La Via Campesina au Symposium sur les biotechnologies à la FAO [1]
Créé le mardi 16 février 2016 19:53
PRESENTATION DE GUY KASTLER, LE 16 FÉVRIER 2016
LA FAO DOIT SOUTENIR LES SÉLECTIONS PAYSANNES ET CONDAMNER LA
CONFISCATION DE LA BIODIVERSITÉ CULTIVÉE PAR LES GÈNES BREVETÉS
Il est normal que la FAO fasse appel, pour parler des biotechnologies, à
ceux qui les mettent en œuvre dans la recherche et l'industrie. Il est
par contre tout à fait anormal qu'elle fasse appel presque exclusivement
à ces mêmes acteurs lorsqu'il s'agit de débattre des politiques
publiques et alimentaires, alors qu'un très grand nombre d'organisations
paysannes et de la société civile opposées au développement non contrôlé
de ces technologies ne sont pas conviées à s'exprimer, ou de manière
très marginale par l'invitation qui m'a été faite. Ces organisations ont
diffusé une déclaration publique que je vous invite à prendre en
considération.
Les plantes transgéniques n'ont pas tenu leurs promesses. La plupart
d'entre elles ont été modifiées pour tolérer des herbicides. Elles ont
entraîné une apparition rapide d'adventices résistantes, une
augmentation exponentielle de l'utilisation d'herbicides de plus en plus
toxiques accompagnée de dommages sanitaires et environnementaux dont les
premières victimes sont les paysans, les ruraux et leurs familles.
L'autre grande famille de plantes transgéniques produit des substances
insecticides qui génèrent elles aussi l'apparition de résistances chez
les insectes et un échec agronomique déjà programmé. Les premières
victimes sont là encore les paysans qui ont perdu leurs récoltes,
souvent malgré un usage supplémentaire d'insecticides chimiques
toxiques.Les technologies génétiques utilisées pour produire ces plantes
ont généré de nombreux effets non intentionnels, non prévus et que
l'industrie cherche désespérément à cacher.
Les plus visibles ont été des pertes de récolte ou de qualité des
produits. La filière cotonnière du Burkina Faso a ainsi perdu la place
qu'elle avait rudement conquise sur le marché grâce à la qualité de ses
fibres, qualité brutalement disparue suite au recours aux OGM : à quoi
bon augmenter les rendements si la récolte est invendable ? La encore,
les petits paysans sont les premières victimes tandis que les firmes
industrielles responsables de telles catastrophes se contentent de dire
qu'elles ne sont pas capables d'expliquer ce qui s'est passé.
Les semences transgéniques resteront toujours sans intérêt pour la
sécurité alimentaire. Leur coût, et celui des intrants indispensables à
leur culture, les réserve aux seuls marchés solvables des cultures
industrielles destinées d'abord à l'alimentation animale des pays
riches, aux carburants et à l'économie émergente de la biomasse qui
vient confisquer les terres agricoles pour des usages non alimentaires.
L'industrie ne s'intéresse pas aux cultures vivrières qui fournissent
les trois quart de l'alimentation disponible sur la planète. Les petits
paysans qui produisent cette nourriture ne disposent pas d'argent pour
acheter ses OGM et les intrants indispensables à leur culture. Les OGM
ne visent qu'à prendre leurs terres pour les remplacer par des
monocultures industrielles d'exportation.
Chaque fois qu'elles sont autorisées, les plantes transgéniques
remplacent par quelques variétés brevetées l'immense biodiversité
cultivée issue de plusieurs siècles de sélections paysannes. Les gènes
brevetés se déplacent en effet d'un champ à l'autre avec le vent, les
insectes, les outils agricoles... qui transportent le pollen et les
graines. Ils contaminent les semences paysannes qui deviennent alors des
contrefaçons des brevets de l'industrie. C'est ainsi qu'en moins de 20
ans, 89% du maïs et 94% du soja plantés aux États-Unis sont devenus des
OGM brevetés. Cette violation des droits des agriculteurs qui leur
interdit d'utiliser les semences issues de leur récolte les empêche
aussi d'adapter leurs cultures aux changements climatiques. Ces
changements ne sont en effet pas linéaires. Au moment des semis,
personne ne connaît le temps qu'il fera. Il ne sert à rien de disposer
d'un gène de résistance à la sécheresse les années de tornade ou
d'inondations exceptionnelles, et inversement. La résilience des
cultures face à l'aggravation de la violence des chocs climatiques
dépend avant tout de leur diversité génétique et de leur adaptation
locale et non de tel ou tel nouveau gène breveté dans un laboratoire.
Seules les sélections paysannes au champ à partir des semences issues
des récoltes locales favorisent cette adaptation. Aucune solution ne
peut exister sans elles. Les brevets qui accompagnent tous les OGM sont
une fausse solution parce qu'ils interdisent les sélections paysannes.
Face au refus des OGM par de nombreux consommateurs, l'industrie a
inventé de nouvelles techniques de modification génétique et voudrait
qu'elles échappent aux réglementations OGM. Ces techniques de génie
génétique consistent à modifier les gènes de cellules de plantes
cultivées in vitro. Elles produisent sans contestation possible des
Organismes vivants modifiées au sens du protocole de Carthagène. Mais
sous prétexte que certaines d'entre elles ne laissent pas dans la plante
commercialisée de trace visible du matériel génétique introduit dans les
cellules des plantes afin de modifier leur génome, l'industrie voudrait
ne pas qualifier ces plantes d'OGM afin d'échapper aux règles
internationales du protocole de Carthagène et aux obligations
d'étiquetage, d'évaluation et de suivi imposées par de nombreuses
réglementations nationales. Elle tente pour cela de modifier la
définition des OGM pour la réduire à l'insertion d'ADN recombinant
retrouvé dans le produit final. Il n'est pas admissible que la FAO
reprenne et cautionne dans ses propres publications cette violation
flagrante de la seule définition internationale reconnue des OGM donné
par le protocole de Carthagène.
Cette nouvelle manœuvre de l'industrie est d'autant plus perverse
qu'elle lui permet de breveter des gènes sans les différencier de gènes
existant naturellement dans les semences paysannes et dans les semences
conservées dans les banques de gènes. C'est l'ensemble de la
biodiversité cultivée disponible qui passe ainsi sous le contrôle d'une
poignée de multinationales détentrices des plus gros portefeuilles de
brevets. Les paysans et les petits sélectionneurs ne peuvent plus savoir
si les semences qu'ils utilisent contiennent ou non des gènes brevetés
afin de s'en protéger. Cette insécurité juridique accélère d'un côté
l'extrême concentration de l'industrie semencière qui permet à trois
firmes multinationales de contrôler aujourd'hui plus de la moitié du
commerce mondial des semences et de l'autre côté la disparition de
l'immense diversité des semences paysannes conservée et renouvelée année
après année par les paysans, dans leurs champs. En rendant librement
accessible l'information sur les séquences génétiques de la totalité des
ressources phytogénétiques du Système multilatéral du TIRPA, le
programme Divseeck viole les obligations de consentement préalable et de
partage des avantages pour alimenter cette nouvelle biopiraterie. La
complicité du TIRPAA qui collabore avec ce programme est une trahison
inadmissible de la confiance de millions de paysans qui lui ont confié
leurs semences.
La Via Campesina et les organisations de la société civile qui la
soutiennent attendent de la FAO qu'elle mette un terme immédiat à cette
nouvelle biopiraterie et à tout soutien aux technologies de modification
génétique dont la seule finalité est de permettre à une poignée de
multinationales de breveter et de s'approprier la totalité de la
biodiversité cultivée existante. La FAO doit au contraire appuyer les
organisations paysannes et les chercheurs qui s'impliquent dans les
programmes de sélections paysannes collaboratives au service de la
souveraineté alimentaire et de l'agroécologie paysanne.
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodiversit…
L'avenir de l'alimentation mondiale sous l'emprunte des multinationales
aux Nations unies [1]
Créé le dimanche 14 février 2016 20:19
PLUS DE 100 ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE TIRENT LA SONNETTE
D’ALARME À L'OUVERTURE DE LA RÉUNION DE LA FAO SUR LES BIOTECHNOLOGIES
_Communiqué de presse - Via Campesina, ETC et Grain_
(Rome, lundi 15 février 2016) Juste au moment où les entreprises de
biotechnologie qui fabriquent les semences transgéniques renforcent leur
contrôle du commerce mondial, la FAO leur offre une tribune pour appuyer
leur vision. A l'ouverture aujourd'hui du symposium international de
trois jours sur les biotechnologies agricoles organisé par la FAO
(organisations des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) à
Rome, plus de 100 organisations de la société civile et du mouvement
social de quatre continents ont publiéune déclaration [2] qui dénonce à
la fois la substance et la structure de la réunion, qui semble être une
nouvelle tentative des multinationales agroalimentaires de diriger les
politiques de l'agence des Nations unies vers le soutien aux cultures et
au bétail génétiquement modifiés.
Le mouvement paysan international La Via Campesina a invité les
organisations de la société civile à signer cette déclaration en
réaction au programme du symposium. Deux des principaux orateurs de FAO
sont des partisans connus des OGM. L'agenda et les événements parallèles
de ces trois jours intègrent des orateurs de l'Organisation de
l'industrie des biotechnologies (un groupe commercial de biotechnologie
des Etats-Unis), Crop Life International (l'association commerciale
d'agrochimie mondiale), Dupont (l'une des plus grandes entreprises
transnationales de semences biotechnologiques) et CEVA (une grande
entreprise de produits vétérinaires) entre autres. Parmi le 80 orateurs
invités par la FAO un seul est ouvertement critique des OGM. Pire, l'un
des deux orateurs à la session d'ouverture est un ancien assistant du
directeur général de la FAO qui a milité pour ce qu'on appelle semences
Terminator (les semences OGM programmées pour mourir au moment de la
récolte obligeant les agriculteurs à acheter de nouvelles semences à
chaque saison), en opposition avec les déclarations publiques de FAO. Le
discours du second orateur est intitulé « Vers la fin du débat
international déplacé sur la biotechnologie », laissant entendre que le
symposium de la FAO doit être le moment pour taire la critique sur la
biotechnologie.
En convoquant ce symposium biaisé, la FAO cède à la pression de
l'industrie qui s'est intensifiée à la suite des réunions
internationales sur l'agro-écologie organisées par la FAO en 2014 et
2015. Les réunions sur l'agro-écologie ont été un modèle d'ouverture à
tous les points de vue, des paysans jusqu'à l'industrie. Mais
l'industrie de la biotechnologie préfère maintenant avoir une réunion
qu'elle peut contrôler entièrement. Ce n'est pas la première fois que la
FAO est noyée dans ce jeu. En 2010, la FAO a organisé une conférence sur
la biotechnologie à Guadalajara, au Mexique, qui a interdit aux
agriculteurs de participer à son comité d'organisation, puis a essayé
d'empêcher leur participation à la conférence elle-même.
«Nous sommes alarmés par le fait que la FAO, une fois de plus, sert de
couverture aux entreprises, au moment même où ces entreprises parlent de
fusions entre elles afin de concentrer le secteur commercial des
semences dans peu de mains », dénoncent la société civile.
Il est clair, d'après la déclaration de la société civile, que
l'industrie veut utiliser la FAO pour relancer son faux message selon
lequel les cultures génétiquement modifiées peuvent nourrir le monde et
refroidir la planète, alors que la réalité est que rien n'a changé du
côté de la biotechnologie. Les OGM ne nourrissent pas le monde, ils sont
utilisés dans une poignée de pays sur les plantations industrielles pour
les agro-carburants et les aliments pour animaux, ils augmentent
l'utilisation des pesticides et ils privent les agriculteurs de leurs
terres. Les entreprises transnationales de biotechnologie cherchent à
breveter toute la biodiversité de la planète, ce qui montre que
l'intérêt principal est de faire des profits énormes et non de garantir
la sécurité et la souveraineté alimentaires. Le système alimentaire
industriel que ces entreprises promeuvent est également l'un des
principaux moteurs du changement climatique. Face au rejet des OGM par
de nombreux consommateurs et producteurs, l'industrie invente maintenant
de nouvelles et dangereuses techniques de modification génétique des
plantes, sans les appeler OGM. En faisant cela, elle tente de contourner
les réglementations actuelles sur les OGM pour tromper les consommateurs
et les agriculteurs.
D'après la déclaration de la société civile, les activités de
l'agro-écologie sont très proches de la manière dont FAO devrait agir,
c'est-à-dire « comme un centre d'échange de connaissances, sans un
agenda caché de la part de certains ». Pourquoi la FAO se limite-t-elle
encore à la biotechnologie des multinationales et nie l'existence des
technologies paysannes ? La FAO doit soutenir les technologies
paysannes, qui offrent les solutions les plus innovantes, libres et
efficaces pour mettre fin à la famine et à la malnutrition. Il est temps
de cesser de soutenir un programme d'entreprise restrictif, affirme la
société civile. « La grande majorité des agriculteurs du monde sont
paysannes et paysans, et ce sont ces derniers qui nourrissent le monde.
Nous avons besoin de technologies émanant des paysans, et non des
biotechnologies des multinationales. »
Selon Guy Kastler de La Via Campesina, « Il est temps que la FAO mette
un terme immédiat à la bio-piraterie et à tout soutien aux technologies
de modification génétique dont la seule finalité est de permettre à une
poignée de multinationales de breveter et de s'approprier la totalité de
la biodiversité cultivée existante. LA FAO doit au contraire appuyer les
organisations paysannes et les chercheurs qui s'impliquent dans les
programmes de sélections paysannes collaboratives au service de la
souveraineté alimentaire et l'agro-écologie paysanne. »
La déclaration et la liste des signataires peuvent être téléchargés ici
[2]
_Contact à Rome:_
Guy Kastler (français) et d'autres leaders de Via Campesina (anglais,
espagnol, italien...)
Numéro de téléphone : + 39 329 665 53 44 et + 39 331 188 64 35
E-mail: lvcweb(a)viacampesina.org
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodiversit…
[2]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodiversit…
L'AJUSTEMENT DU MARCHÉ LAITIER NE PEUT SE FAIRE AU PRIX DE LA
DISPARITION DE MILLIERS D’EXPLOITATIONS EN EUROPE [1]
LETTRE OUVERTE DE LA COORDINATION EUROPÉENNE VIA CAMPESINA À LA
PRÉSIDENCE DU CONSEIL DES MINISTRES DE L’AGRICULTURE DE L'UNION
EUROPÉENNE
OBJET : Situation du secteur laitier à la veille de la prochaine réunion
du Conseil des Ministres de l'agriculture de l'Union Européenne, le 15
février 2016
Cher Martijn VAN DAM,
(Bruxelles, le 10 février 2016) À l'occasion de la réunion du Conseil
des Ministres de l'Agriculture de l'UE qui aura lieu la semaine
prochaine à Bruxelles, à ECVC nous voulons vous transmettre notre plus
grande préoccupation face à la crise grave sans précédent que traversent
les producteurs laitiers européens. Notre objectif est que le 15 février
prochain soient adoptées des mesures immédiates au sein du Conseil pour
remédier à cette situation.
Les éleveurs européens se trouvent dans une situation insupportable
depuis mi-2014 lorsque, face à l'attente de libéralisation du marché
laitier de l'UE (assumée par la majorité des États-membres de l'Union),
et l'élimination définitive du système de quotas laitiers en avril 2015,
les volumes de lait livrés dans la majorité des pays européens ont
commencé à augmenter. La situation disproportionnelle des excédents à
laquelle nous sommes arrivés s'est aggravée, par les agissements des
industries laitières et des entreprises de distribution européennes qui
ont vu renforcé leur abus de position dominante dans la chaîne de
production à partir de la disparition du système de quotas et dont les
conséquences dramatiques pour les producteurs n'ont pas pu être limitées
par l'application du Paquet Lait.
Il parait évident que ni les mesures contenues dans le Paquet Lait, ni
les codes de bonnes pratiques, ni le reste des mesures possibles
d'autorégulation ne servent à garantir notre survie en tant qu'éleveurs,
ni pour défendre des prix justes pour notre lait. Une législation qui ne
considère pas comme élément principal l'abus de pourvoir de négociation
qu'exercent le reste d'acteurs dans la chaîne de lait, ou que le lait
est un produit périssable qui nous empêche de négocier de manière
adéquate tant au niveau individuel que collectif, s'avère insuffisante
comme outil de remplacement de politiques publiques de régulation et de
contrôle des marchés.
Il parait également évident que tous les messages lancés pendant les
mois précédant la dérégulation, et qui incitaient à augmenter la
production de lait dans les fermes européennes, ont été très erronés
D'abord, parce qu'ils nous demandent de produire plus face à l'attente
d'un marché international qui n'est pas capable d'absorber (ni de
rémunérer), nos productions. Ensuite, parce qu'ils considèrent comme
seule alternative pour continuer dans l'activité le sur-dimensionnement
de nos exploitations et productions.
Nous ne pouvons pas accepter que l'ajustement du marché laitier européen
se fasse au prix de la disparition de milliers d'exploitations en Europe
(ici le « rapport de situation du secteur » [2] qui mentionne le début
tragique de la délocalisation de la production de lait qui se produit en
Europe. Nous ne pouvons pas accepter que nombreuses zones rurales (dont
la plupart sont des territoires montagneuses) soient dépourvus du moteur
économique que signifie la production laitière et sans alternatives
productives.
De ce fait, nous estimons nécessaire que le prochain Conseil des
ministres reconnaisse la situation catastrophique que traverse le
secteur au niveau européen et qu'il prenne un engagement ferme au sujet
de la création et de l'application des nouveaux outils publics de
régulation du marché laitier et le contrôle de la production qui
garantissent une rémunération adéquate aux éleveurs pour le prix du lait
(qui couvre les coûts de production), le maintien des nombreux
producteurs laitiers ainsi que ses divers modèles de production durable
de lait dans l'UE.
Ces mesures devraient être adoptées de manière urgente s'il existe une
réelle volonté de la part des gouvernements européens et de la
Commission pour que soit maintenue la production laitière dans tous les
territoires de l'Union.
Veuillez agréer nos salutations les plus cordiales.
Jose-Miguel Pacheco, Comité de Coordination de la Coordination
Européenne Via Campesina
Genevieve Savigny, Comité de Coordination de Coordination Européenne Via
Campesina
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/souverainet…
[2]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/pdf/ECVC%20milk%20Report.pdf
«CRISE LAITIÈRE EN EUROPE: FINI LES ÉVALUATIONS, IL EST GRAND TEMPS
POUR LA COMMISSION EUROPÉENNE D’AGIR» [1]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA COORDINATION EUROPÉENNE VIA CAMPESINA
(Bruxelles, 2 février 2016) Au plus fort de la crise qui a causé la
faillite de milliers de producteurs laitiers dans toute l'Europe, la
Commission européenne a une fois de plus choisi de retarder l'action, et
a opté pour sa pratique habituelle de consultations, d'évaluations et
d'études.
Tout en affirmant qu'il s'agit d'un grand effort visant à améliorer la
législation actuelle, la Commission a récemment envoyé un formulaire aux
organisations agricoles et aux producteurs, en estimant qu'une enquête
sur les bénéfices et les difficultés liés au « paquet lait »
améliorerait sa mise en oeuvre sur le terrain.
ECVC considère que la crise actuelle du secteur laitier et la situation
désespérée des producteurs de lait exigent des mesures qui vont bien
au-delà des procédures conventionnelles de la Commission Européenne qui
consistent à retarder les décisions en raison d'études supplémentaires,
d'évaluations et de la rencontre d'experts pour analyser ce qui est
clair pour tout le monde : l'échec total des mesures contenues dans le «
paquet lait ».
Pour évaluer le fonctionnement du « paquet lait », il faut juste
regarder par la fenêtre et contempler la faillite de milliers de
producteurs au sein de l'Union européenne et la disparition de la
production laitière dans plusieurs régions, des faits qui ont été
révélés par plusieurs organisations sectorielles, y compris ECVC, après
que le groupe de haut niveau aie présenté ses recommandations.
En favorisant ces études et évaluations très restreintes, la Commission
européenne refuse de remettre en question ses suppositions erronées
selon lesquelles la volatilité du marché est inévitable et que le
problème réside dans le modèle organisationnel de la production. Par
ailleurs, elle clôt effectivement le débat sur d'autres solutions,
telles que la restauration d'un instrument public efficace de contrôle
de la production qui, entre autres, garantisse la permanence des
exploitations laitières - basées sur des modèles durables - dans tous
les territoires européens.
ECVC estime qu'il est grand temps de conclure et de reconnaître, plutôt
que de mener des études supplémentaires ; et d'évaluer, il faut mener
des actions pour des outils efficaces de régulations publiques en vue de
garantir des prix décents et des revenus justes aux producteurs
laitiers, aussi bien que pour permettre le contrôle et l'ajustement de
la production européenne.
CONTACTS :
Isabel Vilalba: (0034) 608905444 ES
Jose -Miguel Pacheco: (0035) 1918736441 PT, ES
Geneviève Savigny: (0033) 625551687 FR, EN
PLUS D'INFO SUR LA CRISE LAITIÈRE : Livret de la Confédération Paysanne
Des alternatives pour une politique laitière européenne juste et
efficiente [2]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture…
[2]
http://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/Livret_lait…
LA VÍA CAMPESINA - BULLETIN ÉLECTRONIQUE DÉCEMBRE 2015
Créé le mercredi 23 décembre 2015 22:41
(Harare, 23 de décembre de 2015) L'édition de décembre 2015 du bulletin
électronique de la Via Campesina est maintenant disponible. Nous y
faisons écho aux mobilisations contre les fausses solutions à la crise
climatique promues par les gouvernements à la COP21 à Paris. La Via
Campesina et la Confédération paysanne y ont défendu l'agriculture
paysanne et la souveraineté alimentaire comme alternative à la crise
actuelle. Nous partageons aussi des articles et images de notre
mobilisation à Nairobi contre la conférence ministérielle de l'OMC.
Et bien sûr, nos meilleurs voeux pour l'année 2016! Clique,ICI. [1]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/pdf/Bulletin%20Diciembre.pdf
PUBLICATIONS
BULLETIN NYÉLÉNI 24: FORÊTS, ALIMENTS PRÉLEVÉS DANS LA NATURE ET COMMUNS
Créé le jeudi 17 décembre 2015 23:25
LA NOUVELLE ÉDITION DU BULLETIN NYÉLÉNI EST MAINTENANT EN LIGNE!
(Harare, 17 décembre 2015) Environ 75 % de la population pauvre mondiale
habite dans les zones rurales des pays en développement. Il s'agit en
majorité de femmes et d'hommes pratiquant l'agriculture de subsistance,
la pêche artisanale et/ou l'élevage nomade, mais bon nombre d'entre eux
sont aussi sans terre et travaillent en tant que main d'oeuvre
saisonnière sur les exploitations agricoles, les plantations ainsi que
dans les secteurs de la pêche ou de l'industrie. Cliquez ici pour
télécharge l'édition française. [1]
Ce sont souvent les femmes qui assurent les besoins alimentaires de
cette population, principalement grâce à la production locale
d'aliments, la cueillette, la chasse et la pêche pratiquées en divers
endroits : petites exploitations, terres communes de pâturage, bois,
forêts, cours d'eau, rivières ou lacs.
Toute restriction dans l'accès à ces écosystèmes ou toute diminution
dans les quantités d'aliments récoltés provoque la faim et un état de
malnutrition aiguë. Lisez le bulletin directement sur le site
www.nyeleni.org [2]
Pour toute information complémentaire merci de contacter
info(a)nyeleni.org
FAITES CIRCULER CE BULLETIN!
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/Nyeleni_Newsletter_Num_24_FR.pdf
[2] http://www.nyeleni.org
NON À L’OMC ET AUX ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE
UN LOUP DÉGUISÉ EN AGNEAU: L’OMC SE RÉINVENTE ET RECHERCHE UNE
LÉGITIMITÉ EN AFRIQUE [1]
(Nairobi, 15 décembre 2015) Après avoir ignoré les problèmes que le
système de commerce mondial pose à l'Afrique, l'OMC - l'un des
principaux instruments de gouvernance économique mondiale - arrive sur
ce continent à la recherche d'une légitimité. L'OMC tente de se
réinventer, de donner l'impression qu'elle veut s'occuper de l'Afrique
et qu'elle apporte des solutions à une foule de problèmes (pauvreté
croissante, chômage et sous-emploi, effondrement des institutions,
etc.). Les économies africaines, étant pour la plupart d'origine
agricole ont été ruinées par l'OMC qui soutient la cause des pays
développés, et des grandes entreprises transnationales.
En recevant la 10ième réunion ministérielle, le Kenya pense augmenter
son revenu touristique et attirer des investissements étrangers dans
d'autres secteurs économiques. Il a essayé de tromper les autres états
africains pour qu'ils acceptent l'OMC. Le gouvernement du Kenya semble
avoir mordu à l'appât. Le Kenya et l'Afrique ne devraient pas être
dupés, ils devraient sortir de l'OMC. S'ils y restent, ils peuvent
s'attendre à des mesures qui malmèneront encore plus leurs économies,
les paysans et paysannes, les consommateurs, les industries et les
moyens de subsistance.
À Nairobi, la plupart des négociations par les gouvernements africains
sont dictées par les impératifs du marché plutôt que par les besoins de
protéger les paysans locaux et les consommateurs. Alors qu'il faudrait
tirer les enseignements de l'expérience des pays qui ont cultivé le
coton africain 4 (C4) et dont les économies ont été ruinées par les
fausses subventions américaines pour le coton. Cette question est devant
l'OMC depuis 2002, mais rien n'a été fait pour sanctionner les
États-Unis, jusqu'à présent. Par contre les États-Unis ont offert une
aide au développement qui a encore plus ruiné l'agriculture des pays en
les obligeant à acheter des produits agricoles chimiques toxiques et des
OGM dans le but d'augmenter leur « productivité agricole ». Une telle
hypocrisie doit être condamnée et ne peut pas être admise à Nairobi
MC10. Ces procédés vont à l'encontre de la constitution des pays en
imposant des règles qui compromettent leur espace politique, les droits
humains et refusent la SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE.
La Via Campesina et ses partenaires (la Marche mondiale des femmes,
Kenya, le Centre pour l'application de la Constitution, Dandora Must
Change et Bunge la Mwananchi) se rencontrent à Nairobi sous la bannière
« Stopper l'OMC ». Nous réclamons la SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE car c'est
l'alternative des peuples au régime des accords de libre-échange de
l'OMC dirigé par le monde des affaires.
FIN DE L'OMC! SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE MAINTENANT! GLOBALISONS LA LUTTE!
GLOBALISONS L'ESPÉRANCE!
#EndWTO #MC10 #StopFTAs #FoodSovereignty
Twitter [2]@viacampesinaFR [2]
Website [3]http://viacampesina.org/fr/ [3]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/en/index.php/actions-and-events-mainmenu-26/10-year…
[2] https://twitter.com/via_campesina
[3] http://viacampesina.org/en/
COP 21 : CLAP DE FIN SUR UNE MASCARADE [1]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA VIA CAMPESINA, DE LA COORDINATION EUROPÉENNE
VIA CAMPESINA ET DE LA CONFÉDÉRATION PAYSANNE
(Paris, 12 décembre 2015) Après deux semaines de projecteurs braqués sur
la bonne conscience des chefs d'Etat, la COP 21 s'est achevée sur un
accord dont nous savions d'avance qu'il ne contiendrait rien de bon pour
les peuples. Rien de contraignant pour les Etats, des contributions
nationales qui mènent en fait à un réchauffement supérieur à 3°C, des
avancées surtout pour les multinationales… Voilà à quoi aura servi ce
grand raout essentiellement médiatique. Les Etats savent pourtant se
contraindre quand il s'agit de signer des accords de libre-échange qui
remettent en cause le fonctionnement démocratique des pays et ne servent
que les multinationales ! Encore une fois, il est clair que l'argent
fait loi, même face à l'avenir de l'Humanité.
L'avenir de la planète est entre les mains des peuples, de ce mouvement
social qu'on a bridé pendant deux semaines, et qui a su s'exprimer
aujourd'hui. Les paysannes et paysans du monde issus d'organisations
membre de la Via Campesina, étaient présent à Paris tout au long de
cette COP 21 pour marteler que le secteur agricole est gravement
impacté. Les paysans et les paysannes sont les vigies du climat qui se
modifie, mais l'agriculture industrielle contribue à leur disparition.
Or, cette COP21 ouvre une porte toujours plus grande à la spéculation
financière sur la nature, ne fait que poursuivre l'industrialisation de
l'agriculture, et accélérer l'accaparement des ressources naturelles.
Paysannes et paysans du monde, repartent dans leurs fermes d'autant plus
déterminés à mener leurs luttes pour la souveraineté alimentaire avec
tous les peuples du monde. La mascarade a pris fin, mais leur combat
continue de plus belle !
CONTACT PRESSE :
Elina Bouchet, (français) : 00 33 6 95 29 80 78 ou
ebouchet(a)confederationpaysanne.fr
Solenne Garin, (anglais, espagnol) : 00 6 10 04 83 69 ou
solenne.garin(a)viacampesina.org
Plus d'info sur cette dernière journée de mobilisation:
Vidéo [2] , dessins [3] et photos ici. [4]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/changem…
[2] http://tv.viacampesina.org/Movements-denounce-dangerous-deal?lang=en
[3] http://tv.viacampesina.org/COP-21-Coups-de-crayons-sur-les?lang=en
[4] http://tv.viacampesina.org/December-12-2015-Last-actions-of?lang=en