Vingt-cinq ans de luttes paysannes pour faire de la souveraineté alimentaire une réalité
by La Vía Campesina
VINGT-CINQ ANS DE LUTTES PAYSANNES POUR FAIRE DE LA SOUVERAINETÉ
ALIMENTAIRE UNE RÉALITÉ [1]
APPEL À LA MOBILISATION
(Harare, le 23 mars 2021) Lors du Sommet mondial de l'alimentation de
1996, La Via Campesina a mis des mots sur sa vision pour s'opposer au
modèle industriel capitaliste à l'origine de la faim, des inégalités et
de la crise climatique en définissant la "souveraineté alimentaire". La
souveraineté alimentaire est le droit des personnes à produire de
manière autonome des aliments sains, nutritifs, adaptés au climat et à
la culture, en utilisant les ressources locales et des pratiques
agroécologiques, afin de répondre en priorité aux besoins alimentaires
locaux de leurs communautés. La souveraineté alimentaire est nécessaire
notamment pour garantir la sécurité alimentaire.
Depuis son lancement, il y a 25 ans à Rome, la souveraineté alimentaire
a eu des répercussions importantes sur les politiques publiques,
reprises par de nombreuses organisations et institutions des Nations
unies telle que la FAO (Organisation pour l'alimentation et
l'agriculture), le FIDA (Fonds international de développement agricole)
, le Conseil des droits de l'Homme (CDH) , etc. Certains gouvernements
comme l'Équateur, le Venezuela, le Mali, la Bolivie, le Népal, le
Sénégal, etc. l'ont incluse dans leurs politiques et certains dans leurs
constitutions. L'adoption de la déclaration sur les droits des
paysan⋅ne⋅s et autres personnes vivant dans les zones rurales par
l'Assemblée générale des Nations unies en 2018 et la reconnaissance de
l'agroécologie par la FAO en 2015 témoignent d'une reconnaissance et
d'une acceptation plus larges de la souveraineté alimentaire des peuples
du monde par certaines institutions multilatérales et gouvernements.
Malgré ces succès, les multinationales travaillent sans relâche pour
bloquer et faire reculer l'ancrage de la souveraineté alimentaire et de
l'agroécologie dans les politiques publiques notamment dans de
nombreuses instances des Nations unies tels que les Conseil des Droits
de l'Homme ou le comité pour le sécurité alimentaire mondial. L'exemple
récent de l'organisation du sommet des Nations unies sur les systèmes
alimentaires illustre bien l'emprise de ces entreprises, qui utilisent
la pandémie de la COVID-19 et l'augmentation de l'insécurité alimentaire
pour promouvoir leurs intérêts. De notre côté, nous pensons qu'au
contraire, la pandémie actuelle de la COVID-19 a montré l'importance et
la résilience des systèmes alimentaires locaux qui ont permis à de
nombreuses personnes d'échapper à la faim et à la famine. Pour cette
raison, nous continuerons à faire pression pour une stratégie de
transformation radicale vers un système alimentaire juste et décent pour
toutes et tous : un système alimentaire qui reconnaisse les besoins des
peuples, ne pille pas la nature et respecte la dignité des hommes et des
femmes.
Cette année, nous célébrons 25 ans de luttes pour la construction de la
souveraineté alimentaire. Il s'agit d'une opportunité pour donner
d'avantage de visibilité aux succès déjà obtenus, mais c'est aussi et
surtout le moment de décupler nos efforts collectifs pour obtenir la
réalisation de la souveraineté alimentaire dans les prochaines 25
années.
Faisons de cet anniversaire de 25 années de luttes paysannes, un moment
fort de solidarité et de construction de ce que nous entendons par la
souveraineté alimentaire et pourquoi nous pensons qu'elle est plus que
jamais pertinente et d'actualité. Montrons-en toutes les dimensions en
tant qu'alternative au système capitaliste alimentaire. Nous, la Via
Campesina allons faire de 2021, une année de célébration de la
souveraineté alimentaire, et plus particulièrement au moment de nos
dates de mobilisation clefs : 17 AVRIL (JOURNÉE DES LUTTES PAYSANNES1
[2]), 16 octobre (JOURNÉE D'ACTION INTERNATIONALE POUR LA SOUVERAINETÉ
ALIMENTAIRE DES PEUPLES ET CONTRE LES MULTINATIONALES), 25 novembre
(journée internationale contre la violence faite aux femmes), le 3
décembre (journée contre les agrotoxiques et pour la vie).
Pour ce #17AVRIL2021, nous appelons chacun de nos membres, nos
allié⋅e⋅s, nos ami⋅e⋅s à mettre en avant une dimension de la
souveraineté alimentaire qui fasse sens dans son contexte local.
* Organisez des événements pour défendre la vie et promouvoir les
semences paysannes, les droits des paysan⋅ne⋅s , les droits des
travailleur⋅se⋅s migrant⋅e⋅s, l'alimentation local, l'agroécologie, les
politiques publiques en faveur de la souveraineté alimentaire etc.
* Actions symboliques de solidarité, Projections de film, débats
publics, marchés paysans, cuisines collectives en plein air, donations
d'aliments dans les villes ou dans le voisinage, toutes vos idées sont
bienvenues.
Autour du 17 avril, nous appelons plus particulièrement à des
démonstrations de solidarité concrètes envers tous les peuples opprimés.
La répression des luttes paysannes et citoyennes a encore augmenté.
Partout dans le monde, la liste des leaders de mouvements sociaux
menacé⋅e⋅s, tué⋅e⋅s ou emprisonné⋅e⋅s s'allongent inexorablement. En
mémoire des personnes du mouvement des sans terre tuées les 17 avril
1996 et en solidarité avec toutes celles qui vivent de violentes
répressions de leurs luttes aujourd'hui , nous proposerons à nouveau une
action mondiale de solidarité comme celle du 26 janvier dernier
consistant à allumer des bougies d'espérances. Plus de précisions vous
serons données ultérieurement
MOBILISONS-NOUS ET MONTRONS AU MONDE QUE LA SOLIDARITÉ EST NOTRE FORCE.
Envoyez-nous vos photos, déclarations, articles, vidéos, affiches et
actions de mobilisations à lvcweb(a)viacampesina.org, nous relierons
toutes ces actions les unes aux autres pour donner vie et visibilité à
ce grand défi commun de la souveraineté alimentaire.
LES CRIMES ET LA VIOLENCE CONTRE CELLES ET CEUX QUI LUTTENT POUR LA
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DOIVENT CESSER !
"NOUS NOURRISSONS LE MONDE ET CONSTRUISONS LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE".
#17AVRIL2021 #LEFUTURESTLASOUVERAINETÉALIMENTAIRE
1 [3] Le 17 avril 1996, la police militaire de l'Etat amazonien du Pará
au Brésil chargeait des paysans membres du Mouvement des travailleurs
sans terres (MST) qui, pour exiger la mise en œuvre de la réforme
agraire, bloquaient une route. 19 personnes furent tuées, 2 moururent
plusieurs jours après des suites de leurs blessures. Il y eut aussi des
centaines de blessés empêchés par leurs séquelles de continuer à
travailler dans l'agriculture. La Via Campesina, qui tenait alors sa
deuxième conférence internationale à Tlaxcala au Mexique, déclara le 17
avril, comme journée internationale des luttes paysannes.
Links:
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[1]
https://viacampesina.org/fr/17avril2021-vingt-cinq-ans-de-luttes-paysanne...
[2]
https://viacampesina.org/fr/17avril2021-vingt-cinq-ans-de-luttes-paysanne...
[3]
https://viacampesina.org/fr/17avril2021-vingt-cinq-ans-de-luttes-paysanne...
3 years, 9 months
Solidarité avec le peuple haïtien dans sa lutte pour la démocratie, la justice et les réparations de la MINUSTAH
by La Vía Campesina
-------- Original Message --------
SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE HAÏTIEN DANS SA LUTTE POUR LA DÉMOCRATIE, LA
JUSTICE ET LES RÉPARATIONS DE LA MINUSTAH [1]
_La Via Campesina se joint aux mouvements sociaux et à la société civile
pour exprimer sa solidarité au peuple d'Haïti dans sa lutte pour la
démocratie, la justice et les réparations de la MINUSTAH. Lisez la
déclaration complète ci-dessous._
Au Secrétaire général des Nations unies, António Guterres
Au Secrétaire Général de l'OEA, Luis Almagro
Aux gouvernements des pays membres de l'ONU et de l'OEA
Au peuple d'Haïti et à ses organisations
Haïti est une fois de plus au cœur d'une crise très profonde.
Actuellement, un élément central de cette crise est la lutte contre la
dictature imposée par l'ancien président Jovenel Moïse. Depuis l'année
dernière, après avoir décrété la cessation des activités du Parlement,
celui-ci gouverne par décret, violant ainsi de manière permanente la
constitution du pays. Ainsi, par exemple, il refuse de quitter le
pouvoir alors que son mandat a expiré le 7 février 2021, prétendant
qu'il prend fin le 7 février de l'année prochaine, sans aucune base
juridique. Il le fait malgré les multiples prises de position contre lui
des principales instances juridiques du pays, telles que le CSPJ
(Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire), la Fédération qui regroupe
les Barreaux haïtiens, ainsi que les Fédérations religieuses et de
nombreuses institutions représentatives de la société. À cette époque,
en outre, il y a eu une grève des fonctionnaires de la judice qui a
laissé le pays sans aucun organe judiciaire en fonctionnement.
En même temps, cette crise institutionnelle s'inscrit dans le cadre
d'une insécurité qui touche pratiquement tous les secteurs de la société
haïtienne. Une insécurité qui s'exprime par la répression sauvage des
mobilisations populaires par la PNH (Police Nationale d'Haïti) à la
botte de l'Exécutif, par des attaques contre les journalistes, par
différents massacres dans les quartiers populaires, par des assassinats
et des arrestations arbitraires d'opposants, âr l'arrestation d'un juge
de la Cour de Cassation sous le prétexte de fomenter un prétendu complot
contre la sécurité de l'Etat et de l'assassiner, par la révocation
illégale et arbitraire de trois juges de cette Cour, par la création de
centaines de groupes armés qui sèment la terreur sur tout le territoire
national et qui répondent au pouvoir, transformant l'enlèvement de
personnes en une industrie très prospère pour ces criminels.
Les 13 années d'occupation militaire par les troupes des Nations unies à
travers la MINUSTAH, ainsi que les opérations de prolongation d'une
situation de tutelle à travers la MINUJUSTH et le BINUH ont aggravé la
crise haïtienne, en soutenant les secteurs rétrogrades,
anti-démocratiques et mafieux. En outre, ils ont commis des crimes
graves contre la population haïtienne et ses droits fondamentaux (comme
l'introduction du choléra) qui méritent des processus de justice et de
réparation exemplaires. Le peuple haïtien a payé très cher
l'intervention de la MINUSTAH : 30 MILLIERS DE MORTS du choléra
transporté par les soldats, des milliers de femmes violées, qui ont
maintenant des enfants orphelins de pères en vie mais retournés dans
leurs pays d'origine. Rien n'a changé de manière positive en 13 ans,
plus d'inégalité sociale, plus de pauvreté, plus de difficultés pour le
peuple et l'absence de démocratie.
Les conditions de vie des secteurs populaires se sont considérablement
détériorées à la suite de plus de 30 années de politiques néolibérales
imposées par les institutions financières internationales (IFI), par une
grave crise du taux de change, par le gel du salaire minimum et par un
taux d'inflation de plus de 20 % au cours des trois dernières années.
Malgré cette situation dramatique, le peuple haïtien reste ferme et se
mobilise constamment pour empêcher la consolidation de cette dictature
en exigeant le départ immédiat de l'ancien président Jovenel Moïse.
Récemment, les 14 et 28 février, des centaines de milliers de citoyens
ont clairement exprimé dans la rue leur rejet de la dictature et leur
ferme engagement à respecter la Constitution.
Compte tenu de l'importance de cette lutte et du fait que ce régime
dictatorial bénéficie toujours du soutien de gouvernements impérialistes
tels que les États-Unis, le Canada, la France et d'organisations
internationales telles que l'ONU, l'OEA, l'Union européenne et le FMI,
nous appelons à écouter le peuple haïtien qui exige la fin de la
dictature ainsi que le respect de sa souveraineté et de son
autodétermination et l'établissement d'un régime de transition politique
contrôlé par les acteurs haïtiens qui disposerait d'un espace suffisant
pour lancer un processus de véritable reconstruction nationale.
Nous demandons à l'ONU et à l'OEA - qui n'a certainement ni le droit ni
le droit moral de s'ingérer dans les élections et autres affaires
internes des pays membres - et aux gouvernements de tous les pays, en
particulier ceux qui se sont prêtés à "occuper" Haïti pendant 13 ans,
par le biais de la MINUSTAH, de cesser de se comporter comme si Haïti
était leur colonie. Assez d'ingérence ! Leur devoir est autre : assurer
la justice et la réparation de tous les crimes qu'ils ont commis contre
ce peuple et ce pays, notamment l'introduction du choléra, les viols et
les abus sexuels, l'impunité de leur manipulation électorale et
l'utilisation de la "coopération" à leurs propres fins.
Seul le peuple haïtien peut décider de son avenir, mais dans ce
parcours, il peut compter sur notre solidarité et notre volonté de le
soutenir par toutes les actions à notre portée. Nous soutenons le peuple
et les mouvements d'Haïti afin qu'ils puissent élire un gouvernement
populaire de transition et une Constituante de manière démocratique.
Pour un Haïti libre et souverain,
Links:
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[1]
https://viacampesina.org/fr/solidarite-avec-le-peuple-haitien-dans-sa-lut...
3 years, 9 months
Souveraineté alimentaire en temps de pandémie
by La Vía Campesina
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE EN TEMPS DE PANDÉMIE [1]
NOUVELLE ÉDITION DU BULLETIN NYELENI
Au moment où l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a déclaré le 30
janvier 2020 que la COVID19 était une urgence de santé publique au
niveau international, personne ne s'imaginait l'amplitude des dommages
que ferait cette maladie à travers le monde et combien de temps cela
durerait. Au vu du parcours mortel que créait la COVID de pays en pays,
il est devenu évident que les actions ou inactions gouvernementales tout
comme le contexte politique, économique et social, étaient autant
responsables que le virus, des impacts causés.
La pandémie de la COVID-19 est loin de faiblir : les infections
continuent de surgir dans de nombreux pays avec l'émergence de nouveaux
variants plus contagieux que le SARS-COV-2 virus. Les vaccins tant
attendus ont commencé circuler mais pourraient bien être hors d'atteinte
pour la majorité du monde pendant des mois ou même des années suite à
une sorte d'"apartheid vaccinale". Malgré la disponibilité limitée des
vaccins -vu le temps nécessaire à la production et aux tests - beaucoup
de pays riches ont acheté des stocks de vaccins suffisants pour
immuniser leur population au moins deux fois; et ils soutiennent le
contrôle du monopole des compagnies pharmaceutiques sur les vaccins via
les droits de propriété intellectuelle légalement applicables dans
l'Organisation Mondiale du Commerce .
Cette édition du Bulletin Nyéléni présente des extraits de documents et
de recherches menées par des praticiens et des défenseurs de la
souveraineté alimentaire, et en particulier, _Faire Entendre les Voix du
Terrain: de la pandémie COVID-19 à une transformation radicale de nos
systèmes alimentaires_, préparés par les méchanismes de la et des
peuples indigènes pour le comité mondial de la sécurité alimentaire. Les
liens vers les rapports et les documents sont joints aux extraits.
_Cliquez ici pour télécharger l'édition française [2]_ ou lisez le
bulletin directement sur le site www.nyeleni.org [3]
Links:
------
[1]
https://nyeleni.org/DOWNLOADS/newsletters/Nyeleni_Newsletter_Num_43_FR.pdf
[2] http://www.nyeleni.org/ccount/click.php?id=157
[3] http://www.nyeleni.org/spip.php?page=working
3 years, 9 months
Fwd: L’accaparement du sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires par l’agro-business dénoncée au Conseil des droits de l’homme
by La Vía Campesina
-------- Original Message --------
L'ACCAPAREMENT DU SOMMET DES NATIONS UNIES SUR LES SYSTÈMES ALIMENTAIRES
PAR L'AGRO-BUSINESS DÉNONCÉE AU CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME [1]
(Genève, le 2 mars 2021 ) LA VIA CAMPESINA ET LE CETIM EXPRIMENT LEUR
INQUIÉTUDE FACE À LA « CAPTURE » DES PRÉPARATIFS DU SOMMET DES NATIONS
UNIES SUR LES SYSTÈMES ALIMENTAIRES PAR LES LOBBIES DE L'AGROBUSINESS.
Perla Alvarez, représentante de La Via Campesina, s'est adressée à
l'assemblée plénière de la 46ème session du Conseil des droits de
l'homme des Nations unies (CoDH), à l'occasion de la présentation du
rapport [2]annuel [2] du nouveau Rapporteur spécial sur le droit à
l'alimentation, Michael Fakhri.
Dans son travail, M. Fakhri donne un aperçu des thématiques et des
priorités qu'il entend aborder dans le cadre de son mandat. Parmi
celles-ci, il met en avant la question de la « gouvernance mondiale »
des systèmes alimentaires, en se référant en particulier, et avec
préoccupation, au Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires
qui se tiendra en septembre 2021 à New York. Ce sommet, sûrement pas
exempt de controverses au niveau des débats internationaux, occupe en
effet une place centrale dans l'agenda de l'ONU 2021 et dans celle des
organisations et mouvements ruraux.
La représentante de LVC, qui est intervenue auprès du CoDH par
l'intermédiaire du CETIM, a souligné l'importance du rôle des États face
à la crise alimentaire qui se profile dans le contexte de la pandémie
COVID-19. Comme évoqué dans son intervention, « Il est essentiel que les
pouvoirs publics protègent les zones rurales et promeuvent des systèmes
agricoles plus équitables et transparents, en favorisant également la
coopération multilatérale internationale pour résoudre cette crise ».
Cet élément est particulièrement important dans le contexte
institutionnel international actuel, dans lequel les pouvoirs politiques
et économiques dominants sont engagés dans une campagne de démantèlement
des espaces multilatéraux, au profit de la prétendue « gouvernance par
de nombreux acteurs » (multistakeholderism en anglais). Cette dernière
vise de facto à favoriser l'emprise des multinationales sur les espaces
de décision qui devraient relever du secteur public et de l'intérêt
général des peuples; un fait particulièrement grave en ces temps de
crise sanitaire mondiale.
C'est en ce sens que Mme Alvarez aborde la question du Sommet de
l'alimentation, dénonçant comment « Les lobbies des multinationales qui
défendent les intérêts de l'agrobusiness influencent et "accaparent" les
préparatifs de cet événement ». L'objectif de cette stratégie est clair
: s'assurer que le débat soit centré « uniquement sur des systèmes
alimentaires basés sur l'économie de marché », en écartant les solutions
préconisées par les systèmes paysans, comme l'agroécologie. Face à cette
situation, la représentante de LVC a appelé les États membres de l'ONU à
agir pour « Protéger cet espace onusien contre la mainmise des
multinationales et veiller à ce que les paysan⋅ne⋅s, les peuples
indigènes et les autres personnes travaillant dans les zones rurales
soient placé⋅e⋅s au centre du sommet ».
Enfin, la représentante paysanne a souligné l'importance de continuer à
promouvoir la mise en œuvre de la Déclaration sur les droits des
paysan⋅ne⋅s en tant que « feuille de route commune » pour des systèm76es
alimentaires et agricoles équitables et justes qui défendent la vie et
non l'intérêt privé.
«_ La Déclaration sur les droits des paysan⋅ne⋅s est l'un des
instruments les plus importants dont disposent les pays pour à la fois
réaliser le droit à l'alimentation et transformer leurs systèmes
alimentaires. La Déclaration fournit une perspective systémique et je
pense que si les pays la mettent en œuvre juridiquement, s'ils intègrent
cette Déclaration des Nations unies dans leur législation nationale, ils
se doteront du pouvoir de transformer leurs systèmes alimentaires et
remplir nombre de leurs obligations en matière de droits de l'homme _».
(Rapporteur spécial M. Fakhri)
PLUS D'INFORMATIONS ICI :
Vidéo [3] (en espagnol)
Texte intégral de l'intervention [4] (en anglais)
Rapport [2]annuel [2]du [2]R [2]apporteur spécial [2]
Rapport de LVC sur le Sommet de l'alimentation [5]
Livre du CETIM sur la Déclaration des droits des paysans [6] (français)
Links:
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[1]
https://viacampesina.org/fr/laccaparement-du-sommet-des-nations-unies-sur...
[2] https://undocs.org/fr/A/HRC/46/33
[3]
https://www.facebook.com/viacampesinaOFFICIAL/videos/2224828487653869/
[4]
https://viacampesina.org/en/wp-content/uploads/sites/2/2021/03/Dec_o_righ...
[5]
https://viacampesina.org/en/wp-content/uploads/sites/2/2020/12/LVC-Positi...
[6] https://www.cetim.ch/product/declaration-de-lonu-droits-paysan-ne-s/
3 years, 10 months
Pour le droit à la gratuité des soins de santé publique pour toutes les populations
by La Vía Campesina
POUR LE DROIT À LA GRATUITÉ DES SOINS DE SANTÉ PUBLIQUE POUR TOUTES LES
POPULATIONS [1]
Fwd:
> "_La quarantaine sociale, oui ; l'isolement, jamais ;_
>
> _des soins collectifs pour arrêter la propagation du virus, oui ;_
>
> _démobilisés et en silence jamais_"
Communiqué de la Via Campesina
(Harare, février 2021) Nous sommes plus d'un an après le début de la
crise provoquée par la pandémie de la COVID19 dans le monde. Cette crise
sanitaire a causé la mort d'environ deux millions de personnes, et il y
a plus de 77 millions de personnes infectées, selon les rapports
officiels. Toutefois, si l'on tient compte des chiffres non officiels,
ceux-ci pourraient être encore plus élevés. Parmi les personnes
infectées, beaucoup souffriront toute leur vie de conséquences sur leur
santé physique et mentale.
L'ensemble des crises que nous vivons simultanément en tant que
sociétés, notamment les crises économiques, politiques, sanitaires et
environnementales, a pour conséquence immédiate une crise sociale
profonde, avec de graves revers en matière de droits, de chômage, de
corruption, de misère, de faim et de violence dans le monde entier, en
particulier dans les pays dits "sous-développés".
La quarantaine sociale imposée par les États est une mesure nécessaire,
mais elle a des conséquences très graves pour la classe ouvrière. Très
peu de pays ont répondu à leur population avec des politiques de soutien
économique et social, beaucoup ont été licenciés, d'autres ont vu leurs
salaires réduits de moitié, et la grande majorité des personnes qui
dépendent du travail informel pour gagner un revenu et subvenir aux
besoins de leur famille, qu'il s'agisse de travailleurs migrants dans
les champs, de familles de paysans sur leurs parcelles, de pêcheurs sur
leur territoire, ont dû vivre le pire visage de cette crise, sans
politique de revenus supplémentaires pour que les familles puissent
rester chez elles.
Les zones rurales sont totalement négligées et les travailleurs
agricoles, contraints de travailler dans des conditions menaçantes pour
survivre, alors que ce sont eux qui nourrissent le monde, ils et elles
n'ont aucune politique pour les protéger du virus ou leur fournir un
accès digne aux soins de santé.
Certains gouvernements, en particulier ceux liés à la nouvelle droite
politique fasciste, ont minimisé les effets de la COVID19, en essayant
de protéger l'économie et les entreprises, et en banalisant la vie et la
mort de la majorité.
DROIT À LA SANTÉ PUBLIQUE GRATUITE!
La Via Campesina revendique le droit à la gratuité des soins de santé
publique pour toutes et tous, qu'il s'agisse de prévention, de
vaccination ou de traitement à long terme. Nous luttons pour que la
santé soit reconnue comme un droit humain, en particulier en cette
période de crise mondiale.
Nous demandons aux gouvernements de répondre à leur obligation de
protéger leurs populations et de veiller à ce que chacun ait accès à des
soins de santé préventifs, curatifs et de qualité. Comme le reconnaît la
Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans (UNDROP)
adoptée par les gouvernements en 2018, dans son article 23, qui définit
le droit d'avoir accès dans les zones rurales aux services de santé et
aux traitements nécessaires, y compris la protection de leurs médecines
et pratiques traditionnelles..
Cependant, la plupart des traitements et des vaccins sont sous le
contrôle de grandes entreprises et d'États qui, de manière non
transparente et avec beaucoup de corruption, spéculent avec la vie et
cherchent à augmenter les profits, en distribuant les vaccins
disponibles, principalement parmi les pays riches, en jouant, en outre,
avec la concurrence entre ces gouvernements, en les mettant à la
disposition du plus offrant.
De même, certains gouvernements riches accumulent des vaccins, en
achetant jusqu'à cinq fois plus que nécessaire au regard de leur
population. Alors que dans des dizaines de pays pauvres et exploités,
les vaccins ne sont pas encore arrivés.
Avec la marchandisation du vaccin et sa politisation, nous aurons un
énorme écart entre les personnes vivant dans les pays riches et ceux
dans les pays pauvres qui ne peuvent pas se le permettre. Ces personnes
sont totalement dépendantes de la disponibilité du marché, et de la
volonté et de la capacité des gouvernements à négocier avec les sociétés
pharmaceutiques. Ce sont les mêmes multinationales qui dominent les
marchés et qui disposent de la technologie nécessaire pour fabriquer des
vaccins, dominant le marché des équipements, des fournitures médicales
et de la logistique pour le transport, le stockage et la distribution du
vaccin.
En tant que La Via Campesina, nous affirmons que la science doit être au
service de l'humanité, et que la société doit avoir accès à
l'information et pouvoir évaluer les traitements offerts. Nous demandons
également la reconnaissance de la santé interculturelle et populaire, un
savoir ancestral qui a existé dans nos sociétés, qui conçoit la santé de
manière intégrale et qui, pendant la pandémie, a soutenu les
communautés. Nous affirmons que la santé doit commencer par une
alimentation saine qui renforce le système immunitaire et qui soit
durable, comme le propose la Souveraineté Alimentaire, et qui prend
également soin de la santé des peuples et de la planète.
La recherche et le développement de vaccins et de médicaments contre les
maladies bénéficient toujours d'un financement public provenant en
partie de nos impôts. Pour cette raison, il est légitime que les vaccins
issus de ces recherches soient mis gratuitement à la disposition du
public. Il est inacceptable que les vaccins soient brevetés, les
laissant sous le contrôle des grandes sociétés transnationales et du
marché, qui cherche à marchander la vie. Nous demandons la fin des
brevets et le rétablissement du droit à l'information et au contrôle
public qui garantit la bonne qualité et le contenu des vaccins, ainsi
que la responsabilité face aux éventuels effets indésirables.
Pour la LVC, le droit à la santé implique un accès libre et égal à la
vaccination contre la COVID-19 pour les personnes et les populations qui
le demandent, tout en respectant le droit des individus d'opter pour
d'autres options de soins de santé que les vaccins, notamment pour les
personnes et les populations qui décident librement de ne pas se faire
vacciner. LVC rejète toute imposition forcée ou coercitive de vaccins.
.Aujourd'hui, la pandémie est un problème mondial, et nous devons nous
mobiliser en tant que sociétés pour que les Nations unies, par
l'intermédiaire de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et des
gouvernements garantissent la vaccination publique gratuite de toute la
population mondiale. En tant que La Via Campesina, nous affirmons le
droit à la santé publique gratuite et à un accès rapide à la prévention,
à la vaccination et au traitement dans tous les pays du monde.
Battons-nous pour le droit à la vie, pour vivre de manière digne et
saine !
INTERNATIONALISONS LA LUTTE, INTERNATIONALISONS L'ESPOIR !
Links:
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[1]
https://viacampesina.org/fr/pour-le-droit-a-la-gratuite-des-soins-de-sant...
3 years, 10 months