Déclaration du Forum International sur l´Agroécologie
(http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture…
[1])
NYÉLÉNI, MALI - 27 FÉVRIER 2015
Nous sommes des délégué(e)s représentant diverses organisations et
mouvements internationaux de petits producteurs d'aliments et de
consommateurs, comprenant des paysans, des communautés et peuples
autochtones (y compris des chasseurs et des cueilleurs), des
agriculteurs familiaux, des travailleurs ruraux, des éleveurs et
pasteurs, des artisans-pêcheurs et des urbains. Ensemble, les divers
secteurs que représentent nos organisations produisent près de 70 % des
aliments consommés par l'humanité ; ils constituent à ce titre les
premiers investisseurs dans l'agriculture au niveau mondial et les
principaux pourvoyeurs d'emplois et de moyens d'existence de par le
monde.
Du 24 au 27 février 2015, nous nous sommes réuni(e)s dans le Centre
Nyéléni, à Sélingué (Mali), pour développer une compréhension commune et
partagée de l'agroécologie comme élément clé de la construction de la
Souveraineté Alimentaire, ainsi que pour développer des stratégies
conjointes visant à promouvoir l'agroécologie et éviter sa récupération
par d'autres acteurs.
Nous exprimons notre gratitude à l'endroit du peuple malien, qui nous a
accueilli(e)s dans ce beau pays. Il nous a appris, par son exemple, que
le dialogue des nombreuses formes de savoirs repose sur une écoute
respectueuse et sur une construction collective des décisions partagées.
Nous exprimons notre solidarité avec nos sœurs et frères maliens qui
luttent - parfois au prix de leur vie - pour défendre leurs territoires
de la récente vague d'accaparement des terres qui affecte tant de nos
pays. L'agroécologie implique que nous sommes unis dans le cercle de la
vie, ce qui signifie que nous devons aussi être unis dans nos luttes
contre l'accaparement des terres et la criminalisation de nos
mouvements.
_CONSTRUIRE SUR LE PASSÉ ET SE TOURNER VERS L’AVENIR _
Nos peuples, nos secteurs, nos organisations et nos communautés ont déjà
parcouru beaucoup de chemin dans la définition de la Souveraineté
Alimentaire comme porte-drapeau des luttes solidaires pour la justice et
comme cadre élargi pour l'agroécologie. Nos systèmes de production
ancestraux se sont développés sur des millénaires et ont pris le nom
d'agroécologie au cours des 30 à 40 dernières années. L'agroécologie
telle que nous l'entendons inclut des pratiques et une production
performantes ; elle implique des processus de paysan à paysan, ancrés
dans nos territoires, nos centres de formation ainsi que les structures
théoriques, techniques et politiques sophistiquées que nous avons
développées.
En 2007, beaucoup d'entre nous nous étions réuni(e)s ici même, à
Nyéléni, à l'occasion du Forum mondial sur la Souveraineté Alimentaire,
afin de renforcer nos alliances, mais aussi d'élargir et d'approfondir
notre compréhension de la Souveraineté Alimentaire, par le biais d'une
construction collective orchestrée par nos divers secteurs. C'est dans
le même esprit que nous nous rassemblons ici, en 2015, pour le Forum sur
l'agroécologie, afin d'enrichir le concept et la pratique de
l'agroécologie au travers d'un dialogue incluant une diversité d'acteurs
impliqués dans la production d'aliments, ainsi que des consommateurs,
des communautés urbaines, des femmes, des jeunes, entre autres acteurs.
Aujourd'hui, nos mouvements, organisés au niveau mondial et régional au
sein du Comité International de Planification pour la Souveraineté
Alimentaire (CIP), franchissent une nouvelle étape historique.
La diversité des formes de production d'aliments à petite échelle qui
recourent à des processus écologiques génère des savoirs locaux, promeut
la justice sociale, garantit à l'épanouissement de la culture et de
l'identité et renforce la viabilité économique des zones rurales. Les
petits producteurs défendent notre dignité lorsque nous choisissons de
produire de manière agroécologique.
_SURMONTER DES CRISES MULTIPLES_
Nous considérons l'agroécologie comme une forme de résistance majeure à
un système économique qui place le profit avant la vie. L'agroécologie
est la solution pour transformer et réparer la réalité matérielle d'un
système agroalimentaire et d'un monde rural dévastés par le modèle de
production industrielle et les dénommées Révolutions Verte et Bleue dont
il est assorti.
Le modèle des entreprises du secteur agroalimentaire mène à une
surproduction d'aliments qui nous empoisonnent, détruit la fertilité des
sols, déboise les zones rurales, contamine l'eau et provoque
l'acidification des océans, anéantissant par là même les activités de la
pêche. Les ressources naturelles essentielles sont transformées en
marchandises, tandis que l'augmentation des coûts de production force
les petits producteurs à abandonner leurs terres. Les semences des
paysans leur sont volées puis revendues à des prix exorbitants, et
transformées en variétés dépendantes de produits agrochimiques polluants
et onéreux. Le système alimentaire industriel est un des principaux
vecteurs des crises multiples du changement climatique, de
l'alimentation, de l'environnement et de la santé publique, entre
autres. Les accords de libre-échange et d'investissement, les mécanismes
de règlement des différends entre investisseurs et États, les fausses
solutions, telles que les marchés de carbone, ainsi que la
financiarisation croissante des terres et de la nourriture ne font
qu'aggraver ces crises. L'agroécologie, dans le cadre de la Souveraineté
Alimentaire, nous offre une voie de sortie collective à ces multiples
crises.
_L’AGROÉCOLOGIE À LA CROISÉE DES CHEMINS_
Le système alimentaire industriel commence à épuiser son potentiel
productif et sa capacité à générer des profits en raison de ses
contradictions internes - telles que la dégradation des sols,
l'apparition d'adventices résistantes aux herbicides, l'épuisement des
stocks halieutiques, la dévastation des plantations de monoculture par
les insectes et les maladies - et de ses conséquences négatives, de plus
en plus visibles, telles que les émissions de gaz à effet de serre, la
crise sanitaire de la malnutrition, l'obésité, le diabète, les maladies
du colon et les cancers induits par une alimentation d'origine
industrielle et malsaine.
À la faveur de la pression citoyenne, de nombreuses institutions
multilatérales, gouvernements, universités et centres de recherche, ONG
et entreprises, entre autres, ont fini par reconnaître l'agroécologie.
Cependant, ces acteurs ont essayé de la réduire à un ensemble limité de
technologies, pour offrir des outils qui semblent atténuer la crise de
la durabilité provoquée par l'agriculture industrielle, mais qui se
conforment aux structures de pouvoir en place. Cette récupération de
l'agroécologie pour perfectionner le système alimentaire industriel tout
en proclamant un attachement de pure forme aux questions
environnementales revêt plusieurs noms, dont « l'agriculture
intelligente face au climat», « l'intensification durable ou écologique
» ou « la production industrielle de monocultures d'aliments « bio » ».
Pour nous, ces formes de production ne représentent pas l'agroécologie :
nous les rejetons et nous nous battrons pour dénoncer et faire obstacle
à cette appropriation insidieuse de l'agroécologie.
La vraie solution aux crises du climat et de la malnutrition, entre
autres, ne passera pas par la conformation au modèle industriel, mais
plutôt par la transformation et la construction de nos propres systèmes
alimentaires locaux, qui créent de nouveaux liens entre la ville et la
campagne. Cette transformation est fondée sur la production
agroécologique d'aliments, telle que pratiquée notamment par les petits
producteurs, les artisans-pêcheurs, les pasteurs, les peuples
autochtones et les agriculteurs en milieu urbain. Nous ne pouvons pas
permettre que l'agroécologie devienne un outil au service du modèle
industriel de production alimentaire. Nous envisageons l'agroécologie
comme la principale alternative à ce modèle et comme un moyen de
transformer, afin d'améliorer, la manière dont sont produits et
consommés les aliments pour l'humanité et la Terre Mère.
_LES PILIERS ET PRINCIPES COMMUNS DE L’AGROÉCOLOGIE TELLE QUE NOUS
L’ENTENDONS_
L'agroécologie est un mode de vie ; c'est la langue de la Nature, que
nous apprenons en notre qualité d'enfants de cette dernière. Ce n'est
pas un simple ensemble de technologies ou de pratiques de production.
L'agroécologie ne peut pas être appliquée de la même manière partout.
Bien au contraire, l'agroécologie est fondée sur des principes qui, bien
que pouvant être semblables sur un large éventail de nos territoires,
peuvent et sont appliqués de nombreuses façons différentes, chaque
secteur contribuant selon ses spécificités à la réalité et à la culture
locales, tout en respectant, en toutes circonstances, la Terre Mère et
les valeurs communes que nous partageons.
Les pratiques de production qui caractérisent l'agroécologie, telles que
la culture intercalaire, la pêche traditionnelle et le pastoralisme
nomade, l'intégration des cultures, des arbres, du bétail et des
poissons, l'utilisation de fumier, du compost, des semences locales, des
races animales locales, etc., se fondent sur des principes écologiques
tels que le développement de la vie des sols, le recyclage des
nutriments, la gestion dynamique de la biodiversité et la conservation
de l'énergie à de multiples échelles. L'agroécologie réduit de manière
considérable l'utilisation faite des intrants externes qui doivent être
achetés auprès de l'industrie. L'agroécologie n'utilise pas les produits
agrotoxiques, les hormones artificielles, les OGM ou les nouvelles
technologies dangereuses.
Les territoires constituent un pilier fondamental de l'agroécologie. Les
peuples et les communautés ont le droit de maintenir les relations
spirituelles et matérielles qu'ils entretiennent avec leurs terres ; de
défendre, développer, contrôler et reconstruire leurs structures
sociales coutumières ; d'administrer, aussi bien d'un point de vue
politique que social, leurs terres et leurs territoires, y compris leurs
fonds de pêche. Ceci implique la pleine reconnaissance de leurs lois,
traditions, coutumes, systèmes fonciers et institutions et suppose
également la reconnaissance de l'autodétermination et de l'autonomie des
peuples.
Les droits collectifs et l'accès aux biens communs et communautaires
sont un autre pilier essentiel de l'agroécologie. Nous partageons
l'accès à des territoires qui hébergent de nombreux groupes différents,
et disposons de systèmes coutumiers sophistiqués en matière de
règlementation des accès et d'évitement des conflits, que nous voulons
préserver et renforcer.
Les divers savoirs et manières de savoir de nos peuples sont
fondamentaux pour l'agroécologie. Nous développons nos manières de
savoir par le biais d'un dialogue des savoirs. Nos processus
d'apprentissage, qui se développent dans nos propres centres de
formation et sur nos territoires (où des paysans forment des paysans,
des pêcheurs forment des pêcheurs, etc.), sont horizontaux et menés de
pair à pair, et se basent sur l'éducation populaire. Ils sont aussi
intergénérationnels et permettent la transmission des connaissances
entre générations. L'agroécologie est développée au travers de nos
propres innovations, recherches et méthodes de sélection et
d'amélioration des espèces cultivées et des races animales.
Nos cosmovisions reposent sur l'équilibre nécessaire entre la nature, le
cosmos et les êtres humains. Nous reconnaissons qu'en tant qu'humains,
nous ne sommes qu'un élément de la nature et du cosmos. Nous partageons
un lien spirituel avec nos terres et l'ensemble du monde vivant. Nous
aimons nos terres et nos peuples, et, sans cela, nous ne pouvons
défendre notre agroécologie, lutter pour nos droits ou nourrir le monde.
Nous rejetons la marchandisation de toutes les formes de vie.
Les familles, les communautés, les collectifs, les organisations et les
mouvements constituent le sol fertile dans lequel l'agroécologie se
développe. C'est grâce à l'auto-organisation et à l'action collectives
qu'il est possible de démultiplier et développer l'agroécologie sur une
plus grande échelle, de construire des systèmes alimentaires locaux et
de défier le contrôle des grandes entreprises sur notre système
alimentaire. La solidarité entre les peuples, entre les populations
rurales et urbaines, est un ingrédient essentiel.
L'autonomie de l'agroécologie inverse le contrôle des marchés mondiaux
et favorise l'autogestion par les communautés. Cela signifie que nous
réduisons l'utilisation des intrants extérieurs et implique de repenser
les marchés pour les baser sur les principes de l'économie solidaire et
de l'éthique de la production et de la consommation responsables. Ce
concept d'autonomie promeut des circuits courts équitables et la vente
directe. Cela suppose des relations transparentes entre producteurs et
consommateurs, fondées sur une solidarité basée sur le partage des
risques et bénéfices.
L'agroécologie est politique ; elle nous demande de remettre en cause et
de transformer les structures de pouvoir de nos sociétés. Nous devons
placer le contrôle des semences, de la biodiversité, des terres et
territoires, de l'eau, des savoirs, de la culture, des biens communs et
des espaces communautaires entre les mains de celles et ceux qui
nourrissent le monde.
Les femmes, avec leurs connaissances, leurs valeurs, leur vision et leur
leadership, sont essentielles pour aller de l'avant. Si les migrations
et la mondialisation supposent une augmentation des travaux qui
incombent aux femmes, ces dernières disposent d'un accès aux ressources
bien moindre que les hommes. Bien trop souvent, leur travail n'est ni
reconnu, ni apprécié à sa juste valeur. Pour que l'agroécologie atteigne
son plein potentiel, le pouvoir, les tâches, la prise de décisions et la
rémunération doivent être répartis de manière égale.
Les jeunes, ainsi que les femmes, constituent l'une des deux principales
bases sociales de l'évolution de l'agroécologie. L'agroécologie peut
fournir un espace radical permettant aux jeunes de contribuer à la
transformation sociale et écologique enclenchée dans nombre de nos
sociétés. Les jeunes sont responsables de faire évoluer, à l'avenir, les
savoirs collectifs reçus de leurs parents, de leurs aînés et de leurs
ancêtres. Ils sont les garants de l'agroécologie pour les générations
futures. L'agroécologie doit susciter une dynamique sociale et
territoriale qui crée des opportunités pour les jeunes en milieu rural
et valorise le leadership des femmes.
_STRATÉGIES_
I. Promouvoir la production agroécologique par le biais de politiques
qui :
1. Adoptent une approche territoriale et holistique des questions
sociales, économiques et portant sur les ressources naturelles
2. Sécurisent l'accès aux terres et aux ressources pour favoriser
l'investissement à long terme des petits producteurs d'aliments
3. Garantissent une approche fondée sur l'inclusivité et la reddition de
comptes de la bonne gestion des ressources, de la production d'aliments,
des politiques de marchés publics, de l'infrastructure urbaine et rurale
et de la planification urbaine
4. Encouragent des processus de planification décentralisés et
réellement participatifs, conjointement aux autorités et administrations
locales pertinentes
5. Promeuvent des règlements sanitaires et d'assainissement ne
discriminant pas les petits producteurs et transformateurs d'aliments
pratiquant l'agroécologie
6. Promeuvent des politiques qui intègrent les aspects de santé et de
nutrition de l'agroécologie et des médecines traditionnelles
7. Garantissent l'accès des pasteurs aux pâturages, aux voies de
migration, aux sources d'eau, ainsi qu'aux services mobiles tels que
ceux de santé, d'éducation et les services vétérinaires
8. Respectent et soutiennent les droits coutumiers sur les espaces
communautaires. Garantissent les droits collectifs des paysans et des
peuples autochtones à utiliser, échanger, améliorer, sélectionner et
vendre leurs propres semences
9. Attirent la jeunesse vers la production agroécologique d'aliments et
la soutiennent dans cette activité en renforçant leur accès aux terres
et aux ressources naturelles et en leur garantissant un revenu juste,
ainsi que l'échange et la transmission des connaissances.
10. Soutiennent la production agroécologique en milieu urbain et
périurbain
11. Protègent les droits des communautés qui pratiquent la cueillette,
la chasse et la pêche dans leurs territoires traditionnels et
encouragent la restauration écologique et culturelle de leur abondance
passée
12. Garantissent les droits des communautés de pêcheurs
13. Mettent en œuvre les Directives sur le foncier du Comité de la
sécurité alimentaire mondiale et les Directives sur la pêche artisanale
de la FAO
14. Garantissent le droit à une vie digne des travailleurs ruraux, y
compris une véritable réforme agraire et une formation en agroécologie.
II. Partager les connaissances et les savoirs
1. Échanges horizontaux (de paysan à paysan, de pêcheur à pêcheur, de
pasteur à pasteur, de consommateur à consommateur, etc.) et échanges
entre générations et entre différentes traditions, en incluant les
nouvelles idées. Pour cela, la priorité devra être donnée aux femmes et
aux jeunes
2. Un contrôle des peuples sur les priorités de la recherche, ses
objectifs et sa méthodologie
3. La systématisation des expériences pour apprendre de la mémoire
historique et construire sur cette dernière
III. Reconnaître le rôle central des femmes
1. Lutter pour l'égalité des droits des femmes dans toutes les sphères
de l'agroécologie, y compris les droits du travail et des travailleurs,
l'accès aux biens communs et aux espaces communautaires, l'accès direct
aux marchés et le contrôle des revenus
2. Toutes les étapes de la formulation jusqu'à la planification et
l'application des programmes et projets doivent compter avec la pleine
participation des femmes, en leur attribuant des rôles dans la prise de
décisions
IV. Construire l'économie locale
1. Promouvoir les marchés locaux de produits locaux
2. Soutenir le développement d'infrastructures, institutions et
mécanismes de financement alternatifs pour soutenir producteurs et
consommateurs
3. Reconfigurer les marchés alimentaires par le biais de nouvelles
relations de solidarité entre producteurs et consommateurs
4. Faire le lien avec l'expérience de l'économie solidaire et les
systèmes de garantie participatifs, le cas échéant
V. Développer et diffuser notre vision de l'agroécologie
1. Développer un plan de communication pour notre vision de
l'agroécologie
2. Promouvoir les aspects de santé et de nutrition liés à l'agroécologie
3. Promouvoir l'approche territoriale de l'agroécologie
4. Promouvoir des pratiques permettant aux jeunes de faire progresser le
renouvellement permanent de notre vision de l'agroécologie
5. Promouvoir l'agroécologie comme moyen principal pour réduire les
pertes et les gaspillages alimentaires dans le système alimentaire
VI. Construire des alliances
1. Consolider et renforcer les alliances existantes telles que celles
tissées dans le cadre du Comité International de Planification pour la
Souveraineté Alimentaire (CIP)
2. Élargir notre alliance pour inclure d'autres mouvements sociaux et
des instituts et organismes de recherche publics
VII. Protéger la biodiversité et les ressources génétiques
1. Protéger, respecter et garantir la bonne gestion de la biodiversité
2. Reprendre le contrôle des semences et du matériel de reproduction et
faire appliquer le droit des producteurs à utiliser, vendre et échanger
leurs propres semences et races animales
3. Veiller à ce que les communautés de pêcheurs jouent un rôle central
dans la gouvernance des eaux marines et continentales
VIII. Refroidir la planète et s'adapter au changement climatique
1. Garantir que les institutions internationales et les gouvernements
reconnaissent l'agroécologie telle qu'elle est définie au présent
document, à savoir comme la solution numéro un pour faire face et
s'adapter au changement climatique et non pas « l'agriculture
intelligente face au climat » ou d'autres fausses versions de
l'agroécologie
2. Identifier, documenter et partager les bonnes expériences
d'initiatives locales en matière d'agroécologie qui s'attaquent au
changement climatique
IX. Dénoncer et lutter contre la mainmise des entreprises et des
institutions sur l'agroécologie
1. Lutter contre les tentatives des entreprises et des institutions pour
s'approprier l'agroécologie comme un moyen de promouvoir les OGM et les
autres fausses solutions et nouvelles technologies dangereuses
2. Divulguer les intérêts des entreprises se cachant derrière les
solutions techniques telles que l'agriculture intelligente face au
climat, l'intensification durable, et le « perfectionnement » de
l'aquaculture industrielle
3. Lutter contre la marchandisation et la financiarisation des avantages
écologiques de l'agroécologie
Nous avons construit l'agroécologie au travers de nombreuses initiatives
et luttes et avons à ce titre la légitimité d'orienter et d'organiser
son développement à l'avenir. Les décideurs ne peuvent pas avancer dans
le domaine de l'agroécologie sans nous. Ils doivent respecter et
soutenir nos processus agroécologiques, plutôt que continuer à soutenir
les forces qui nous détruisent. Nous exhortons chacun et chacune à nous
rejoindre dans la tâche collective consistant à forger l'agroécologie
comme un élément des luttes de nos peuples afin de construire un monde
meilleur, un monde basé sur le respect mutuel, la justice sociale,
l'équité, la solidarité et l'harmonie avec notre Terre mère.
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture…
FEMMES
MARS 8: FEMMES EN LUTTE POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, CONTRE LA
VIOLENCE ET L’AGROBUSINESS [1]
Créé le jeudi 5 mars 2015 00:18
(Harare, le 8 mars 2015) En cette Journée internationale des Femmes - 8
mars - La Via Campesina appelle à organiser des actions afin de mettre
en évidence le rôle fondamental des paysannes pour garantir la
souveraineté alimentaire visant non seulement à faire face à la crise
alimentaire mais surtout comme principe éthique de vie se basant sur la
justice sociale et l'égalité. Lors de cette journée de lutte, nous
dénonçons la violence exercée en particulier à l'encontre des femmes. En
effet, dans nos campagnes, le modèle de l'agrobusiness et le capital ont
exacerbé les inégalités sociales et celles entre les hommes et les
femmes. C'est pourquoi nous luttons contre le patriarcat qui se
manifeste dans tous les espaces de notre vie, la famille, les
organisations, les communautés, les relations homme/femme et la
sexualité. Nous condamnons également le féminicide causant l'assassinat
de millions de petites filles et de femmes dans le monde, et nous
exprimons notre solidarité avec toutes les personnes qui subissent des
discriminations et des violences en raison de leur identité de genre
et/ou sexuelle.
Le rôle tenu par la femme dans La Via Campesina fait que ce mouvement
soit unique dans l'histoire non seulement des mouvements paysans mais
aussi des autres mouvements sociaux et organisations internationales.
Pour Nettie Wiebe, de la Via Campesina d'Amérique du Nord, « le
travail, les perspectives, l'analyse, l'énergie, le leadership et la
présence des femmes dans La Via Campesina ont transformé et renforcé
notre mouvement». Le modèle de l'agriculture paysanne assumé par La Via
Campesina internationale non seulement inclut les femmes mais revendique
en outre leurs droits et leur permet d'être des paysannes à égalité avec
les hommes.
Dans le contexte actuel, l'accaparement, la spoliation et l'exploitation
des terres de la part des transnationales augmente avec le modèle en
extension de l'agrobusiness. D'autre part, la vulnérabilité des
paysannes et des femmes autochtones s'accroît du fait des expulsions
quotidiennes de leurs terres.
A cet égard, La Via Campesina affirme la nécessité d'une Convention
internationale sur les Droits des paysannes et des paysans car les
conventions et mécanismes existants se sont avérés trop limités pour la
protection des droits des paysannes et les conséquences des politiques
néolibérales.
C'est pourquoi à l'occasion du 8 mars, nous, les femmes et les hommes de
La Via Campesina, défendons une réforme agraire intégrale, les biens
naturels comme la terre, l'eau, les territoires qui, dans leur ensemble,
garantissent la souveraineté alimentaire au moyen d'une production
agroécologique revalorisant l'agriculture paysanne. Nous dénonçons avec
force la destruction et la déprédation dues à la monoculture, à
l'utilisation indiscriminée d'intrants chimiques toxiques et aux
dommages causés par les transnationales sur nos territoires. Obtenir
plus de productivité et de rentabilité dans nos champs signifie la
dégradation des conditions de vie dignes pour des millions de paysans et
de paysannes. Le marché ne peut pas continuer à dicter les politiques
agricoles et à porter atteinte à la santé des peuples et de la nature.
En ce 8 mars, nous continuerons à globaliser la lutte et l'espoir pour
un monde plus juste et égalitaire pour toutes et pour tous. Nous
exprimons notre solidarité avec Máxima Acuña, paysanne péruvienne qui
lutte et résiste contre une transnationale minière. Sa force et sa
dignité nous inspirent pour déclarer: Finissons-en avec le système
capitaliste et le patriarcat.
LIENS VERS :
Manifeste Femmes [2]
Vidéo : Semeuses de luttes et d'espoir ! [3]
Cartes postales contre la violence faîte aux femmes [4]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/femmes-main…
[2]
http://viacampesina.org/fr/index.php/nos-confnces-mainmenu-28/6-djakarta-20…
[3] http://tv.viacampesina.org/SEMEUSES-DE-LUTTES-ET-D-ESPOIR?lang=fr
[4] http://tv.viacampesina.org/Des-cartes-postales-pour-la?lang=fr
LA VIA CAMPESINA ET SES ALLIÉS ORGANISENT LE FORUM INTERNATIONAL SUR
L´AGROÉCOLOGIE ORIENTÉE VERS LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE [1]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - LA VIA CAMPESINA
(Bamako, le 19 Février 2015) - Plus de 200 délégués, parmi eux, des
paysannes et des paysans, des agriculteurs familiaux, des artisans
pêcheurs, des pastoralistes, des peuples autochtones, des travailleurs
agricoles, des consommateurs, des organisations de citoyens pauvres, des
ONG, des universitaires et d´autres mouvements sociaux, se réuniront
dans le Centre Nyéléni, au Mali, entre le 24 et le 27 février, pour
participer au premier Forum international sur l´agroécologie. Ce forum a
lieu à un moment où le monde fait face à une crise économique, où le
climat est en train de changer et la Terre Mère est agressivement
exploitée par un modèle d'entreprise mortifère et l´accaparement
illicite des terres.
Pour La Via Campesina, l´agroécologie est capitale pour l´humanité,
puisqu´elle permet plus d'autonomie et offre une vie meilleure pour les
petits producteurs d'aliments. Elle produit des aliments sains, offre
une base solide pour la souveraineté alimentaire et garantit à la
population rurale de vivre en harmonie et de soigner notre Terre Mère.
L´agroécologie, par les paysans et les petits producteurs d'aliments,
est considérée comme un modèle de vie, grâce à des fermes avec des
paysans, des producteurs d'aliments avec leurs ressources productives,
des communautés rurales avec des familles, des champs avec arbres et
forêts.
Selon Ibrahim Coulibaly, leader de la Coordination nationale des
Organisations paysannes (CNOP) au Mali, "ce forum fournira des réponses
pratiques menant à des solutions expliquant comment l´agroécologie peut
sauver la planète de la faim et du changement climatique".
Les coorganisateurs du forum sont conjointement avec La Via Campesina,
les organisations suivantes : More and Better/Plus et Meilleur (MaB),
Movimiento Agroecológico de América Latina y el Caribe/Mouvement Agro
écologique de l´Amérique Latine et du Caraïbe (MAELA), Réseau des
organisations paysannes et des Producteurs de l´Afrique de l´Ouest
(ROPPA), World Forum of Fish Harvesters and Fishworkers/Forum Mondial
des Pêcheurs et des Travailleurs de la pêche (WFF), World Forum of
Fisher Peoples/Forum Mondial des Artisans Pêcheurs (WFFP) et World
Alliance of Mobile Indigenous Peoples/Alliance mondiale des Peuples
autochtones nomades (WAMIP).
Le forum du Mali a pour objectif l´échange de connaissances locales et
du savoir-faire des paysannes et des paysans, de partager les
innovations des paysans et des petits producteurs d'aliments, d'échanger
du matériel didactique et des processus développés dans les territoires,
afin de relever les défis visant la construction d´un système
alimentaire écologique et socialement équitable, tout en créant des
liens et des synergies entre les différentes organisations de petits
producteurs alimentaires, les mouvements sociaux et autres organisations
promouvant l´agroécologie.
CONTACTS PRESSE
Boaventura Monjane - boa.monjane(a)viacampesina.org - tél : +223 92 71 90
14
Lamine Coulibaly laminezie(a)gmail.com - tél : +22376170979
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/2-uncategorised/1043-la-via-campesina-…
CHAUD DEVANT: LA VIA CAMPESINA ET SES ALLIÉS CONTRE LE CAPITALISME
CLIMATIQUE [1]
"Il n'y a vraiment rien d'intelligent là-dedans," a commenté
Jean-Baptiste Chavannes, le leader haïtien de La Via Campesina chargé de
la coordination du travail de l'organisation paysanne dans le domaine du
changement climatique, à l'occasion d'une conférence à Lima sur
l'agriculture intelligente face au climat. "Les problèmes climatiques
sont intimement liés au capitalisme, qui est lui-même en crise en tant
que système économique," a-t-il ajouté. "Les entrepreneurs essayent de
se sortir de cette crise, et pour cela, ils sont en train de créer un
"capitalisme vert', dont l'agriculture intelligente face au climat est
un parfait exemple."
Le nouveau rapport de la NASA et de l'Agence nationale pour l'étude de
l'océan et de l'atmosphère (National Oceanic and Atmospheric
Administration - NOAA, Etats-Unis) confirme sans équivoque ce que
beaucoup de scientifiques avaient prédit: 2014 est officiellement
l'année la plus chaude recensée jusqu'ici et ce n'est en rien une
anomalie; les 10 années les plus chaudes dont il est question dans ce
rapport ont toutes eu lieu depuis 1998.
Cette annonce ne fait qu'accroître l'urgence exprimée le mois dernier à
Lima, où dirigeants politiques et grands patrons d'entreprises du monde
entier se sont réunis pour la 20e session annuelle de la Conférence des
parties (Conference of the Parties - COP20) de la Convention-cadre des
Nations unies sur le changement climatique (UN Framework Convention on
Climate Change - UNFCCC). Ce rassemblement péruvien est historique car
c'était la dernière réunion du corps décisionnel avant le COP21 qui aura
lieu à Paris en décembre prochain et où seront signés des accords
internationaux et légalement contraignants sur le climat.
Cependant, de plus en plus de mouvements agissant contre le changement
climatique sont d'avis que les décisions politiques de haut niveau comme
celles mises en avant lors d'évènements tels la COP ne sont rien d'autre
que de fausses promesses sourdes à des voix marginalisées. La Via
Campesina est sans doute le mouvement le plus proéminent, comptant parmi
ses membres plus de 250 millions de paysans et paysannes, éleveurs et
peuples autochtones du monde entier. En collaboration avec divers autres
mouvements environnementaux et de travailleurs, La Via Campesina a
organisé le Sommet des peuples (Cumbre de los Pueblos), sa propre
version de la COP20 de Lima, pour proposer des solutions à la crise
climatique proposées par les mouvements de base et dénoncer la nature
éliste des négociations officielles menées par les grandes entreprises.
Deux volets ont particulièrement retenu l'attention lors de la COP20: la
réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des
forêts (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation -
REDD) et l'agriculture intelligente face au climat, dont l'objectif
commun est une baisse mondiale des températures grâce au commerce des
droits d'émission de carbone. A première vue, REDD et l'Agriculture
intelligente face au climat ont l'air d'initiatives parfaitement
louables, d'autant plus qu'elles portent des noms qui sonnent
"climate-friendly". Mais sous les apparences, ces programmes sèment en
réalité le chaos au sein d'écosystèmes déjà bien instables et sabotent
les humbles moyens de subsistance des paysans et des paysannes.
Prenons l'exemple du REDD. En deux mots, ce programme permet à de riches
entreprises et pays industrialisés de continuer à polluer en achetant
des forêts dans l'hémisphère sud pour compenser les émissions de
carbones dues à leurs activités dans d'autres endroits. Ces forêts,
entretenues avec soin par des générations de peuples autochtones, se
retrouvent donc sur les marchés et cette situation se solde très souvent
par l'expulsion pure et simple des communautés qui y vivaient. Pire
encore, REDD ne fait aucune distinction entre les forêts naturelles et
les plantations d'arbres à usage industriel; ainsi la mise en oeuvre de
ce programme engendre souvent une énorme perte de biodiversité.
"Rien ne pourra jamais justifier que l'on traite la nature comme une
marchandise," s'insurge Tom Goldtooth, directeur du Réseau des peuples
autochtones et de l'environnement (Indigenous Environmental Network)
dont le siège se trouve aux Etats-Unis et au Canada et qui est un proche
collaborateur de La Via Campesina. Les deux organisations sont fermement
opposées au REDD et travaillent ensemble sur des plateformes telles que
Non au REDD en Afrique (No REDD in Africa Network). Goldtooth a abordé
le sujet avec véhémence lors du Sommet des peuples, à Lima, et a mis en
garde contre les liens existants entre l'impérialisme, la militarisation
et les stratégies basées sur le marché. "Nous nous opposons à une OMC du
ciel", a-t-il conclu, faisant allusion à l'UNFCCC qui permet l'échange
du carbone au niveau global.
L'agriculture intelligente face au climat, qui est une autre pièce
maîtresse de la stratégie de la COP, reprend en gros les principes du
REDD et les applique aux terres agricoles. Entre 44 et 57 % des
émissions de gaz à effet de serre sont dûs à la production de denrées
alimentaires, et une écrasante majorité de ces rejets sont imputables à
la production industrielle d'aliments qui seront gaspillés. Ce type
d'agriculture s'est construite sur les acquis de la Révolution verte
(qui a mis en circulation des semences modifiées, des pesticides
chimiques et de l'engrais de synthèse au nom de l'intensification de la
production) pour imposer de nouvelles biotechnologies aux paysans à
travers le monde.
L'agriculture devient donc dépendante des marchés. Tout comme c'est le
cas avec le REDD, les investisseurs de l'hémisphère nord recevront des
'crédits carbone' pour leur contribution à des initiatives d'agriculture
intelligente face au climat dans le Sud, ce qui augmentera la
spéculation au sein du système alimentaire en grossissant ses
possibilités de profit.
"Il n'y a vraiment rien de respectueux là-dedans," a commenté
Jean-Baptiste Chavannes, le leader haitien de Via Campesina chargé de la
coordination du travail de l'organisation dans le domaine du changement
climatique, à l'occasion d'une conférence à Lima sur l'agriculture
intelligente face au climat. "Les problèmes climatiques sont intimement
liés au capitalisme, qui est lui-même en crise en tant que système
économique," a-t-il ajouté. "Les entrepreneurs essayent de se sortir de
cette crise, et pour cela, ils sont en train de créer un 'capitalisme
vert', dont l'agriculture intelligente face au climat est un parfait
exemple."
Le slogan du Sommet des peuples à Lima - "il faut changer le système,
pas le climat" - restera dans les esprits tout au long de l'année et
jusqu'en décembre prochain qui verra l'édition 21 de la COP à Paris, où
un Sommet des peuples parallèle suivra de nouveau les négociations
officielles. La Via Campesina et son réseau de proches alliés tiennent
fort à coeur leurs visions alternatives, comme la souveraineté
alimentaire et l'agroécologie.
La souveraineté alimentaire repose sur le principe fondamental qu'est le
contrôle du système alimentaire mondial par les travailleurs et
travailleuses ruraux et urbains, et non par les marchés et les
entreprises. L'agroécologie est un élément fondamental pour atteindre la
souveraineté alimentaire et mettre sur pied des marchés locaux grâce à
des méthodes écologiques tirées d'un savoir ancestral qui n'est plus à
prouver. Ce faisant, le carbone est capturé par le sol et contribue
alors à renverser la tendance au réchauffement climatique tout en
assurant le respect des droits territoriaux des paysans et des
paysannes. "Dix ans suffiraient pour que l'agroécologie fasse doubler la
production alimentaire de régions entières tout en atténuant le
changement climatique et en réduisant la pauvreté rurale," écrit Olivier
de Schutter, l'ex-rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à
l'alimentation, dans son rapport de mars 2011 pour le Haut-Commissariat
aux droits de l'homme.
REDD et l'agriculture intelligente face au climat sont des programmes
expérimentaux dont les conséquences sur l'environnement sont
irréversibles, alors que la souveraineté alimentaire et l'agroécologie
sont fondées sur le respect du rythme naturel des ecosystèmes. "La
souveraineté alimentaire représente notre combat contre le capitalisme
et la façon dont celui-ci déforme notre terre," déclare Nivia Regina da
Silva, représentante du Mouvement des travailleurs sans terre (MST -
Landless Workers Movement) au Brésil. MST est un mouvement membre
fondateur de La Via Campesina qui, entre autres initiatives, organise
des formations politiques et gère des écoles d'agroécologie dans tout le
pays. De concert avec d'autres membres et alliés de La Via Campesina,
MST a donné une conférence animée sur la souveraineté alimentaire sur
laquelle est longuement revenu le Sommet des peupes à Lima.
"L'agriculture paysanne peut nourrir le monde entier et refroidir la
planète," affirme Jean-Baptiste Chavannes.
Le combat de La Via Campesina pour le climat est essentiel à son
objectif de représenter ceux qui se voient le plus durement affectés par
une injustice généralisée. Et cette année, alors que les hautes-sphères
parlementent, le mouvement paysan et ses alliés seront au rendez-vous
pour faire monter la température des négociations à chacune de leurs
étapes.
Par Selena Tramel (version originale en anglais)
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/changem…
FÉMINICIDES ET IMPUNITÉ: UNE CRISE HUMANITAIRE EN AMÉRIQUE CENTRALE, ET
UN PROBLÈME MONDIAL CROISSANT [1]
[2]La République du Salvador présente le plus haut taux de féminicides
dans le monde, avec 2250 meurtres de femmes entre 2010 et 2013. Le
Guatemala se retrouve en troisième position et le Honduras est le
septième à présenter le taux le plus élevé. Au Guatemala, seulement 2%
des cas de femmes assassinées ont été examinés en 2013 alors qu'au
Honduras, moins de 2% des cas ont fait l'objet d'une enquête. Concernant
les cas qui d'une manière ou d'une autre sont rendus au tribunal au
Guatemala, 90% des prévenus ne sont pas condamnés. Il en est presque de
même en République du Salvador. Entre janvier et octobre 2014, plus de
300 corps de jeunes femmes âgées entre 12 et 18 ans ont été trouvés dans
des fosses communes anonymes.
Le féminicide se définit comme l'assassinat violent et délibéré d'une
femme. Bien qu'il s'agisse d'un crime, de nombreux gouvernements
nationaux ne considèrent pas spécifiquement ces meurtres comme un crime
dans leur code pénal. De ce fait, il est difficile de poursuivre le
féminicide à travers le système judiciaire de nombreux états. Les
histoires de milliers de femmes et de filles assassinées et ensuite
jetées comme des déchets dans les ruelles, autour de la ville et dans
des bennes à ordures continuent à faire les gros titres de la presse.
Les victimes de féminicide montrent souvent des signes de torture, de
viol, ou encore de mutilations génitales et au niveau de la poitrine,
ainsi que des parties du corps démembrées.
L'épidémie aiguë de féminicide en République du Salvador, au Honduras et
au Guatemala est liée aux antécédents historiques de violence et d'abus
en Amérique centrale, où les escadrons de la mort et les guerres civiles
ont laissé en héritage une certaine violence, intimidation et impunité
persistante. Mais cela relève également de l'histoire dominante des
normes patriarcales présentes depuis des siècles dans presque toutes les
sociétés à l'échelle mondiale. Ces normes supposent que les femmes sont
la propriété des hommes, et sont vouées à être traitées et éliminées
selon les caprices des hommes. En Amérique latine, ces normes
patriarcales sont souvent qualifiées de machisme.
Il est difficile de mettre efficacement en œuvre des propositions ou des
lois visant à éliminer la violence, l'exploitation et l'abus des filles,
adolescentes et femmes. En République du Salvador, une loi sur le
féminicide est entrée en vigueur en 2012. Les années de luttes et de
mobilisations menées par des femmes ont ainsi conduit à une loi
historique pour lutter contre la violence à l'égard des femmes. Cette
loi fut adoptée par l'ancien président Mauricio Funes. Selon la loi de
la République du Salvador, le féminicide est passible d'une peine de
prison de 20 à 50 ans, et les juges doivent établir la preuve que la
mort d'une femme ait pour motif la haine ou le mépris basé sur le genre.
Mais beaucoup de juges ne prennent pas au sérieux le féminicide et ne
veulent pas faire face à ce crime et appliquer la loi correctement.
Les campagnes de sensibilisation du public qui montrent l'évolution
graduelle des violences verbales, émotionnelles et physiques auxquelles
sont confrontées les femmes avant même que le féminicide ne se produise
sont plus que nécessaires. De plus, il est essentiel d'implanter des
actions pour exiger le respect des droits fondamentaux des femmes et la
fin de l'impunité.
La Campagne Mondiale lancée par La Via Campesina pour mettre fin à
toutes formes de violence envers les femmes vise à accroître la
sensibilisation du public aux causes premières et à tous les types
d'expressions de violence contre les femmes, et exige la fin de
l'impunité.
Nous demandons à toutes nos organisations membres de prendre des mesures
et d'écrire des pétitions, d'envoyer des lettres, d'organiser des
manifestations pour faire pression sur les ministères de la Justice des
gouvernements de nos pays en vue de mettre fin à l'impunité, d'envoyer
les meurtriers en prison et de faire justice pour ces milliers de
femmes.
ASSEZ DE VIOLENCE CONTRE LES FEMMES! PAS UNE MORT DE PLUS!
NOUS LUTTONS CONTRE L’IMPUNITÉ ET POUR LA VIE DES FEMMES !
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/femmes-main…
[2]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/womenrally/photo8scaled.jpg
[ESPAÑOL ABAJO - ENGLISH BELLOW]
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[6] http://www.nyeleni.org/spip.php?page=working.es
DOCUMENT DE POSITION DE LA VÍA CAMPESINA: JUSTICE ENVIRONMENTALE ET
CLIMATIQUE MAINTENANT! [1]
NOUS CONTINUONS À NOUS ORGANISER, À NOUS MOBILISER ET À ÉLABORER DES
ALTERNATIVES POUR REMÉDIER À LA CRISE CLIMATIQUE ET DÉFENDRE LA TERRE
MÈRE.
[2](Porto, Portugal 20 Novembre, 2014) - Nous, La Vía Campesina,
peuples autochtones, paysans/nes, jeunes, migrants, travailleurs ruraux,
journaliers, pêcheurs, artisans, en coopération avec nos alliés engagés
dans la lutte pour des transformations sociales profondes, nous nous
rassemblons à Lima pour la COP 20 afin de réaffirmer, une fois encore,
notre engagement à nourrir la population de la planète, à nous
organiser, nous mobiliser, à lutter et élaborer des alternatives qui
refroidissent la planète, pas seulement pour notre propre bénéfice mais
également pour ceux avec qui nous partageons la Terre Mère.
La société civile doit, continuellement, se défendre et rejeter les
fausses solutions du capital et de ses institutions qui prétendent nous
prendre en compte. L'année 2014 étant l'Année internationale de
l'Agriculture familiale, la Banque mondiale et ses alliés aux Nations
Unies s'efforcent de vendre au monde ce concept qu'ils ont bien mal
nommé « Agriculture intelligente face au climat » (Climate-smart
Agriculture ), en le présentant comme un nouveau produit qui allait
ralentir la crise climatique pour de bon.
Cependant, dans les rues de New York tout comme à l'intérieur du Sommet
nous avons déjoué cette prétention erronée et avons informé l'opinion
publique de la vraie nature de « l'Agriculture intelligente face au
climat ».
Il s'agit d'une agriculture plus industrielle, d'un accroissement des
financements de la Banque mondiale et du soutien au capital, d'une
augmentation de la pollution et du pillage des ressources naturelles,
d'une plus grande exploitation des terres, des territoires, des peuples
et des travailleurs. Cette agriculture se situe dans la lignée des
propositions d'économie verte dont les fondements s'éloignent de la
justice et de l'écologie.
Aux Etats-Unis, pays de Sandy |(2012) et de Katrina (2005) - où les
pauvres sont les plus touchés par l'aggravation des ouragans, des
inondations, des sécheresses et des incendies de forêts - nous, les
paysans organisés, les noirs, les peuples autochtones, les migrants, les
pêcheurs, les femmes et les jeunes, nous avons uni nos voix pour former
la plus grande manifestation de l'histoire du changement climatique afin
d'exiger, une fois encore : la justice environnementale et climatique
maintenant !
Avant d'aller à New York, nous sommes allés au Venezuela participer aux
réunions sociales de préparation au COP 2014. Nous avons contribué à la
Déclaration Margarita [3]qui a été soumise aux représentants de 40 états
dont les pays qui forment l'Alliance bolivarienne des Peuples des
Amériques (ALBA). Ces pays partagent notre vision et porteront le
message de la réunion de préparation à la COP à la Conférence des
Parties officielle (COP 20) à Lima au Pérou et les organisations
péruviennes avec leurs alliés locaux, nationaux, régionaux et
internationaux les soutiendront dans les rues de la capitale.
Nous nous mobiliserons dans les rues de Lima pour participer au Sommet
des Peuples, nous ferons entendre nos voix comme nous l'avons fait à Rio
(2012 [4]), Durban (2011 [5]), et Cancun (2010 [6]). Nous allons exiger
que, dans l'avant-projet du premier accord contraignant depuis Kyoto -
accord qui devrait être signé à la COP 21 à Paris en France - figure un
engagement de la part des signataires à tenir les promesses faites de
réductions d'émissions de carbone et de limite du réchauffement mondial
à 2 degrés, suivant ainsi les recommandations de la communauté
scientifique afin d'éviter un débâcle climatique aux proportions
catastrophiques.
Alors que les Sommets se succèdent, chacun avec son poids et son sens
historique, La Via Campesina continue à œuvrer à la construction de la
base sociale nécessaire à l'accomplissement de sa demande principale -
la souveraineté alimentaire, la reconnaissance et la protection de nos
peuples, de nos terres, de nos territoires et l'arrêt de toutes
tentatives de privatisation de biens communs de l'humanité. Nous
voudrions également attirer votre attention sur les migrations forcées
causées par la crise climatique. Il ne faut pas aller plus loin pour
trouver un symbole terrible de la tragédie humaine causée par la crise
climatique : les 50 millions d'êtres humains déplacés d'un pays qui les
expulse vers un autre qui les rejette.
Présents au Pérou, nous réaffirmons que:
· Le but de l'économie verte n'est pas de mettre fin au changement
climatique ou à la dégradation de l'environnement, mais plutôt de
généraliser le principe qui permet à ceux qui ont de l'argent de
continuer à polluer. Jusqu'à présent, la farce des crédits de carbone a
permis de continuer à émettre des gaz à effet de serre. Maintenant, on
parle de crédit de biodiversité ; c'est-à-dire que les entreprises
pourront continuer à détruire les forêts et les écosystèmes dans la
mesure où elles paient quelqu'un qui promette de conserver la
biodiversité ailleurs. Il est bien probable qu'à l'avenir, on invente
des crédits pour l'eau, les paysages et l 'air pur.
· Le paiement pour services à l'environnement est utilisé pour expulser
des peuples autochtones et des paysans de leurs terres et de leurs
territoires.
Les gouvernements et les entreprises font la promotion de mécanismes
tels que REDD et REDD Plus, qui, selon eux, réduiraient les émissions de
gaz à effet de serre causées par la déforestation et la dégradation des
forêts. De fait, ces mécanismes sont utilisés pour imposer des projets
d'aménagement qui privent les familles rurales et leurs communautés des
droits d'accès à leurs terres, leurs forêts et leurs points d'eau. Ces
projets garantissent aux entreprises un accès illimité aux forêts
communales, augmentant ainsi les probabilités de bio- piratage. Des
contrats sont imposés liant les communautés paysannes à des projets pour
20 ans ou plus ; les terres autochtones et paysannes sont alors
hypothéquées et risquent d'être saisies. L'objectif de ces services à
l'environnement est d'arriver à contrôler de plus en plus d'espaces
naturels.
· Une autre initiative de l'économie verte consiste à convertir les
plantes, les algues et tous les résidus organiques (déchets, fumier) en
une source d'énergie afin de remplacer le pétrole, il s'agit de «
l'utilisation de la biomasse ». La production d'agro-carburants utilise
déjà des millions d'hectares qui devraient être couverts de forêts ou de
cultures vivrières et qui sont maintenant utilisés pour alimenter les
machines. Si l'utilisation énergétique de la biomasse se généralise, la
vie marine se réduira encore plus car une quantité importante d'espèces
marines ne pourront plus se nourrir, les sols ne récupèreront plus la
matière organique qui leur est nécessaire afin de rester fertile et de
se protéger contre l'érosion et la sécheresse et il deviendra impossible
d'alimenter les animaux car les fourrages deviendront rares et chers.
L'eau se raréfiera que ce soit à cause des cultures pour les
agro-carburant ou parce que nos sols n'auront plus la capacité
d'absorber et de retenir l'eau par manque de matière organique.
· L'Agriculture intelligente face au climat n'est qu'une nouvelle
révolution verte - avec des organismes génétiquement modifiés en plus -
elle exige qu'au lieu de rechercher un soutien efficace contre les
effets du changement climatique, nous acceptions des paiements
insignifiants qui fonctionnent comme le mécanisme REDD. Ils veulent
aussi nous imposer des systèmes entièrement dépendants d'intrants
agricoles toxiques tels que le semis direct à base de pulvérisations
aériennes de Round up, ce qui est nommé « agriculture à faible teneur en
carbone ». Nous serons donc obligé de pratiquer un certain type
d'agriculture, et de perdre le contrôle de nos terres, de nos
écosystèmes et de notre eau.
· L'un des aspects les plus pervers des fausses solutions mises en avant
lors des négociations internationales, est de restreindre l'accès à
l'eau et son utilisation à des fins d'irrigation. Prenant la rareté de
l'eau comme prétexte, il est proposé d'en réserver son utilisation aux «
cultures de plus grande valeur » c'est-à-dire les cultures destinées à
l'exportation, les agro-carburants et autres cultures industrielles au
détriment des cultures vivrières.
· La promotion de solutions technologiques, qui n'offrent aucune
solution, figurent également à l'ordre du jour des discussions de Rio.
Parmi les plus dangereuses se trouve la géo-ingénierie et les cultures
transgéniques. Jusqu'à présent, aucune des solutions proposées par la
géo-ingénierie ne s'est avérée capable d'apporter une solution réelle
aux problèmes climatiques. Bien au contraire, certaines formes de
géo-ingénierie (comme la fertilisation des mers) sont si dangereuses
qu'un moratoire international a été déclaré. Dans le but de nous faire
accepter les transgéniques, on nous dit qu'ils créeront des cultures
résistantes à la sécheresse et à la chaleur, mais la seule nouveauté est
une variété résistante aux herbicides, ce qui provoque le retour sur le
marché d'herbicides très toxiques tels que le 2,4-D.
· Le projet le plus ambitieux et ce que certains gouvernements
identifient comme le défi majeur, est la marchandisation des biens de la
nature (l'eau, la biodiversité, le paysage, la forêt, les semences, la
pluie, etc.) puis leur privatisation (invoquant les fonds nécessaires à
la conservation) et enfin de nous faire payer leur utilisation. Ce
système est connu sous le nom de L'Economie des écosystèmes et de la
biodiversité (TEEB). C'est l'assaut final sur la vie et la nature ainsi
que sur les moyens d'existence des populations qui vivent de
l'agriculture de la chasse et de la pêche.
· Nous en appelons à la société civile de faire pression sur les
gouvernements pour qu'ils enlèvent les barrières à tous systèmes
d'énergie renouvelable décentralisés et contrôlés par les populations
locales, qu'il s'agisse d'énergie solaire, éolienne, marémotrice ou
hydraulique, etc. et pour qu'ils mettent à disposition les fonds
nécessaires à la conception et à la mise en place de ces systèmes
d'énergie renouvelable. En même temps nous devons éduquer les
populations sur les avantages de ces systèmes communautaires d'énergie
renouvelable pour la préservation de l'agriculture paysanne
agroécologique, l'environnement et les économies alternatives, saines,
dignes et équitables.
De nouveau, nous présentons nos propositions, opposées aux fausses
solutions de ceux qui ont causé la crise climatique. Au Pérou, comme
précédement aux COP, Nous déclarons que :
* Le système alimentaire industriel agro-exportateur doit être
remplacé par un système fondé sur la souveraineté alimentaire qui rende
à la terre sa fonction sociale qui est de produire des aliments et de
donner la vie et qui place la production alimentaire locale, la
transformation et la commercialisation locale au centre du système. La
souveraineté alimentaire mettrait fin aux monocultures et à l'industrie
agricole et encouragerait des systèmes de production paysanne
caractérisés par une intensité et une productivité majeures, une
capacité à fournir du travail, à soigner les sols et à produire une
alimentation saine et diversifiée. L'agriculture paysanne et autochtone
est celle qui a les moyens de refroidir la planète, en absorbant ou en
évitant de produire jusqu'à 2/3 des gaz à effet de serre émis chaque
année.
* Les communautés paysannes et autochtones disposent, à présent de 20%
des terres arables du monde entier et arrivent à produire la moitié de
la nourriture consommée dans le monde. Notre système est le plus
efficace et le plus sûr afin d'éliminer la faim dans le monde.
* Si nous voulons alimenter le monde entier et restaurer une normalité
climatique, il faut que l'agriculture retourne dans les mains des
paysans et des peuples autochtones. Pour arriver à cette fin, il faut
entreprendre, en urgence, des réformes agraires complètes et de large
amplitude visant à mettre fin aux concentrations extrêmes et croissantes
de terre qui affectent l'humanité aujourd'hui. Ces réformes agraires
créeront les conditions matérielles permettant à l'agriculture de
remplir son rôle pour le bénéfice de l'humanité entière ; voilà pourquoi
la défense et la protection des agricultures paysannes et autochtones
concernent chacun et chacune. Dans l'immédiat, il faut arrêter toutes
transactions, concessions et transferts visant à concentrer ou accaparer
des terres et à déplacer des populations rurales.
* Les systèmes paysans et autochtones d'agriculture, de chasse, de
pêche, d'élevage qui travaillent la terre et produisent de la nourriture
doivent être soutenus de façon adéquate par des financements publics
inconditionnels. Les mécanismes de marché - tels que les crédits de
carbone et les régimes de services à l'environnement - doivent être
démantelés immédiatement et remplacés par de vraies mesures comme celles
mentionnées ci-dessus. Mettre fin à la pollution est la responsabilité
de tous et personne ne peut y échapper en achetant un « droit » à
continuer à détruire.
* La seule utilisation légitime de ce que les organismes
internationaux et les entreprises appellent la "biomasse" consiste à
alimenter les êtres vivants et à retourner à la terre afin de restaurer
sa fertilité. Les émissions provenant de cette utilisation abusive
d'énergie doivent être réduites à la source, mettant ainsi fin à ce
gaspillage. Il nous faut des sources d'énergie décentralisées, à la
portée des peuples.
Nous, paysan/nes, paysan/nes sans terre, peuples autochtones et migrants
- hommes et femmes - nous nous opposons à la marchandisation de la
terre, de nos territoires, de l'eau, des semences, des aliments, de la
nature et de la vie humaine. Nous réaffirmons ce qui a été dit lors du
Sommet des Peuples à Cochabamba en Bolivie : « L'Humanité se trouve
devant une alternative historique : continuer dans la voie du
capitalisme, de la dégradation et de la mort, ou s'engager dans la voie
de l'Harmonie avec la nature et le respect de la vie ».
Nous répudions, dénonçons l'économie verte, ce n'est qu'un masque qui
cache la convoitise des grandes entreprises et de l'impérialisme
alimentaire dans le monde et une tentative de blanchir le capitalisme
qui impose de fausses solutions : l'agriculture intelligente face au
climat, le commerce du carbone, REDD, la géo-ingénierie, les
transgéniques, les agro-carburants, le bio-carbone et toutes les
solutions du marché devant le crise environnementale.
Notre défi est de créer une autre relation avec la nature et entre les
peuples. C'est notre devoir et notre droit et ce pourquoi nous luttons
et nous appelons à continuer la lutte inlassablement pour la
souveraineté alimentaire, pour la réforme agraire complète et la
récupération des territoires des peuples autochtones, pour mettre fin à
la violence du capital et pour retrouver un système paysan et autochtone
de production fondé sur l'agroécologie.
NON AUX FAUSSES SOLUTIONS DU CAPITALISME VERT!
AGRICULTURE PAYSANNE POUR UNE JUSTICE ENVIRONNEMENTALE ET CLIMATIQUE,
MAINTENANT!
WWW.VIACAMPESINA.ORG [7]
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/changem…
[2] http://viacampesina.org/fr/images/banners/FINAL%20COP%20FRANCES.jpg
[3]
http://www.precopsocial.org/sites/default/files/archivos/margarita_declarat…
[4]
http://www.viacampesina.org/en/index.php/actions-and-events-mainmenu-26/-cl…
[5]
http://viacampesina.org/en/index.php/actions-and-events-mainmenu-26/-climat…
[6]
http://viacampesina.org/en/index.php/actions-and-events-mainmenu-26/-climat…
[7] http://WWW.VIACAMPESINA.ORG
LA SOLUTION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE PASSE PAR NOS TERRES [1]
LA VIA CAMPESINA ET GRAIN
[2]La Vía Campesina et GRAIN publient deux nouveaux documents sur
l'alimentation et le changement climatique en amont du Sommet des
Peuples face au changement climatique qui aura lieu à Lima, au Pérou.
Telechargez les documents:
La solution au changement climatique passe par nos terre [3] et Comment
le système alimentaire industriel contribue à la crise climatique [4].
À l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur les changements
climatiques qui se tient cette année à Lima, La Vía Campesina et GRAIN
annoncent la publication commune de deux nouveaux documents qui
indiquent en détail comment un programme mondial de soutien à la
souveraineté alimentaire est à même de résoudre la crise climatique et
de nourrir la planète.
Ces documents montrent comment le fait de priver les paysans et les
peoples autochtones de leurs terres a permis d'utiliser des moyens
destructeurs pour extraire les ressources et de mettre en place un
système alimentaire responsable de 44 à 57 % de toutes les émissions de
gaz à effet de serre.
La Vía Campesina et GRAIN expliquent comment une redistribution mondiale
des terres aux petits producteurs et aux communautés autochtones,
associée à des politiques de soutien des marchés locaux et d'une
agriculture écologique, peut réduire de moitié les émissions de gaz à
effet de serre en l'espace de quelques décennies, réduire largement la
déforestation et satisfaire les besoins alimentaires d'une population
toujours plus importante.
POUR APPROFONDIR LE SUJET, VOIR :
* La solution au changement climatique passe par nos terres, un article
qui explique pourquoi il est essential de donner le contrôle de la terre
aux petits paysans et aux peoples autochtones si l'on veut faire face à
la crise climatique.
* 5 étapes pour refroidir la planète et nourrir sa population, un
document infographique qui montre comment le système alimentaire
industriel contribue à la crise climatique et en quoi la souveraineté
alimentaire est la solution.
La déclaration de la Vía Campesina pour la Conférence des Nations Unies
sur les changements climatiques de 2015 est ici (en anglais) :
http://tinyurl.com/pfstxw5 [5]
La Vía Campesina est le mouvement international qui rassemble des
millions de paysannes et paysans, de petits et moyens producteurs, de
sans terre, de femmes agricultrices, d'indigènes, de migrants et de
travailleurs agricoles du monde entier. Elle défend l'agriculture
durable de petite échelle comme moyen de promouvoir la justice sociale
et la dignité.
GRAIN est une petite organisation internationale à but non lucratif qui
soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer
le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la
biodiversité.
Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/actions-et-nements-mainmenu-26/changem…
[2]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/climatechange/grain-lvc.jpg
[3]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/pdf/Food%20and%20climate%20op%20e…
[4]
http://viacampesina.org/fr/images/stories/pdf/Food%20and%20climate%20poster…
[5] http://tinyurl.com/pfstxw5