriers marocains
by La Vía Campesina
DIGNITÉ, LIBERTÉ, ÉQUITÉ SOCIALE POUR LES OUVRIERS MAROCAINS [1]
DÉCLARATION DE LA VIA CAMPESINA EN SOUTIEN À LA GRÈVE GÉNÉRALE DES
OUVRIERS MAROCAINS
(Izmir, le 24 février 2016) Nous les signataires ci-dessous, délégués
(es) des organisations participantes à la conférence intermédiaire du
mouvement La Via Campesina en Turquie (du 20 février au 02 mars 2016),
déclarons notre soutien à la décision de grève générale du 24 février
2016, décidée par les ouvriers marocains, parrainés par les centrales
syndicales dont la Fédération Nationale du Secteur Agricole (FNSA).
Cette grève a été déclarée afin de :
*
Sauvegarder le niveau de vie des citoyens y compris les paysans et les
ouvriers agricoles à travers la maîtrise des prix et l'augmentation des
salaires et des pensions ;
*
Demander la cessation de toute forme de ségrégation salariale dénigrant
les ouvriers agricoles ;
*
S'opposer à tout projet gouvernemental de décomposition des structures
de protection sociale et des caisses de retraite ;
*
Rompre avec la politique d'endettement et de privatisation ;
*
Exiger que le gouvernement respecte tous les engagements cosignés avec
les centrales syndicales y compris ceux relatifs au droit de grève et de
protestation. Obtenir la réintégration des licenciés à cause de leurs
activités syndicales.
Par la même occasion, nous déclarons notre soutien indéfectible à tous
les mouvements sociaux, ayant lieu dans ce pays, notamment les
mouvements ruraux, et ceux qui luttent contre toute forme d'exclusion et
en faveur d'un développement local. Nous déclarons aussi notre soutien
au mouvement populaire du « 20 février » en faveur de la dignité, de la
liberté, de l'équité sociale et de l'égalité effective et globale.
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/droits-hu...
8 years, 10 months
« Globaliser la lutte » n’est pas qu’un slogan, c’est une stratégie politique
by La Vía Campesina
« GLOBALISER LA LUTTE » N’EST PAS QU’UN SLOGAN, C’EST UNE STRATÉGIE
POLITIQUE [1]
Plus de photos de la conférence intermédiaire ici [2].
(Izmir, 23 février 2016) Du 21 au 25 février, La Via Campesina tient sa
conférence de mi-parcours (Midterm), qui inclut l'Assemblée des Femmes
et l'Assemblée des Jeunes, près de Seferihizar, en Turquie. Les
conférences de mi-parcours ont lieu tous les deux ou trois ans, après
les conférences internationales et sont l'occasion d'évaluer le travail
et de poursuivre les actions et les engagements décidés lors de la
Conférence Internationale précédente. La dernière Conférence
Internationale a eu lieu à Jakarta (Indonésie), en 2013. On attend, pour
cette Conférence de mi-parcours, plus d'une centaine de femmes et
d´hommes représentant les organisations de petits paysans du monde
entier.
En Turquie, l'organisation hôte est la Fédération des unions de paysans
et d'agriculteurs (Çiftçi Sendikaları Konfederasyonu), qui travaille au
renforcement de la capacité organisationnelle des paysans et des
agriculteurs afin qu'ils puissent prendre part à la lutte globale pour
la terre et la souveraineté alimentaire - par opposition aux politiques
néolibérales des grands groupes transnationaux.
La Via Campesina est le mouvement international de paysans et de petits
agriculteurs le plus représentatif. Depuis 20 ans, sa voix s'est
agrandie et sa lutte s'est étendue dans le monde entier. Les objectifs
de ses stratégies et campagnes incluent : la reconnaissance totale du
rôle des paysans et des petits agriculteurs dans la production de
l'alimentation saine ; la défense de semences locales ; l'accès à la
terre des paysans et petits agriculteurs. La Via Campesina travaille à
influencer le développement de politiques publiques à travers le
plaidoyer auprès de gouvernements nationaux et d'institutions
internationales, telles que le CSA (Comité de la sécurité alimentaire
mondiale), la FAO, le FIDA et le Conseil des droits de l'homme des
Nations unies. Au niveau des Nations unies, La Via Campesina apporte des
contributions majeures aux initiatives pour renforcer la défense des
intérêts des paysans et des agriculteurs, telles que la Déclaration des
Droits des Paysans et des autres personnes travaillant dans les zones
rurales, et les Directives volontaires pour une gouvernance responsable
des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts.
LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
Parmi les principales valeurs fondatrices de La Via Campesina, figure la
solidarité et l'internationalisme. Pour cette raison, le 26 février, les
délégué-e-s de la Conférence de mi-parcours en Turquie rendront visite à
des paysans et petits agriculteurs - femmes et hommes - membres du
syndicat Çiftçi Sendikaları Konfederasyonu à Seferihizar, Izmir, qui ont
été affectés par la fracturation hydraulique. Cette technique
d'ingénierie géologique, utilisée pour extraire le gaz de schiste, a
d'importants effets négatifs sur la santé humaine et l'environnement,
principalement car elle pollue l'eau.
VERS LA 7E CONFÉRENCE DE LA VIA CAMPESINA
La conférence internationale de La Via Campesina a lieu tous les quatre
ans. C'est l'instance principale de discussion et de prise de décisions
collectives. La Conférence Internationale est l'espace privilégié pour
développer des priorités communes pour le mouvement paysan et de petits
agriculteurs dans le but de construire une alternative au système
agricole et de production alimentaire actuel. C'est l'endroit où le
chemin proposé par La Via Campesina est promu - celui du respect des
droits des paysans et petits agriculteurs, par opposition au pouvoir des
grands groupes transnationaux.
La Via Campesina a tenu ces dernières Conferences Internationales à Mons
(Belgique) (1993), Tlaxcala (Mexique) (1996), Bangalore (Inde) (2000),
Sao Paulo (Brésil) (2004), Maputo (Mozambique) (2008) et Jakarta
(Indonésie) (2013). La prochaine Conférence Internationale aura lieu au
Pays Basque en Espagne, en juin 2017.
Voir aussi des photos de l'assemblée des femmes [3]et de l'assemblée des
jeunes [4]
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/nos-confnces-mainmenu-28/1223-global...
[2] http://tv.viacampesina.org/Midterm-Conference-La-Via?lang=en
[3] http://tv.viacampesina.org/Asamblea-de-Mujeres-LVC?lang=en
[4] http://tv.viacampesina.org/Asamblea-de-la-Juventud-LVC?lang=en
8 years, 10 months
La Via Campesina au Symposium sur les biotechnologies à la FAO
by La Vía Campesina
La Via Campesina au Symposium sur les biotechnologies à la FAO [1]
Créé le mardi 16 février 2016 19:53
PRESENTATION DE GUY KASTLER, LE 16 FÉVRIER 2016
LA FAO DOIT SOUTENIR LES SÉLECTIONS PAYSANNES ET CONDAMNER LA
CONFISCATION DE LA BIODIVERSITÉ CULTIVÉE PAR LES GÈNES BREVETÉS
Il est normal que la FAO fasse appel, pour parler des biotechnologies, à
ceux qui les mettent en œuvre dans la recherche et l'industrie. Il est
par contre tout à fait anormal qu'elle fasse appel presque exclusivement
à ces mêmes acteurs lorsqu'il s'agit de débattre des politiques
publiques et alimentaires, alors qu'un très grand nombre d'organisations
paysannes et de la société civile opposées au développement non contrôlé
de ces technologies ne sont pas conviées à s'exprimer, ou de manière
très marginale par l'invitation qui m'a été faite. Ces organisations ont
diffusé une déclaration publique que je vous invite à prendre en
considération.
Les plantes transgéniques n'ont pas tenu leurs promesses. La plupart
d'entre elles ont été modifiées pour tolérer des herbicides. Elles ont
entraîné une apparition rapide d'adventices résistantes, une
augmentation exponentielle de l'utilisation d'herbicides de plus en plus
toxiques accompagnée de dommages sanitaires et environnementaux dont les
premières victimes sont les paysans, les ruraux et leurs familles.
L'autre grande famille de plantes transgéniques produit des substances
insecticides qui génèrent elles aussi l'apparition de résistances chez
les insectes et un échec agronomique déjà programmé. Les premières
victimes sont là encore les paysans qui ont perdu leurs récoltes,
souvent malgré un usage supplémentaire d'insecticides chimiques
toxiques.Les technologies génétiques utilisées pour produire ces plantes
ont généré de nombreux effets non intentionnels, non prévus et que
l'industrie cherche désespérément à cacher.
Les plus visibles ont été des pertes de récolte ou de qualité des
produits. La filière cotonnière du Burkina Faso a ainsi perdu la place
qu'elle avait rudement conquise sur le marché grâce à la qualité de ses
fibres, qualité brutalement disparue suite au recours aux OGM : à quoi
bon augmenter les rendements si la récolte est invendable ? La encore,
les petits paysans sont les premières victimes tandis que les firmes
industrielles responsables de telles catastrophes se contentent de dire
qu'elles ne sont pas capables d'expliquer ce qui s'est passé.
Les semences transgéniques resteront toujours sans intérêt pour la
sécurité alimentaire. Leur coût, et celui des intrants indispensables à
leur culture, les réserve aux seuls marchés solvables des cultures
industrielles destinées d'abord à l'alimentation animale des pays
riches, aux carburants et à l'économie émergente de la biomasse qui
vient confisquer les terres agricoles pour des usages non alimentaires.
L'industrie ne s'intéresse pas aux cultures vivrières qui fournissent
les trois quart de l'alimentation disponible sur la planète. Les petits
paysans qui produisent cette nourriture ne disposent pas d'argent pour
acheter ses OGM et les intrants indispensables à leur culture. Les OGM
ne visent qu'à prendre leurs terres pour les remplacer par des
monocultures industrielles d'exportation.
Chaque fois qu'elles sont autorisées, les plantes transgéniques
remplacent par quelques variétés brevetées l'immense biodiversité
cultivée issue de plusieurs siècles de sélections paysannes. Les gènes
brevetés se déplacent en effet d'un champ à l'autre avec le vent, les
insectes, les outils agricoles... qui transportent le pollen et les
graines. Ils contaminent les semences paysannes qui deviennent alors des
contrefaçons des brevets de l'industrie. C'est ainsi qu'en moins de 20
ans, 89% du maïs et 94% du soja plantés aux États-Unis sont devenus des
OGM brevetés. Cette violation des droits des agriculteurs qui leur
interdit d'utiliser les semences issues de leur récolte les empêche
aussi d'adapter leurs cultures aux changements climatiques. Ces
changements ne sont en effet pas linéaires. Au moment des semis,
personne ne connaît le temps qu'il fera. Il ne sert à rien de disposer
d'un gène de résistance à la sécheresse les années de tornade ou
d'inondations exceptionnelles, et inversement. La résilience des
cultures face à l'aggravation de la violence des chocs climatiques
dépend avant tout de leur diversité génétique et de leur adaptation
locale et non de tel ou tel nouveau gène breveté dans un laboratoire.
Seules les sélections paysannes au champ à partir des semences issues
des récoltes locales favorisent cette adaptation. Aucune solution ne
peut exister sans elles. Les brevets qui accompagnent tous les OGM sont
une fausse solution parce qu'ils interdisent les sélections paysannes.
Face au refus des OGM par de nombreux consommateurs, l'industrie a
inventé de nouvelles techniques de modification génétique et voudrait
qu'elles échappent aux réglementations OGM. Ces techniques de génie
génétique consistent à modifier les gènes de cellules de plantes
cultivées in vitro. Elles produisent sans contestation possible des
Organismes vivants modifiées au sens du protocole de Carthagène. Mais
sous prétexte que certaines d'entre elles ne laissent pas dans la plante
commercialisée de trace visible du matériel génétique introduit dans les
cellules des plantes afin de modifier leur génome, l'industrie voudrait
ne pas qualifier ces plantes d'OGM afin d'échapper aux règles
internationales du protocole de Carthagène et aux obligations
d'étiquetage, d'évaluation et de suivi imposées par de nombreuses
réglementations nationales. Elle tente pour cela de modifier la
définition des OGM pour la réduire à l'insertion d'ADN recombinant
retrouvé dans le produit final. Il n'est pas admissible que la FAO
reprenne et cautionne dans ses propres publications cette violation
flagrante de la seule définition internationale reconnue des OGM donné
par le protocole de Carthagène.
Cette nouvelle manœuvre de l'industrie est d'autant plus perverse
qu'elle lui permet de breveter des gènes sans les différencier de gènes
existant naturellement dans les semences paysannes et dans les semences
conservées dans les banques de gènes. C'est l'ensemble de la
biodiversité cultivée disponible qui passe ainsi sous le contrôle d'une
poignée de multinationales détentrices des plus gros portefeuilles de
brevets. Les paysans et les petits sélectionneurs ne peuvent plus savoir
si les semences qu'ils utilisent contiennent ou non des gènes brevetés
afin de s'en protéger. Cette insécurité juridique accélère d'un côté
l'extrême concentration de l'industrie semencière qui permet à trois
firmes multinationales de contrôler aujourd'hui plus de la moitié du
commerce mondial des semences et de l'autre côté la disparition de
l'immense diversité des semences paysannes conservée et renouvelée année
après année par les paysans, dans leurs champs. En rendant librement
accessible l'information sur les séquences génétiques de la totalité des
ressources phytogénétiques du Système multilatéral du TIRPA, le
programme Divseeck viole les obligations de consentement préalable et de
partage des avantages pour alimenter cette nouvelle biopiraterie. La
complicité du TIRPAA qui collabore avec ce programme est une trahison
inadmissible de la confiance de millions de paysans qui lui ont confié
leurs semences.
La Via Campesina et les organisations de la société civile qui la
soutiennent attendent de la FAO qu'elle mette un terme immédiat à cette
nouvelle biopiraterie et à tout soutien aux technologies de modification
génétique dont la seule finalité est de permettre à une poignée de
multinationales de breveter et de s'approprier la totalité de la
biodiversité cultivée existante. La FAO doit au contraire appuyer les
organisations paysannes et les chercheurs qui s'impliquent dans les
programmes de sélections paysannes collaboratives au service de la
souveraineté alimentaire et de l'agroécologie paysanne.
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodivers...
8 years, 10 months
L'avenir de l'alimentation mondiale sous l’emprunte des multinationales aux Nations unies
by La Vía Campesina
L'avenir de l'alimentation mondiale sous l'emprunte des multinationales
aux Nations unies [1]
Créé le dimanche 14 février 2016 20:19
PLUS DE 100 ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE TIRENT LA SONNETTE
D’ALARME À L'OUVERTURE DE LA RÉUNION DE LA FAO SUR LES BIOTECHNOLOGIES
_Communiqué de presse - Via Campesina, ETC et Grain_
(Rome, lundi 15 février 2016) Juste au moment où les entreprises de
biotechnologie qui fabriquent les semences transgéniques renforcent leur
contrôle du commerce mondial, la FAO leur offre une tribune pour appuyer
leur vision. A l'ouverture aujourd'hui du symposium international de
trois jours sur les biotechnologies agricoles organisé par la FAO
(organisations des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) à
Rome, plus de 100 organisations de la société civile et du mouvement
social de quatre continents ont publiéune déclaration [2] qui dénonce à
la fois la substance et la structure de la réunion, qui semble être une
nouvelle tentative des multinationales agroalimentaires de diriger les
politiques de l'agence des Nations unies vers le soutien aux cultures et
au bétail génétiquement modifiés.
Le mouvement paysan international La Via Campesina a invité les
organisations de la société civile à signer cette déclaration en
réaction au programme du symposium. Deux des principaux orateurs de FAO
sont des partisans connus des OGM. L'agenda et les événements parallèles
de ces trois jours intègrent des orateurs de l'Organisation de
l'industrie des biotechnologies (un groupe commercial de biotechnologie
des Etats-Unis), Crop Life International (l'association commerciale
d'agrochimie mondiale), Dupont (l'une des plus grandes entreprises
transnationales de semences biotechnologiques) et CEVA (une grande
entreprise de produits vétérinaires) entre autres. Parmi le 80 orateurs
invités par la FAO un seul est ouvertement critique des OGM. Pire, l'un
des deux orateurs à la session d'ouverture est un ancien assistant du
directeur général de la FAO qui a milité pour ce qu'on appelle semences
Terminator (les semences OGM programmées pour mourir au moment de la
récolte obligeant les agriculteurs à acheter de nouvelles semences à
chaque saison), en opposition avec les déclarations publiques de FAO. Le
discours du second orateur est intitulé « Vers la fin du débat
international déplacé sur la biotechnologie », laissant entendre que le
symposium de la FAO doit être le moment pour taire la critique sur la
biotechnologie.
En convoquant ce symposium biaisé, la FAO cède à la pression de
l'industrie qui s'est intensifiée à la suite des réunions
internationales sur l'agro-écologie organisées par la FAO en 2014 et
2015. Les réunions sur l'agro-écologie ont été un modèle d'ouverture à
tous les points de vue, des paysans jusqu'à l'industrie. Mais
l'industrie de la biotechnologie préfère maintenant avoir une réunion
qu'elle peut contrôler entièrement. Ce n'est pas la première fois que la
FAO est noyée dans ce jeu. En 2010, la FAO a organisé une conférence sur
la biotechnologie à Guadalajara, au Mexique, qui a interdit aux
agriculteurs de participer à son comité d'organisation, puis a essayé
d'empêcher leur participation à la conférence elle-même.
«Nous sommes alarmés par le fait que la FAO, une fois de plus, sert de
couverture aux entreprises, au moment même où ces entreprises parlent de
fusions entre elles afin de concentrer le secteur commercial des
semences dans peu de mains », dénoncent la société civile.
Il est clair, d'après la déclaration de la société civile, que
l'industrie veut utiliser la FAO pour relancer son faux message selon
lequel les cultures génétiquement modifiées peuvent nourrir le monde et
refroidir la planète, alors que la réalité est que rien n'a changé du
côté de la biotechnologie. Les OGM ne nourrissent pas le monde, ils sont
utilisés dans une poignée de pays sur les plantations industrielles pour
les agro-carburants et les aliments pour animaux, ils augmentent
l'utilisation des pesticides et ils privent les agriculteurs de leurs
terres. Les entreprises transnationales de biotechnologie cherchent à
breveter toute la biodiversité de la planète, ce qui montre que
l'intérêt principal est de faire des profits énormes et non de garantir
la sécurité et la souveraineté alimentaires. Le système alimentaire
industriel que ces entreprises promeuvent est également l'un des
principaux moteurs du changement climatique. Face au rejet des OGM par
de nombreux consommateurs et producteurs, l'industrie invente maintenant
de nouvelles et dangereuses techniques de modification génétique des
plantes, sans les appeler OGM. En faisant cela, elle tente de contourner
les réglementations actuelles sur les OGM pour tromper les consommateurs
et les agriculteurs.
D'après la déclaration de la société civile, les activités de
l'agro-écologie sont très proches de la manière dont FAO devrait agir,
c'est-à-dire « comme un centre d'échange de connaissances, sans un
agenda caché de la part de certains ». Pourquoi la FAO se limite-t-elle
encore à la biotechnologie des multinationales et nie l'existence des
technologies paysannes ? La FAO doit soutenir les technologies
paysannes, qui offrent les solutions les plus innovantes, libres et
efficaces pour mettre fin à la famine et à la malnutrition. Il est temps
de cesser de soutenir un programme d'entreprise restrictif, affirme la
société civile. « La grande majorité des agriculteurs du monde sont
paysannes et paysans, et ce sont ces derniers qui nourrissent le monde.
Nous avons besoin de technologies émanant des paysans, et non des
biotechnologies des multinationales. »
Selon Guy Kastler de La Via Campesina, « Il est temps que la FAO mette
un terme immédiat à la bio-piraterie et à tout soutien aux technologies
de modification génétique dont la seule finalité est de permettre à une
poignée de multinationales de breveter et de s'approprier la totalité de
la biodiversité cultivée existante. LA FAO doit au contraire appuyer les
organisations paysannes et les chercheurs qui s'impliquent dans les
programmes de sélections paysannes collaboratives au service de la
souveraineté alimentaire et l'agro-écologie paysanne. »
La déclaration et la liste des signataires peuvent être téléchargés ici
[2]
_Contact à Rome:_
Guy Kastler (français) et d'autres leaders de Via Campesina (anglais,
espagnol, italien...)
Numéro de téléphone : + 39 329 665 53 44 et + 39 331 188 64 35
E-mail: lvcweb(a)viacampesina.org
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodivers...
[2]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodivers...
8 years, 10 months
L'ajustement du marché laitier ne peut se faire au prix de la disparition de milliers d’exploitations en Europe
by La Vía Campesina
L'AJUSTEMENT DU MARCHÉ LAITIER NE PEUT SE FAIRE AU PRIX DE LA
DISPARITION DE MILLIERS D’EXPLOITATIONS EN EUROPE [1]
LETTRE OUVERTE DE LA COORDINATION EUROPÉENNE VIA CAMPESINA À LA
PRÉSIDENCE DU CONSEIL DES MINISTRES DE L’AGRICULTURE DE L'UNION
EUROPÉENNE
OBJET : Situation du secteur laitier à la veille de la prochaine réunion
du Conseil des Ministres de l'agriculture de l'Union Européenne, le 15
février 2016
Cher Martijn VAN DAM,
(Bruxelles, le 10 février 2016) À l'occasion de la réunion du Conseil
des Ministres de l'Agriculture de l'UE qui aura lieu la semaine
prochaine à Bruxelles, à ECVC nous voulons vous transmettre notre plus
grande préoccupation face à la crise grave sans précédent que traversent
les producteurs laitiers européens. Notre objectif est que le 15 février
prochain soient adoptées des mesures immédiates au sein du Conseil pour
remédier à cette situation.
Les éleveurs européens se trouvent dans une situation insupportable
depuis mi-2014 lorsque, face à l'attente de libéralisation du marché
laitier de l'UE (assumée par la majorité des États-membres de l'Union),
et l'élimination définitive du système de quotas laitiers en avril 2015,
les volumes de lait livrés dans la majorité des pays européens ont
commencé à augmenter. La situation disproportionnelle des excédents à
laquelle nous sommes arrivés s'est aggravée, par les agissements des
industries laitières et des entreprises de distribution européennes qui
ont vu renforcé leur abus de position dominante dans la chaîne de
production à partir de la disparition du système de quotas et dont les
conséquences dramatiques pour les producteurs n'ont pas pu être limitées
par l'application du Paquet Lait.
Il parait évident que ni les mesures contenues dans le Paquet Lait, ni
les codes de bonnes pratiques, ni le reste des mesures possibles
d'autorégulation ne servent à garantir notre survie en tant qu'éleveurs,
ni pour défendre des prix justes pour notre lait. Une législation qui ne
considère pas comme élément principal l'abus de pourvoir de négociation
qu'exercent le reste d'acteurs dans la chaîne de lait, ou que le lait
est un produit périssable qui nous empêche de négocier de manière
adéquate tant au niveau individuel que collectif, s'avère insuffisante
comme outil de remplacement de politiques publiques de régulation et de
contrôle des marchés.
Il parait également évident que tous les messages lancés pendant les
mois précédant la dérégulation, et qui incitaient à augmenter la
production de lait dans les fermes européennes, ont été très erronés
D'abord, parce qu'ils nous demandent de produire plus face à l'attente
d'un marché international qui n'est pas capable d'absorber (ni de
rémunérer), nos productions. Ensuite, parce qu'ils considèrent comme
seule alternative pour continuer dans l'activité le sur-dimensionnement
de nos exploitations et productions.
Nous ne pouvons pas accepter que l'ajustement du marché laitier européen
se fasse au prix de la disparition de milliers d'exploitations en Europe
(ici le « rapport de situation du secteur » [2] qui mentionne le début
tragique de la délocalisation de la production de lait qui se produit en
Europe. Nous ne pouvons pas accepter que nombreuses zones rurales (dont
la plupart sont des territoires montagneuses) soient dépourvus du moteur
économique que signifie la production laitière et sans alternatives
productives.
De ce fait, nous estimons nécessaire que le prochain Conseil des
ministres reconnaisse la situation catastrophique que traverse le
secteur au niveau européen et qu'il prenne un engagement ferme au sujet
de la création et de l'application des nouveaux outils publics de
régulation du marché laitier et le contrôle de la production qui
garantissent une rémunération adéquate aux éleveurs pour le prix du lait
(qui couvre les coûts de production), le maintien des nombreux
producteurs laitiers ainsi que ses divers modèles de production durable
de lait dans l'UE.
Ces mesures devraient être adoptées de manière urgente s'il existe une
réelle volonté de la part des gouvernements européens et de la
Commission pour que soit maintenue la production laitière dans tous les
territoires de l'Union.
Veuillez agréer nos salutations les plus cordiales.
Jose-Miguel Pacheco, Comité de Coordination de la Coordination
Européenne Via Campesina
Genevieve Savigny, Comité de Coordination de Coordination Européenne Via
Campesina
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/souverain...
[2]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/pdf/ECVC%20milk%20Report.pdf
8 years, 11 months
«Crise laitière en Europe: fini les évaluations, il est grand temps pour la Commission Européenne d’agir»
by La Vía Campesina
«CRISE LAITIÈRE EN EUROPE: FINI LES ÉVALUATIONS, IL EST GRAND TEMPS
POUR LA COMMISSION EUROPÉENNE D’AGIR» [1]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA COORDINATION EUROPÉENNE VIA CAMPESINA
(Bruxelles, 2 février 2016) Au plus fort de la crise qui a causé la
faillite de milliers de producteurs laitiers dans toute l'Europe, la
Commission européenne a une fois de plus choisi de retarder l'action, et
a opté pour sa pratique habituelle de consultations, d'évaluations et
d'études.
Tout en affirmant qu'il s'agit d'un grand effort visant à améliorer la
législation actuelle, la Commission a récemment envoyé un formulaire aux
organisations agricoles et aux producteurs, en estimant qu'une enquête
sur les bénéfices et les difficultés liés au « paquet lait »
améliorerait sa mise en oeuvre sur le terrain.
ECVC considère que la crise actuelle du secteur laitier et la situation
désespérée des producteurs de lait exigent des mesures qui vont bien
au-delà des procédures conventionnelles de la Commission Européenne qui
consistent à retarder les décisions en raison d'études supplémentaires,
d'évaluations et de la rencontre d'experts pour analyser ce qui est
clair pour tout le monde : l'échec total des mesures contenues dans le «
paquet lait ».
Pour évaluer le fonctionnement du « paquet lait », il faut juste
regarder par la fenêtre et contempler la faillite de milliers de
producteurs au sein de l'Union européenne et la disparition de la
production laitière dans plusieurs régions, des faits qui ont été
révélés par plusieurs organisations sectorielles, y compris ECVC, après
que le groupe de haut niveau aie présenté ses recommandations.
En favorisant ces études et évaluations très restreintes, la Commission
européenne refuse de remettre en question ses suppositions erronées
selon lesquelles la volatilité du marché est inévitable et que le
problème réside dans le modèle organisationnel de la production. Par
ailleurs, elle clôt effectivement le débat sur d'autres solutions,
telles que la restauration d'un instrument public efficace de contrôle
de la production qui, entre autres, garantisse la permanence des
exploitations laitières - basées sur des modèles durables - dans tous
les territoires européens.
ECVC estime qu'il est grand temps de conclure et de reconnaître, plutôt
que de mener des études supplémentaires ; et d'évaluer, il faut mener
des actions pour des outils efficaces de régulations publiques en vue de
garantir des prix décents et des revenus justes aux producteurs
laitiers, aussi bien que pour permettre le contrôle et l'ajustement de
la production européenne.
CONTACTS :
Isabel Vilalba: (0034) 608905444 ES
Jose -Miguel Pacheco: (0035) 1918736441 PT, ES
Geneviève Savigny: (0033) 625551687 FR, EN
PLUS D'INFO SUR LA CRISE LAITIÈRE : Livret de la Confédération Paysanne
Des alternatives pour une politique laitière européenne juste et
efficiente [2]
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agricultu...
[2]
http://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/Livret_la...
8 years, 11 months