NOUVELLE PUBLICATION - LES LOIS SEMENCIÈRES QUI CRIMINALISENT LES
PAYSANS : RÉSISTANCE ET LUTTES [1]
LA VIA CAMPESINA | GRAIN
Communiqué de presse - 8 avril 2015
POUR PUBLICATION IMMÉDIATE
Les semences paysannes, base de la production alimentaire, sont
attaquées de toutes parts. Dans de nombreux pays, les lois votées sous
pression des grandes entreprises limitent de plus en plus l'utilisation
que les paysans peuvent faire de leurs semences. La conservation et la
réutilisation des semences, une pratique millénaire à base de
l'agriculture, est ainsi rapidement devenue une pratique criminelle.
Il faut agir ! Un NOUVEAU LIVRET [2] et unPOSTER [3] édités par La Via
Campesina et GRAIN exposent la façon dont les multinationales et les
gouvernements s'y prennent pour freiner l'échange et la protection des
semences par les paysans ; mais ces derniers ne se laissent pas faire.
Selon Guy Kastler de La Via Campesina : « Le contrôle des semences doit
se trouver entre les mains des paysans et des paysannes. C'est ce
principe, base même des procédés de production, qui assure la
souveraineté alimentaire des communautés rurales et des populations
urbaines face aux multinationales et leurs énormes profits. Au cours des
siècles, les paysans ont trié et sélectionné des milliers de variétés de
semences qui ont fait le chemin jusqu'à notre époque et se retrouvent
maintenant à la base des régimes alimentaires du monde entier ».
Il se fait que, aux yeux des multinationales qui cherchent à imposer des
lois leur offrant le contrôle sans condition des terres, de
l'agriculture, des denrées alimentaires et des profits qui peuvent être
réalisés dans ce secteur, ces pratiques semencières ancestrales sont un
obstacle de taille. Pour La Via Campesina, les lois doivent au contraire
garantir les droits des paysans de conserver, d'utiliser, d'échanger, de
vendre leurs semences et les protéger de la biopiraterie.
« Avec le soutien des gouvernements, les grandes entreprises mènent
l'offensive sur le plan juridique, pour prendre le contrôle des
semences. Elles se permettent non seulement de privatiser les semences
grâce à de nouvelles lois, mais s'accordent également de nouveaux droits
pour pouvoir entrer de force chez les paysans et détruire leurs semences
» , explique Camila Montecinos de GRAIN.
Les lois qui concernent les semences évoluent et s'endurcissent en
réponse aux désidératas de l'industrie biotechnologique et semencière.
Les soi-disant « accords de libre-échange », les traités
d'investissements bilatéraux et les initiatives d'intégration régionales
renforcent l'impact des autres droits de propriétés sur les semences en
apparence moins contraignant.
Ce qui est en jeu ici, ce sont les fondements de l'agriculture paysanne,
ni plus ni moins. Dans le monde entier, des mouvements sociaux, et
surtout des associations de paysannes et de paysans, se sont levés et se
sont mobilisés pour empêcher le vote de telles lois.
Les multinationales et les gouvernements comptent sur la confidentialité
et le manque de transparence, car ils savent que des citoyens bien
informés rejetteraient l'idée de la privatisation des semences.
Ce livret a pour objectif de renforcer la résistance en permettant au
plus grand nombre, et tout particulièrement aux communautés rurales les
plus touchées par cette problématique, de comprendre ces lois de
l'industrie, leurs objectifs et leurs impacts. Il entend aussi insister
sur le rôle que jouent les mouvements sociaux pour faire voter des lois
qui, au contraire, protègent les droits des paysans : leur succès est
une condition incontournable de la souveraineté alimentaire et par
conséquence de la souveraineté politique des peuples.
TABLE DES MATIÈRES
1. Comment les législations semencières convertissent les semences
paysannes en semences illégales
2. Afrique : un trésor menacé
3. Les Amériques : la résistance massive contre les lois Monsanto
4. Asie : la lutte contre une nouvelle vague de semences industrielles
5. Europe : les paysans s'efforcent de sauver la diversité agricole
CONTACTS
LA VIA CAMPESINA
Guy Kastler (français) +33 46 891 2895
Andrea Ferante (anglais, espagnol) +39 348 018 9221
GRAIN
Renée Vellvé (anglais, français) +33 67 507 3468
Camila Montecinos (espagnol) +56 22 222 4437
_______
AVIS AUX ÉDITEURS
Ce livret est accompagné
* d'un poster exposant les différentes actions que les paysannes, les
paysans et leurs alliés peuvent entreprendre pour défendre leurs
semences [3] (illustration par Julia Yellow )
* d'un tableau décrivant les diverses lois semencières à travers le
monde [4]
Links:
------
[1]
http://www.viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodive…
[2]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/pdf/lvc-grain-semencieres-qui-cri…
[3]
http://www.viacampesina.org/fr/images/stories/pdf/Seed%20laws%20poster%20FR…
[4] http://www.grain.org/attachments/3395/download
Déclaration de la Convergence Globale des luttes pour la terre et l'eau
[1]
Créé le samedi 4 avril 2015 13:50
DROITS À L'EAU ET À LA TERRE, UNE LUTTE COMMUNE
_Dakar à Tunis : Déclaration de la Convergence Globale des luttes pour
la terre et l'eau (Tunis, le 28 mars 2015)_
Nous, mouvements sociaux et de bases et organisations de la société
civile, engagés dans la défense des droits à la terre et à l'eau, nous
nous sommes réunis à Dakar en octobre 2014 dans le cadre du Forum Social
Africain pour lutter et protester contre les accaparements de toutes les
ressources naturelles, l'eau et la terre, nos biens communs, et contre
les violations systématiques des droits humains qui les accompagnent. Le
partage de nos idées nous a amenés à reconnaître la solidarité
essentielle de nos combats, étant donné la nature inextricable des liens
entre l'accaparement des terres, de l'eau et des autres ressources
naturelles. Nous nous sommes réuni-e-s de nouveau lors du Forum Social
Mondial à Tunis en mars 2015 pour continuer ce dialogue avec des
mouvements et organisations du monde entier afin d'élargir cette
convergence.
Aujourd'hui, plus de 200 millions d'hectares de terres sont accaparées
dans le monde entier par des entreprises, gouvernements, élites,
spéculateurs, souvent soutenus par la Banque mondiale, le Fond Monétaire
International (FMI), le G8 et d'autres institutions et consortiums.
Cette mainmise par une minorité sur nos biens communs engendre
concentration, expulsion puis asservissement des populations. Cela se
fait au nom de la protection de l'environnement, sous prétexte d'arrêter
le changement climatique, la production d'énergie « propre », des
méga-projets d'infrastructures et/ou au nom du soi-disant développement,
souvent promus par des partenariats public-privé tels que la Nouvelle
Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique. Des
territoires entiers sont ainsi vidés de leurs communautés, tandis que la
perte d'identité et la destruction des écosystèmes rendent la vie
impossible. Les communautés, dont les droits et la dignité ont été
bafoués, se retrouvent avec des familles déstructurées ou transformées
en communautés de réfugiés, forcées à migrer, sans droits, appauvries,
affamées. Il est estimé que 3000 personnes meurent chaque jour par
manque d'eau. L'accès et la gestion des espaces de vie communautaire
sont détruits par des groupes militaires et armés qui perpétuent la
guerre et l'occupation, des forces de l'ordre des États criminels,
soutenus par des élites économiques, financières et politiques. Cela
mine les systèmes d'alimentation locaux et un grand nombre de
producteurs locaux qui nourrissent en réalité la vaste majorité de la
population mondiale. Quand les gens résistent, ils sont criminalisés,
emprisonnés et assassinés.
Ainsi, les profits faramineux d'une élite sont bâtis sur la violation
systématique des droits humains de la majorité de paysan-nes,
habitant-es de quartiers populaires ou informels, pêcheurs, communautés
d'éleveurs et nomades, les peuples et communautés indigènes,
travailleur/euses ruraux et urbains et consommateurs et consommatrices,
particulièrement les jeunes et les femmes, qui sont expropriés de leurs
terres et moyens de subsistance par la violence, l'intimidation et les
tortures. L'accaparement des terres s'accompagne toujours de
l'accaparement de l'eau par différents moyens : les cultures
non-durables consommatrices d'eau, la privatisation des services de
distribution et gestion des eaux (qui volent cette ressource vitale de
ceux qui ne peuvent pas la payer), la contamination des nappes par des
exploitations minières incontrôlées, la modification de cours fluviaux
et du flux d'eau par la construction de barrages et l'expulsion des
communautés qui en résulte, la militarisation des points d'accès à l'eau
et des territoires, l'expulsion des éleveurs et des pêcheurs de leur
milieu de vie, par exemple à travers des pratiques comme l'extraction de
sable sur les côtes.
La criminalisation des militant-e-s qui se battent pour la protection
des biens communs est aujourd'hui un phénomène courant, quoique caché
par les autorités. Car la terre et l'eau sont des ressources de plus en
plus rares, et par conséquent cruciales pour la sécurité des sociétés et
la souveraineté des États aujourd'hui et demain! Or, cette organisation
de la rareté qui est à la base des crises hydrique, foncière et
alimentaire n'est pas une donnée naturelle, elle est construite par des
enjeux politiques, géostratégiques et financiers.
En réponse à ces menaces à nos vies et notre bien-être, nous résistons
et luttons. Nous faisons valoir nos droits et présentons des vraies
solutions. Nous croyons que le contrôle et l'accès des peuples à la
terre et l'eau sont essentiels pour la paix, pour arrêter le changement
climatique et pour garantir les droits humains fondamentaux et une vie
digne pour toutes et tous. La distribution juste et équitable de la
terre et de l'eau, et l'égalité des genres sont essentielles pour notre
vision de la souveraineté alimentaire, basée sur l'agroécologie (comme
décrit dans la Déclaration du Forum International sur l'Agroécologie de
Nyéléni de février 2015), des systèmes d'alimentation locaux, la
biodiversité, le contrôle de nos semences et le respect des cycles de
l'eau. Cette vision s'applique aux populations rurales, urbaines et
péri-urbaines et comprend des relations entre producteurs et
consommateurs basées sur la solidarité mutuelle et la coopération.
NOTRE SOLIDARITÉ SE BASE SUR LES CONVICTIONS ET LES PRINCIPES SUIVANTS,
QUI UNISSENT NOS COMBATS :
* les droits humains à l'eau, à l'alimentation et à la terre sont
fondamentaux et essentiels pour la vie. Toutes et tous, hommes et
femmes, adultes et enfants, riches ou pauvres, ruraux ou urbains doivent
pouvoir en jouir.
* L'eau et la terre sont non seulement des ressources naturelles
vitales, mais aussi une partie de notre héritage commun, dont la
sécurisation et la gouvernance doivent être préservées par chaque
communauté pour le bien commun de nos sociétés et de l'environnement,
aujourd'hui et pour les générations à venir.
* L'eau, la terre et les semences sont des biens communs, et pas des
marchandises.
* Le mandat légal et constitutionnel que nous reconnaissons à l'État
est celui de représenter l'intérêt des peuples. Raison pour laquelle
l'État a le devoir de s'opposer à toute politique ou traité
international qui menacent les droits humains et leur propre
souveraineté, y compris les mécanismes de règlement des différends entre
les entreprises et les Etats, tels que ceux inclus dans le Partenariat
transatlantique de commerce et d'investissement et la majorité des
traités d'investissement.
* Les politiques de gestion de la terre et de l'eau doivent favoriser
la réalisation de l'équité sociale, l'égalité de genre, la santé
publique et la justice environnementale.
* Le refus ferme de toute forme d'occupation et domination étrangères.
C'est pourquoi, ensemble, en tant que sociétés civiles venant des quatre
coins du monde,
NOUS NOUS ENGAGEONS À:
* sensibiliser, former et organiser les communautés en milieux urbains
et ruraux pour construire un mouvement fort et solidaire pour lutter
pour la reconnaissance et faire respecter nos droits humains à
l'alimentation, à l'eau et à la terre, et aux territoires ;
* défendre dans toutes les instances le droit des citoyen-ne-s et des
communautés au consentement préalable, libre et éclairé et la
participation pleine et entière dans la gouvernance des ressources
naturelles ;
* mettre en synergie les groupes de tous les secteurs engagés et en
lutte contre l'accaparement de l'eau et de la terre pour former des
plateformes nationales et régionales pour renforcer une convergence
internationale des luttes de la terre et de l'eau ;
* récupérer nos terres, eaux et semences ; récupérer les espaces
politiques légitimes pour lesquels nous nous sommes battu-e-s en tant
que détenteur/trices de droits, tels que le Comité de la sécurité
alimentaire et la nutrition mondiale ; et de résister à l'accaparement
de notre langage qui vise à soutenir des fausses solutions, telles que
l'agriculture intelligente pour le climat (climate smart agriculture) ;
* la solidarité avec et le soutien des défenseurs des droits humains
et ceux et celles qui s'opposent à l'accaparement des terres et de
l'eau, particulièrement lorsque ceux/celles-ci sont criminalisé-e-s ;
* nous opposer à toutes les politiques nationales et les traités
internationaux qui favorisent la privatisation et la marchandisation des
ressources naturelles et l'accaparement des terres et de l'eau, dont les
cartes pré-payées pour l'accès à l'eau, l'ajustement automatique du
tarif, et les Accords de Partenariat Économique (APE) entre UE et pays
ACP, aussi bien concernant les biens que les services ;
* dénoncer les classements du climat des affaires (doing business) de
la Banque mondiale et les systèmes de compensation pour la biodiversité
(biodiversity offsettings), qui ne s'appuient que sur le registre de la
spéculation, au détriment des critères de droits humains, sociaux et
environnementaux, et favorisent l'accaparement des terres et de l'eau.
NOUS REVENDIQUONS AUPRÈS DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES, ÉTATS ET
AUTORITÉS LOCALES :
* de reconnaître l'indivisibilité des droits humains et leurs
obligations pour leur réalisation, particulièrement pour les groupes
vulnérables et marginalisés, les femmes et les jeunes. Ils doivent
appliquer de manière systématique l'approche des droits humains,
s'abstenir de violations, et prévenir et poursuivre les abus des droits
humains ;
* de mettre en place des politiques adéquates de réforme agraire, de
réforme foncière, de restitution réelle et de redistribution équitable
et de gestion durable de la terre, de l'eau et d'autres ressources
naturelles ;
* d'adopter des politiques, y compris des politiques de développement
et de coopération, qui visent l'autonomisation et la responsabilisation
des communautés au lieu d'être basées sur des intérêts économiques et
géopolitiques ;
* de respecter, protéger et réaliser le droit humain à l'eau et à
l'assainissement qui a été reconnu et explicité par la résolution de
l'Assemblée Générale des Nations Unies 69/2010, en adoptant les mesures
constitutionnelles et législatives garantissant à toutes et tous la
disponibilité et l'accessibilité à l'eau et aux services
d'assainissement, ainsi que la justiciabilité concrète du droit humain à
l'eau ;
* de reconnaître, respecter et protéger les droits collectifs
coutumiers sur l'accès, la sécurisation et la gouvernance du foncier, de
l'eau et des ressources naturelles, nos biens communs, en garantissant
les droits des femmes ;
* de respecter leurs obligations de ne pas reconnaître des situations
illégales, y compris particulièrement des actes prohibés commis par des
forces d'occupation, et de ne pas coopérer ou interagir avec des parties
prenantes impliquées dans des situations illégales ou qui en tirent
profit ;
* d'assurer le consentement libre, préalable et éclairé des
populations et la participation pleine et entière en ce qui concerne
toute décision relative à la gestion de la terre, de l'eau ou d'autres
ressources naturelles. De ne pas seulement entendre mais prendre en
compte nos revendications et notre droit de dire Non à l'accaparement
des terres et de l'eau ;
* de mettre en œuvre la Convention 169 de l'Organisation
Internationale du Travail relative aux peuples indigènes et tribaux et
la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples indigènes ;
* d'approuver explicitement la promotion des droits humains, dont les
droits humains à l'eau, à l'alimentation et à la terre, dans le cadre
des Objectifs de Développement Durable de l'Agenda ONU post-2015;
* d'appliquer immédiatement les Directives du CSA/FAO pour la
gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux
pêches et aux forêts et des Directives de la FAO visant à assurer la
durabilité de la pêche artisanale, en assurant notre participation en
tant que détenteurs de droits ;et de promulguer des lois nationales qui
garantissent pleinement la justiciabilité des dispositions de protection
des droits des personnes ;
* de soutenir et adopter la Déclaration des Nations Unies des Droits
des Paysan-ne-s et des autres personnes travaillant en milieu rural qui
est développée en ce moment au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU ;
* d'adopter et mettre en place un Traité contraignant pour prévenir et
punir les crimes des sociétés multinationales et d'autres entreprises ;
* d'adopter les mesures et les outils de droit international
pertinents, dans le cadre du Pacte International des Droits Économiques,
Sociaux et Culturels (PIDESC) des Nations Unies, afin de renforcer
concrètement le droit humain à l'eau et à l'assainissement, de clarifier
et spécifier les obligations des États, et d'empêcher toute forme
d'accaparement de l'eau.
Nous appelons les sociétés civiles, les mouvements sociaux et de base,
les ONGs et les syndicats du monde entier à s'investir dans cette
discussion et à renforcer cette déclaration et à soutenir ces
revendications avec tous les moyens à disposition. Ce n'est qu'en
solidarisant nos luttes, à partir de la protection de nos droits aux
ressources essentielles pour la vie, que nous pourrons faire entendre la
voix de la société civile dans les négociations vers l'adoption des
Objectif du Développement Durable post-2015, l'application des
directives internationales et régionales sur le foncier et les
ressources naturelles, et la COP 2015 pour arrêter le changement
climatique.
En poursuivant la construction de cette Convergence, nous reconnaissons
et apprécions notre diversité et les initiatives qui sont et seront
proposées, et sur lesquelles nous continuerons à débattre et discuter.
En vue de cela, nous nous engageons à diffuser largement cette
déclaration. Nous la partagerons avec nos communautés dans nos
territoires, afin de continuer à les impliquer dans le processus de
construction de cette Convergence.
_Eau et terre, mêmes dégâts même combat !_
Tunis, le 28 mars 2015.
Télécharger la declaration (pdf) ici [2]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/rrme-agrair…
[2]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/pdf/2015-04-Dakar%20to%20Tunis%20…
Déclaration de La Via Campesina sur la migration et les travailleurs
ruraux [1]
Créé le mercredi 1 avril 2015 19:41
25 MARS 2015 - FORUM SOCIAL MONDIAL TUNIS 2015
La migration des peuples à travers des barrières arbitraires est partie
intégrale de l'histoire de l'humanité. Motivés par la recherche de
meilleures conditions de vie, ces mouvements de populations d'un endroit
vers un autre ont été transformés plus tard en processus sociaux,
économiques et politiques qui ont largement bénéficié aux élites
dirigeantes - des marchands d'esclaves aux multinationales actuelles.
Aujourd'hui, le capital exige des libertés exceptionnelles pour lui même
-combinés avec de grandes restrictions pour les pauvres- qui engendrent
guerres, exclusion sociale, injustices économiques, crise climatique
globale qui forcent des milliers d'êtres humains à chercher un refuge au
delà des frontières internationales imposées.
Le capital financier et l'agrobusiness concentrent leurs pouvoirs et
leurs biens -diminuant les capacités de vie des petites fermes. En
générant la précarité, ils contraignent un nombre grandissant de la
population rurale à quitter leurs fermes pour migrer vers la ville.
Les politiques libérales, les accords de libre échange, le développement
de l'agriculture industrielle, la concentration des bassins de
production ont des effets destructeurs sur l'environnement, la
biodiversité, le climat et les économies locales, en particulier
paysannes.
Les communautés paysannes sont particulièrement affectées par ces
politiques agressives qui imposent un modèle de développement basé sur
l'exploitation des ressources, la captation des biens communs , le vol
des terres agricoles et l'exploitation des paysannes et des paysans
comme celle des femmes et des hommes travailleurs de la terre .
C'est ainsi qu'une forte proportion de paysans ruinés par ces politiques
se retrouvent parmi les centaines de milliers de personnes migrantes
dans le monde , obligés d'aller vendre leur force de travail loin de
chez eux.
Une fois urbanisés, nos peuples sont dans l'impossibilité de trouver des
opportunités dans nos pays et deviennent les migrants d'aujourd'hui, la
main d'œuvre pas chère au service des multinationales. Les cas les plus
révélateurs sont les paysans qui quittent les fermes familiales pour
devenir travailleurs low cost de l'agriculture des géants comme
Monsanto, Cargill, ou DuPont. Ceci arrive autant en interne - à
l'intérieur du Mexique ou de la Palestine par exemple- qu'en externe.
Nous traversons les frontières pour travailler pour ceux qui nous
forcent à quitter nos terres.
Nous la Via Campesina, le mouvement social le plus vaste, avec des
millions de paysans et paysannes, de femmes, de jeunes, de peuples
indigènes, d'afro-descendants, pêcheurs et -souvent dû à des
déplacements involontaires- des migrants et des travailleurs ruraux,
dénonçons le fait que, celles et ceux qui souffrent du changement
climatique qui provoque des dégâts catastrophiques dans nos territoires
sont ls plus pauvres d'entre nous. Le terme de "réfugié climatique" est
aujourd'hui utilisé pour décrire celles et ceux d'entres nous chassés de
leurs terres par les crises climatiques globales, par
l'industrialisation de l'alimentation et par un système social qui rend
coupable ses victimes et pardonne ses auteurs.
Pour faire avancer la lutte pour la Souveraineté Alimentaire et
permettre de mettre fin au contrôle des multinationales sur système
alimentaire global, nous déclarons qu'il est nécessaire de:
* Mettre fin à la violence et à la répression contre les migrants
victimes d'une soi-disant lutte contre le terrorisme. L'immigration doit
cesser d'être amalgamée avec les menaces contre la sécurité nationale
(ou domestique), car ce sont deux choses bien différentes.
* Que les émigrés sans papiers cessent d'être séparés de leurs
familles, car cela a de graves conséquences sur la vie de leurs enfants.
Il faut arrêter de confiner les enfants de migrants dans des centres de
détention qui les font vivre dans des conditions inhumaines, insalubres
et en violation de leurs droits les plus élémentaires. Il faut au même
titre stopper la déportation des enfants plus vulnérables.
* Que les réfugiés bénéficient de la protection des grandes
organisations internationales (comme l'ONU) et des ONG dont les valeurs
morales sont reconnues (comme Amnesty International), que leurs droits
soient garantis et que les campements de réfugiés soient mieux encadrés.
* Endiguer et révoquer les actions et les politiques qui criminalisent
les migrants et ne font qu'augmenter les cas de persécution, de
détention, d'expulsion et d'attaques physiques envers ces derniers. Il
faut forcer les Etats à respecter les conventions internationales, à
adhérer à la Convention pour la protection des droits des migrants et
leurs familles et à modifier leurs politiques et leurs interventions
publiques pour assurer la bonne exécution des conventions
sus-mentionnées.
* Légaliser la migration "clandestine" pour combattre la
criminalisation.
* Permettre (ou garantir) aux migrant-e-s l'accès au marché du travail
dans des conditions équivalentes aux travailleuses et travailleurs
"nationaux".
* S'opposer au travail temporaire, car ce système ne fait que diviser
la classe ouvrière et affaiblir ses luttes et son organisation interne.
Dans le cas des travailleurs agricoles temporaires (issus des programmes
"bracero" et "guest workers" ou embauchés dans leur pays d'origine), ils
ne profitent en réalité qu'à l'agriculture industrielle en lui
fournissant une main d'œuvre bon marché et docile.
* Mettre en place des réseaux actifs permettant l'organisation et la
défense des migrants, le renforcement du droit à la négociation
collective et du droit de grève, une solidarité permanente et enfin
l'adoption ferme et définitive du principe de "une attaque contre un est
une attaque contre tous"
* démanteler les conventions de libre échange, et surtout celles qui
ont un impact sur les ressources communes, les communautés rurales et
les peuples autochtones. Inscrire le principe de la souveraineté
alimentaire dans le droit international pour retirer au capital
corporatif le contrôle du système alimentaire et reconstruire nos
agricultures nourricières dans nos pays respectifs.
* combattre le système capitaliste de croissance économique et son
évolution "verte" qui ne touche en rien aux causes de la crise
climatique, qui elle-même exacerbe la crise des migrations. Parmi les
manifestations du chaos climatique, on peut citer: les grandes
sécheresses, les inondations, les avalanches, les séismes, les tsunamis,
etc. Ces catastrophes sont de plus en plus fréquentes et sont déjà
responsables d'un quart des migrations non-désirées à l'échelle mondiale
estimées à 210 millions de personnes (chiffre de l'Organisation
internationale pour les migrations,www.iom.int/cms/fr/sites.iom [2]).
* Reconnaître les causes de la crise climatique mondiale et forcer les
sociétés transnationales et leurs gouvernements dans les pays
industrialisés à assumer leur responsabilité dans la vague de réfugiés
climatiques. Au niveau national, intégrer les victimes de déplacements
du à la dégradation de l'environnement dans les stratégies de
développement social pour les aider à s'organiser.
* Élaborer des plans d'action avec des échéances précises dans les
politiques nationales de recherche et développement , en donnant la
priorité à l'agriculture paysanne durable comme une option viable pour
lutter contre la crise climatique et réduire les impacts des déplacement
dus à la dégradation de l'environnement.
* faire tomber tous les murs: Etats-Unis/Mexique, Melilla, Ceuta,
Palestine (Cisjordanie), Sahara occidental, etc., car non seulement ils
représentent une agression barbare contre l'humanité et ils divisent les
peuples, mais ils attentent à la nature. Les frontières géographiques
actuelles contribuent déjà fortement aux catastrophes écologiques et ces
murs ne font que les aggraver.
* Mettre fin aux guerres pour l'occupation de territoires,
l'extraction des richesses et l'asservissement des peuples autochtones
Nous sommes ici au Forum Social Mondial 2015 à Tunis pour faire savoir à
tout le monde, que ceci est notre engagement et que nous sommes prêts à
nous unifier avec tous les mouvements sociaux et populaires afin de
construire une alliance internationale de paysans, de travailleurs
migrants, de peuples indigènes et d'activistes pour un monde meilleur,
plus digne et plus humain.
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/migrations-…
[2] http://www.iom.int/cms/fr/sites.iom
JOURNÉE INTERNATIONALE DES LUTTES PAYSANNES CONTRE LES TRANSNATIONALES
ET LES TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE [1]
Créé le lundi 30 mars 2015 19:00
17 AVRIL 2015: JOURNÉE INTERNATIONALE DES LUTTES PAYSANNES CONTRE LES
TRANSNATIONALES ET LES TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE
La Via Campesina internationale a défini le 17 avril comme étant - la
Journée internationale des Luttes paysannes - afin de rendre visible et
de dénoncer la criminalisation des manifestations, persécutions et
violences auxquelles doivent faire face quotidiennement les paysannes et
paysans à cause du développement du modèle néolibéral et de
l'agrobusiness dans les campagnes. Pour le mouvement paysan
international, il est urgent d'accélérer l'approbation de la Déclaration
des Nations Unies sur les Droits des paysans et autres personnes
travaillant dans les zones rurales car il s'agit d'un outil de lutte
permettant de garantir une vie digne dans les campagnes.
Le 17 avril 2015, La Via Campesina internationale concentrera sa
mobilisation sur les impacts des entreprises transnationales et les
traités de libre échange affectant l'agriculture paysanne et la
souveraineté nationale. C'est pourquoi, au cours de cette journée
d'action mondiale, nous appelons à renforcer la lutte sociale et
l'organisation des peuples du monde afin de revendiquer la réforme
agraire ainsi que le droit ancestral à la terre et aux territoires qui
sont les deux conditions indispensables pour une agriculture paysanne et
la souveraineté alimentaire des peuples.
Depuis 1996 - en mémoire du massacre des 19 paysans sans-terre du Brésil
- dans le mouvement paysan international, cette journée d'action s'est
amplifiée et renforcée, avec une mobilisation à niveau mondial,
consolidant la solidarité et la résistance tout en intensifiant les
alliances entre la campagne et la ville au bénéfice d'un projet de
société fondé sur la justice sociale et la dignité des peuples.
Nous, paysannes et paysans, peuples autochtones, afro-descendants,
sans-terre, luttons pour un modèle d'agriculture paysanne et souverain,
alors que les Traités de libre-échange ne sont constitués que de traités
de libre pillage, d'expulsion et d'extinction de la paysannerie. En
effet, ils sont fondés sur une agriculture capitaliste, industrielle,
subventionnée et hautement toxique, négociée sous l'influence et selon
les intérêts de quelques entreprises transnationales.
Pour La Via Campesina, les politiques d'ouverture et les processus de
dérégulation ne font que favoriser ces transnationales, du fait que ces
traités et accords commerciaux, qu'ils soient multilatéraux ou
bilatéraux, cherchent fondamentalement à protéger les entreprises
étrangères en établissant un ensemble de conditions, de mesures et de
règles assurant l'entière protection des investissements desdites
entreprises. Par contre, cette libéralisation du marché occasionne des
impacts économiques et sociaux sévères sur les communautés paysannes
tant dans le Nord que dans le Sud. Avec les traités de libre-échange,
les droits commerciaux ont la priorité sur tous les autres droits.
A titre d'exemple, il y a actuellement un débat à propos des Accords de
libre-échange et de libéralisation de l'investissement entre l'Union
Européenne et les Etats Unis, l'Union Européenne et le Canada, qui
seront les plus importants jamais signés. Ces accords auront un impact
mondial et détermineront de nouvelles normes en faveur des
transnationales. Ces dernières disposeraient alors d'instruments pouvant
manipuler toutes les réglementations, normes et politiques publiques en
vue d'augmenter leurs bénéfices: le mécanisme de Résolution de conflits
entre investisseurs et Etats (RCIE) et le Conseil de coopération
règlementaire. Les Etats, les régions et les communautés perdraient donc
leur pouvoir de protéger les citoyens et leur environnement.
Pour ce motif, nous dénonçons l'arbitrage, mécanisme utilisé par ces
entreprises transnationales qui constitue une sorte de mondialisation, «
transnationalisation » et privatisation du système judiciaire où les
entreprises privées dictent les normes, étant une stratégie visant à
affaiblir les Etats et les souverainetés nationales. Dans le cas de la
tristement célèbre Organisation mondiale du commerce (OMC), qui essaye
de se renouveler pour ne pas perdre complètement sa pertinence, il y
aura cette année une nouvelle offensive contre les systèmes nationaux de
production, distribution et stockage des aliments, cherchant à affaiblir
les systèmes publics de protection pour la population.
En cette Journée d'Action mondiale, La Via Campesina lance un appel à
ses organisations, alliés et amis pour réaliser une série d'actions dans
leurs pays et territoires ayant pour but de renforcer cette lutte
globale. Ces activités pourront être des manifestations, occupations de
terres, échange de semences, foires de la souveraineté alimentaire,
forums, activités culturelles, etc.
Veuillez nous faire parvenir toutes les informaitons concernant ces
activités afin que nous puissions faire connaître au plus grand nombre
cette journée mondiale de lutte. Nous allons publier une carte des
actions se déroulant partout dans le monde sur www.viacampesina.org [2]
GLOBALISONS LA LUTTE, GLOBALISONS L’ESPOIR!
POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES
CONTRE LES TRANSNATIONALES ET LES TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE!
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/17-avri…
[2] http://viacampesina.org/
COMMUNIQUE DE SOUTIEN AUX PAYSANS ET AU PEUPLE CHILIENS ! [1]
Créé le lundi 30 mars 2015 17:13
La délégation de La Via Campesina présente à Tunis pour le Forum Social
Mondial, a appris avec tristesse les inondations survenues au Chili le
mercredi 25 mars 2015.
Ces inondations inhabituelles dans la région désertique du nord du Chili
ont fait des pertes de vies humaines, de bétails, des disparitions et
des milliers de sinistrés, obligeant le gouvernement à décréter «l'état
d'urgence».
Les rivières de la région, pour la plupart asséchées depuis des années,
ont débordé, déversant de l'eau dans les rues des villages alentour. Les
habitants ont dû trouver refuge sur les toits pour éviter d'être
emportés.
Après l'"état d'urgence", les autorités ont émis un état d'alerte
sanitaire" pour les communes de Tierra Amarilla, Diego de Almagro et
Alto del Carmen, les plus touchées par les inondations et où les rues
ont été transformées en véritables torrents.
La délégation qui compatit au drame, lance un appel à tous les membres
de La Via Campesina et à l'ensemble des paysans du monde, à soutenir les
paysans et le peuple chiliens.
Envoyez vos messages de soutien à : secretariag(a)anamuri.cl
Regardez la vidéo: http://www.zintv.org/inondation-au-Chili-message-de
[2]
http://tv.viacampesina.org/Inondations-au-Chili-message-de?lang=en [3]
Links:
------
[1]
http://www.viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/14-…
[2] http://www.zintv.org/inondation-au-Chili-message-de
[3] http://tv.viacampesina.org/Inondations-au-Chili-message-de?lang=en
Droits aux ressources naturelles
Créé le mercredi 18 mars 2015 15:53
LA NOUVELLE ÉDITION DU BULLETIN NYÉLÉNI EST MAINTENANT EN LIGNE!
Alors que le monde titube de crise en crise, la valeur de la terre, de
l'eau, des forêts, des minéraux et autres ressources naturelles, en tant
que sources de création de richesse, continue à augmenter. Pour ceux
ayant des liens de longue date avec la terre, les eaux et les
territoires, la plus grande richesse de la nature et la valeur des
ressources est la vie elle-même. Or, les crises soulignent le fait que
les humains doivent vivre symboliquement avec la nature. Pour autant,
nombreux sont ceux qui considèrent que les ressources naturelles sont
des choses pouvant être morcelées, emballées, modifiées, achetées,
vendues et commercialisées sur des marchés éloignés du lieu de la
ressource.
Dans cette édition de Nyéléni, vous apprendrez plus sur comment à
travers le monde les peuples se battent pour garantir et défendre leurs
droits aux ressources naturelles et les droits de la nature! Cliquez ici
pour [1]télécharge l'édition française [1] ou lisez le bulletin
directement sur le site www.nyeleni.org [2]
Links:
------
[1] http://www.nyeleni.org/ccount/click.php?id=67
[2] http://www.nyeleni.org/spip.php?page=working
La Via Campesina au Forum Social Mondial pour promouvoir la Souveraineté
Alimentaire [1]
Créé le jeudi 26 mars 2015 20:44
Harare, 15 mars, 2015 - La Via Campesina, Mouvement Paysan
International, sera représentée au Forum Social Mondial à Tunis du 24 au
28 mars par une cinquantaine de délégués, composés de paysans et
paysannes et travailleurs agricoles, venant de plus de 20 pays de toutes
les régions du monde, avec une attention particulière aux délégués du
monde arabe.
La Via Campesina voit cela comme un espace important de se mobiliser
autour d'alternatives et de propositions pour la souveraineté
alimentaire ainsi que pour renforcer la solidarité avec les alliés et
d'autres mouvements sociaux, principalement les mouvements de Maghreb et
Mashreq.
En effet, le FSM 2015 aura lieu à un moment crucial pour les mouvements
sociaux qui veulent plus de justice, de liberté et de solidarité. Les
objectifs et orientations choisis considèrent les changements
politiques, sociaux et économiques au Maghreb-Mashreq, et sur le
continent africain, et de la crise écologique et économique dans le
monde entier. Les objectifs identifiés sont des indications à une
meilleure solution de l'ensemble de ces questions cruciales, et à
promouvoir les convergences et la construction d'alternatives.
Selon Ndiakhate Fall, leader paysan de CNCR du Sénégal, et membre du
comité de coordination internationale de La Via Campesina, « la
Souveraineté alimentaire est une alternative que si elle bien mise en
œuvre, elle peut solutionner en grande partie les crises que l´humanité
connait, principalement la crise alimentaire et climatique ».
A Tunis, La Via Campesina va participera à plusieurs activités
autogérées, et fera partie de la Convergence Mondiale pour L´eau et la
Terre, la Convergence Mondiale de Résistance à la puissance de
Corporation Transnationaux et le taller pour Reconquérirles systèmes
alimentaires locaux avec URGENCI, HIC et RIPESS.
Le programme complet de La Via Campesina à Tunis est disponible ici.
Une conférence de presse est prévue pour le 26 mars à 11h30 dans un
lieuqui reste à confirmer.
Contact presse
Lamine COULIBALY, laminezie(a)gmail.com
+216 41293663
Boaventura MONJANE, boa.monjane(a)viacampesina.org
+216 41293767
http://viacampesina.org/ [2]
http://tv.viacampesina.org/ [3]
Links:
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[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/1057-la…
[2] http://viacampesina.org/
[3] http://tv.viacampesina.org/
La nouvelle déclaration des peuples contribue à une interprétation
commune de l'agroécologie [1]
Créé le vendredi 20 mars 2015 18:10
LVC, MAB, MAELA, ROPPA, WFF, WFFP, WAMIP, IPC
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Zimbabwe, Harare, 18 mars 2015 - « L'agroécologie est politique ; elle
nous demande de remettre en cause et de transformer les structures de
pouvoir de nos sociétés. Nous devons placer le contrôle des semences, de
la biodiversité, des terres et territoires, de l'eau, des savoirs, de la
culture, des biens communs et des espaces communautaires entre les mains
de celles et ceux qui nourrissent le monde » affirme la déclaration du
Forum international sur l'agroécologie.
Plus de 200 participants étaient présents au Forum, qui s'est tenu à
Nyéléni, au Mali du 23 au 27 février dernier, ils représentaient des
organisations de paysan-nes, de peuples autochtones, de travailleurs
agricoles, d'artisans-pêcheurs et d'éleveurs nomades, ainsi que de
consommateurs et autres populations urbaines. La rencontre avait pour
objectif de développer des stratégies communes, de promouvoir
l'agroécologie et de la défendre contre la cooptation du secteur
industriel
La déclaration, qui est disponible en anglais [2], espagnol [3] et
français [4], appelle à une transformation immédiate fondée sur la
production agroécologique d'aliments, telle que pratiquée notamment par
les petits producteurs, les artisans-pêcheurs, les pasteurs, les peuples
autochtones et les agriculteurs en milieu urbain. Selon ce document «
l'agroécologie a toujours été essentielle à l'humanité car elle renforce
l'autonomie des producteurs d'aliments et constitue les fondements de la
souveraineté alimentaire ».
Les participants nous font savoir que « l'agroécologie se trouve à la
croisée des chemins ». Ils prennent note du fait que « de nombreuses
institutions multilatérales, gouvernements, universités et centres de
recherche, ONG et entreprises, entre autres, ont fini par reconnaître
l'agroécologie ». Cependant, continuent-ils « ces acteurs ont essayé de
la réduire à un ensemble limité de technologies, pour offrir des outils
qui semblent atténuer la crise de la durabilité provoquée par
l'agriculture industrielle, mais qui se conforment aux structures de
pouvoir en place ».
Ils considèrent ces tentatives comme « une récupération ou cooptation de
l'agroécologie pour perfectionner le système alimentaire industriel tout
en proclamant un attachement de pure forme aux questions
environnementales » et remarquent qu'elles revêtent plusieurs noms, dont
« agriculture intelligente face au climat », « intensification durable
ou écologique » ou « production industrielle de monocultures d'aliments
« bio ». Pour eux, « ces formes de production ne représentent pas
l'agroécologie : nous les rejetons et nous nous battrons pour dénoncer
et faire obstacle à cette appropriation insidieuse de l'agroécologie ».
Et la déclaration continue en affirmant que« la vraie solution aux
crises du climat et de la malnutrition, entre autres, ne passera pas par
la _conformation_ au modèle industriel, mais plutôt par la
_transformation_ et la construction de nos propres systèmes alimentaires
locaux, qui créent de nouveaux liens entre la ville et la campagne.
Cette transformation est fondée sur la production agroécologique
d'aliments, telle que pratiquée notamment par les petits producteurs,
les artisans-pêcheurs, les pasteurs, les peuples autochtones et les
agriculteurs en milieu urbain. Nous ne pouvons pas permettre que
l'agroécologie devienne un outil au service du modèle industriel de
production alimentaire. Nous envisageons l'agroécologie comme la
principale _alternative_ à ce modèle et comme un moyen de _transformer_,
afin d'améliorer, la manière dont sont produits et consommés les
aliments pour l'humanité et la Terre Mère ».
Selon Andrea Ferrante, de l'Association italienne d'agriculteurs
biologiques [5] (AIAB) et de La Via Campesina, la solution au problème
de l'alimentation dans le monde réside dans l'agroécologie. « Nous
voulons un modèle qui soit basé sur nos savoirs, notre mode de vie et
non pas sur le pétrole et les fausses solutions du monde industriel.
C'est l'avenir de nos enfants qui est en jeu » déclare-t-il.
Les participants du Forum ont élaboré un plan stratégique comprenant
neuf objectifs principaux et plusieurs sous-objectifs visant à soutenir
les revendications politiques, sociales et économiques des producteurs
d'aliments. Dans ce plan d'action, les femmes occupent le devant de la
scène, car la lutte contre les inégalités à caractère sexuel est
essentielle à l'agroécologie. Pour Maria Noël Salgado, du Movimiento
Agroecológico de America Latina y el Caribe [6] (MAELA) l'agroécologie
est pratiquée depuis des siècles et représente plus qu'un système de
production. « il s'agit d'une façon d'être, d'un mode de vie qui
respecte l'environnement, fournit un moyen d'existence et un revenu à la
majorité des producteurs d'aliments et dans lequel les femmes ont, de
tout temps, joué un rôle important » nous dit-elle.
Le plan d'action comprend également la construction de système
d'économies locales, le partage des savoirs et la construction
d'alliances entre les différents groupes sociaux.
Les groupes sociaux revendiquent, en toute légitimité, le rôle de nous
conduire vers l'avenir, car « les décideurs ne peuvent pas avancer dans
le domaine de l'agroécologie sans nous. Ils doivent respecter et
soutenir nos processus agroécologiques, plutôt que continuer à soutenir
les forces qui nous détruisent ». Ils exhortent également chacun et
chacune à les rejoindre dans la tâche collective consistant à forger
l'agroécologie comme un élément des luttes de nos peuples afin de
construire un monde meilleur, un monde basé sur le respect mutuel, la
justice sociale, l'équité, la solidarité et l'harmonie avec notre Terre
mère.
POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS
Ibrahima Coulibaly, CNOP-LVC, + 22366761126, i_ibracoul(a)yahoo.fr
(français et anglais)
Maria Noël Salgado, MEALA, +59899762883, maria.noel.salgado(a)gmail.com
(espagnol)
Andreas Ferrante, AIAB-LVC, +393480189221, a.ferrante(a)aiab.it (anglais,
espagnol, français et italien)
Judith Hitchman, Urgenci, +33 680600391, hitchman(a)club-internet.fr
(anglais et français)
SITES WEB
http://www.foodsovereignty.org [7]
http://www.viacampesina.org [8]
Photos: http://tv.viacampesina.org/Mali-Agroecology-is-in-our-hands [9]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture…
[2]
http://viacampesina.org/en/index.php/main-issues-mainmenu-27/sustainable-pe…
[3]
http://viacampesina.org/es/index.php/temas-principales-mainmenu-27/agricult…
[4]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture…
[5] http://www.aiab.it/
[6] http://maela-agroecologia.org/
[7] http://www.foodsovereignty.org/
[8] http://viacampesina.org/
[9]
http://tv.viacampesina.org/Mali-Agroecology-is-in-our-hands-669?lang=en