COLOMBIE : LA VÍA CAMPESINA DÉNONCE LA VAGUE ALARMANTE DE PERSÉCUTIONS
ET D'ASSASSINATS DE DÉFENSEURS SOCIAUX
(Harare, le 10 novembre 2020) Alors qu'approche un nouvel anniversaire
de la signature de l'Accord de paix entre les FARC et l'État colombien,
les données sur la persécution et l'assassinat de dirigeantes et
dirigeants sociaux en Colombie sont alarmantes. Alors même que le monde
entier est confronté à la pandémie de la COVID-19, ces actions de guerre
n'ont pas cessé.
C'est avec beaucoup d'indignation que nous dénonçons que de nombreux
membres de nos organisations de La Vía Campesina Colombie se trouvent
dans la liste des victimes d'assassinats et plusieurs autres membres ont
reçu des menaces de la part de groupes paramilitaires qui appliquent une
stratégie de peur et de terreur pour étouffer nos revendications
historiques.
Au nom de La Vía Campesina, nous dénonçons les menaces directes contre
notre camarade Nury Martínez et sa famille. Elle est présidente de la
Fensuagro et membre du Comité de coordination international de LVC. Nous
dénonçons également les menaces contre Demetrio Guerrero, dirigeant de
l'organisation FENACOA.
Selon Indepaz [1] (Institut d'études pour le développement et la paix),
à ce jour, autour de 251 dirigeants sociaux et défenseurs de droits de
l'homme ont été assassinés, y compris 10 proches et 52 signataires de
l'Accord de paix.
La Vía Campesina, en tant que garante du point 1 du processus de paix
sur la réforme agraire intégrale, et en raison de notre responsabilité
morale envers la paysannerie, les femmes et la société organisée, nous
appelons à appuyer une campagne de solidarité pour maintenir l'alerte
face à cette situation de violence systématique et nous dénonçons en
même temps les actions de l'État colombien qui portent atteinte à
l'Accord historique devant transformer la vie de millions de Colombiens
avec justice, mémoire et démocratie.
Nous sommes des défenseurs sociaux, pas des délinquants !
Links:
------
[1] http://www.indepaz.org.co/lideres/
#25NOVEMBRE : PAYSANNES EN LUTTE POUR NOS DROITS, CONTRE LE VIRUS DU
CAPITAL ET DU PATRIARCAT !
APPEL À L'ACTION — 25 NOVEMBRE — JOURNÉE INTERNATIONALE POUR
L'ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE VIOLENCE CONTRE LES FEMMES
(Harare, 28 octobre 2020) Aujourd'hui, le 25 novembre, La Via Campesina
(LVC) appelle à affirmer la souveraineté alimentaire comme une mesure
concrète des États pour mettre fin à la violence contre les femmes dans
les campagnes et les villes, comme le stipule la Déclaration des droits
des paysans dans son article 4 [1]. Elle dénonce la violence
structurelle du capitalisme extractiviste et du patriarcat dans cette
crise, qui touche principalement les femmes et les personnes des
différentes minorités, ainsi que l'ensemble de la classe ouvrière. Cela
augmente les niveaux d'exploitation, avec les doubles et même triples
journées de travail, et rend la vie plus précaire, avec une grave
diminution des droits, même en pleine pandémie.
La pandémie de la COVID-19 a causé un nombre effroyable de décès dans le
monde, mais on a assisté en même temps à une forte croissance de la
violence sexiste et des féminicides, car la quarantaine a forcé des
millions de femmes et d'enfants à vivre avec leurs agresseurs. C'est
l'un des pires aspects de cette crise. En outre, la COVID augmente la
charge de travail des femmes en raison de la fermeture des écoles et des
soins supplémentaires dont nécessitent des membres de la famille tels
que les personnes âgées et les malades.
Pendant la pandémie, les statistiques sur la violence sexuelle et
physique contre les femmes et les enfants choquent profondément, avec
des filles enceintes contraintes de mener leur grossesse à terme [2] et
des cas d'assassinats ciblés de dirigeantes et de défenseures de
territoires [3]. Des millions de femmes dans les campagnes et les villes
augmentent les taux de pauvreté, de chômage, de sous-emploi et de faim,
tandis que les gouvernements, qui prétendent les représenter, continuent
à mettre en œuvre des politiques extractives, néolibérales et
conservatrices qui exacerbent la violence avec de graves reculs en
matière de défense des droits. La Via Campesina a dénoncé que certains
États profitent de la crise sanitaire pour remettre des terres à des
multinationales et à de grands propriétaires terriens. Cela a entraîné
une augmentation des expulsions dans plusieurs pays et une plus grande
criminalisation de la paysannerie.
Plus que jamais, cette crise nous fait réfléchir à l'importance de la
solidarité et de l'organisation. C'est pourquoi nous saluons toutes les
femmes et les diversités qui résistent dans les différents territoires :
les zapatistes, les Turques, les Kurdes, les Palestiniennes, sur la mer,
dans les landes, les montagnes, les jungles, les forêts, les plaines et
les villes. Nous nous joignons aux actions mondiales pour exiger la fin
de tous les types de violence contre les femmes et les filles, pour des
sociétés justes, égalitaires et pacifiques.
Nous célébrons toutes les actions de solidarité concrète que soutiennent
les femmes organisées dans le monde entier, en particulier pendant la
pandémie, notamment la production d'aliments sains, les dons de
nourriture, les brigades de santé populaires et ancestrales, les soupes
populaires ou communautaires contre la faim, les mingas sanitaires
communautaires, les marchés paysans, le troc et les autres formes
d'économie populaire et solidaire, lesquels constituent des exemples
concrets d'autogestion et de travail collectif. #TransformonsMaintenant
Nous exigeons que les États reconnaissent et valorisent le potentiel des
agricultrices pour réaliser la souveraineté alimentaire. La paysannerie
continue d'être les premiers acteurs de l'alimentation des peuples,
contrairement au système industriel des transnationales, qui n'offre pas
des conditions sanitaires, de sécurité et de durabilité adéquates.
Selon l'Institut interaméricain de coopération pour l'agriculture [4],
les femmes produisent la moitié de la nourriture de la planète, mais
elles possèdent moins de 15 % des terres et à peine 2 % dans les pays en
développement. Les paysannes sont également les plus touchées lorsque
les projets extractifs et agroindustriels menacent les biens communs et
l'agriculture paysanne, lesquels ont un impact dramatique sur leur vie.
Nous, les paysannes, nous résistons à être violentées par le système
capitaliste et patriarcal, par les États et l'agrobusiness qui
détruisent la nature, nous dépouillent de nos terres, empoisonnent la
planète et accaparent l'eau !
Ainsi, en ce jour de lutte, #25Novembre, La Via Campesina appelle ses
organisations membres et alliées à se joindre au chant d'espoir, de
lutte et de résistance pour transformer les réalités néfastes qui
perpétuent la violence, afin que les femmes et la diversité puissent
pleinement faire valoir leurs droits et leur rôle dans la construction
de nouvelles sociétés.
#TRANSFORMONSMAINTENANT #FEMMESENLUTTE #VIOLENCECONTRELESFEMMES
APPEL À LA VIE ET CONTRE LA VIOLENCE !
La solidarité, la sororité et la résilience représentent des valeurs
sociales fondamentales pour vivre, coexister et combattre la violence et
la brutalité du système.
Ce #25Novembre, joignez-vous à notre appel pour la vie et contre la
violence :
* Participez aux actions symboliques ou locales de votre organisation,
communauté ou pays pour mettre fin à la violence contre les femmes.
#TRANSFORMONSMAINTENANT
* Rejoignez notre transmission en ligne LVC « Actions pour la vie et
contre la violence. » Nous tiendrons d'une journée de lutte, de
réflexion et de mistica collectives.
* Nous sommes chez nous, mais pas silencieux ! Diffusez dans les
médias sociaux le matériel de notre Campagne mondiale pour mettre fin à
la violence contre les femmes. Imprimez notre cahier de sécurité de base
contre la violence. La prise en charge collective est importante.
N'oubliez pas de la traduire dans votre langue locale. Lien ici
:https://bit.ly/3jC5EoL
* Engagez-vous dans votre organisation, votre communauté, votre
quartier ou avec vos amis pour aider les femmes et la diversité
menacées. Produisez des aliments sains, donnez des paniers d'aliments,
organisez une cuisine communautaire ou achetez la production des
paysannes ! #FEMMESENLUTTE
* Tout au long du mois de novembre, nous voulons recevoir des lettres
de nos sœurs sur leurs expériences de lutte et l'appui que LVC leur a
apportées contre la violence et le patriarcat. Des lettres pas trop
longues accompagnées de photos si vous le voulez. Nous voulons
construire la mémoire et sauver notre parole de l'oubli !
* Nous voulons aussi recevoir des photos et des vidéos à partager sur
les réseaux sociaux, des photos de femmes, de diversités, d'hommes, de
jeunes. Vous pouvez utiliser ces phrases : Personne ne taira notre
voix ! Ça suffit la violence contre les femmes ! Femmes en lutte contre
le virus du capital et du patriarcat !
Soyez notre communicatrice ou communicateur populaire ! Inondons les
réseaux sociaux ce #25Novembre ! Du 28 octobre au 25 novembre, envoyez
tout votre matériel à lvcweb(a)viacampesina.org pour publication dans nos
médias.
Links:
------
[1]
https://viacampesina.org/fr/08-mars-2020-la-via-campesina-publie-des-illust…
[2]
https://www.elcomercio.com/actualidad/embarazo-adolescente-ecuador-costos-s…
[3]
https://www.eltiempo.com/politica/proceso-de-paz/van-mas-de-80-lideresas-as…
[4] https://iica.int/es
"LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE EST LA LUMIÈRE QUI NOUS MONTRE LA FIN DU
TUNNEL" INSISTE LA VIA CAMPESINA AU MOMENT DE CÉLÉBRER LE #16OCTOBRE
DANS UNE ANNÉE MARQUÉE PAR UNE PANDÉMIE MONDIALE
-------------------------
COMMUNIQUÉ DE PRESSE : (HARARE, 16 OCTOBRE 2020), JOURNÉE D'ACTION
INTERNATIONALE POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES ET CONTRE
LES MULTINATIONALES
-------------------------
Trente-cinq millions de cas confirmés - environ un million de morts-
dans les huit derniers mois. La COVID 19 est une crise d'une grande
ampleur pour l'humanité.
Des rapports successifs ont fait état de l'impact dévastateur que cette
pandémie a eu sur les vies des personnes partout dans le monde. Aucun
pays et aucune communauté ne sont actuellement immunisés face au virus.
Pour les gens les plus pauvres et les plus marginalisés, la réalité
quotidienne est celle d'un dilemme à nul autre pareil : mourir à cause
de la COVID ou mourir de faim.
Cruellement et ironiquement, ce même monde qui gaspille ou perd 1.3
milliards de tonnes de denrées alimentaires chaque année, est un monde
où encore quasiment un milliard de personnes souffrent de la faim. La
l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO) estime que la quantité d'aliments perdus chaque année serait
suffisante pour alimenter deux milliards de personnes. Mais, force est
de constater que le complexe agroindustriel qui contrôle la majeur
partie de l'approvisionnement mondial reste empêtré dans ce paradoxe et
ne résous aucunement le problème de la faim. Par ailleurs, selon la FAO
(SOFI 2020 [1]), la pandémie de la COVID-19 pourrait ajouter entre 83 et
132 millions de personnes au nombre total de personnes sous-alimentées
dans le monde en 2020.
Rien qu'en Asie, près de 160 millions de personnes pourraient passer en
dessous du seuil de pauvreté. En Amérique latine, ce chiffre est
d'environ 45 millions de personnes. Cette pandémie porte donc clairement
atteinte aux efforts internationaux visant à réduire la pauvreté dans le
monde. L'UNICEF, le Fond des Nations unies pour l'enfance, a calculé que
872 millions d'étudiants dans 51 pays sont privés de l'accès à leurs
cours. Comme évoqué dans la presse [2], plus de la moitié de ce nombre
habitent dans des zones où l'éducation à distance est impossible - ce
qui donne une idée de l'ampleur que pourrait avoir la crise
éducationnelle pour cette génération.
Dans tout ce contexte pessimiste, pour quelques personnes c'est comme si
la pandémie n'existait pas. Un rapport de la banque Suisse UBS constate
que les milliardaires ont augmenté leur richesse de plus d'un quart
entre le pic de la crise en avril et le mois de juin. Notamment, ce sont
qui sont présents dans le secteur de la santé qui ont augmenté leur
richesse de plus de 50 %.
> QUE FAIRE DANS UN MONDE DANS CET ÉTAT? OÙ EST LA JUSTICE DANS TOUT CELA? C'EST DANS CE CONTEXTE QUE LA VIA CAMPESINA CÉLÈBRE AUJOURD'HUI LA JOURNÉE INTERNATIONALE D'ACTION POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES
La Via Campesina, mouvement paysan mondial qui représente des millions
de paysan⋅ne⋅s, pêcheurs, migrants et producteurs d'aliments à petite
échelle dans plus de 80 pays a - à de nombreuses reprises - appelé les
gouvernements du monde à reconnaître les limitations et les injustices
inhérentes du système industriel alimentaire.
Dans les cinq dernières décennies, l'expansion agressive de la
production industrielle d'aliments a affecté de plus en plus la santé
humaine. La sur-utilisation de produits chimiques et le sur-traitement
des aliments sont inhérents à ce système alimentaire industriel. Ces
pratiques rendent les aliments moins nutritifs et plus nocifs. Par
ailleurs, l'augmentation significative les zoonoses - maladies causées
par des pathogènes qui se transmettent des animaux à l'être humain
(comme la COVID-19) sont aussi des dérives de ces modes de productions
industrielles. Aux premiers signes d'une pandémie mondiale, ce complexe
alimentaire industriel a révélé en plein jour ses défaillances et laissé
les pays et les citoyens submergés dans le chaos.
Pendant des décennies, les gouvernements n'ont pas fait grande chose
pour protéger les petits paysans et producteurs d'aliments qui ont été
expulsés de leurs terres par le développement de maxi fermes en
monocultures de plus en plus dysfonctionnelles. Ils sont restés inactifs
alors que leur dépendance vis-à-vis de quelques grands fournisseurs
d'aliments augmentait sensiblement. Ils n'ont rien fait alors que les
prix du marché mondial forçait les producteurs locaux à vendre leurs
produits à des prix injustement bas, permettant aux dirigeants des
multinationales de l'alimentation de continuer à augmenter leurs marges
de profit.
Encore aujourd'hui, en pleine pandémie, nous constatons les démarches
insistantes du lobby de l'agroalimentaire pour s'emparer de tous les
espaces démocratiques de gouvernance. Par exemple, le partenariat entre
le Forum économique mondial (FEM) et le Secrétaire général des Nations
unies pour organiser un "Sommet des systèmes alimentaires" en 2021
reflète ouvertement une prise de contrôle au plus haut niveau des
Nations unies par ces entreprises. Cette pandémie nous a donné
suffisamment de raisons pour résister à cette mainmise des entreprises
et pour légitimer nos revendications en faveur d'un traité contraignant
[3] qui puisse tenir les entreprises responsables des violations des
droits de l'homme et des droits des paysan⋅ne⋅s.
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRES PAR L'AGRICULTURE PAYSANNE ET
L'AGROÉCOLOGIE.
Les représentant⋅e.s élu.e.s par les peuples doivent élaborer des
politiques publiques dans leurs pays afin de promouvoir la production
locale et la distribution d'aliments variés. Il est essentiel que chaque
gouvernement favorise la prise en main par les citoyens eux-mêmes de la
conception des systèmes alimentaires qui leur conviennent. Lorsque les
petits producteurs d'aliments auront le pouvoir de concevoir, de décider
et de maintenir des systèmes de production s'appuyant sur des méthodes
agroécologiques issues de siècles de connaissances et d'expériences
paysannes, nous aurons un système alimentaire plus divers,
culturellement et climatiquement adapté. Un rapport récent du programme
des Nations unies pour le développement (UNDP [4]) conseille une
transition agroécologique pour faire face à la crise mondiale de
l'alimentation et à la dégradation des sols.
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ET L'ACCÈS À LA TERRE PAR LA RÉFORME AGRAIRE
La Souveraineté alimentaire garantit le plus élémentaire des besoins de
nos sociétés en tout temps : l'alimentation.
Une pandémie mondiale ou n'importe quel événement qui puisse impacter le
monde peut être surmonté si l'alimentation est garantie pour tous. Notre
système alimentaire doit être conçu dans la pleine connaissance de nos
droits et de nos besoins essentiels. Manger des aliments sains est un
droit de chaque être humain sur cette planète. L'alimentation ne peut
pas être remplacée par des aliments sans goût, sans valeur nutritive,
homogénéisés et congelés comme peuvent l'être les produits laitiers et
carnés produits dans des fermes-usines lointaines.
Pour que la souveraineté alimentaire soit garantie, tous les pays
doivent adopter des lois agraires qui protègent les terres cultivables,
les rivières, les océans et les bois des industries extractivistes et
immobilières. En effet, comment les gens peuvent-ils produire des
aliments si on leur prend la terre? Comment un pays peut-il se
considérer comme libre s'il ne peut pas alimenter ses propres citoyens
avec des produits sains et nutritifs?
Pourtant, ce que nous constatons, même au cœur de cette pandémie, c'est
que les États et les lobbies de l'agroalimentaire continuent d'expulser
violemment les gens de leurs territoires [5], criminalisent les leaders
paysans [6] et continuent d'autoriser les accaparements des terres. [7]
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE PEUT REVITALISER LE MONDE RURAL
La pandémie a aussi exposé les souffrances que subissent tous les jours
des travailleurs migrants [8], hommes et femmes, qui vivent dans des
conditions dangereuses en terres étrangères où le contexte leur est
hostile, xénophobe et patriarcal. Il a fallu un pandémie pour rendre la
vie des milliards de travailleurs ruraux et urbains visibles aux yeux
des puissantes élites du monde, qui n'ont pas tardé à sympathiser sur
les réseaux sociaux, tout en continuant à rendre la législation du
travail plus "favorable aux entreprises". Cette hypocrisie criminelle de
la part des élites mondiales doit s'arrêter. Les travailleurs doivent
avoir le droit de trouver un emploi à proximité ou dans leurs pays
d'origine. La souveraineté alimentaire garantit que les systèmes
productions utilisent au maximum les ressources locales - tant humaines
que matérielles - dans la production, la distribution et la consommation
des aliments. Pourquoi un travailleur migrerait-il vers une ville et
mènerait-elle une vie indigne alors qu'il peut trouver du travail et de
la nourriture dans ou près de son village?
La société hyper-industrialisée, qui a transformé les villes en moteurs
économiques, a pendant longtemps refusé aux travailleurs le droit de
travailler près de chez eux et d'être bien nourris. Cette pandémie aura
au moins exposé la fragilité de ce modèle qui a abandonné les
travailleurs au premier signe de défaillance, les forçant à marcher des
centaines, voire de milliers de kilomètres pour rentrer chez eux. Ce
système alimentaire industriel a exposé un grand nombre de ses
travailleurs aux risques de contamination. Cela a été le cas dans les
grands abattoirs aux États-Unis, en Allemagne et dans d'autres pays. Les
travailleurs migrants continuent de travailler sans protection adéquate
dans les grandes exploitations agricoles en Europe comme aux États-Unis
et beaucoup ont été contaminés.
Pourquoi les travailleurs devraient-ils faire confiance à ce système?
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE EST LA LUEUR QUI MONTRE À NOTRE MONDE LA
SORTIE DU TUNNEL DANS LEQUEL IL SE TROUVE
Ce long et noir tunnel dans lequel se trouve le monde est en train de
s'obscurcir de plus en plus. La majorité des personnes qui vivent dans
des conditions d'inégalités flagrantes sont dans le désarroi et
cherchent des signes d'espérance qui puissent leur garantir équité,
égalité et dignité pour elles-mêmes et les générations futures.
Même dans ces temps difficiles, la solidarité parmi les plus pauvres et
les plus dépossédés nous donne cet espoir. La fraternité et le courage
manifestés par des millions de professionnels de la santé, travailleurs
rendant des services à domicile, de travailleurs agricoles,
électriciens, techniciens, agents de livraison, conducteurs, marins,
peuples indigènes, et autres innombrables travailleurs de première
ligne, nous apprennent que dans les temps de crise existentielle, ce
sont les travailleurs et les paysan⋅ne⋅s ceux et celles qui peuvent
sauver le monde, et ce au risque de leur propre sécurité. Si cette
solidarité persiste, les gouvernements du monde doivent écouter la
classe ouvrière et les paysan;ne.s qui nourrissent le monde. En tant que
mouvement qui représente plus de 200 millions de paysans dans plus de 80
pays, La Via Campesina se fait l'écho des multiples voix qui depuis de
nombreux territoires réclament une fois de plus la souveraineté
alimentaire et la réforme agraire. Nous demandons aussi la mise en œuvre
urgente de la déclaration des Nations unies sur les droits des paysans
et autres personnes travaillant dans les zones rurales.
LA VIA CAMPESINA, 16 OCTOBRE 2020
-------------------------------------
POUR TOUTE REQUÊTE CONCERNANT LA PRESSE: VEUILLEZ ÉCRIRE À
LVCWEB(a)VIACAMPESINA.ORG
Pour suivre les actions solidaires dans le monde, consultez les hashtags
#SouverainetéAlimentaire #MomentDuChangement #16Octobre sur Facebook,
Instagram et Twitter.
Links:
------
[1] http://www.fao.org/documents/card/en/c/ca9692fr
[2]
https://www.washingtonpost.com/world/2020/09/25/pandemic-pushes-hundreds-mi…
[3]
https://viacampesina.org/en/peoples-mobilisation-for-a-bindingtreaty-gather…
[4]
http://www.biodiversidadla.org/Documentos/Publicacion-de-ONU-recomienda-una…
[5]
https://viacampesina.org/en/mst-quilombo-campo-grande-camp-resists-eviction…
[6]
https://viacampesina.org/fr/indonesie-repression-policiere-contre-les-paysa…
[7]
https://viacampesina.org/en/india-krrs-farmers-protest-in-different-distric…
[8]
https://viacampesina.org/fr/covid19-plusieurs-membres-de-la-via-campesina-a…
LA VIA CAMPESINA SOUTIENT LE RAPPORT SUR LE COMMERCE DU RAPPORTEUR
SPÉCIAL SUR LE DROIT À L'ALIMENTATION
(6 octobre 2020, Harare) Après 25 ans, l'Organisation mondiale du
commerce (OMC), l'un des porte-drapeaux du libre-échange international,
perd progressivement de sa pertinence. "La politique commerciale s'est
principalement concentrée sur les logiques économiques et a soit ignoré
soit marginalisé les préoccupations des populations en matière de droits
de l'homme", a déclaré le rapporteur spécial sur le droit à
l'alimentation dans son dernier rapport : "Le droit à l'alimentation
dans le contexte du droit et de la politique du commerce international".
La Via Campesina, qui lutte contre le libre-échange imposé par l'OMC, se
félicite de cette déclaration.
Le rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation, Michael Fakhri, a
commencé à remplir ses fonctions et a présenté son rapport à la 75e
session de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre dernier.
Le rapport reprend principalement les critiques formulées de longue date
à l'égard de l'Accord sur l'agriculture de l'OMC, puis propose les
droits de l'homme comme l'un des principes fondamentaux pour de
meilleures pratiques commerciales. Le rapport de 23 pages est également
riche en références sur le droit à l'alimentation, la dignité et la
solidarité afin de répondre au mieux à la crise actuelle de la Covid-19.
La Via Campesina est depuis longtemps à l'avant-garde de la lutte contre
la libéralisation de l'agriculture et de l'alimentation poussée par
l'OMC. « En tant que personnes travaillant sur le terrain pour nourrir
70 % de la population mondiale, nous avons été les premiers à pâtir des
accords de libre-échange qui ont été mis en avant par l'OMC et d'autres
institutions multilatérales. La dévastation causée par ce modèle
"descendant"de gouvernance mondiale a été ressentie pour la première
fois dans nos territoires lorsqu'il a fait s'effondrer les prix de nos
produits, détruit les marchés paysans locaux, anéanti la riche
biodiversité qui existait dans nos champs, nous a privé de notre
autonomie en matière de semences et a expulsé des millions de nos sœurs
et frères de leurs territoires", a déclaré Kim Jeongyol, une paysanne de
Corée du Sud.
"Le rapport est fondamental, notamment pour la sensibilisation du public
- il montre que le libre-échange ne fonctionne pas, surtout dans le
contexte actuel de pandémie et aussi du point de vue des principes des
droits de l'homme", a déclaré Zainal Arifin Fuat, de Serikat Petani
Indonesia. C'est pourquoi, dès le début, nous avons lancé notre slogan
"L'OMC hors de l'agriculture", qui est ensuite devenons "Mettons fin à
l'OMC"... Nous devons rester vigilants, car le danger ne vient pas
seulement de l'OMC agonisante, mais aussi des nombreux accords de
libre-échange qui prennent déjà le dessus dans de nombreuses régions du
monde", a-t-il poursuivi.
Tous les ans, la Via Campesina commémore la lutte mondiale contre l'OMC
et le libre-échange lors de sa "Journée internationale de lutte contre
l'OMC et les accords de libre-échange (ALE)", qui est organisée chaque
10 septembre. Cette année, elle a été commémorée par des actions menées
dans le monde entier et par un dialogue en ligne intitulé "Mondialiser
la solidarité, localiser l'agriculture". "La conclusion est que la
souveraineté alimentaire et le droit à une alimentation adéquate ne
peuvent émerger que de l'agriculture familiale et de l'agriculture
paysanne utilisant des moyens agro-écologiques. Le même sentiment est
également présent dans le rapport du rapporteur spécial des Nations
unies sur le droit à l'alimentation", a mentionné Zainal Fuat.
"Nous sommes heureux qu'un rapport des Nations unies se penche sur cette
question très importante, et que nos voix et nos luttes aient été
entendues, en particulier le rapport fait également référence à la
Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et autres
personnes travaillant dans les zones rurales", a poursuivi Kim Jeongyol.
"Maintenant, nous continuons à défendre et à exiger nos droits à la
terre, aux semences, à l'eau, à la biodiversité, qui sont entravés par
la pratique de l'OMC et des ALE", a-t-elle conclu.
L'une des conclusions du rapport est de "Mettre un terme à l'accord de
l'OMC sur l'agriculture".
Le rapport est disponible ici [1](en anglais, espagnol, français, arabe
et russe)
Links:
------
[1] https://undocs.org/A/75/219
CONSOLIDONS LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE : PRODUISONS, ACHETONS ET
CONSOMMONS LOCALEMENT
MULTINATIONALES ET AGRIBUSINESS [1], ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
[2], SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE [3]
_"MANGER SAIN EST VOTRE DROIT, C'EST AUSSI NOTRE COMBAT"_
_Appel mondial à l'action solidaire_
(Harare, October 6, 2020) Le 16 octobre 2020, _JOURNÉE INTERNATIONALE
D'ACTION POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES ET CONTRE LES
MULTINATIONALES, _ La Via Campesina rappelle que le moment est venu de
transformer notre société (#TimeToTransform) avec la souveraineté
alimentaire et l'agroécologie paysanne.
Nous sommes ce que nous mangeons. L'accessibilité à de la nourriture
saine est un droit fondamental.
L'agriculture paysanne, en accord avec la nature, n'est pas seulement un
acte visant à revendiquer notre autonomie et notre souveraineté
alimentaire ; c'est aussi un acte de résistance contre la main-mise des
multinationales sur notre système et nos habitudes alimentaires.
Partout dans le monde, les paysannes et paysans, les peuples
autochtones, les travailleuses et travailleurs agricoles, les
sans-terre, les pêcheurs, les consommateurs, les femmes et les jeunes
relèvent de gros défis résultant du contrôle des systèmes alimentaires
exercé par les multinationales. De plus en plus, le contrôle des
denrées de base, essentielles à l'espèce humaine et le contrôle de la
nature, se trouve entre les mains d'une petite élite de nantis. Ceci a
des effets désastreux pour le plus grand nombre et pour nos droits. La
domination de l'agriculture par les monocultures et l'application
intensive de produits toxiques a eu pour conséquence la destruction de
l'agriculture paysanne et de la vie sur terre. La destruction de
l'agriculture passe se traduit concrètement par l'accaparement des
terres, la contamination de l'eau et de l'atmosphère, l'extraction
excessive des ressources non-renouvelables, l'empoisonnement de la
nourriture par des agrotoxines, la destruction de la biodiversité,
l'exacerbation de la crise climatique, et l'assassinat de leaders
paysans et d'activistes autochtones.
DANS CE CONTEXTE, PRODUIRE DE LA NOURRITURE SAINE, SOUTENIR LES MARCHÉS
LOCAUX, ET MANGER SAIN SONT AUTANT D'ACTES DE RÉSISTANCE QUI PERMETTENT
DE PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT LOCAL AVEC ÉQUITÉ ET DIGNITÉ.
Nous, les membres de La Via Campesina, croyons en la souveraineté
alimentaire et nous la défendons comme partie intégrante du droit des
peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite
selon des méthodes écologiquement durables. Quand nous bâtissons la
souveraineté alimentaire locale, nous bâtissons des stratégies
permettant de résister au système alimentaire industrialisé -- avec ses
éléments d'exploitation, de destruction et de répression et de le
démanteler pour avancer vers des systèmes alimentaires, agricoles,
pastoraux, et de pêche définis localement par les producteurs et les
consommateurs.
LE MOMENT EST VENU DE TRANSFORMER ET D'AMÉLIORER NOTRE SOCIÉTÉ :
La pandémie de la COVID-19 nous a démontré l'importance et la résilience
de systèmes alimentaires locaux qui protègent nos populations de la faim
et de la famine.
En tant que paysannes et paysans, peuples autochtones, populations
rurales, travailleurs agricoles, jeunes des villes et des campagnes,
nous avons les solutions -- LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ET
L'AGROÉCOLOGIE PAYSANNE -- qui nous permettent de mettre fin à la faim,
de refroidir la planète, de préserver la biodiversité, ainsi que de
respecter les droits des paysannes et paysans et des travailleurs et
travailleuses.
FAISONS-LE ENSEMBLE !
On ne peut point le faire sans vous : Afin de transformer notre société
et d'améliorer et de protéger la planète, aujourd'hui et pour les
générations à venir, joignez-vous à nous !
* Adoptez des variétés végétales -- c'est à dire, des semences --
semez-les, et produisez de la nourriture afin de renforcer l'agriculture
locale. Vivez la joie de manger ce qui vient de votre propre potager !
Envoyez-nous ou partagez sous les hashtags _#MOMENTDUCHANGEMENT
#SOUVERAINETÉALIMENTAIRE _(car elle ... _ajoutez votre propre message_)
une vidéo ou une photo de vous en train de participer à cet acte de
résistance contre l'accaparement de notre système alimentaire par les
multinationales.
* À partir du 5 octobre, rejoignez la campagne contre l'impunité et
les violations de nos droits par les multinationales en affichant ce
message sur les médias sociaux: _#SOUVERAINTÉALIMENTAIRE CAR...._ En
remplissant avec vos propres messages les posters vierges que vous
pouvez télécharger. [4]
* Demandez à vos autorités locales qu'elles appuient la production
alimentaire locale et qu'elles s'approvisionnent dans les marchés
locaux. Renforçons nos systèmes alimentaires !
* Mettez la pression sur les gouvernements pour qu'ils priorisent la
souveraineté alimentaire dans les politiques publiques et qu'ils
adhérent à la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans
et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP).
Envoyez-nous vos actions et articles au mail lvcweb(a)viacampesina.org,
taggez-nous sur les médias sociaux Twitter (@viacampesinaFR [5]) et
FaceBook (@viacampesinaOFFICIAL [6]) et rendez mondialement visible
notre mobilisation collective pour une société meilleure basée sur la
souveraineté alimentaire !
Suivez-nous sur les médias sociaux.
#LAVIACAMPESINA #MOMENTDUCHANGEMENT #SOUVERAINETÉALIMENTAIRE
MONDIALISONS LA LUTTE, MONDIALISONS L'ESPOIR !
Links:
------
[1]
https://viacampesina.org/fr/contre-quoi-nous-luttons/non-aux-multinationale…
[2]
https://viacampesina.org/fr/contre-quoi-nous-luttons/capitalisme-internatio…
[3]
https://viacampesina.org/fr/pour-quoi-nous-luttons/souverainete-alimentaire…
[4] https://cloud.viacampesina.org/s/2Ws8ecGt98nbGT3
[5] https://twitter.com/viacampesinaFR
[6] https://www.facebook.com/viacampesinaOFFICIAL
BULLETIN NYELENI N°41 : AU-DELÀ DE LA TERRE – TERRITOIRE ET SOUVERAINETÉ
ALIMENTAIRE
21 septembre 2020 Bulletin de Nyeleni [1], Solidarité internationale
[2], Terre, eau et territoires [3]
LA NOUVELLE ÉDITION DU BULLETIN NYÉLÉNI EST MAINTENANT EN LIGNE!
La terre a toujours été un bien très contesté. Le contrôle des terres et
des ressources liées reflète les relations de pouvoir d'une région, d'un
pays et constitue un indicateur des injustices sociales existantes. En
même temps, ces ressources sont centrales dans la question des droits,
des moyens d'existence et de l'identité de petits producteurs
alimentaires. Depuis le début, elles ont été au cœur du mouvement pour
la souveraineté alimentaire.
Ce numéro de la Nyéléni Newsletter est la seconde édition de cette année
consacrée au thème de la terre. D'un point de vue historique, nous
examinons l'évolution des luttes liées à la terre dans les dernières
décades en commençant par les demandes pour une réforme agraire et aller
vers un cadre plus global qui affirme les relations multiples et
étroites que les gens et les communautés ont avec leurs territoires.
Malgré les défis persistants dans les luttes des peuples pour la terre,
ce numéro célèbre des victoires importantes et démontre l'ingéniosité
des communautés de par le monde pour affirmer leurs droits et gérer
leurs territoires. Les organisations sociales trouvent des moyens
d'intégrer dans leurs luttes les questions émergentes telles que les
défis du changement climatique et des technologies numériques. A la
lumière de la numérisation agressive, la financiarisation et
l'autoritarisme et au vu du chevauchement croissant des questions
agraires et écologiques, nous soulignons la nécessité pour ces
mouvements de relancer et recentrer leurs stratégies.
_Cliquez ici pour télécharge l'édition française [4]_ ou lisez le
bulletin directement sur le site www.nyeleni.org [5]
Pour toute information complémentaire merci de contacter
info(a)nyeleni.org
Links:
------
[1]
https://viacampesina.org/fr/presse-et-publications/bulletin-de-nyeleni/
[2]
https://viacampesina.org/fr/pour-quoi-nous-luttons/solidarite-international…
[3]
https://viacampesina.org/fr/pour-quoi-nous-luttons/terre-eau-et-territoires/
[4] http://www.nyeleni.org/ccount/click.php?id=151
[5] http://www.nyeleni.org/spip.php?page=working
*|MC_PREVIEW_TEXT|*
"Globaliser la solidarité,
localiser l'agriculture"
_Le dialogue web de La Via Campesina_
13h00 - 15h30 (heure de Harare)
10 septembre 2020
Inscription [1]
Le 10 septembre 2020, La Via Campesina marquera une nouvelle fois la
Journée internationale d'action contre l'OMC et les ALE. En ce jour, en
mémoire du sacrifice de Lee Kyung Hae, nous avons l'intention
d'organiser un dialogue en ligne entre des paysans et paysannes d'Asie,
d'Afrique, d'Europe et des Amériques. Ils expliqueront pourquoi
l'agriculture doit rester en dehors de toutes les négociations de
libre-échange qui se déroulent à l'intérieur et à l'extérieur de l'OMC.
Le dialogue intitulé "GLOBALISER LA SOLIDARITÉ, LOCALISER L'AGRICULTURE"
se concentrera sur cette alternative qui émerge de siècles d'expériences
et de pratiques paysannes. L'échange sera l'occasion de mettre en
évidence l'impact du capitalisme de libre marché sur les familles
paysannes. Ce sera un espace pour réaffirmer que la souveraineté
alimentaire et la production d'aliments sains ne peuvent émerger que de
l'agriculture familiale et de l'agriculture paysanne en utilisant des
pratiques agroécologiques.
INTERVENANTS:
- Jeongyeol Kim, La Via Campesina Asie
- Shalmali Guttal, Focus on the Global South
- S Kannaiyyan, La Via Campesina Asie
- Festil Pierre Doudou, La Via Campesina Amériques
- David Otieno, La Via Campesina Afrique
- Million Belay, Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique
- Vincent Dauby, Coordination Européenne Via Campesina
Modéré par :
Peter Rosset, ECOSUR
Inscription [1]
Links:
------
[1] https://bit.ly/LVC-Trade-Webinar-2020
> _"Les paysans et les autres personnes travaillant dans les zones rurales ont le droit d'être protégés contre tout déplacement arbitraire et illégal les éloignant de leur lieu de résidence habituelle et de leurs terres ou d'autres ressources naturelles qu'ils utilisent dans leurs activités et dont ils ont besoin pour jouir de conditions de vie adéquates.."_ Article 17.4 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant en milieu rural1 [1]
(Harare, le 2 juillet 2020) Résolument solidaire de tous ceux qui
luttent pour la souveraineté alimentaire et la pleine réalisation des
droits des paysans, La Via Campesina exprime son soutien indéfectible au
peuple palestinien et au mouvement paysan uni contre les tentatives
israéliennes soutenues par les Etats-Unis d'annexer les terres, les eaux
et les territoires vitaux de la zone C de la Palestine occupée. Au nom
de nos 200 millions de membres organisés en 182 organisations locales et
nationales dans le monde entier, La Via Campesina ajoute sa voix à
l'opposition mondiale2 [2] aux plans d'annexion illégaux d'Israël et
réitère notre demande de mettre fin à l'ensemble de l'occupation
israélienne.
_"Dans le contexte palestinien, la question de la souveraineté
alimentaire est d'une grande importance, compte tenu de l'occupation
militaire israélienne qui a le contrôle total des ressources naturelles
palestiniennes, y compris la terre, l'eau, les pâturages et la
pêche".__3 [3]_
UNE ANNEXION CRIMINELLE DU GRENIER PALESTINIEN
L'occupation de la Palestine par Israël comprend, depuis 1967, un
système de contrôle par lequel les ressources naturelles sont
expropriées et exploitées au profit des Israéliens au détriment des vies
et des moyens de subsistance des Palestiniens. Elle a créé des
conditions de plus en plus insupportables pour les Palestiniens des
territoires occupés afin de les forcer à se déplacer et de permettre à
Israël d'annexer de façon permanente des terres, des eaux et des
territoires. Dans la vallée du Jourdain, par exemple, les conditions
d'insalubrité ont entraîné une chute importante de la population
palestinienne au cours des dernières décennies, qui est passée de 320
000 personnes en 1967 à seulement 58 239 aujourd'hui4 [4]. Selon la
Société académique palestinienne pour l'étude des affaires
internationales, la vallée du Jourdain "est la zone la plus fertile et
la plus riche en ressources de Cisjordanie, avec des réserves foncières
essentielles pour l'expansion naturelle. Elle est connue pour sa riche
production agricole, son climat propice, ses abondantes ressources en
eau, et attire également le tourisme avec plus de 80 sites historiques
et culturels".
Durant le mois de juillet 2020, le gouvernement israélien a l'intention
de procéder à une annexion illégale de 30 % de la Cisjordanie occupée et
d'environ 50 % de la zone C - territoire palestinien sous le contrôle
administratif et sécuritaire total d'Israël, conformément aux accords
d'Oslo. La zone A - administrée exclusivement par l'Autorité
palestinienne - ne représente que 18 % de la Cisjordanie, tandis que la
zone B - censée être sous contrôle civil palestinien et sous contrôle de
sécurité conjoint israélo-palestinien - représente environ 21 % de la
même zone. La zone C, quant à elle, constitue plus de 61% de la
Cisjordanie, s'étend entre les zones A et B et est sous contrôle
israélien total, y compris la sécurité, la planification et le zonage.
Dans le cadre des accords d'Oslo I et d'Oslo II, la totalité des zones
A, B et C était censée être sous la pleine gouvernance de l'Autorité
palestinienne avant l'an 2000, mais le respect du droit des Palestiniens
à l'autodétermination ne s'est pas matérialisé, c'est le moins qu'on
puisse dire5 [5].
La vallée du Jourdain, comme indiqué ci-dessus, est considérée comme le
grenier du futur État palestinien. Elle contient des terres et des
ressources en eau vitales pour l'expansion naturelle des villes
palestiniennes et des industries agricoles palestiniennes. Elle possède
les ressources en eau les plus riches de toute la Cisjordanie et est
essentielle à la vie et aux moyens de subsistance de la plupart des
agriculteurs palestiniens, de leurs familles et de leurs concitoyens
urbains. En bref, son annexion violerait gravement les droits de tous
les Palestiniens - en particulier de ses paysans. Israël contrôle déjà
la plupart des ressources en eau dans la région, ce qui fait que les
Palestiniens de la vallée du Jourdain, en particulier ceux de la zone C,
souffrent de l'inaccessibilité de l'eau.6 [6] En bloquant l'accès à la
terre, à l'eau et aux territoires, Israël tente de consolider son
contrôle sur la production alimentaire des Palestiniens et d'empêcher
toute tentative d'autosuffisance, de souveraineté alimentaire et de
désengagement de l'économie d'occupation.
La Via Campesina est solidaire de notre organisation membre en Palestine
- l'Union des comités de travail agricole (UAWC) - et appelle ses amis
et alliés à se joindre à nous pour dénoncer le plan d'annexion israélien
soutenu par les États-Unis. Nous le considérons comme une violation
explicite du droit international, y compris de la Déclaration des
Nations unies sur les droits des paysans, et nous soulignons qu'il
empêche le peuple palestinien d'accéder à leurs propres ressources
naturelles telles que la terre et l'eau, de produire leur propre
nourriture et de choisir le système alimentaire le plus durable, le plus
résistant, le plus productif, le plus diversifié et le plus adapté aux
conditions locales.
NOUS APPELONS LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ET TOUS CEUX QUI LUTTENT POUR
LES DROITS DE L’HOMME À :
- Prendre des mesures urgentes et efficaces pour rejeter la proposition
américaine qui est en violation des résolutions de l'ONU et mettre fin
aux plans israéliens d'annexions illégales dans la zone C. Les Nations
unies elles-mêmes, ainsi que la communauté internationale, doivent agir
immédiatement pour mettre fin aux plans d'annexion d'Israël, défendre
les droits des Palestiniens et faire respecter le droit international et
la crédibilité des Nations unies ;
- Prendre des mesures décisives, notamment en recourant à toutes les
contre-mesures légales envisageables pour faire respecter l'obligation
de rendre des comptes, afin de mettre un terme à toute nouvelle annexion
et à la rupture de l'intégrité territoriale palestinienne et de garantir
une annulation rapide des mesures annoncées ou déjà mises en œuvre.
-------------------------
1 [7]https://undocs.org/fr/A/RES/73/165 [8]
2
[9]https://www.eccpalestine.org/un-rights-experts-call-for-global-oppositio…
[10]
3
[11]https://viacampesina.org/fr/declaration-de-la-conference-internationale…
[12]
4 [13]http://www.passia.org/maps/view/74 [14]
5 [15] Union of Agricultural Work Committees: "Reality of Area C: A
human rights perspective", 2019.
6 [16] Union of Agricultural Work Committees: "Factsheet 1- Current
Status of Jordan Valley", 2019.
Links:
------
[1] https://viacampesina.org/fr/wp-admin/post-new.php#sdfootnote1sym
[2]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[3]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[4]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[5]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[6]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[7]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[8] https://undocs.org/fr/A/RES/73/165
[9]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[10]
https://www.eccpalestine.org/un-rights-experts-call-for-global-opposition-t…
[11]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[12]
https://viacampesina.org/fr/declaration-de-la-conference-internationale-sur…
[13]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[14] http://www.passia.org/maps/view/74
[15]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
[16]
https://viacampesina.org/fr/la-via-campesina-condamne-le-projet-dannexion-i…
La Via Campesina · Harare, le 8 juin 2020
Alors que les nostalgiques de la violence qui refusent de disparaître
causent un bain de sang en Colombie, La Via Campesina partage la
préoccupation de la communauté internationale quant à l'aggravation des
violations des droits de l'homme dans le pays depuis le début de 2020.
En seulement trois mois (de février à avril), 2 421 personnes ont été
victimes de la violence, laquelle a même augmenté au mois de mai, dont
le bilan n'a pas encore été établi. C'est dans ce contexte que La Via
Campesina publie _Cessez le feu_, un bulletin d'information qui
réaffirme son engagement pour la paix en Colombie et vise à rendre
compte de la situation et des sérieux obstacles auxquels se heurte le
processus de mise en œuvre de l'Accord.
Le présent numéro constitue le premier d'une série de rapports mensuels
visant à informer sur la situation des droits de l'homme et le processus
de consolidation de la paix en Colombie. Le bulletin met en évidence
certains problèmes de mise en œuvre.
Téléchargez "Cessez le feu", bulltin N°1 de suivi de mise en oeuvre de
l'accord de paix en Colombie [1]
En premier lieu, les progrès réalisés en matière d'accès à la terre
n'atteignent pas l'objectif de démocratisation de l'accès à la propriété
rurale. Seuls 95 665 hectares ont été inscrits officiellement, soit
seulement 1,7 % des 7 millions d'hectares prévus dans l'accord. À ce
jour, le Fonds foncier ne dispose que de 1 000 404 hectares, soit 30 %
du total des terres qui devraient être à la disposition du Fonds. Par
ailleurs, aucune terre n'a encore été livrée.
Ce qui semble être un simulacre de politique d'application de l'Accord
suscite une forte préoccupation. Par exemple, le gouvernement actuel
présente les données sur les progrès réalisés en matière de
formalisation de la propriété comme si elle constituait la livraison
finale des terres.
La mise en œuvre connaît de sérieuses limitations quant à la
participation des communautés, comme cela s'est produit dans les
processus de formulation et de mise en œuvre des PDET (programmes de
développement axé sur le territoire) et des PATR (plans d'action pour la
transformation régionale). Le cadastre polyvalent ne comporte pas de
mécanismes de participation communautaire à l'information cadastrale et
à son contrôle. En outre, il établit que ceux qui effectuent l'opération
cadastrale sont privés, malgré la nature stratégique que ce type
d'information peut avoir.
Les Zones stratégiques d'intervention intégrale (ZEII) ont été mises en
place, lesquelles suivent un modèle de stabilisation militariste pouvant
nuire à la dynamique de la planification participative développée dans
le cadre des PDET. Les ZEII ouvrent également la possibilité que les
ressources destinées à la paix soient détournées vers des politiques de
sécurité.
Le lien des familles avec le PNIS (Programme national intégral de
substitution des cultures illicites) a été gelé. Depuis novembre 2018,
aucun accord de substitution volontaire n'a été conclu et, à la place,
la priorité a été donnée aux activités d'éradication forcée. Quelque
42,3 % des familles liées au programme ne reçoivent pas les avantages
économiques promis.
Le gouvernement actuel n'a pas présenté la première loi d'application de
l'Accord, bien que seuls 11 des 41 instruments normatifs nécessaires à
la RRI (réforme rurale intégrale) aient été émis. Par exemple, sur les
16 plans nationaux de RRI inclus dans l'accord, seuls 5 ont été
approuvés1 [2].
Dans ce contexte, la Via Campesina se joint à l'appel de divers secteurs
de la société civile, aux plans national et international, pour que soit
pleinement respecté ce qui a été convenu et, en priorité, pour que le
gouvernement adopte les mesures nécessaires pour arrêter la vague de
violence déclenchée et le meurtre ignoble d'anciens combattants et de
dirigeants sociaux. Nous appelons à un _Cessez-le-feu_, car nous sommes
convaincus qu'aucune balle ne pourra arrêter le peuple colombien dans sa
quête pour la paix, laquelle constituera une victoire pour le monde
entier.
Téléchargez "Cessez le feu", bulltin N°1 de suivi de mise en oeuvre de
l'accord de paix en Colombie [1]
1 [3] Les 5 plans approuvés sont : (i) Plan national de promotion de la
commercialisation de la production de l'économie paysanne, familiale et
communautaire, (ii) Plan national de construction et d'amélioration de
logements sociaux ruraux, (iii) Plan national de routes pour
l'intégration régionale, (iv) Plan national de connectivité rurale et
(v) Plan national d'électrification rurale.
Links:
------
[1]
https://viacampesina.org/fr/wp-content/uploads/sites/4/2020/06/boletí…
[2]
https://viacampesina.org/fr/communique-mise-en-oeuvre-de-laccord-de-paix-en…
[3]
https://viacampesina.org/fr/communique-mise-en-oeuvre-de-laccord-de-paix-en…