[Communiqué] #8Mars2020 : Paysannes debout et organisées pour la dignité et la souveraineté alimentaire !
by La Vía Campesina
#8MARS2020 : PAYSANNES DEBOUT ET ORGANISÉES POUR LA DIGNITÉ ET LA
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE !
(Harare, le 21 février 2020) En ce 8 mars 2020, Journée internationale
des femmes, La Vía Campesina s'unit solidairement à la lutte du
mouvement féministe, des paysannes, des ouvrières, des migrantes, des
autochtones, des pêcheuses, des éleveuses, des travailleuses agricoles,
des ménagères et de toutes les autres travailleuses en milieu rural et
urbain, ainsi que d'autres secteurs organisés pour dénoncer le système
capitaliste et patriarcal qui opprime quotidiennement ces femmes et nos
peuples et montre son vrai visage avec un régime néolibéral conservateur
et autoritaire qui progresse dans le monde, précarise le travail,
diminue les droits, élimine les politiques publiques et criminalise et
tue les opposantes et opposants qui osent résister.
Les mobilisations internationales massives des femmes, comme la grève
mondiale des femmes, le #8 mars, Vivas nos Queremos [Nous nous aimons
vivantes], ainsi que d'autres actions et expressions de lutte,
confirment l'urgence d'en finir avec tous les types de violence et
d'oppression contre les femmes sur la planète. Les membres de La Vía
Campesina, nous levons le poing avec nos sœurs sans terre à l'occasion
de leur Première Rencontre nationale des femmes [1] qui aura lieu du 5
au 10 mars au Brésil. Nous saluons également nos camarades zapatistes
avec qui nous avons partagé lors de leur 2e Rencontre des femme [2]s qui
luttent en décembre 2019, la Marche mondiale des femmes [3]qui réalise
sa 5e action « Nous résistons pour vivre, nous marchons pour
transformer ». Nous résistons également avec ténacité aux côtés des
femmes kurdes et palestiniennes et de toutes les femmes qui luttent et
résistent au Chili, en Équateur, en Colombie, en Espagne, en Turquie, en
Bolivia, dans des contextes de violence structurelle, de conservatisme
et d'autoritarisme, de guerre, d'occupation, de pillage, de politiques
extractivistes, de discours racistes, xénophobes et homophobes qui
portent atteinte à la vie des femmes et des filles.
De plus, nous dénonçons les « États patriarcaux » qui bien souvent
condensent la violence contre les femmes et la naturalisent. Ces États
ne garantissent pas les droits, ni à la campagne ni dans les villes ;
ils nient la justice et les réparations, en créant un règne d'impunité.
C'est lamentable d'écouter les discours présidentiels comme ceux de Jair
Bolsanaro au Brésil ou de Lenin Moreno en Équateur qui évoquent le viol
et le harcèlement et nient des faits, comme les taux élevés de grossesse
de filles par viol ainsi que de féminicide ; les statistiques mondiales
sont alarmantes ; leurs niveaux s'approchent de ceux d'une pandémie. Et
en plus, ces politiciens promeuvent des politiques favorables aux
transnationales en créant encore plus d'inégalités, de pauvreté et de
concentration des richesses dans les mains d'une infime minorité.
En ce 8 mars, les femmes paysannes rejettent le modèle d'agrobusiness et
son système de mort qui empoisonne tous les jours la terre, les femmes
qui cultivent la terre et ceux et celles qui s'alimentent dans les
villes. Nous exigeons que la Déclaration de l'ONU sur les droits des
paysannes et paysans soit appliquée ; cette déclaration garantit le
droit à la terre, à des prix équitables, à la production sans produits
agrotoxiques et reconnaît le rôle fondamental de la paysannerie dans la
production d'aliments sains et la protection des biens communs. Car les
paysans et paysannes mettent en avant l'agroécologie comme chemin vers
la souveraineté alimentaire et le refroidissement de la planète.
En cette journée, nous affirmons également notre féminisme paysan et
populaire, un chemin que nous traçons en tant que mouvement et qui est
né dans nos luttes pour la défense des biens communs, contre
l'impérialisme, le colonialisme et le patriarcat, les piliers qui
soutiennent le système capitaliste de mort et de destruction, notamment
les mines géantes et l'agrobusiness, qui sème la violence et le pillage
contre les femmes et les peuples de la planète.
PAYSANNES DEBOUT ET ORGANISÉES POUR LA DIGNITÉ ET LA SOUVERAINETÉ
ALIMENTAIRE !
CONTRE LA VIOLENCE ET L’AGRO-INDUSTRIE !
MOBILISONS-NOUS :
Ce 8 mars, La Vía Campesina appelle à des actions décentralisées dans
les différents pays et continents, nous nous mobilisons toutes et tous
ensemble pour des sociétés plus justes, pour en finir avec tous les
types de violence et d'oppression que subissent les femmes sur la
planète. Nous sommes éveillées et éveillés, nous luttons à la campagne
et en ville. Il est essentiel de donner plus de visibilité à nos luttes
et de conscientiser les peuples.
Veuillez envoyer vos affiches, photos, vidéos, programmes d'événement,
communiqués de presse à lvcweb(a)viacampesina.org. Pour télécharger les
affiches, les bandes dessinées et le matériel des réseaux sociaux,
cliquer ICI. [4]
Links:
------
[1] https://mst.org.br/?s=encontro+mulheres
[2]
https://viacampesina.org/es/la-via-participo-en-ii-encuentro-de-mujeres-q...
[3]
https://marchemondiale.org/index.php/2020/01/28/resistimos-para-vivir-mar...
[4] https://cloud.viacampesina.org/s/XQLfk9RSzirDAKt
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Déclaration de la première mission internationale de solidarité de La Via Campesina au Vénézuela
by La Vía Campesina
DÉCLARATION DE LA PREMIÈRE MISSION INTERNATIONALE DE SOLIDARITÉ DE LA
VIA CAMPESINA AU VÉNÉZUELA
Caracas, vendredi 31 janvier 2020
La délégation de La Vía Campesina, formée de représentantes et
représentants d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et
d'Amérique centrale ainsi que de journalistes de médias populaires
d'Afrique et d'Amérique du Sud, communique à l'opinion publique
nationale et internationale qu'elle a conclu la Première Mission
internationale de solidarité avec le Venezuela, réalisée du 20 au 27
janvier dans diverses régions des États de Lara, de Portuguesa, de
Barinas et d'Apure.
La Vía Campesina est un mouvement qui articule des organisations
paysannes des cinq continents en mettant l'accent sur la lutte pour la
souveraineté alimentaire et les droits des peuples face à la progression
effrénée du capitalisme et de l'impérialisme, prédateurs de la vie sur
la planète. Dans ce sens, la mission de solidarité au Venezuela visait à
mieux connaître la population organisée ainsi que les conséquences et
les effets du blocus des États-Unis et de l'Europe contre le peuple
vénézuélien.
Cette mission, une première pour La Vía Campesina, nous a permis de voir
sur le terrain le degré élevé d'organisation du Front national paysan
Ezequiel Zamora (FNCEZ), lequel fait partie du Courant révolutionnaire
Bolívar et Zamora (CRBZ) et est membre de La Vía Campesina. Le FNCEZ a
organisé les rencontres avec les différents acteurs et actrices qui
animent et soutiennent le processus de la Révolution bolivarienne pour
la défense de la souveraineté nationale.
La mission a aussi connu de riches échanges avec les camarades de
plusieurs organisations de la résistance populaire bolivarienne,
notamment la commune d'El Maizal (dans les États de Lara et
Portuguesa) ; l'association coopérative Los Colonos, l'Institut
universitaire latino-américain d'agroécologie (IALA) Paulo Freire, la
commune socialiste agrotouristique de Pie de Monte Andino, el
Asentamiento paysan Víctor Ojeda (État de Barinas) ; et la cité
communautaire paysanne Simón Bolívar (État d'Apure). Ces différentes
expériences participent à l'Alliance nationale productive (ANP), une
initiative du FNCEZ-CRBZ pour assurer la productivité et la souveraineté
alimentaire des communautés.
Dans chacun des sites visités, nous avons constaté la conscientisation
du peuple vénézuélien, son sens de la dignité, de la souveraineté et de
l'autonomie. De plus, nous avons noté que la milice nationale
bolivarienne compte des millions de personnes avec une forte composante
paysanne et territoriale.
Nous avons observé les dynamiques d'organisation et de travail productif
que la paysannerie a établies dans le cadre de ses actions de
résistance. Le blocus économique touche l'alimentation et l'ensemble du
développement humain. Dans le contexte actuel, le sauvetage et le
développement de l'agriculture paysanne vers l'agroécologie et la
souveraineté alimentaire deviennent particulièrement cruciaux.
Par ailleurs, nous apprécions et saluons la reconnaissance que les
organisations locales accordent à l'IALA Paulo Freire en tant qu'espace
d'échange et de dialogue des savoirs sur l'agriculture paysanne qui
sauve les savoirs des peuples sur la production sans produits
agrotoxiques. Cet espace de formation politique agroécologique
internationaliste constitue le premier exemple en Amérique latine qui
s'est établi grâce à la conscience du gouvernement bolivarien du
Venezuela au début des années 2000. Il est aujourd'hui devenu un outil
pour faire face à la crise et parvenir à approvisionner les familles
paysannes et les marchés populaires en plus d'assurer une alimentation
aux établissements d'éducation à travers sa relation avec le
gouvernement national.
La Vía Campesina réaffirme sa solidarité avec le FNCEZ de la CRBZ et
l'ensemble de la paysannerie vénézuélienne. Nous sommes convaincus que
cette période de crise, causée en grande partie par le blocus des
États-Unis, terminera et que le Venezuela pourra souverainement et
dignement choisir le chemin de son développement économique et humain.
MONDIALISONS LA LUTTE, MONDIALISONS L’ESPOIR !
4 years, 11 months