Déclaration de La Via Campesina en vue de la COP 26 de l’onu sur le climat - Travailleuses et travailleurs de la terre, unissons-nous ! Souveraineté alimentaire pour la justice climatique maintenant !
by La Vía Campesina
TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS DE LA TERRE, UNISSONS-NOUS ! SOUVERAINETÉ
ALIMENTAIRE POUR LA JUSTICE CLIMATIQUE MAINTENANT !
DÉCLARATION DE LA VIA CAMPESINA EN VUE DE LA COP 26 DE L’ONU SUR LE
CLIMAT (GLASGOW)
(Harare : 25 octobre 2021) Cette année est l'année la plus chaotique au
plan climatique jamais enregistrée, depuis l'année dernière. Mais les
gouvernements contrôlés par les transnationales, les philanthropes, les
médias grand public et la plupart des organisations non gouvernementales
(ONG) PROPOSENT ENCORE LA MÊME CHOSE : DES SOLUTIONS BASÉES SUR LE
MARCHÉ ET DES TECHNO-RÉPARERS RISQUÉES. Deux ans après le début d'une
pandémie mondiale qui a coûté la vie à des millions de personnes,
l'humanité se réveille chaque jour avec des inondations, des incendies
et des sécheresses sans précédent qui causent des famines, ainsi qu'un
temps totalement imprévisible qui rend la vie de plus en plus difficile.
Les dirigeants allèguent que « l'activité humaine générale » est à
l'origine du chaos climatique, en passant sous silence les liens étroits
entre l'extraction des combustibles fossiles, l'agro-industrie et le
complexe militaro-industriel, sans parler des déséquilibres de pouvoir à
l'échelle mondiale et des responsabilités historiques des pays qui se
sont enrichis grâce au pillage colonial. Au lieu de nous proposer une
voie véritable et transformatrice, on nous vend de fausses solutions qui
ne manquent jamais de donner la priorité aux élites des entreprises --
« net zéro », « solutions basées sur la nature », « géo-ingénierie » et
«numérisation de l'agriculture » pour n'en citer que quelques-unes. IL
FAUT QUE CELA CESSE, IMMÉDIATEMENT !
POUR METTRE UN TERME À LA CRISE CLIMATIQUE, IL FAUT UN CHANGEMENT DE
SYSTÈME ANCRÉ DANS LES DROITS DE L’HUMANITÉ ET DE LA TERRE MÈRE. Pendant
plus de 500 ans, le système alimentaire patriarcal, à l'origine colonial
et aujourd'hui corporatif, a tenté de dominer toutes les formes de vie
pour l'enrichissement d'une petite minorité. Ceux qui contrôlent les
richesses accumulées -- produites par les gens et la planète au fil des
siècles -- ont jusqu'à présent échappé aux foudres des inondations, des
sécheresses, des sols dégradés, de la guerre et de la faim. Ils font fi
des nombreux signes de l'effondrement des systèmes naturels qui
entretiennent la vie et ils proposent plutôt que ce soit nous, les
victimes les plus vulnérables, qui portions le plus lourd fardeau. Pour
la Via Campesina (LVC) et notre diversité organisée de femmes et
d'hommes paysans, migrants, travailleurs de la terre, pêcheurs,
habitants des forêts, du monde rural, jeunes et autres, notre solution à
la crise climatique est une transition juste ancrée dans la lutte et la
solidarité -- une solidarité internationaliste avec tous ceux et celles
qui luttent pour la souveraineté alimentaire, la justice climatique et
les droits de la Terre Mère ! C'est une lutte pour la pleine réalisation
de tous les droits et responsabilités détaillés dans la Déclaration des
Nations unies sur les Droits des paysannes et Autres Personnes
Travaillant dans les Zones Rurales (UNDROP) [1], en particulier le droit
à un environnement propre, sûr et sain (article 18) récemment ratifié
par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour l'ensemble
de l'humanité [2]. Il s'agit également d'une lutte contre la mainmise
des entreprises sur les espaces de l'ONU par le biais du modèle
"multiples parties prenantes", mieux connu sous le nom de "capitalisme
des parties prenantes", dont tout le monde a été témoin lors du Sommet
des Nations unies sur le système alimentaire de 2021 et, de plus en
plus, lors des COP des Nations unies sur le climat.
Alors que nous nous préparons à une autre conférence douloureuse de
l'ONU sur le climat -- la COP26 de Glasgow -- les 200 millions de
défenseurs de la terre, de l'eau et du territoire de LVC se lèvent à
nouveau pour EXIGER LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE POUR LA JUSTICE
CLIMATIQUE. NOUS REJOIGNONS UNE LARGE CONVERGENCE de luttes contre le
capitalisme des combustibles fossiles, le racisme, le colonialisme, et
le patriarcat qui les lie. Alors que nous luttons pour rendre les
entreprises responsables de cette destruction inutile, NOUS SOMMES FIERS
DE LA LWA (ALLIANCE DES TRAVAILLEURS DE LA TERRE) -- notre organisation
membre de LVC basée en Écosse, en Angleterre et au Pays de Galles. La
LWA travaille sans relâche pour faire entendre la voix des travailleurs
de la terre agroécologiques à la COP26 en demandant « la reconnaissance
de la contribution que l'agriculture agroécologique, la foresterie
durable et une meilleure utilisation des terres peuvent apporter à nos
engagements de réduction des émissions, de séquestration du carbone et
de renforcement de la résilience. »
Que les entreprises se méfient, les travailleurs de la terre du monde
entier ont de vraies solutions : DES SYSTÈMES ALIMENTAIRES, AGRICOLES ET
FORESTIERS AU SERVICE DES POPULATIONS, DU CLIMAT ET DE LA NATURE ! [3]
Aux côtés de notre LWA et de tous ceux qui luttent pour une transition
juste, nous créerons à nouveau un front commun pour contrer toute
tentative de convertir la Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques (CCNUCC) en un gigantesque « mécanisme de
marché. » LE CAPITALISME CLIMATIQUE EST UN CRIME, PAS LA SOLUTION !
COP26 : PLUS DE MÉCANISMES DE MARCHÉ NE RÉSOUDRONT PAS LES PROBLÈMES DES
GENS
Un prolongement de l'industrie des combustibles fossiles, le système
alimentaire transnational est l'un des principaux responsables de la
crise climatique, puisqu'il est à l'origine de 44 à 57 % des émissions
mondiales de GES. Ce système éloigne les gens de la terre, dégrade les
communautés et alimente la violence et les inégalités dans tous les
territoires du monde. Il est particulièrement néfaste pour les femmes et
les jeunes dont la vie et le travail sont minés par un système qui ne
valorise pas la vie.
Bien avant la COP21 à Paris, les multinationales de l'agroalimentaire et
des énergies fossiles utilisaient déjà leur pouvoir et leur influence
pour promouvoir des politiques aux plans national, infranational et
mondial. L'Accord de Paris de 2015 a créé une sorte de « consensus »
autour de plusieurs fausses solutions très problématiques. LES
MÉCANISMES D’ÉCHANGE ET DE COMPENSATION DES ÉMISSIONS DE CARBONE
CONTENUS DANS L’ARTICLE 6, PAR EXEMPLE, accorderont un pouvoir important
aux gouvernements, aux sociétés, aux banquiers et aux négociants riches
dont l'objectif premier est de maximiser les profits et non de prendre
soin de la Terre Mère. Au lieu de prendre des mesures décisives pour
s'adapter aux changements climatiques et s'engager dans une transition
honnête vers des systèmes alimentaires démocratiques et fondés sur les
droits de l'homme, CES PUISSANTS ACTEURS UTILISENT LES ENGAGEMENTS « NET
ZÉRO » POUR CACHER LEUR INACTION CLIMATIQUE.
Le « net zéro » permet aux entreprises de se soustraire à leurs
responsabilités en matière d'émissions historiques et continues, en
donnant la priorité aux initiatives qui favorisent les résultats de
l'entreprise. Partout où les entreprises font la promotion de "solutions
basées sur la nature" (NBS en anglais), nous mettons en garde contre la
dépossession de la nature par le biais de systèmes de compensation des
émissions de carbone des forêts et des sols, fondés sur l'idée fausse
que payer quelqu'un d'autre pour s'occuper des émissions de carbone au
lieu d'agir directement pour réduire la pollution ralentira en quelque
sorte la crise. Pour combattre la crise climatique, il faut une
transition juste vers l'abandon des combustibles fossiles, la fin de
l'exploitation minière et de l'agriculture extractive destructrices, et
la récupération des territoires et des écosystèmes endommagés. Nos
solutions - qui sont véritablement fondées sur la nature,
agroécologiques et contrôlées par les paysans - sont des solutions
justes. AUCUNE « LICORNE DU CARBONE » NI AUCUNE PENSÉE MAGIQUE NE
RÉSOUDRA CE PROBLÈME, IL SUFFIT D’AGIR IMMÉDIATEMENT POUR CHANGER LE
SYSTÈME.
De plus, nous pensons que « l'agriculture intelligente pour le climat, »
devrait plutôt s'appeler « l'agriculture intelligente des entreprises »,
car elle fournit un cadre pour l'intégration des OGM et des produits
agrochimiques dans l'agriculture à petite échelle, en s'appuyant sur le
même paradigme raciste et sexiste que la révolution verte. Elle
positionne la science et la technologie capitalistes comme des solutions
aux problèmes rencontrés par le « sous-développement » et les paysans
supposés « non éduqués » du monde. Ces problèmes originaux ont été créés
par le capitalisme mondial, le vol, le pillage colonial, les guerres et
la violence généralisée.
Alors que de nombreuses fausses solutions corporatives adoptent le
langage de l'agroécologie paysanne, nulle part ne sont affirmés ou
garantis les droits fondamentaux à une alimentation locale et nutritive,
à des moyens de subsistance dignes, à la terre et à l'autodétermination.
Ce qui est garanti, ce sont des cycles d'accumulation sans fin qui
profitent à ceux qui sont à l'origine de la crise climatique, notamment
les grandes entreprises agroalimentaires comme John Deere,
Bayer-Monsanto, Syngenta, Cargill, Nestlé, Wal-Mart et d'autres.
LA TRANSITION EST MAINTENANT ! LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE NOURRIT LA
JUSTICE CLIMATIQUE !
LES TRAVAILLEURS DE LA TERRE ET AUTRES PRODUCTEURS ALIMENTAIRES DU
MONDE ENTIER EXIGENT – ET SONT PRÊTS À RÉALISER – UNE TRANSITION
CLIMATIQUEMENT JUSTE DANS L’AGRICULTURE ! Pendant des décennies, les
producteurs alimentaires locaux ont été poussés sur la voie de
l'intensification et de la monoculture par les entreprises
agroalimentaires et leurs alliés. Le Sommet des Nations Unies sur le
système alimentaire de 2021, qui a été coopté, n'en est qu'un exemple de
plus. Ce dont les gens et la planète ont besoin de toute urgence, c'est
de gouvernements et d'institutions offrant des possibilités financées
par des fonds publics pour assurer la transition vers des systèmes
agricoles plus écologiques et socialement sains. Pendant trop longtemps,
les agriculteurs ont été tenus responsables d'un modèle imposé par le
capital. Cela doit cesser maintenant ! La société doit reconnaître que
nos systèmes d'agriculture, d'eau et d'utilisation des terres sont ce
qu'ils sont aujourd'hui en raison de pressions systémiques. Alors que
nous nous éloignons du capitalisme fondé sur les combustibles fossiles,
nous ne devons pas perdre d'agriculteurs, détruire les moyens de
subsistance ou la capacité de production alimentaire saine. Le soutien
des gouvernements en matière de subventions et de programmes de
formation pour soutenir la transition est essentiel, et cette transition
juste en agriculture doit être centrée sur les principes de la justice
climatique. CELA SIGNIFIE QUE TOUS CEUX QUI SONT IMPLIQUÉS DANS LA
CHAÎNE ALIMENTAIRE – Y COMPRIS LES PAYSANS, LES ÉLEVEURS, LES
TRAVAILLEURS MIGRANTS, LES TRAVAILLEURS CONTRACTUELS, LES SANS-TERRE ET
LES PEUPLES AUTOCHTONES – DOIVENT ÊTRE AU PREMIER PLAN POUR DÉFINIR ET
METTRE EN ŒUVRE LES POLITIQUES PUBLIQUES NÉCESSAIRES À CETTE TRANSITION.
EN TANT QUE LA VIA CAMPESINA, NOUS APPELONS À LA FIN DE TOUTES LES
FAUSSES SOLUTIONS ET DES MÉCANISMES DE MARCHÉ DE L’ARTICLE 6. Nous
appelons à une transition juste vers le vrai zéro, et non vers les plans
de marketing des entreprises qui se cachent derrière le « net zéro. » En
même temps, et c'est de la plus haute importance, nous appelons toutes
les anciennes puissances coloniales à assumer leurs responsabilités
historiques et à réduire drastiquement les émissions à la source,
maintenant, y compris par un retrait immédiat de leur présence militaire
dans le monde ! LA VIA CAMPESINA EST SOLIDAIRE DES VICTIMES DE TOUTES
LES GUERRES, SANCTIONS ET OCCUPATIONS - qu'il s'agisse des mutilés et
des assassinés de Palestine, d'Irak et d'Afghanistan ou des pauvres, des
travailleurs et des indigènes des Etats-Unis qui manquent d'hôpitaux,
d'écoles et de pain quotidien. POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, LES
DROITS DE L’HOMME ET LA TERRE MÈRE – DÉSINVESTIR DE LA MACHINE DE GUERRE
!
Les voies pour atteindre la justice climatique doivent être radicalement
différentes de celles qui ont produit la crise. L’AGROÉCOLOGIE PAYSANNE
ET LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE peuvent « nourrir le monde et refroidir
la planète ! » Elles offrent la possibilité très réelle de réduire les
émissions et de réaliser la justice sociale, les droits des personnes et
de la planète. Un système alimentaire basé sur la souveraineté
alimentaire et des systèmes alimentaires locaux, alimentés par des
agriculteurs familiaux pratiquant l'agroécologie paysanne, peut
véritablement transformer la société tout en réduisant les émissions de
gaz à effet de serre de manière spectaculaire et beaucoup plus
rapidement que toutes les fausses solutions vendues par les entreprises.
Tout cela peut se faire sans marchandiser le carbone tout en contribuant
à renforcer les solutions démocratiques de base à la pauvreté, à la faim
et à la violence.
LES DÉFENSEURS DE LA TERRE, DE L’EAU ET DES TERRITOIRES AGROÉCOLOGIQUES
DU MONDE ENTIER S’UNISSENT ! Avec les producteurs de denrées
alimentaires au premier plan de notre convergence mondiale pour une
souveraineté alimentaire qui nourrit la justice climatique, la vie
l'emportera sur la mort !
LA TRANSITION EST MAINTENANT !
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE NOURRIT LA JUSTICE CLIMATIQUE !
MONDIALISONS LA LUTTE ! MONDIALISONS L’ESPOIR !
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Pour les demandes de presse, veuillez contacter lvcweb(a)viacampesina.org
Links:
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[1]
https://viacampesina.org/wp-content/uploads/2020/04/UNDROP-Book-of-Illust...
[2] https://news.un.org/fr/story/2021/10/1105902
[3]
https://landworkersalliance.org.uk/wp-content/uploads/2021/04/COP-climate...
3 years, 2 months
#16Oct – La Via Campesina : “Notre tâche historique est de faire en sorte qu’aucun être humain ne souffre de la faim
by La Vía Campesina
#16OCT – LA VIA CAMPESINA : "NOTRE TÂCHE HISTORIQUE EST DE FAIRE EN
SORTE QU'AUCUN ÊTRE HUMAIN NE SOUFFRE DE LA FAIM"
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
(Harare, le 15 octobre 2021) Dans le cadre du 16 octobre - Journée
Mondiale d'Action pour la Souveraineté Alimentaire des peuples et contre
les sociétés multinationales, et dans le contexte de la commémoration
des 25 ans pour la souveraineté alimentaire [1] - nous continuons de
revendiquer celle-ci comme une philosophie de vie, et une proposition
politique concrète et légitime face à la crise alimentaire, sociale et
environnementale que le monde est entrain de traverser. Notre tâche
historique est de garantir qu'aucun être humain ne souffre de la faim :
comme nous l'avons affirmé, en tant que mouvement, dans notre récente
déclaration officielle de La Via Campesina "La Souveraineté Alimentaire,
un manifeste pour l'avenir de notre planète" [2].
Toutefois, le récent rapport de l'Organisation des Nations unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) intitulé "L'état de la Sécurité
Alimentaire et de la Nutrition dans le Monde en 2021 [3]" indique qu'en
2020, 30 % de la population mondiale, soit environ 2,3 milliards de
personnes, n'auront pas accès à une alimentation adéquate. Le rapport
mentionne également que 12 % de la population mondiale, soit 928
millions de personnes, ont souffert d'une grave insécurité alimentaire
durant l'année de la pandémie, soit 148 millions de plus qu'en 2019.
La lutte contre la faim dans le monde est une tâche qui incombe autant
aux paysan⋅nes, qu'aux les États et à la société civile. La faim n'est
pas seulement liée au manque de nourriture, mais aussi à la
concentration et à l'inégale répartition des richesses. Elle est liée à
des problèmes d'approvisionnement et à un système de prix subventionné
pour les aliments industriels qui a de ses lourdes répercussions
sociales et environnementales. Le modèle alimentaire industriel,
l'agrobusiness et les politiques néolibérales, qui reposent sur
l'exploitation des travailleurs et des travailleuses, ainsi que des
ressources naturelles, génèrent de sévères problèmes sociaux tels que la
pauvreté, la faim, le chômage, la criminalisation, la migration et la
violence dans de nombreux pays.
Le modèle alimentaire industriel est clairement inefficace et non
durable, dominé par une poignée de sociétés transnationales qui
considèrent la nourriture comme un produit sur lequel on peut spéculer
et comme une source inépuisable de profits.
En tant que mouvement paysan, nous avons la responsabilité de produire
de la nourriture, mais nous savons qu'il ne suffit pas seulement d'avoir
de la nourriture ; Nous devons aussi garantir une nourriture saine et
dépourvue de poison, qui garantisse la santé et la vie de l'humanité et
de la nature. Générer des relations équitables entre les producteurs,
productrices, les consommateurs, consommatrices et l'environnement. Nous
avons besoin de politiques publiques claires et que les droits de celles
et ceux qui cultivent et nourrissent la population soient appliqués,
droits aujourd'hui reconnus par la déclaration des Nations unies sur les
droits des paysans [4]. En effet, il n'est possible d'atteindre la
souveraineté alimentaire qu'à travers une réforme agraire, sans
criminalisation des luttes et avec des terres distribuées aux peuples
vivant des eaux, des champs, des forêts.
Comme nous l'avons dénoncé devant le sommet des Nations unies sur les
systèmes alimentaires [5], l'alimentation n'est pas un terrain de jeu,
mais bien un enjeu de nombreux rapports de pouvoir. Or, avec
l'alimentation c'est l'avenir possible et durable pour l'humanité dont
il est question. C'est pourquoi nous devons être attentif⋅ves et prêt⋅es
à se mobiliser. Plus que jamais, les États doivent investir pour que le
monde rural soit toujours plus vivant, avec des paysans et paysannes qui
puissent nourrir les populations et qu'ils et elles ne soient pas au
service de la globalisation alimentaire, des multinationales et du
marché mondial. La souveraineté alimentaire lutte pour la vie, pour la
protection des territoires et des personnes qui les habitent, à travers
la solidarité, la justice sociale et environnementale.
Comme nous l'avons déjà souligné, l'alimentation est un droit humain
fondamental qui, en plus de garantir la santé, revendique une nutrition
appropriée et une vie digne pour les peuples. Construire des systèmes
alimentaires diversifiés, justes et viables reposant sur la souveraineté
alimentaire et la production Agroécologique, est indispensable pour le
présent et l'avenir de l'humanité. Il est impossible que nous fassions
marche arrière sur des droits aussi fondamentaux que l'alimentation, au
beau milieu des crises que nous sommes en train de vivre actuellement.
Ce 16 octobre, nous dénonçons les réseaux d'intérêts privés qui mettent
en danger la souveraineté et la sécurité alimentaire des peuples du
monde entier.
La nourriture n'est pas un jeu et la covid-19 a contraint plus de 120
millions de personnes à figurer sur les listes de la faim chronique. La
paysannerie, en alliance avec des organisations du monde rural, des
forêts, de l'eau et des villes, a de vraies solutions fondées sur la
souveraineté alimentaire comme terrain fertile pour les transformations
sociales, environnementales et politiques.
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, C'EST LA TERRE, L'EAU, LES SEMENCES, LE
PAIN ET LA SOLIDARITÉ !
Demain, samedi 16 octobre, rejoignez des centaines d'actions
décentralisées dans le monde entier, participez à notre Festival de la
Souveraineté Alimentaire - 25 ans à construire l'avenir organisé par La
Via Campesina et ses alliés.
Les contacts de presse : lvcweb(a)viacampesina.org
Links:
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[1]
https://viacampesina.org/fr/vingt-cinq-ans-de-conviction-et-dengagement-p...
[2]
https://viacampesina.org/fr/la-souverainete-alimentaire-un-manifeste-pour...
[3] https://www.fao.org/state-of-food-security-nutrition/2021/fr/
[4] https://viacampesina.org/fr/illustrations-droitspaysans/
[5]
https://viacampesina.org/fr/le-sommet-des-nations-unies-sur-les-systemes-...
3 years, 2 months
La Souveraineté Alimentaire, un manifeste pour l’avenir de notre planète | La Via Campesina
by La Vía Campesina
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, UN MANIFESTE POUR L'AVENIR DE NOTRE PLANÈTE
13 OCTOBRE 2021 SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE [1]
_DÉCLARATION OFFICIELLE DE LA VIA CAMPESINA, A L'OCCASION DES 25 ANS DE
NOS LUTTES COLLECTIVES POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE_
La souveraineté alimentaire est une philosophie de vie.
Elle définit les principes autour desquels nous organisons notre vie
quotidienne et coexistons avec la Terre-Mère. C'est une célébration de
la vie et de toute la diversité qui nous entoure. Elle embrasse chaque
élément de notre cosmos ; Le ciel au-dessus de nos têtes, la terre sous
nos pieds, l'air que nous respirons, les forêts, les montagnes, les
vallées, les fermes, les océans, les rivières et les étangs. Elle
reconnaît et protège l'interdépendance entre huit millions d'espèces qui
partagent cette maison avec nous.
Nous avons hérité cette sagesse collective de nos ancêtres, qui ont
labouré la terre et pataugé dans les eaux pendant 10 000 ans, période au
cours de laquelle nous avons évolué vers une société agraire. La
souveraineté alimentaire promeut la justice, l'égalité, la dignité, la
fraternité et la solidarité. La souveraineté alimentaire est aussi la
science de la vie, construite à travers des réalités de vies réparties
sur d'innombrables générations, chacune enseignant quelque chose de
nouveau à sa progéniture, inventant de nouvelles méthodes et techniques
qui s'harmonisent avec la nature.
En tant que détenteurs de ce riche patrimoine, il est de notre
responsabilité collective de le défendre et de le préserver.
Reconnaissant cela comme notre devoir (en particulier à la fin des
années 90, lorsque les conflits, la faim aiguë, le réchauffement
climatique et l'extrême pauvreté étaient trop visibles pour être
ignorés) La Via Campesina (LVC) a introduit le paradigme de la
souveraineté alimentaire dans les espaces internationaux d'élaboration
des politiques. LVC a rappelé au monde que cette philosophie de vie doit
guider les principes de notre vie commune.
Les années 80 et 90 ont été une ère d'expansion capitaliste débridée, à
un rythme jamais vu auparavant dans l'histoire de l'humanité. Les villes
s'étendaient, se développant aux dépens d'une main-d'œuvre bon marché,
non rémunérée et sous-payée. La campagne était plongée dans l'oubli. Les
communautés rurales et les modes de vie ruraux ont été balayés par une
nouvelle idéologie qui voulait faire de chacun⋅e un⋅e simple
consommateur, consommatrice de choses et un objet d'exploitation à but
lucratif. La culture et la conscience populaires étaient sous le charme
de publicités scintillantes, incitant les gens à « acheter plus ».
Cependant, dans tout cela, ceux et celles qui produisaient (la classe
ouvrière dans les zones rurales, les côtes et les villes, qui comprenait
les paysan⋅nes et d'autres petits producteurs et productrices
alimentaires) restaient invisibles, tandis que ceux et celles qui
pouvaient se permettre de consommer à loisir occupaient le devant de la
scène. Poussés à la limite, les travailleurs et travailleuses paysans[1]
[2] et les communautés indigènes du monde entier ont reconnu la
nécessité urgente d'une réponse organisée et internationaliste à cette
idéologie mondialiste et libérale propagée par les défenseurs de l'ordre
mondial capitaliste.
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE EST DEVENUE L'UNE DES EXPRESSIONS DE CETTE
RÉPONSE COLLECTIVE.
Au sommet mondial de l'alimentation de 1996, lors d'un débat sur la
façon dont nous organisons nos systèmes alimentaires mondiaux, La Via
Campesina a inventé ce terme afin d'insister sur l'importance des petits
producteurs et productrices alimentaires, la sagesse accumulée des
générations, l'autonomie et la diversité des communautés rurales et
urbaines et la solidarité entre les peuples, comme des éléments
essentiels pour élaborer des politiques autour de l'alimentation et de
l'agriculture.
Au cours de la décennie suivante, les mouvements sociaux et les acteurs
de la société civile ont travaillé ensemble pour la définir davantage _«
comme le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement
appropriée, produite par des méthodes écologiquement saines et durables,
et leur droit de définir leurs propres systèmes alimentaires et
agricoles. Cela place les aspirations et les besoins de celles et ceux
qui produisent, distribuent et consomment des aliments au cœur des
systèmes et des politiques alimentaires, plutôt que les demandes des
marchés et des entreprises. »_
L'INTRODUCTION DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE EN TANT QUE DROIT
COLLECTIF A CHANGÉ LA FAÇON DONT LE MONDE COMPRENAIT LA PAUVRETÉ ET LA
FAIM.
Jusque-là, en particulier dans les premières années du 21ème siècle, une
conception étroite de « sécurité alimentaire » dominait les cercles de
gouvernance et d'élaboration des politiques. Noble dans son intention,
la sécurité alimentaire traitait les personnes touchées par la faim
comme des objets de compassion, les réduisant à des consommateurs
passifs et consommatrices passives d'aliments produits provenant
d'ailleurs. Même si la sécurité alimentaire, reconnaissait
l'alimentation comme un droit humain fondamental, elle ne défendait pas
les conditions objectives de production alimentaire. Qui produit ? Pour
qui ? Comment ? Où ? Et pourquoi ? Toutes ces questions étaient absentes
et l'accent était résolument mis sur simplement « nourrir les peuples ».
L'accent mis ouvertement sur la sécurité alimentaire des populations a
ignoré les conséquences dangereuses de la production alimentaire
industrielle et de l'agriculture industrielle, fondées sur la sueur et
la main-d'œuvre des travailleurs et travailleuses migrantes.
La souveraineté alimentaire, en revanche, propose une refonte radicale.
Elle reconnaît les personnes et les communautés locales comme les
principaux acteurs et actrices de la lutte contre la pauvreté et la
faim. Elle appelle à des communautés locales fortes et défend leur droit
de produire et de consommer avant de commercialiser l'excédent. Elle
exige l'autonomie et des conditions objectives d'utilisation des
ressources locales, appelle à la réforme agraire et à la propriété
collective des territoires. Elle défend les droits des communautés
paysannes à utiliser, garder et échanger des semences. Elle défend le
droit des personnes à manger des aliments sains et nutritifs. Elle
encourage les cycles de production agroécologiques, respectant les
diversités climatiques et culturelles de chaque communauté. La paix
sociale, la justice sociale, la justice de genre et les économies
solidaires sont des conditions préalables essentielles pour atteindre la
souveraineté alimentaire. Elle appelle à un ordre commercial
international basé sur la coopération et la compassion, contrairement à
la concurrence et la coercition. Elle appelle à une société qui rejette
la discrimination sous toutes ses formes (caste, classe, race et sexe)
et qui pousse les gens à lutter contre le patriarcat et l'esprit de
clocher. Un arbre n'est fort que si ses racines le sont. La souveraineté
alimentaire, définie par les mouvements sociaux dans les années 90 et
par la suite au Forum de Nyéléni au Mali en 2007, vise à faire justement
cela.
CETTE ANNÉE NOUS CÉLÉBRONS LES 25 ANS DE CETTE CONSTRUCTION COLLECTIVE.
Le monde est loin d'être parfait. Même face à des inégalités sans
précédent, à la montée de la faim et de l'extrême pauvreté, le
capitalisme et l'idéologie du marché libre continuent de dominer les
cercles politiques. Encore pire, de nouvelles tentatives sont également
faites pour imaginer un avenir numérique, avec de l'agriculture sans
agriculteurs ni agricultrices, de la pêche sans pêcheurs ou pếcheuses,
le tout sous couvert de numérisation de l'agriculture et de création de
nouveaux marchés pour les aliments synthétiques.
Malgré tous ces défis, le mouvement pour la souveraineté alimentaire,
qui est maintenant beaucoup plus étendu que La Via Campesina et se
compose de plusieurs acteurs et actrices, a fait des avancées
significatives.
Grâce à nos luttes communes, les institutions de gouvernance mondiale
telles que la FAO[2] [3] en sont venues à reconnaître la centralité de
la souveraineté alimentaire des peuples dans l'élaboration des
politiques internationales. La déclaration des Nations unies sur les
droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones
rurales insiste à nouveau sur ce point dans l'Article 15.4, lorsqu'il
déclare : _« Les paysans et autres personnes travaillant dans les zones
rurales ont le droit de déterminer leurs propres systèmes alimentaires
et agricoles, reconnus par de nombreux États et régions comme droit à la
souveraineté alimentaire. Cela inclut le droit de participer aux
processus de prise de décisions sur la politique alimentaire et agricole
et le droit à une alimentation saine et adéquate produite par des
méthodes écologiquement saines et durables qui respectent leurs
cultures. »_
Certaines nations ont également accordé une reconnaissance
constitutionnelle à la souveraineté alimentaire. Les perturbations
causées par la pandémie de COVID-19 dans les chaînes alimentaires
industrielles ont rappelé aux gouvernements nationaux l'importance de
créer des économies locales solides.
L'agroécologie paysanne, qui est fondamentale pour assurer la
souveraineté alimentaire de nos territoires, est désormais reconnue à la
FAO comme essentielle pour notre lutte contre le réchauffement
climatique. Les rapporteurs spéciaux actuels et précédents des Nations
unies ont soutenu la souveraineté alimentaire comme une idée simple mais
puissante qui peut transformer le système alimentaire mondial en
favorisant les petits producteurs et productrices alimentaires. Les
campagnes menées par les mouvements sociaux ont également permis de
remporter plusieurs victoires juridiques contre des entreprises
produisant des agrotoxiques et des semences chimiques et transgéniques.
POURTANT, CE QUI NOUS ATTEND EST UNE ROUTE SEMÉE DE NOMBREUX OBSTACLES.
Les champion⋅nes de l'ordre mondial capitaliste se rendent compte que la
souveraineté alimentaire est une idée qui empiète sur leurs intérêts
financiers. Ils et elles préfèrent un monde de monoculture et de goûts
homogènes, où la nourriture puisse être produite en masse en utilisant
une main-d'œuvre bon marché dans des usines lointaines, sans tenir
compte de ses impacts écologiques, humains et sociaux. Ils et elles
préfèrent les économies d'échelle aux économies locales robustes. Ils et
elles préfèrent un marché mondial libre (basé sur la spéculation et la
concurrence acharnée) à des économies solidaires qui nécessitent des
marchés territoriaux plus robustes (marchés paysans locaux) et une
participation active des producteurs et productrices alimentaires
locaux. Ils et elles préfèrent avoir des réserves foncières où
l'agriculture contractuelle à l'échelle industrielle puisse remplacer
les petits producteurs et productrices. Ils et elles injectent dans
notre sol des produits agrotoxiques pour de meilleurs rendements à court
terme, ignorant les dommages irréversibles sur la santé des sols. Leurs
chalutiers vont parcourir à nouveau les océans et les rivières, pêchant
des poissons pour le marché mondial tandis que les communautés côtières
meurent de faim. Ils et elles vont continuer d'essayer de détourner les
semences paysannes indigènes par le biais de brevets et de traités
semenciers. Les accords commerciaux qu'ils et elles élaborent visent à
nouveau à faire baisser les tarifs qui protègent nos économies locales.
Un exode de jeunes chômeurs et chômeuses, désertant les fermes des
villages et choisissant le travail salarié dans les villes, correspond
parfaitement à leur envie de trouver une offre régulière de main-d'œuvre
bon marché. Leur attention incessante sur les « marges » signifierait
qu'ils et elles trouveront tous les moyens de faire baisser les prix de
vente à la ferme, tout en négociant des prix plus élevés dans les
supermarchés de détail. En fin de compte, celles et ceux qui perdent
sont les gens, les producteurs et productrices ainsi que les
consommateurs et consommatrices. Celles et ceux qui résistent seront
criminalisées. Une coexistence heureuse de l'élite financière mondiale
avec des gouvernements autoritaires signifierait que même les plus
hautes institutions (nationales et mondiales) censées surveiller et
arrêter les violations des droits humains détourneront le regard. Les
milliardaires utiliseraient leurs fondations philanthropiques pour
financer des agences qui produisent des « rapports de recherche » et des
« journaux scientifiques » pour justifier cette vision d'entreprise de
nos systèmes alimentaires. Chaque espace de gouvernance mondiale, où les
mouvements sociaux et les membres de la société civile ont fait campagne
pour obtenir une place à la table, fera place à des conglomérats
d'entreprises qui entreront en scène en tant que « parties prenantes ».
Tous les efforts seront faits pour ridiculiser celles et ceux d'entre
nous qui défendent la souveraineté alimentaire comme étant non
scientifiques, primitifs ou primitives, peu pratiques et idéalistes.
Tout cela se produira, tel qu'il s'est produit au cours des deux
dernières décennies.
Rien de tout cela n'est nouveau pour nous. Celles et ceux qui sont
condamnées aux périphéries de nos sociétés par un système capitaliste
cruel et dévorant n'ont d'autre choix que de riposter. Nous devons
résister et montrer que nous existons. Il ne s'agit pas seulement de
notre survie, mais aussi des générations futures et d'un mode de vie
transmis de génération en génération. C'est pour l'avenir de l'humanité
que nous défendons notre souveraineté alimentaire.
Cela n'est possible que si nous insistons sur le fait que toute
proposition de politique locale, nationale ou mondiale sur
l'alimentation et l'agriculture doit s'appuyer sur les principes de la
souveraineté alimentaire, telle que définie par les mouvements sociaux.
Les jeunes paysan⋅nes, les travailleurs et travailleuses du mouvement
mondial doivent mener ce combat. Nous devons nous rappeler que la seule
façon de faire entendre notre voix est de nous unir et de construire de
nouvelles alliances à l'intérieur et au-delà de chaque frontière. Les
mouvements sociaux ruraux et urbains, les syndicats et les acteurs de la
société civile, les gouvernements progressistes, les universitaires, les
scientifiques et les passionné⋅es de la technologie doivent s'unir pour
défendre cette vision de notre avenir. Les femmes paysannes et toutes
les autres minorités de genre oppressées doivent trouver une place
d'égalité dans la direction de notre mouvement à tous les niveaux. Nous
devons semer les graines de la solidarité dans nos communautés et lutter
contre toutes les formes de discrimination qui maintiennent les sociétés
rurales divisées.
La souveraineté alimentaire propose un manifeste pour l'avenir, une
vision féministe qui embrasse la diversité. C'est une idée qui unit
l'humanité et nous met au service de la Terre-Mère qui nous nourrit.
Nous sommes uni⋅es pour sa défense.
MONDIALISONS LA LUTTE, MONDIALISONS L'ESPOIR.
#PASD'AVENIRSANSSOUVERAINETÉALIMENTAIRE
La Via Campesina
10 octobre 2021
Télécharger la déclaration en PDF [4]
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[1] [5] Paysan⋅ne ici est un terme général utilisé pour
reconnaître les travailleurs et travailleuses sans terre, les ouvriers
et ouvrières agricoles, les pêcheurs, hommes et femmes, les migrant⋅es,
les éleveurs, éleveuses, les artisan⋅es alimentaires.
[2] [6] L'organisation des Nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
Links:
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[1]
https://viacampesina.org/fr/pour-quoi-nous-luttons/souverainete-alimentai...
[2]
https://viacampesina.org/fr/la-souverainete-alimentaire-un-manifeste-pour...
[3]
https://viacampesina.org/fr/la-souverainete-alimentaire-un-manifeste-pour...
[4]
https://viacampesina.org/fr/wp-content/uploads/sites/4/2021/10/FR_-25-Yea...
[5]
https://viacampesina.org/fr/la-souverainete-alimentaire-un-manifeste-pour...
[6]
https://viacampesina.org/fr/la-souverainete-alimentaire-un-manifeste-pour...
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