CSA À ROME : LA PLUPART DES GOUVERNEMENTS CONTINUENT À IGNORER LES
DÉFIS POSÉS PAR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LE MONDE [1]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - LA VIA CAMPESINA
[2](Rome, le 15 octobre 2014) La délégation de la Via Campesina, réunie
à Rome à l'occasion de la 41ème session du Comité de la Sécurité
alimentaire (CSA) reconnaît le CSA comme étant un espace international
très important pour le débat et les prises de décisions sur les
questions agricoles et alimentaires. LVC demande instamment aux
gouvernements de prendre des mesures urgentes en faveur de l'agriculture
paysanne et autochtone, comme étant l'unique modèle capable d'alimenter
le monde. A l'occasion de la Journée mondiale de l'Alimentation, nous
rappelons notre engagement pour la lutte en faveur de la Souveraineté
alimentaire comme étant la solution aux multiples crises qui affectent
nos sociétés. Nous réaffirmons notre engagement pour la lutte en faveur
de la reconnaissance et de l'application des droits paysans.
La célébration des 10 ans des Directives pour le Droit à l'Alimentation
a démontré qu'il existe un énorme fossé entre les droits et leur
priorité, respect et application dans la réalité.
C'est pourquoi, LVC exprime sa profonde déception concernant
l'engagement réel visant à appliquer lesdites Directives.
Kannayian Subramaniam, paysan de l'Etat de Tamil Nadu en Inde a dénoncé
les attaques de l'OMC contre les réserves alimentaires créées en Inde
"Les réserves publiques sont vitales pour la sécurité alimentaire et
nutritionnelle dans tous les pays. Il s'agit de l'une des principales
armes dont nous disposons contre la volatilité des prix des aliments.
Toute règle commerciale, empêchant le soutien apporté par les pays aux
personnes les plus pauvres et marginalisées, est pour nous inacceptable.
Le principe de la cohérence avec les droits humains est au-dessus de
toute négociation ou accord commercial qui pourrait porter atteinte à la
sécurité alimentaire de nos groupes constitutifs ". [3][1]LVC confirme
qu'il est fondamental que les règles du marché soient débattues au sein
du CSA.
L'adoption des principes d'investissements responsables dans
l'agriculture (rai) ne constitue pas un progrès suffisant visant à
garantir les droits des communautés paysannes, des sans-terres et des
travailleurs agricoles. Il est néanmoins positif que soient reconnu le
rôle primordial des paysannes et des paysans dans l'investissement en
agriculture, étant bien plus important que celui du secteur des
entreprises. Pour autant, les rai n'indiquent pas d'orientations nettes
et fortes favorables aux producteurs à petite échelle.
Les principes ne contiennent pas suffisamment de sauvegardes pour
stopper l'accaparement des terres ou d'autres actions destructives
menées par le capital privé et les gouvernements complices. Elles ne
favorisent pas d'améliorations pour la création d'un travail décent, les
droits des travailleurs, ou dans la lutte contre la discrimination des
femmes.
Comme le mentionnait Javier Sanchéz, paysan en Aragon (Espagne): "Nous
avons besoin de politiques publiques en faveur de la souveraineté
alimentaire, afin de promouvoir l'agroécologie, les marchés locaux,
l'autonomisation des femmes, l'accès des jeunes à la profession, leur
accès et leur contrôle sur les terres, les forêts, l'eau et les semences
".
La Via Campesina estime qu'il est nécessaire que le Comité de Sécurité
alimentaire ait un rôle plus important dans l'élaboration des politiques
agricoles et alimentaires internationales, reconnaît les progrès
effectués depuis la réforme du CSA et s'engage à continuer à promouvoir
dans cet espace des politiques qui tiennent compte des besoins des
populations les plus marginalisées. LVC demande instamment au CSA de
lancer des processus de développement de politiques favorisant des
marchés stables, une agriculture agroécologique, respectueuse des droits
humains et communautaires, permettant de freiner le changement
climatique, de garantir l'accès aux ressources telles que les semences
et l'eau et de placer l'intérêt public avant des intérêts privés.
_CONTACTS PRESSE LVC À ROME: _
Annelies Schorpion (EN, ES, FR, NL):
annelies.schorpion(a)viacampesina.org, +39 3511556740
Ivan Mammana (EN, ES, FR, IT): cooperazione(a)aiab.it, +39 3341667401
-------------------------
[4][1] Cf le vidéo [5] de l'intervention
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/souverainet…
[2]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/foodsov/9037336579_46090b0647_z.j…
[3]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/souverainet…
[4]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/souverainet…
[5] https://www.youtube.com/watch?v=SnuZRJVWGp4&feature=youtu.be
[1]Aujourd'hui, le 16 octobre, nous célébrons la Journée mondiale
d'action pour la Souveraineté Alimentaire contre les sociétés
transnationales. A cette occasion, La Via Campesina invite ses
organisations membres, le peuple organisé et les mouvements sociaux
alliés du monde entier à regarder notre vidéo et à s'en inspirer pour
des actions aujourd'hui même : LA VIA CAMPESINA EN MOUVEMENT... POUR LA
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE! [1]
Ce film est disponible en ANGLAIS [2], FRANÇAIS [1], ESPAGNOL [3] et en
d'autres langues…
Il s'agit d'une journée de solidarité, de résistance et de mobilisation
afin que les citoyen-ne-s prennent conscience des menaces qui planent
actuellement sur la Souveraineté Alimentaire des Peuples.
_ POUR UNE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE MAINTENANT !_
_ GLOBALIZONS LA LUTTE, GLOBALIZONS L´ESPOIR !_
Links:
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[1] http://vimeo.com/27473807
[2] http://vimeo.com/27473286
[3] http://vimeo.com/27474387
NON AU TTIP, CETA ET AUTRES POLITIQUES COMMERCIALES DESTRUCTIVES [1]
[2](Rome, le 11 octobre) La délégation de La Vía Campesina, réunie à
Rome pour la réunion du Comité de Sécurité alimentaire mondial
renouvelle son rejet des négociations actuelles sur divers accords de
libre échange tels le TTIP [3][1], TPP [4][2] et le CETA [5][3] Dans le
cadre de la journée mondiale d'action contre le TTIP et en solidarité
avec le 16 octobre, journée d'action mondiale pour la Souveraineté
alimentaire. La délégation participe à la 41ème session du CSA, où est
célébré le dixième anniversaire des Directives du Droit à
l'Alimentation. ´Les paysannes et les paysans, producteurs à petite
échelle, ne voient aucune raison de le célébrer puisque lesdites
directives n'ont pas été appliquées du tout. D'autre part, les
négociations commerciales, menées à l'encontre du droit à
l'alimentation, progressent à un rythme préoccupant.
La promotion de la concurrence par le biais de la suppression des droits
de douane et des normes, permet le renforcement d'un Système agricole et
alimentaire chaque fois plus sous le contrôle des multinationales. Le
paradigme du commerce néolibéral ignore complètement les normes des
droits sociaux, environnementaux et humains et ne fait que garantir les
profits et le contrôle d'un petit nombre de transnationales.
L'augmentation de la marchandisation des aliments ne respecte ni ne
garantit le droit à l'alimentation.
La nature antidémocratique et secrète des négociations confirme que ces
accords ne profitent aucunement aux personnes.
Ils détruisent les capacités des paysannes et des paysans à produire
pour leurs communautés et les capacités des citoyennes et citoyens à
décider du type d'aliments qu'ils souhaitent consommer. Ils
n'encouragent pas le changement urgent dont nous avons besoin pour
mettre fin au changement climatique.
La délégation de LVC à Rome s'est engagée à défendre des politiques
publiques de soutien à une agriculture paysanne et autochtone. Il s'agit
de l'unique modèle agricole capable d'éradiquer la faim dans le monde.
Nous demandons donc instamment au CSA d'évaluer, de contrôler et de
subordonner les décisions politiques adoptées par d'autres organismes
internationaux. Nous devons en toute urgence changer les règles du
commerce pour aller vers un modèle en accord avec la souveraineté
alimentaire en promouvant l'agroécologie et la réforme agraire.
CONTACTS PRESSE LVC À ROME:
Annelies Schorpion (EN, ES, FR, NL):
annelies.schorpion(a)viacampesina.org, +39 3511556740
Ivan Mammana (EN, ES, FR, IT): cooperazione(a)aiab.it, +39 3341667401
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[6][1] Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement
négocié entre l'UE et les USA
[7][2] Accord de partenatiat transpacifique
[8][3] Accord économqiue et commecial global entre l'UE et le Canada
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/non-aux…
[2] http://viacampesina.org/fr/images/stories/nonomc/fta-rome.jpg
[3]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/non-aux…
[4]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/non-aux…
[5]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/non-aux…
[6]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/non-aux…
[7]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/non-aux…
[8]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/non-aux…
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ET COMMERCE
16 OCTOBRE – JOURNÉE MONDIALE D’ACTION POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
CONTRE LES SOCIÉTÉS TRANSNATIONALES [1]
Créé le vendredi 10 octobre 2014 15:17
APPEL INTERNATIONAL DE LA VIA CAMPESINA
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE EST LE DROIT DES PEUPLES À PRODUIRE ET À
MANGER DES ALIMENTS SAINS. L’ALIMENTATION NE PEUT SE RÉDUIRE À UNE
MARCHANDISE DES SOCIÉTÉS TRANSNATIONALES.
Le mouvement paysan international La Vía Campesina fait appel à ses
organisations partout dans le monde, au peuple organisé, aux alliés et
aux consommateurs conscients pour participer à la Journée Mondiale
d'Action pour la Souveraineté Alimentaire des Peuples contre les
sociétés transnationales, ce 16 octobre 2014.
Chaque année, la Vía Campesina organise cette journée de solidarité, de
résistance et de mobilisation afin d'informer la société civile sur le
risque auquel se confronte aujourd'hui la Souveraineté Alimentaire des
Peuples. C'est pourquoi nous estimons qu'il est important et impératif
de renforcer l'alliance avec la classe ouvrière rurale et urbaine. Le
droit à l'alimentation ne doit pas seulement veiller à l'accès, mais
doit également assurer une alimentation saine, sûre et culturellement
adaptée pour les populations.
En 1996, à Rome, La Vía Campesina avait évoqué la Souveraineté
Alimentaire et le droit des peuples à concevoir leurs propres politiques
agricoles et alimentaires qui favorisent la production et la
distribution paysanne au niveau local et qui permettent de répondre aux
demandes de la population.
Aujourd'hui, par le biais d'une triple alliance entre les Etats, les
banques et les médias, les sociétés transnationales de l'industrie
agroalimentaire diffusent largement le modèle de l'agriculture
intensive, en affirmant que celle-ci est très productive et qu'elle peut
mettre fin à la crise alimentaire. Mais la réalité montre que, en ce
moment, plus d'un milliard de personnes dans le monde souffrent de la
faim et de la malnutrition alors que les sociétés transnationales
continuent à spéculer avec l'alimentation, ayant pour seul objectif le
profit.
L'industrie agroalimentaire expulse des millions de paysannes et paysans
de leurs terres, avec un champ sans agriculteurs, une concentration des
ressources naturelles comme l'eau, la terre et la destruction de la
biodiversité.
En outre, des entreprises comme Monsanto, Cargill, Bunge, Dupont, AMD,
entre autres, monopolisent et accaparent le commerce des céréales et des
graines, en criminalisant cette pratique ancestrale de conserver,
reproduire et échanger les semences. L'industrie agroalimentaire
encourage l'utilisation indiscriminée des pesticides, qui dégradent les
sols, et qui minent la vie des paysannes et paysans et celle des
consommateurs urbains.
Avec les paysannes et les paysans de La Vía Campesina, en cette journée
mondiale d'action le 16 octobre prochain, nous réaffirmons l'urgence de
considérer la Réforme agraire intégrale comme un mécanisme pour
conquérir la souveraineté alimentaire et nous reconnaissons la
production agro-écologique comme une alternative pratique et cohérente
envers notre projet paysan, qui a également pour conséquence de réduire
les effets du changement climatique et rafraîchir la planète.
Par conséquent, en ce 16 octobre - Journée mondiale d'action pour la
souveraineté alimentaire contre les sociétés transnationales - nous nous
mobiliserons, nous prendrons des terres, nous réaliserons des forums,
nous organiserons des foires agro-écologiques, nous occuperons les rues
des villages et des villes et nous ferons entendre notre voix envers la
résistance contre l'accaparement des terres, contre l'utilisation des
pesticides et des semences génétiquement modifiées, pour une Réforme
agraire intégrale et pour la souveraineté alimentaire comme
transformation radicale vers un système alimentaire socialement juste et
digne pour les peuples du monde.
POUR UNE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE MAINTENANT !
NOUS VOUDRIONS ENREGISTRER TOUTES LES ACTIONS QUI SE FERONT AU SEIN DE
VOS ORGANISATIONS PARTOUT DANS LE MONDE: PHOTOS, FORUMS, MARCHES,
PROJECTIONS VIDÉOS, ÉCHANGES DE SEMENCES ET FOIRES AGRO-ÉCOLOGIQUES.
ENVOYEZ S'IL VOUS PLAÎT VOS INFORMATIONS À L’ADRESSE SUIVANTE:
LVCWEB(a)VIACAMPESINA.ORG
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/souverainet…
AGRICULTURE PAYSANNE DURABLE
DÉMASQUER L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU CLIMAT [1]
Créé le mardi 23 septembre 2014 16:36
COMMUNIQUÉ DE LA VIA CAMPESINA
_L’HISTOIRE SE PRÉSENTE LA PREMIÈRE FOIS SOUS FORME DE TRAGÉDIE, ENSUITE
COMME UNE FARCE._
Nous, femmes, hommes, paysan-ne-s, petits agriculteur-rice-s familiaux,
migrant-e-s, travailleur-euse-s ruraux, autochtones et jeunes de La Via
Campesina, dénonçons l'agriculture intelligente face au climat qui est
présentée comme une solution au changement climatique et un mécanisme de
développement durable.
Pour nous, il est clair que derrière sa prétention à lutter contre la
pauvreté rurale persistante et le changement climatique, il n'y a rien
de nouveau. Il s'agit avant tout de continuer la Révolution Verte
engagée au début des années 1940, et poursuivie dans les années 1970 et
80 par la Banque Mondiale et les entreprises à travers les projets de
réduction de la pauvreté. Ceux-ci ont décimé de nombreuses économies
paysannes, en particulier dans le Sud. Ainsi, de nombreux pays qui
étaient autosuffisants en production alimentaire, comme le Mexique ,
sont devenus en l'espace de deux décennies dépendants du Nord pour
nourrir leurs populations.
Le résultat de ces projets dictés par le besoin d'expansion du capital
industriel a été l'intégration des paysan-ne-s et de leurs productions
dans le modèle agricole et alimentaire industriel d'aujourd'hui. Ce
modèle est basé sur l'utilisation accrue de produits chimiques toxiques,
est dépendant des combustibles fossiles pour ses intrants et
technologies, favorise l'exploitation croissante des travailleur-se-s
agricoles et ruraux et a pour conséquence une perte importante de la
biodiversité. Ce système alimentaire est maintenant sous le contrôle des
entreprises et des grands exploitants industriels - qui en sont les
principaux bénéficiaires . Il a entraîné la perte de la sécurité et de
la souveraineté alimentaire, transformant des pays entiers, autrefois
exportateurs nets de produits alimentaires en importateurs nets. Non pas
que ces pays ne soient pas capables de produire de la nourriture, mais
parce qu'aujourd'hui, ils ne produisent plus que des cultures
commerciales destinées à la production d'aliments industriels, de
carburants, de produits manufacturés, ou à la spéculation sur les
marchés financiers mondiaux.
Aujourd'hui, ce sont les mêmes acteurs qu'hier, telle la Banque
Mondiale, qui sont à l'origine de l'agriculture intelligente face au
climat comme solution au changement climatique. Ils prétendent augmenter
les revenus des travailleur-se-s ruraux pauvres - en se basant sur
l'idée erronée que l'augmentation des revenus passe par l'augmentation
de la productivité. Il est clair que l'intention est de créer de
nouveaux marchés pour poursuivre la Révolution Verte. Ceci s'inscrit
dans le cadre plus large de projets d'ajustements structurels« verts »
exigés par un système économique et des élites politiques en détresse,
qui voient dans l'agriculture et les terres agricoles de nouvelles
possibilités d'investissements financiers spéculatifs.
L'agriculture intelligente face au climat ne fait pas la distinction
entre leseffets négatifs de l'agriculture industrialisée et les vraies
solutions offertes par l'agroécologie paysanne, qui ont contribué à
réduire la pauvreté, la faim et à lutter contre le changement
climatique. L'activité agricole qui contribue le plus aux émissions de
gaz à effet de serre est l'agriculture industrielle et non
l'agroécologie paysanne.
L'agriculture intelligente face au climat va augmenter la concentration
des terres, poussant les agriculteurs vers des projets de la Banque
Mondiale, de l'Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)
et d'autres institutions. Cela va créer une dépendance aux nouvelles
technologies incluant les « semences intelligentes face au climat », les
intrants et crédits. Ces biotechnologies ignorent les pratiques
traditionnelles qui ont fait leur preuve en terme d'adaptation et de
gestion des variétés de semences. Elles ne permettront pas d'adaptation
aux changements climatiques ni d'amélioration des revenus. Elles
entraîneront davantage les paysan-ne-s dans la dette et la dépendance.
De même que la Révolution Verte a imposé les engrais et pesticides de
synthèse comme condition d'accès aux prêts et à l'assistance technique,
les biotechnologies sont à leur tour imposées, le tout au nom de la
productivité.
L'idée d'augmenter la productivité agricole de manière durable, ou «
l'intensification durable», est erronée. L'augmentation des rendements à
l'hectare grâce à l'intensification de la production ne fait
qu'augmenter le revenu des entreprises, des spéculateurs sur les marchés
financiers, et des grands propriétaires terriens.
L'« intensification durable » n'a pas tant pour objet l'augmentation du
rendement à l'hectare, qu'un green-washing à grande échelle de la
production industrielle suivant le vieil adage « grossis ou disparais ».
Les paysan-ne-s doivent de plus en plus produire des cultures
commerciales pour le marché international et non pour les systèmes
alimentaires locaux et régionaux. Ils-elles cultivent des matières
premières pour les multinationales qui les transforment en aliments de
mauvaise qualité, en agro-carburants ou en produits pharmaceutiques. Les
paysan-ne-s n'auront pas d'autre choix que de continuer à accepter de
nourrir l'insatiable machine de production alimentaire capitaliste et
ses activités spéculatives sur les marchés financiers.
L'intensification de la production est aussi un moyen de réduire le coût
de la main d'œuvre, signifiant ainsi la dégradation continue des
conditions de travail, et le recours à des salaires moins élevés pour
les travailleur-euse-s migrants. La plupart des paysan-ne-s seront
exclus car l'agriculture industrielle n'a rien à leur offrir, si ce
n'est de devenir des paysan-ne-s sans terre ou de des migrant-e-s
tentant leur chance en tant que travailleur-se-s dans les villes et les
campagnes pour un salaire de misère.
Au final, l'agriculture intelligente face au climat tente de dissimuler
la nécessité d'une véritable réforme agraire et agricole. Elle masque la
problématique de la rareté des terres et des ressources naturelles qui
affecte principalement les paysan-ne-s. La pauvreté est le résultat du
manque d'accès à la terre, à l'usage de la terre ,à la propriété
foncière.La pauvreté est la conséquence du traitement injuste ,des
salaires bas des travailleur-se-s ainsi que de l'exploitation implacable
de leur main d'œuvre afin de répondre aux besoins du capitalisme, le
tout façonnant la folie à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui.
En outre, l'agriculture intelligente face au climat, à l'instar du
programme de Réduction des émissions liées à la déforestation et de la
dégradation des forêts (REDD), va étendre le marché du carbone et son
utilisation pour la spéculation financière. La possibilité de gros
profits augmentera la spéculation sur le marché du carbone avec des
investissements dans les crédits carbone générés par des terres
agricoles participant à des projets d'agriculture intelligente face au
climat Ceci conduira à favoriser « l'accaparement des terres au nom du
carbone » par les gros investisseurs et producteurs, et la poursuite du
déplacement des paysan-ne-s, tout comme REDD déplace des populations
autochtones.
Cette agriculture intelligente face au climat offre peu d'espoir de
réduction des émissions de gaz à effet de serre, de diminution de
l'insécurité alimentaire ou d'un développement rural socio-économique
significatif. Les problèmes de pauvreté, d'insécurité alimentaire et de
changement climatique ne sont pas des échecs du marché, mais sont plutôt
les défauts structurels du système .Ces défauts persisteront et
s'aggraveront avec la mise en œuvre de l'agriculture intelligente face
au climat.
Nous avons besoin d'un changement de système MAINTENANT!
Aujourd'hui, tout comme par le passé, nous sommes prêt-e-s à lutter, à
travers nos demandes pour la justice climatique et environnementale,
contre les fausses solutions promues par « l'économie verte »
capitaliste et à nous battre pour de véritables solutions au changement
climatique et à la pauvreté,.
Nous continuons de proposer et mettre en pratique, partout où nous le
pouvons, l'agroécologique paysanne et la construction de la souveraineté
alimentaire des peuples. Nous créons volontairement ces autres espaces
pour apporter les changements structurels dont nous avons vraiment
besoin pour faire face aux problèmes de la pauvreté, du changement
climatique et de l'incapacité des peuples à se nourrir
A l'occasion du Sommet sur la climat organisé par Ban Ki Moon, nous
appelons tous les mouvements sociaux réunis à New York, à dénoncer la
fausse solution qu'est l'agriculture intelligente face au climat, à
s'opposer au lancement de l'Alliance Mondiale pour une Agriculture
Intelligente face au Climat, et à nous rejoindre dans la lutte pour la
souveraineté alimentaire et pour des modes de production agricole et
alimentaire différents. Modes à même de fournir un revenu juste pour les
paysan-ne-s et leurs communautés, de produire une nourriture saine
répondant aux besoins nutritionnels des populations et de garantir
l'accès alimentaire en quantité suffisante à tous. Toute pratique de
production et de consommation, pour être vraiment durable, doit enrichir
et protéger la Terre-Mère.
NON À L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU CLIMAT !
OUI À LA REFORME AGRAIRE ET A L’AGROÉCOLOGIE PAYSANNE POUR LA
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES !
GLOBALISONS LA LUTTE GLOBALISONS L’ESPOIR !
CONTACTS PRESSE :
_Pour plus d'informations durant le Sommet sur le Climat à New York vous
pouvez contacter: DENA HOFF, ANTOLIN HUASCAR OU CARLOS MARENTES JR. AU
(413) 345-1137 (USA). _
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture…
_FR _ [1]_LA LUTTE DES COMMUNAU_ [1]_TÉ_ [1]_S POUR DÉFENDRE
LEUR TERRITOIRE_ [1]
LA NOUVELLE ÉDITION DU BULLETIN NYÉLÉNI EST MAINTENANT EN LIGNE!
_ _
L'accaparement des terres arables mondiales s'étend de jour en jour.
Il ne s'agit pas seulement de l'exploitation pour des entreprises
agricoles de monoculture de matières premières d'export
ou de la délocalisation de la production alimentaire dans d'autres pays.
L'accaparement des terres implique aussi l'_extractivisme _: l'eau,
l'industrie minière, le pétrole, la déforestation, le narcotrafic,
les services environnementaux et les projets REDD (ou des terres
aliénées apparemment sous surveillance) et enfin toute la spéculation
relative à ces derniers, à savoir le tourisme, le développement
immobilier, l'urbanisation, la géopolitique, et bien plus encore.
Dans ce numéro de Nyéléni, nous voulons nous pencher un peu plus sur ce
phénomène croissant
ET SUR LES POSSIBILITÉS QUE NOUS AVONS, DEPUIS NOS COMMUNAUTÉS, D’Y
RÉSISTER.
_Cliquez ici pour [1]__télécharge l'édition française [1] _ou lisez le
bulletin directement sur le site www.nyeleni.org [2]
Pour toute information complémentaire merci de contacter
info(a)nyeleni.org
FAITES CIRCULER CE BULLETIN!
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[1] http://www.nyeleni.org/ccount/click.php?id=61
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