25 NOVEMBRE — LES PAYSANS ET LES PAYSANNES APPELLENT À “METTRE UN TERME
AUX VIOLENCES FAITES AUX FEMMES !”
[1]
HARARE, LE 25 NOVEMBRE 2017. À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE
DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, LA VIA CAMPESINA
APPELLE TOUTES SES ORGANISATIONS À MENER DES ACTIONS À TRAVERS LE MONDE
AFIN DE DÉNONCER, DE COMBATTRE ET DE ROMPRE LE SILENCE RÉGNANT SUR LA
VIOLENCE STRUCTURELLE DONT SOUFFRENT LES PAYSANNES. CETTE VIOLENCE
RÉSULTE D’UN SYSTÈME DE SOCIÉTÉ CAPITALISTE ET PATRIARCAL
DISCRIMINATOIRE QUI NOUS VIOLE, NOUS EXPLOITE, NOUS OPPRIME ET NOUS TUE
AU QUOTIDIEN.
Le capitalisme, étroitement lié au patriarcat conservateur et fasciste,
lance une offensive impérialiste. Les responsables souhaitent exploiter
nos terres, nos territoires et nos ressources naturelles de la même
manière qu'ils exploitent notre travail, notre vie et notre corps.
Chaque jour en milieu rural, les sociétés transnationales violent nos
droits, à nous les paysannes. Les conflits sociaux et les guerres nous
forcent à nous déplacer, à émigrer et nous rendent vulnérables à la
prostitution, au trafic humain, à l'exploitation sexuelle. Nous sommes
également incriminées lorsque nous militons par le biais de nos
mouvements paysans. De surcroît, la violence capitaliste n'est pas la
seule forme de violence que nous subissons. Il faut ajouter à cela la
violence patriarcale au sein même de nos foyers qui prend la forme d'une
série d'agressions physiques, psychologiques et sexuelles. Dans de
nombreux cas, l'unique issue est le féminicide, dont le taux augmente
chaque année.
Au cours de la 5e Assemblée des femmes de la 7e Conférence
internationale de la Via Campesina, qui a eu lieu à Bilbao en juillet
2017, toutes les organisations membres du mouvement paysan se sont
engagées à mettre en œuvre la Campagne contre les violences faites aux
femmes. Cette dernière avait été créée en 2008 durant la 5e Conférence à
Maputo. Elle a pour objectif de rendre visibles les violences dont
souffrent les femmes en zones rurales, de dénoncer mais surtout de mener
des actions visant à éradiquer toutes les formes de violence à l'égard
des femmes qui persistent dans nos organisations et dans les zones
rurales. Nous devons tous et toutes nous mobiliser pour mener cette
campagne, autant les paysannes que les paysans.
En tant que mouvement paysan international adoptant une approche
féministe, nous réaffirmons notre engagement collectif de lutter pour
l'égalité des genres, de défendre et de garantir que des femmes occupent
des postes clés et prennent part aux espaces de prise de décision dans
nos organisations. De plus, nous sommes déterminé.e.s à ce que nos
actions pratiques et collectives reflètent au quotidien nos engagements
pour définitivement METTRE UN TERME à toutes les formes de violence
faites aux femmes ! Ce 25 novembre, nous nous engageons à mener des
actions dans le cadre de la Campagne contre les violences faites aux
femmes. Nous confirmons notre implication dans la lutte primordiale
contre le système capitaliste, l'ennemi faisant obstacle à la
construction d'une société telle que nous la concevons, c'est à dire
réellement juste, fondée sur l'égalité entre hommes et femmes et
l'émancipation de la personne humaine.
VIOLENCES CONTRE LES FEMMES, JAMAIS PLUS !!
Imprimez et utilisez le kit de cartes postales de la campagne contre la
violence faite aux femmes [2]
Téléchargez la publication de la Via Campesina de la campagne contre la
violence faite aux femmes [3].
Suivez nous sur les médias sociaux: facebook [4]et twitter [5]
Links:
------
[1]
https://viacampesina.org/fr/25-novembre-paysans-paysannes-appellent-a-mettr…
[2] http://tv.viacampesina.org/Des-cartes-postales-pour-la?lang=fr
[3]
https://viacampesina.org/fr/wp-content/uploads/sites/4/2012/10/Cartilha-VCS…
[4] https://www.facebook.com/viacampesinaOFFICIAL/?fref=ts
[5] https://twitter.com/viacampesinaFR
[1]
APPEL À L’ACTION À L’OCCASION DE LA XIE CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE À
BUENOS AIRE, ARGENTINE
(Harare, le 15 novembre 2017) La Via Campesina appelle à une semaine
mondiale d'action contre l'OMC et les accords de libre-échange alors que
s'approche la XIe conférence ministérielle de l'OMC.
Aujourd'hui, La Via Campesina appelle les mouvements sociaux et les
organisations de la société civile de la planète à se mobiliser et à
coordonner leurs résistances contre l'Organisation mondiale du commerce
(OMC) et les traités de libre-échange (TLC), à construire des alliances
solidaires, à préparer une semaine mondiale d'actions et à participer au
Sommet des Peuples «Dehors l'OMC - Construisons les alternatives» du 10
au 13 décembre, à l'occasion de la XIe conférence ministérielle de
l'OMC. (Programme préliminaire en espagnol disponible ici [2])
Pour la première fois depuis sa création, l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) va se réunir en Amérique Latine. Du 10 au 13 décembre, le
gouvernement de Mauricio Macri accueillera la 11e Conférence
ministérielle de l'OMC à Buenos Aires en Argentine. Des chefs
d'entreprise, des ministres, des chanceliers et même des présidents y
participeront. Pour quoi faire ? Pour exiger plus de « liberté » pour
leurs entreprises, plus de « facilité » pour exploiter les travailleurs
et les travailleuses, les paysan.ne.s, les indigènes, les terres et les
territoires. En d'autres termes, moins de « freins » au pillage des
multinationales.
Depuis ses débuts en 1995, dérivant de l'Accord général sur le tarif
douanier et le commerce (GATT), l'Organisation mondiale du commerce a
favorisé le capitalisme dans sa forme la plus brutale, et que l'on
connaît sous le nom de libéralisation du commerce. Lors de ses
conférences ministérielles successives, l'OMC s'est engagée à
généraliser la libéralisation des marchés nationaux, promettant la
prospérité économique au détriment de la souveraineté. En plus ou moins
les mêmes termes, «libéralisation, déréglementation et privatisation»,
constituant le Paquet néolibérale, l'OMC a encouragé la multiplication
des accords de libre-échange (ALE) entre les pays et les blocs
régionaux. Sur cette base et en utilisant les gouvernements qui ont été
cooptés, les plus grandes sociétés transnationales du monde (STN) en
profitent pour saper la démocratie et tous les instruments
institutionnels qui servaient à défendre les vies, les territoires et
les écosystèmes alimentaires et agricoles des peuples du monde.
Lors de la précédente Conférence ministérielle (MC) à Nairobi en 2015,
l'OMC a pris six décisions concernant l'agriculture, le coton et les
questions liées aux pays les moins avancés (PMA). Les décisions en
matière d'agriculture consistent en des engagements à supprimer les
subventions à l'exportation pour les produits agricoles, des collectes
publiques à des fins de sécurité alimentaire, un mécanisme de sauvegarde
spécial pour les pays en développement et des mesures liées au coton.
Des décisions ont également été prises concernant le traitement
préférentiel pour les pays les moins avancés (PMA) dans le domaine des
services. Des critères pour déterminer si les exportations des PMA
peuvent bénéficier des préférences commerciales ont aussi été discutés.
Cette année, avec Macri Inc. à la Casa Rosada (Argentine), le coup
d'état de Temer au Palais du Planalto (Brésil) et le brésilien Roberto
Azevedo comme directeur général, l'OMC veut profiter du contexte
régional pour reprendre le thème agricole, mettre fin à la pêche
artisanale et avancer sur le mal nommé Accord sur le Commerce des
Services (ACS - TiSA en anglais), entre autres accords multilatéraux.
Au-delà des faux discours protectionnistes de Washington et Londres,
l'OMC tiendra une nouvelle réunion pour tenter d'imposer le capital aux
dépens de la vie, de la planète et de la démocratie des peuples.
Durant plus de 20 années de lutte contre l'OMC, les peuples ont résisté
à ses tentatives de tout mondialiser, y compris le système
agroalimentaire, en faveur des entreprises multinationales. Nos luttes
ont été un obstacle majeur à la progression de cette organisation et La
Via Campesina a sans aucun doute joué un rôle décisif. Notre résistance
à la libéralisation du marché s'est affirmée au moment du cycle de
l'Uruguay (Uruguay Round) et de l'Accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce (GATT). Depuis, La Via Campesina s'est
mobilisée contre presque toutes les conférences ministérielles de l'OMC
: depuis Seattle (1999) et Cancún (2005) - où notre frère Lee Kyung Hae,
tenant une bannière « L'OMC tue les paysans », a sacrifié sa propre vie
- puis récemment à Bali (2013) et à Nairobi (2015).
Cette année, du 10 au 13 décembre, une délégation internationale de La
Via Campesina sera à Buenos Aires pour participer activement aux
multiples mobilisations, forums et débats organisés par la société
civile au Sommet des Peuples « Dehors l'OMC - Construisons les
alternatives ». Nous serons là pour dénoncer l'OMC comme l'organisation
criminelle qu'elle est et brandir la bannière de la souveraineté
alimentaire. Nous dénoncerons les gouvernements qui, après avoir noté
l'affaiblissement de l'OMC, ont recouru à des méga-traités de
libre-échange bilatéraux et régionaux qui menacent d'anéantir nos
systèmes alimentaires, tout comme l'OMC l'a fait au cours des deux
dernières décennies.
Nous appelons toutes nos organisations membres - dans tous et chacun de
leurs pays - à se mobiliser durant ce Sommet des Peuples « Dehors l'OMC
- Construisons les alternatives » du 10 au 13 décembre, à trouver le
meilleur moment et les meilleures alliances pour dénoncer l'OMC et les
nombreux traités de libre-échange bilatéraux et régionaux dans leur
contexte social et politique spécifique.
Nous insistons pour que l'agriculture ne fasse partie d'aucune des
négociations de l'OMC!
POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE!
L'OMC HORS DE L'AGRICULTURE!
MONDIALISONS LA LUTTE ! MONDIALISONS L'ESPOIR !
Hashtags: #FueraOMC #SouverainetéAlimentaire #OMCkills
Veuillez transmettre les détails de vos actions solidaires à:
lvcweb(a)viacampesina.org
ou taguez-nous dans nos pages Facebook ou Twitter officielles
facebook.com/viacampesinaOfficial [3]
Twitter : @via_campesina [4] / @via_campesinaSP [5]/ @viacampesinaFR [6]
Links:
------
[1]
https://viacampesina.org/fr/via-campesina-appelle-sommet-peuples-lomc-const…
[2]
https://viacampesina.org/es/wp-content/uploads/sites/3/2017/11/Programa-pre…
[3] https://www.facebook.com/viacampesinaOFFICIAL/
[4] https://twitter.com/via_campesina
[5] https://twitter.com/via_campesinaSP
[6] https://twitter.com/viacampesinaFR
COMMUNIQUÉ DE PRESSE : LA VIA CAMPESINA RÉPOND À LA COP23 PAR
L’AGROÉCOLOGIE PAYSANNE
Communiqué de presse
Bonn, le 9 Novembre 2017
Les paysannes et les paysans, les petits agriculteurs et les peuples
indigènes “NOURRISSENT LE MONDE ET REFROIDISSENT LA PLANÈTE”. C'est ce
que le mouvement paysan mondial, La Via Campesina, a avancé à Bonn, en
Allemagne, lors des réunions sur le climat de la COP23. Lors des
négociations officielles mais aussi au Sommet des Peuples sur le climat,
où les mouvements sociaux se sont réunis pour élaborer des stratégies
pour des alternatives au capitalisme et à sa crise climatique.
Selon le Groupe ETC, les paysans et les peuples autochtones produisent
la nourriture de 70% de la population mondiale, et n'utilisent que 30%
des ressources naturelles destinées à amener la nourriture sur nos
tables.
_« Aucun produit chimique n'a jamais touché notre sol. Nous avons
conservé nos semences traditionnelles, qui résistent à de nombreux défis
climatiques auxquels nous sommes confrontés »_, a expliqué Michaelin
Sibanda, un jeune paysan membre du _Zimbabwe Smallholder Organic Farmers
Forum_ (ZIMSOFF). _« Nous savons que, pour avoir une alimentation saine
et des écosystèmes sains, nous devons avoir un sol sain. »_
Les principes de l'agroécologie aident à conserver l'eau, les sols et
les semences. Mais, pour La Via Campesina, l'agroécologie est aussi
politique: _« ll est prouvé que les systèmes agroécologiques sont
résilients, et la résilience est aussi une résistance - elle se rapporte
à notre façon de nous organiser collectivement et d'établir
collectivement des propositions concrètes de changement, soutenues par
le travail et la lutte sur nos différents territoires »_, expliqué Jesús
Vázquez, un jeune organisateur et militant de l'_Organisation Boricuá
d'Agroécologie_ de Porto Rico. En septembre 2017, le Porto Rico a été
dévasté par deux ouragans consécutifs qui ont sérieusement porté
atteinte à tous les aspects de la vie sur l'île, y compris la production
alimentaire. Vázquez a continué,
_« Avec ces ouragans, nous avons pu constater que les pratiques
agroécologiques sont plus résistantes aux phénomènes météorologiques
extrêmes, qu'elles apportent de la résilience. Beaucoup de racines et de
tubercules ont traversé la catastrophe. Beaucoup de paysans et
d'agriculteurs sont déjà de retour dans les champs, à planter et à
cultiver bien que le Secrétaire à l'Agriculture affirme que
l'agriculture est complètement dévastée dans toute l'île. Nous sommes
ici pour rappeler aux gouvernements que le changement doit être
systémique. »_
La Via Campesina et ses alliés s'attaquent à la cause du problème: le
contrôle des entreprises sur les prise de décision et les processus
d'accaparement des terres et de l'eau, la criminalisation paysanne et
les violations des droits humains au long de la chaîne alimentaire
transnationale. « Lors des négociations sur le climat, les gouvernements
proposent de fausses solutions. Nous les qualifions de mensonges, car
ces propositions n'apportent pas de réel changement, elles stimulent
plutôt les profits des entreprises », a déclaré Fanny Metrat, de
l'organisation paysanne française _La Confédération Paysanne_. _« Les
marchés du carbone, la géo-ingénierie, l'agriculture dite intelligente
sont promus par ceux-là même qui promeuvent une production animale à
forte intensité d'émission et une agriculture industrielle basée sur
l'exportation et qui nécessite des quantités massives de combustibles
fossiles. C'est une grande contradiction »_, a-t-elle expliqué.
A la COP23, ces contradictions deviennent claires. Le gouvernement
allemand, grand promoteur de l'économie verte, s'est positionné comme le
fer de lance des efforts pour faire face au changement climatique, tout
en développant la production de charbon, le combustible fossile le plus
sale de la planète. Les délégué.e.s internationaux de La Via Campesina
se sont joint à plus de 4.000 personnes lors de l'action de
désobéissance civile _Ende Gelände_ (ici c'est la fin) contre la plus
grande compagnie minière d'Allemagne, KWE, en renforçant le message que
la chose la plus importante à faire face à la crise climatique est de
laisser les combustibles fossiles sous terre.
Bernd Schmitz de l'_Arbeitsgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft_ (AbL)
a insisté sur le besoin de changements en Allemagne. AbL est
l'organisation paysanne de La Via Campesina en Allemagne. S'adressant
aux journalistes, Schmitz a déclaré,
_« Les conséquences du réchauffement climatique sont ressenties partout
dans le monde. En Allemagne, nous avons eu des sécheresses extrêmes dans
certaines régions et des pluies extrêmes dans d'autres. Cette année, à
cause des fortes tempêtes de grêle, nous avons perdu presque toute la
production de fruits dans certaines régions! Le gouvernement est trop
lent pour répondre au problème. L'AbL soutient que l'agriculture
paysanne, qui comprend une chaîne alimentaire localisée et une
production alimentaire écologique, aide à résoudre le problème. Ce
système utilise moins d'énergie fossile, et réduit ainsi l'émission de
dangereux gaz à effet de serre. Les petits paysans du monde entier ont
urgemment un besoin de soutien pour nourrir les populations et maintenir
leurs moyens de subsistance dans le contexte du changement climatique.
»_
La Via Campesina a été rejointe par d'autres communautés aux premières
lignes, comme la délégation de _It Takes Roots_ des communautés touchées
basées aux États-Unis ainsi que des pêcheurs et des paysans de la
Convergence mondiale des luttes pour la terre et l'eau. Un représentant
du contingent ouest-africain de la Convergence, Massa Koné, du Mali, a
clairement souligné l'importance de travailler avec les alliés pour
lutter contre les changements climatiques et les injustices multiples:
_« En tant qu'organisations populaires, nous avons des perspectives
similaires sur les problèmes et les solutions à apporter. La Via
Campesina permet à nos communautés d'être entendues. Notre appel au
changement systémique est urgent car les dégâts augmentent. Les biens
communs, y compris la terre, les forêts et l'eau, doivent être protégés
et rendus au peuple. Nous devons travailler avec nos alliés pour être
préparés au changement climatique. »_
Contacts:
Bernd Schmitz +49 17 73 56 55 59 [schmitz(a)abl-ev.de]
Paula Gioia +49 15 20 57 64 591 [paula.gioia(a)eurovia.org]
-------------------------
Vous pouvez nous suivre sur Twitter [1] et Facebook [2] en utilisant les
hashtags : #COP23 #NoToFalseSolutions #FoodSovereigntyRealSolution
Pour les photos et les vidéos, veuillez consulter
https://tv.viacampesina.org/ [3] et notre site web:
https://viacampesina.org/fr/
Links:
------
[1] https://twitter.com/viacampesinaFR
[2] https://www.facebook.com/viacampesinaOFFICIAL/?ref=bookmarks
[3] https://tv.viacampesina.org/